Aloysia trépignait.
Quand elle avait aperçu la feuille d'inscription dans les couloirs du pensionnat, elle en aurait presque hurlé de joie. L'hiver était sa saison préférée. Why ? Because, bien sûr il y avait Noël, le nouvel an, les fêtes quoi ! Mais il y avait LA NEIGE. La neige avait le curieux pouvoir de la rendre particulièrement euphorique, voire de la faire agir comme une petite gamine pré-pubère de 12ans qui découvrent un flocon pour la première fois de sa courte vie.
Bref, chaque année, et ceux de novembre jusque fin février avec un peu de chance, la jeune femme retombait joyeusement en enfance. Autant dire qu'elle n'avait pas réfléchi deux fois avant de parapher la feuille d'inscription.
Elle avait été particulièrement bavarde et remuante durant le voyage, et avait donc remarqué quelques regards désapprobateur, mais n'en avait cure.
Qu'ils aillent se faire voire ces râleurs ! Elle ne se laisserait pas gâcher son voyage. En plus, elle n'avait pas eu l'occasion de skier l'an dernier, Aloysia était donc particulièrement excitée.
A peine fussent-ils arrivés à Aspen, elle avait été la première à bondir hors du bus et avait pris une énooooooorme bouffée d'air glacé. Cela sentait la liberté.
Elle avait écouté d'une oreille plus que distraite le professeur accompagnateur et avait plongée la tête première dans n tas de poudreuse, objectif ? Ange des neiges.
Risible, certes, mais personne ne gâcherais sa joie.
Elle se reprit tout de même et alla récupérer ses valises et sa planche de surf avant de partir à la recherche de sa chambre.
Qu'elle ne trouva pas, malgré les indications du professeur. Aloysia avait toujours eu un sens de l'orientation déplorable. Aussi, se dirigea-t-elle vers l'accueil où une hôtesse lui donna une clé, lui précisa de nouveau le chemin et lui donna la liste des personne avec qui elle partageait sa chambre : Harrington... Marshall... Wade...
Youpi.
Des têtes inconnues.
Flûte.
Tant pis.
Elle devra s'en accommoder. Et eux aussi.
Une fois la chambre trouvée, elle dégaina sa clé, ouvrit la porte, la poussa du pieds, entra chargée de son matériel et de ses valises et referma la porte toujours d'un coup de pied. Elle avisa le premier lit qu'elle trouva, lâcha ses affaires à son pied (tout en restant délicate, on n'abime pas ses affaires !) et s'assit. Une autre jeune femme se trouvait dans la pièce, semblant attendre. Aloysia pencha la tête sur le côté et sourit
" Salut ! "
Elle se rendit soudain compte qu'elle avait chaud, bien qu'elle était légèrement vêtue : Un jean de grande marque minutieusement lacéré, une paire de botte d'inspiration militaire et un t-shirt noir à l'effigie du créateur français Jean-Paul Gaultier. Et un bombardier noir, off course, dont elle se débarrassa.
Elle soupira et posa ses mains gelées sur ses joues brulante, elle devinai sa peau écarlate.
Après s'être rafraichi, elle s'assit en tailleur sur son lit, de manière à se trouver en face de celle avec qui elle partagerait cette chambre. Elles allaient se côtoyer un petit bout de temps, alors autant faire connaissance maintenant.
" Moi, c'est Aloysia. Et toi ? "