[ABANDONNÉ] Un retour parmi tant d'autres. (Charlott E. Waldorf & Warren Gibson)

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	Un retour comme un autre « Quand l'impossible semble ne plus l'être.. » Bijouterie, Sunset Road, Miami Quatrième lundi de Mars

Les deux adolescents (enfin, Charlott était encore une adolescente, Warren se rapprochait plutôt de l'âge adulte mais tant pis) s'étaient entendu sur le fait d'aller boire quelque-chose avant que la miss n'ait à rejoindre le lycée et les cours. Elle laissa Warren choisir le lieu où se poser. Charlott ne venait pas d'arriver en ville, elle était là depuis Septembre, mais elle ne conneissait pas encore la ville de Floride comme elle connaissait Manhattan alors si Warren pouvait lui montrer un coin sympa elle n'allait certainement pas refuser.

Et elle avait eut raison. Suivre le jeune fiancé se trouva être une excellente idée. Le jeune homme connaissait parfaitement la ville et il emmena Charlott dans un café près de la plage sur une terrasse où le soleil rechauffait l'air et ou ça sentait encore l'iode. Charlott se rendit compte que depuis Septembre elle n'était quasiment pas venue à la plage. Elle n'y allait jamais à New York mais ici elle était vraiment magnifique. Elle se promit de rattraper cette erreur rapidement avec.. un pique nique au bord de mer avec les Êta par exemple ? La jeune fille commanda un jus de pamplemousse et attendit d'être servie en discutant avec le jeune homme. Il lui recommenda de ne pas dire aux gens de Wynwood qu'elle l'avait rencontré. Charlott arqua un sourcil. Ca faisait un peu vieux films dangereux ce genre de déclaration :

- Ah bon ?

Il ne tarda pas à s'expliquer ce qui plut à Charlott. Les mystère, très peu pour elle. Visiblement, il venait seulement de revenir en ville et même sa fiancée n'était pas au courant. Pour Charlott qui n'aimait pas être la dernière à savoir elle trouvait cela assez destabilisant pour la fiancée en question mais c'était le choix de Warren. Ah ! Et donc sa copine était au lycée ! Interessant :

- Je vois, pas de problèmes.

Elle sourit et demanda, toujours curieuse :

- Donc ta copines est à Wynwood ? Qui est-ce ?

Peut être qu'elle la connaissait après tout. Enfin.. a partt cette salope de Frieda elle ne connaissait pas d'autres fiancées. OMG. Elle espérait que ce n'était pas de Frieda dont il était amoureux. Suspicieuse elle demanda :

- Attend.. elle ne s'appelerait pas Frieda par hasard ?

Le serveur vint les service et le jeune homme paya l'addition complète. La jeune fille eut un sourire. Gentleman même s'il avait une copine. C'était sympa ça. Pour autant elle aurait parfaitement pu payer sa part. Mais elle ne dit rien, elle n'aimait pas se prendre la tête sur qui payait ou non. Elle remercia juste Warren et lui fit de nouveau un joli sourire avant de tremper ses lèvres roses dans le pamplemousse.

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Je connaissais Hope mieux que personne, mais malgré tout, j'avais peur qu'en une année, elle se soit métamorphosée. M'étant fait passer pour mort, je doutais qu'elle ait sauté de joie en l'apprenant. Surtout que les médecins n'ont pas dû y aller dans une délicatesse extrême. J'espérais aussi que ce cadeau lui plairait, mais je ne savais même pas comment la trouver. En traînassant dans les rues toute la journée, peut-être. Voire en hantant les couloirs. Seulement je ne tenais pas à ce que mon retour soit une affaire d'état. Je ne devais pas ébruiter ma venue, ni rencontrer trop de gens que je connaissais jadis. Je pouvais avoir des problèmes avec la police pour fausse déclaration, et surtout je pouvais faire encourir des problèmes à l'hôpital concerné.

