The art of leaving ~ Trent is done.

○ Age : 18 ans
○ Date et lieu de naissance : 7 Novembre 1995, Los Angeles
○ Classe : Senior Year
○ Confrérie : Sigma Mu
○ Riche ou bourse d'étude ? Bourse d'étude

« Physiquement, Trent n’a rien d’exceptionnel. Il n’est pas d’une laideur sans nom, mais pas non plus d’une beauté époustouflante. Il est joli garçon, sans plus. Un mètre quatre-vingt, plus ou moins. La peau légèrement mate, d’une jolie couleur dorée tout au long de l’année. Des cheveux châtains coupés courts, le comble de la banalité. Ses yeux le sont moins. Bleus, dotés de quelques reflets verts, il en est plutôt fier. La seconde chose dont il est fier, c’est de son corps. Fin mais musclé, il ne fait pourtant rien pour en prendre soin, au contraire. Heureusement que ses habits le mettent en valeur. La plupart du temps, un jean fait l’affaire, assorti d’un t-shirt simple. Mais parfois, Trent a envie de faire des efforts et sort le grand jeu : costume-cravate. Mais vous aurez plus de chances de le voir se promener en tenue décontractée, dans laquelle il se sent nettement plus à l’aise.

Enfant, Trent était déjà « trop ». C’était ce que sa mère disait. « Trent, il est trop ». Ca ne voulait rien dire, mais tout le monde comprenait. Parce que quand on connaissait l’enfant, on ne pouvait pas dire le contraire. On ne pouvait pas trouver les mots pour le décrire, parce qu’il n’y en avait pas. A part peut-être « excessif », mais sa mère ne connaissait pas ce mot. Non, elle, tout ce qu’elle comprenait, c’était « trop ». Parce que ça voulait tout et rien dire, ça l’arrangeait bien. Elle n’avait pas besoin de se justifier.

Trent n’était pas méchant, fondamentalement. Et il ne l’est toujours pas. Mais il ne sait pas faire les choses à moitié, il ne sait pas s’arrêter avant le point de non-retour. Quand il rit, il en pleure. Quand il est heureux, il sourit à s’en décrocher la mâchoire. Quand il est triste, il pense au suicide. Quand il est gentil, il peut mettre mal à l’aise, parce qu’il l’est trop. Et quand il est méchant, il vous hait, il se hait, il hait le monde. Il vit dans l’excès, que ce soit dans le bon ou le mauvais. Il ne s’impose pas de limites, il ne s’impose pas de règles. Parce qu’il se sait incapable de les suivre, et qu’il n’en a pas envie.

Quand il est avec ses amis, Trent se contrôle. Parce que quand il aime, c’est trop. Et qu’il donnerait sa vie pour ceux qu’il aime, même s’ils ne sont pas nombreux. Il se lie facilement avec les gens, mais eux ont du mal à le supporter. Parce que les choses ne peuvent jamais être simples avec lui. Alors les gens ont tendance à laisser tomber, ils n’ont pas envie de se fatiguer. Et Trent comprend, il passe à autre chose. Il n’est pas méchant, il est juste trop.

Et c’est probablement parce qu’il n’a pas eu assez quand il était enfant.

« Il y avait assez de place dans la vie de sa mère pour accueillir un enfant, mais pas assez pour l’aimer. Trent n’a jamais été désiré, ni avant, ni après sa naissance. Il est né un 7 novembre, et que pouvait-elle faire ? Elle l’a gardé, parce qu’il était là, voilà. Résignée. Comme un jouet dont on ne veut pas, mais qu’on a la flemme de traîner jusqu’à la poubelle. Ce n’était pas la femme la plus futée du monde, en plus d’être l’indifférence incarnée. Elle travaillait comme caissière dans un Wal-Mart depuis la fin du lycée. Une vie de rêve, non ?
Elle regardait Trent faire ses devoirs, et elle disait « Tu ressembles à ton père, gamin ». Mais elle répétait aussi qu’elle ne savait pas qui était son père, qu’il aurait fallu faire passer des tests de paternité à une bonne vingtaine de types. Elle se moquait de Trent, qui prenait ses études au sérieux. Parce qu’il ne voulait pas finir comme elle, stupide et sans carrière. Elle lui disait « Tu en fais trop », et c’est devenu une habitude. Pour elle, Trent était trop petit, trop bruyant, trop fatiguant, trop intelligent, trop envahissant. Il n’était qu’un trop pour elle, et elle le lui faisait bien comprendre.

Il n’y avait pas de violence, dans ce foyer. Il n’y avait juste rien. Aucune communication, aucune marque de tendresse, aucun amour. Juste le vide que remplissent deux personnes qui vivent ensemble sans se voir. C’est comme ça que Trent a grandi, entre une mère stupide et un père inconnu. Probablement l’alcoolique du quartier, qui propose des bières aux ados à la sortie du lycée. Mais l’absence de son père n’a jamais fait souffrir Trent. Il n’a probablement jamais souffert, devenu indifférent lui aussi. Il se disait simplement qu’un homme qui avait pu coucher avec sa mère ne méritait pas d’être connu. Alors il laissait couler la vie, il ne prenait part à rien, et sa mère disait qu’il était trop.

Jusqu’à ce qu’il obtienne une bourse d’étude grâce à ses résultats scolaires. Sans ça, il n’aurait probablement aucune chance d’aller à l’université. Il serait voué à répéter les erreurs de sa mère, à travailler dans un supermarché en élevant un enfant dont il se ficherait. Alors quand il a eu la possibilité de partir, il l’a fait. Et il a choisi Miami, à l’exact opposé de Los Angeles, où la stupidité de sa mère fait de l’ombre aux étoiles.
»