Charlott m'annonça qu'elle n'aimait pas le café, mais qu'elle avait encore une heure à tuer, et que ça faisait toujours plaisir de rencontrer des gens en dehors du lycée. C'est sûr que je ne risquais pas d'y retourner, surtout pour une perte de temps comme celle-là. Nous saluâmes le vendeur, et je l'emmenai dans un café, afin qu'elle puisse siroter son jus de fruit, et moi ma petite dose de caféine. Nous allâmes au Van Dyke café, situé en bord de mer. Ça l'éloignait un peu du lycée, mais je doutais qu'on allait papoter pendant des heures sirotant nos boissons respectives. Nous nous installâmes à une table en terrasse, profitant du soleil qui faisait briller l'asphalte et rendait la mer éclatante. Un serveur vint pour nous demander ce que nous voulions, et repartit chercher notre commande. Le café était un grand bâtiment blanc, parsemé de plantes qui poussaient sur le mur, certaines jusqu'au toit. Les toiles qui recouvraient les fenêtres étaient rouges, avec inscrit "Van Dyke Café" en blanc. Cela rendait le petit coin paisible. Je m'y étais rendu avant de connaître Hope, dans ma période Don Juan. A courtiser n'importe quelles filles. D'ailleurs, je me rendis compte que Charlott aurait été totalement le genre de fille qui m'aurait intéressé à l'époque. Non pas que maintenant, elle ne pouvait pas l'être, mais mon coeur était pris, et n'était plus à prendre, et ne le serait plus jamais.

Par contre, évite de dire aux gens que tu m'as rencontré, ou du moins, mon prénom, et mon nom.

Je me rendis compte que ça faisait tout de suite serial-killer. Je réfléchis l'espace de quelques secondes à une explication logique, qui ne pourrait pas inquiéter Charlott. J'ajoutai :

Parce que je viens de revenir en ville, et je n'ai pas prévenu ma fiancé, et comme je crois que vous êtes au même lycée, je ne voudrais pas que ça parvienne à ses oreilles.

Le serveur arriva et nous demanda l'addition, je payai le tout. Ce n'était pas quelques dollars de plus qui allait me ruiner, surtout que même si j'étais fiancé, rien ne m'empêchai d'offrir une boisson à quelqu'un qui venait de m'aider. J'espérais juste que personne ne me croiserais ici. Normalement, les jeunes du lycée n'y allait pas fréquemment, à cause de son éloignement, et de ses prix.

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Même si ce que pouvait dire le jeune homme était joli, touchant, tout ça tout ça, la brunette ne pouvait absolument pas concevoir qu'on puisse décider de ce qui fera le reste de notre vie aussi jeune. Bien sûr qu'elle voulait se marier ! A New York même ! A l’hôtel Plaza (même si son père grimaçait effrontément à cette idée), elle voulait une demande en mariage magique, elle voulait un fiancé aussi beau et adorable que Jeff. Elle voulait une longue robe blanche avec un dos nu et un voile porté par ses amies habillées de rose très pale. Voila, ce que serait le mariage de Charlott, dans.. 10 ans ?

Si la jeune femme n'était pas tout à fait d'accord avec lui, elle ne le contredit pas pour autant. Elle ne le connaissait pas. Ni sa fiancée. Ni sa relation avec elle. Tout ce qu'elle savait des fiancées à cet âge c'était qu'elles avaient tendance à coucher avec n'importe qui et à s'engrosser bêtement (cass-dedi Norim o/). Mais bon ! Elle osait espérer que c'était pas le cas de tout le monde quand même. Sinon le monde était bien mal foutu. Elle sourit et conclue :

- J'espère que ce cadeau lui plaira dans ce cas.

Elle se présenta et il en fit de même. Gibsons. Ce nom ne lui disait rien. A New York elle connaissait toutes les grandes familles et c'était assez pratique. Ici à Miami, elle ne pouvait différencier quelqu'un venant d'une grande famille de quelqu'un qui venait d'inconnus qu'en en apprenant d'avantage sur lui. Sur le coup cela avait été très frustrant pour la jeune fille. Mais elle finissait pas s'y faire.

Alors que le vendeur enregistrait l'achat et emballait le présent, la jeune fille continua à regarder les bijoux tout en continuant à discuter avec le jeune homme. Elle ne trouva rien qui lui plut plus que ça et donc ne fit pas de folies inutiles. Le jeune homme devait avoir les moyens ou alors avoir économisé pour acheter le bijou, il était loin d'être donné. La jeune fille eut un sourire lorsqu'il lui proposa d'aller boire un café si elle avait le temps. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre qui bien sûr n'avait pas beaucoup avancé. Le lycée était à 5 minutes à pied et il lui restait une petite heure à tuer.

- Je n'aime pas le café mais je ne suis pas contre l'idée d'aller boire un jus de fruit. J'ai cours dans une heure environ, et franchement tu ne m'as pas fait perdre de temps au contraire, je ne revait que ce ça. J'ai toujours une heure et demi à ne rien faire entre ma répétition et le lycée.

Elle sourit et ajouta :

- Puis c'est sympa de rencontrer des gens en dehors du lycée aussi des fois.

Elle mit son sac sur son épaule, salua le vendeur pour lui dire en revoir et sorti de la boutique. Le soleil vint se poser sur le visage de la jeune fille qui accueillit ce rayon avec bonheur. Le retour des beaux jours mettaient Miss Waldorf de bonne humeur !

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La jeune femme m'annonça qu'elle pensait que j'avais au moins vingt-deux ans. Elle me vieillissait de trois ans. Je ne pouvais pas le prendre mal, j'avouais moi-même avoir perdu ma jeunesse en m'étant laissé aller comme ces américains obèses qui trouvent leur consolation dans un, voire deux, bon petit macdo. Malheureusement, ce n'était pas dans la bouffe que j'étais tombé. Je m'étais amusé à sombrer dans la folie petit à petit. Sans prendre soin de moi, comme je m'étais habitué à le faire. J'étais devenu une ermite. Je restai cloîtré entre les quatre murs de mon hôtel, jusqu'à ce que je décide d'en changer. Avec le temps, cela s'est dissipé, et j'ai réappris à apprécier la vie, comme elle se doit. Car si je n'étais pas mort, c'était bien qu'il y avait une raison.
Elle sourit, et me demanda si je n'allais pas trop vite. Disons que comme elle ne connaissait pas la situation, c'était plutôt difficile d'en juger. Et encore moins quand on ne connaît ni la vie de Hope, ni la mienne. Mais en même temps, sa réaction était tout à fait normale, puisqu'on ne se connaissait pas.

Il y a certaines choses qu'on s'autorise de faire, parfois. Comme prouver son amour véritable et sincère à la personne qu'on aime, plus fort que n'importe quelle force terrestre. Et puis, tout ce que je pourrais demander, c'est d'être avec elle, pour toujours. Que ma vie s'arrête dans 50 ans, ou demain.

Une personne de mon âge, qui prend la décision de se marier, c'est sûr que ça peut paraître choquant. Mais de toutes manières, ce n'était pas vraiment une demande en mariage que j'avais faite à Hope, c'était une promesse. Que je n'ai pas tenu. Je lui avais promis d'être là pour elle, qu'importe les circonstances, et j'ai manqué à ma tâche. Je l'ai trahie. Mais ça, la jeune femme ne le savait pas. Ses questions m'étonnaient. Rares sont les personnes qui auraient engagé une conversation sur la vie d'une jeune homme rencontré à peine il y a cinq minutes. C'était de la curiosité, certes, mais elle était contrôlée. Elle m'annonça qu'elle s'appelait Charlott Waldorf. Elle devait certainement étudier à Wynwood, comme la plupart des jeunes se trouvant ici. Heureusement que je n'avais pas besoin d'aller en cours pour pouvoir me former professionnellement et finir par avoir un boulot et donc un paye.

Moi c'est Warren. Warren Gibson.

Je me présentais tel mon père le faisait. J'avais déjà eu l'occasion de le voir se présenter aux femmes, et cette manière était totalement de famille. La seule femme à qui je ne m'étais pas présenté de cette façon était Hope. Elle avait été la seule à me laisser sans voix, et à corrompre tout mon esprit rien qu'en me regardant. Me laissant une marque indélébile dans l'intégralité de mon esprit.
Nous attendîmes le vendeur, afin de payer le petit bijoux. Après un court instant de silence, je m'étais rendu compte que je n'avais pas eu le sens de la courtoisie.

Dis moi, tu as le temps d'aller prendre un café, pour te remercier de m'avoir aidé ? Même si ce n'était pas franchement compliqué, mais je t'ai fait un peu perdre de ton temps. Peut-être que tu avais quelque chose à faire.

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La jeune héritière se trouvait dans une bien curieuse situation. Si curieuse qu'elle avait décidé de l'affronter plutôt que fuir, ce qu'elle faisait dans les situations un peu difficiles ou qui ne les convenait pas. Elle avait décidé d'aider le jeune homme, un parce qu'il l'intriguait terriblement, deux parce que ça ne lui coutait pas grand chose. Dans un sens, elle servait ses intérêts car ça lui permettait d'en savoir un petit peu plus sur le jeune homme. Et puis de toute façon elle n'avait rien d'autre à faire. Elle n'avait cours que dans une heure. A cette idée la jeune fille regarda sa montre Dior, offerte par Noah la semaine dernière. Oui, elle avait du temps devant elle. Parce que si satisfaire sa curiosité était une chose, il était absolument hors de question qu'elle rate un cours, surtout un aussi important que la littérature. Toute la suite de ses études étaient en jeu puisqu'elle visait Harvard avec beaucoup d'ambition.

Remontant la manche de son trench et proposant son poignet, elle appela un vendeur qui termina avec d'autres clients et vint vers eux. Le jeune homme mystérieux désigna le bracelet en question. Il était joli, discret et ravissant. Charlott ne l'aurait pas choisit, les petits coeurs c'était pas son truc, mais un autre motif lui aurait peut être fait changé d'avis. Tandis que le vendeur lui passait au poignet la brunette en profita pour demander non seulement son âge, à le tutoyer mais aussi à qui était destiné le présent. Il n'hésita pas à lui répondre, surprenant la brune. Il avait 19 ans. Ah oui, il était plus vieux qu'elle mais quand même jeune pour se fiancer non ? Elle n'hésita pas a faire part de sa pensée :

- Ah oui ? Tu fais un peu plus vieux. Je t'en aurais donné 22 au moins.

Elle sourit et regarda le bracelet et ajouta :

- Il est joli, c'est rare de croisé un fiancé aussi jeune. Tu ne crains pas d'aller trop vite ?

C'était de la curiosité mais elle n'était pas malsaine. Enfaite elle cherchait à comprendre ce qui pouvait pousser un jeune étudiant à se promettre en mariage si rapidement. Pour elle, c'était tout bonnement impensable. Même avec Jeff. Même si elle était folle de lui. Mais fiancée. Mariée. Dans dix ans peut être ! Là, elle se sentait encore adolescente plus qu'adulte. Le jeune homme la remercia et lui demanda son prénom :

- Excuse moi, j'aurais du le faire bien avant. Je m'appelle Charlott Waldorf. Et toi ?

Elle restait avec le jeune homme au comptoir, attendant d'encaisser l'achat. Après tout leur discussion n'était pas terminée.

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Il est dit que toutes expériences est bonne à vivre. Si dans expérience, on entend aussi emprunter le poignet d'une jeune demoiselle et lui dire qu'on a échappé à la mort, ça va je suis dans les normes. Heureusement qu'avec mon physique, et mes paroles douteuses, j'attisais sa curiosité. Ce n'était pas vraiment dans mes habitudes de demander de l'aide aux gens, normalement, c'était plus moi qui en offrait. Seulement, quand on manque de mourir, on prend conscience de certaines choses. On se rend compte petit à petit que le monde n'est pas si beau qu'on peut le penser. L'être humain est source de péchés et de cupidité, voire d'avarice, et d'égoïsme. Même si certaines personnes s'en démentent, on a tous en nous une partie mauvaise, une double facette. On porte tous un masque. Dans ce monde, tout est question d'argent. Nous sommes classés dans tes catégories sociales, des milieux sociaux, selon l'argent. Ce qui fait la célébrité d'une personne c'est son argent, son capital, tous ses biens. Plus une personne est riche, plus elle est reconnue. Que ce soit médiatisé ou non. Un président doit être riche, pour représenter le pouvoir, la fortune, et surtout son pays. Un clochard riche, ne serait pas un clochard.

La jeune femme hocha la tête, appela le vendeur. Elle était charmante. Une belle fille. Elle avait de cheveux magnifique. Mais je ne pouvais m'empêcher de comparer chaque partie de son petit corps à celui de Hope. Je lui trouvais tous les défauts du monde, parce que ce n'était pas Hope. J'étais obnubilé par mon petit bout de Paradis perdu. Elle me demanda à qui allais-je offrir le bracelet, ne sachant toujours pas si elle pouvait me tutoyer ou me vouvoyer. Un miroir était entreposés en face de moi, je le regardais. Je faisais si vieux que ça ? Sans doute que sans la barbe, elle aurait eu moins de difficulté à trouver. J'allais répondre quand elle me fit part de ses doutes quant à mon âge, et proposa que l'on se tutoie.

Ce bracelet est pour ma fiancée. Je pense qu'on peut se tutoyer, on doit être du même âge ; j'ai 19 ans.

Le vendeur arriva, et nous demanda ce qu'il pouvait faire pour nous. Je lui indiquai alors le poignet de la demoiselle, et lui pria de faire le bracelet pour cette taille. Il fit son travail, et nous demanda de patienter quelques instants.

Merci beaucoup. Mais.. Je peux te demander comment tu t'appelles ?

Nous restâmes au comptoir, bien sûr je devais attendre que le vendeur revienne avec la petite boite, je ne voulais pas la forcer à rester ici à attendre avec moi.

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Il n'arrivait jamais rien de particulièrement bizarre dans la vie de Charlott. Bien sur, elle faisait la fête, avait quelques écarts occasionnelement mais à part tout ça la brunette avait une petite vie bien rangée a laquelle elle tenait beaucoup. Faire les magasins après son cours de danse du lundi c'était son rituel, croiser des morts vivants ça n'en faisait pas parti, non définitivement.

Charlott aurait pu sortir de la boutique, partir en courant même si courir avec des louboutins de dix centimètres ça n'avait rien de simple, elle pouvait aussi s'enfuir et s'éloigner du jeune homme presque mort. Mais la curiosité était plus forte. Et la conscience aussi. Si il mourait là sur place et qu'elle l'apprenait aux infos le lendemain elle ne saurait plus jamais se voir dans une glace. Si Charlott pouvait être une peste, elle n'en était pas un monstre pour autant.

En lui disant qu'il était presque mort, le jeune homme piqua sa curiosité de plus belle. La brune le détailla. Il avait de très nombreuses blessures qui se refermaient lentement. Des cicatrices martelaient son visage pourtant qui devait être agréable à l'origine. Bon, il n'était pas moche mais il était indéniablement abimé. Tellement que la brunette s'en retrouvait terriblement intimidée. Que dire a ça ? Il n'y avait rien à dire. Elle ne pouvait pas poser de questions, ce serait bien trop indiscret. Elle eut un sourire gêné et resta silencieuse, à l'affut du moindre treseillement du jeune homme.

Finalement vint la requête. Heureusement ça n'avait rien de très compliqué. Juste prêter son poignet pour verifier la taille d'un bracelet. La brunette hocha doucement la tête et remonta la manche gauche de son trench. Elle appela un vendeur qui s'occupait déjà d'un couple et demanda pour continuer tant de bien que mal la conversation :

- A qui désire-tu.. desirez vous l'offrir ?

Elle se mordit les lèvres et lâcha :

- Mince, j'ai un mal fou à deviner ton âge, je peux te tutoyer ?

Charlott avait été elevée dans les règles de la bienséance et de la politesse et elle vovoyait les personnes plus âgées qu'elle ne connaissait pas. Mais franchement elle était incapable de dire si le jeune homme avait 17 ans ou 23..

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Malgré les nombreux mois qui s'étaient écoulés depuis l'accident, mon visage pâle en faisait frémir plus d'un. Je ne sortais pourtant pas d'un cercueil. Je m'étais difficilement laissé aller, ne prenant plus trop la peine de soigner mes plaies. Tout ce qui couvrait mon visage, c'était des cicatrices. Pas de sang, pas de bleus ni hématome. Seulement des cicatrices, certaines plus voyantes que d'autres. Elles n'étaient pas toutes dues à l'accident, certaines venaient de nombreuses bagarres au détour d'un bar, affreusement alcoolisé. J'avais commencé des choses que je n'aurais jamais imaginé. Drogue, alcool, cigarettes. Warren était sans doute mort dans l'accident. C'était un type nouveau qui s'était échappé de l'hôpital. Plus aucun sourire n'avait vu le jour. Plus de satisfaction. Plus rien. J'étais mort. Mort de honte, de peur et d'amour.

La jeune femme leva la tête, à première vue, elle pensait la même chose que moi. J'avais l'allure d'un cadavre. J'examinais la demoiselle. Le corps d'une femme m'était devenu inconnu. Qui aurait imaginé ça de moi... Le don-juan Warren Gibson, qui a une certaine époque enchaînait les conquêtes comme il changeait de caleçon. Mais chaque homme a un point faible, et pour nombre d'entre nous, ce sont les femmes. Elle me regardait, muette. Elle ne refusa pas de m'aider. Inquiète, elle me demanda si j'allais bien, hésitant entre le vouvoiement et le tutoiement. Mis-à-part des côtes cassées, un corps engourdis, un état moral de dépressif, tout allait bien. Je n'avais pas besoin d'étaler ma vie, et puis ce serait bien trop long.

Je vais aussi bien qu'un homme qui échappe à la mort.

C'est bien Warren, tu vas pouvoir te faire des amis.
Un léger, très léger sourire illumina mon visage. Il fallait que je paraisse un minimum gentil au risque de voir partir mon espoir d'avoir la bonne taille de poignet. Car aujourd'hui, c'était ma seule mission.

Je voulais vous demander si je pouvais emprunter votre poignet ? J'aimerais acheter ce bracelet pour une jeune femme et il me semble que vous ayez la même taille. C'est pas tous les jours qu'on se fait accoster pour ce genre de chose, mais ça me serait utile.

Je ne voulais pas la forcer, mais peut-être que par pitié de mon apparence, ce serait difficile de dire non. Même si je devais puer l'alcool, j'étais clean. Au moins, par mes paroles je prouvais que je n'étais pas ivre mort. Peu de personnes parlent avec un calme et langage comme le mien sous l'emprise de la boisson. Tout ce que j'espérais, c'était qu'elle ne parte pas en courant.

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La semaine commençait bien. Elle avait passé un week end riche en événements. Les Cheers remonteraient sur scène bientôt, elle était à quelques jours de son audition particulièrement importante pour jouer le rôle de Coppélia au ballet de Miami, elle se sentait prête à affronter toutes les autres candidates. Justement la brunette sortait d'une énième répétitions. Elle avait eut cours de sept heures à neuf heures et la jeune fille devait se rendre en cours pour onze heures. Elle avait donc plusieurs heures à tuer avant de retrouver les bancs du lycée et de travailler sur l'économie keynesienne. Comme souvent lorsque Charlott ne savait que faire de son temps, elle rejoignit Sunset Road et ses alignements infinis de boutiques.

Ce jour là, la rue portait particulièrement bien son nom. Le printemps s’étant installé doucement sur la ville côtière, le soleil commençait à briller et à réchauffer un peu les habitants de Miami. Bien sûr, personne n'était habillé légèrement mais les gros manteaux avaient retrouvé leurs houses et le fond des placards pour laisser place aux jolie vestes colorées et aux pedtits foulards assorties. En l’occurrence, la jeune héritière portait un joli trench corail et un foulard fleurit dans le même ton. Son pantalon slim beige soulignaient ses jambes de danseuses et elle avait même enfilé une paire de lunette pour protéger ses yeux noisettes des premières lueurs de soleil de l'année.

Ses cheveux châtains flottaient dans son dos tandis qu'elle remontait la rue. Elle ne savait pas particulièrement ce dont elle avait envie. Avoir la carte de bleue de papa était un avantage terrible. Elle pouvait acheter ce qu'elle voulait quand elle voulait, pourtant, elle manquait un peu d'inspiration ce jour là. Elle ne savait pas trop ce dont elle avait envie. Les beaux jours revenaient et elle mourrait d'envie d'acheter de nouvelles tenues plus frivoles et legeres. Pour autant, ce ne fut pas une boutique de prêt à porter qui attira l'oeil de Charlott mais.. une bijouterie.

La jeune fille s'arrêta un instant devant la vitrine. Charlott et les bijoux, c'était une grande histoire d'amour. Elle aimait ce qui brillait, ce qui soulignait une partie de son corps par un simple éclat. Souvent, c'était des bijoux qu'on lui offrait mais aujourd'hui elle avait subitement envie d'un nouveau bijou. Elle trouva une excuse rêvée, le bal. Elle pourrait porter un nouveau collier pour l'occasion. Charlott entra dans la boutique, décidée à dépenser.

Toute de bleue nuit et de verre faite, l'intérieur de la boutique avait un air magnifiquement solennel. Charlott se balada dans ses étalages après avoir remonté sur ses cheveux ses lunettes de soleil. Elle voulait quelque-chose de simple, de délicat et qui irait avec sa tenue. La brunette n'avait certes pas encore arrêté son choix qu'elle dût relever la tête de ses petites merveilles car une voix masculine vint l'interroger.

- Non bien sûr, je..

La jeune fille s'interrompit lorsqu'elle croisa le visage du jeune homme. Il était ..pâle comme un mort, affichait de nombreuses blessures sur son visage. Si cela ne l'empêchait pas d'être beau, il était pour autant sérieusement mal en point.

- Tu.. Vous.. êtes sûr que ça va ?

La brunette inquiète fronça les sourcils. Si il se mettait à trembler et à faire une crise elle n'en serait absolument pas surprise. Pour autant, elle était surtout absolument pas compétente pour ce genre de problème. Elle esperait qu'il n'allait pas lui demander quelque-chose de médical.

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Tant de choses floues. Tant de choses inexplicables. Tant de choses inavouables. Une demande en mariage ratée. Une vie brisée. Des rêves anéantis. Et une vie qui continue.. Qui continue, mais sans les petits détails auxquels tout le monde s'accroche. L'amour, l'amitié, la futilité, la beauté, l'étrange, le surréel, l'envie, le besoin. Tout ça n'est plus. Tout est parti dans un océan de poussière. Tout s'envolait telle la fumée d'une cigarette. Créant des ondulations, des formes hasardeuses, pour finir par ne plus exister. La cendre qui tombe sur le sol, telle de la neige de soie, chaude, s'envolant au grès des vents, pour disparaître à jamais. Tout se meurt. Tout est noir. La seule étincelle qu'il me reste, c'est cette photo. Toujours dans mon éternel cuir marron, dans la petite poche intérieure à côté du coeur. Cette photo, avec la femme parfaite. Si parfaite, si belle, si pure. Je l'ai reniée. Je suis parti. Je l'ai perdue.

En face du miroir, c'est un matin comme un autre. Un matin de plus en me demandant éternellement pourquoi je ne suis pas retourné voir la personne que j'aime le plus au monde. Pourquoi j'ai fuit. Peut-être aurait-il mieux valu que je meurs. Je n'aurais jamais eu de regret. Tout se serait effacé, et moi avec. Je suis qu'un pauvre con. Depuis cet accident, chacun de mes gestes sont plus atroces les uns que les autres. Mes bras engourdis n'arrivent même plus à soulever un poids digne d'un homme de ma carrure. Mes jambes ont du mal à me porter. Face à tout ce que j'avais à endurer, j'ai préféré partir. Faire ma rééducation seul. Affronter mes peurs seul. Me reconstruire, seul. Tout aurait été plus simple avec un ange à mes côtés. Un ange. Mon ange. Qu'était-elle devenue ? Avait-elle refait sa vie ? Avait-elle retrouvé l'amour ? Y penser me fait mal au crâne. Ca bourdonne. Sans arrêt. Le seul moyen de la retrouver, c'est d'y aller. La voir serait une résurrection. La sentir un bonheur profond. Mon corps cassé, pleins de cicatrices, la douleur, tout s'effacerait avec elle à mes côtés. Hope.

Je haïssais ma vie depuis qu'elle n'était plus là. Les premiers mois, j'avais peur de conduire ma caisse, alors que c'est l'une des plus grandes fierté des Gibson. Toujours au volant, toujours prêt pour une escapade en bagnole. Même foutre un stupide pied dehors et traverser la route me donnait des frissons du bout de mes pieds, jusqu'au dernier cheveux. J'ai su me reprendre en main par miracle. Toucher le volant de mon Impala, revoyant toutes les images étaient un supplice. Aller de l'avant, c'est là la clé de la réussite.

Prends ton courage à deux mains, retourne à Wynwood, et regarde là !

Voilà un an que je me dis ça tous les matins. Peut-être celui-là est le bon. Peut-être qu'au fond, Hope était vraiment la femme de ma vie. J'aurais eu le temps d'en connaître des tas. J'ai jamais réussi à embrasser ne serait-ce qu'une autre femme. Arrêtons les lamentations.

D'un pied ferme, même boitant, j'allai marcher. La voiture ne serait pas pour aujourd'hui, en une année, j'avais eu le temps de faire trois fois la route 66, d'aller dans tous les états des Etats-Unis, et pourtant je revenais à peine en Floride. Les rues de Miami étaient toujours les mêmes. Toujours le même flot de personnes. Heureusement qu'à cette époque de l'année, il ne faisait pas si chaud. En quête d'une activité quelconque, je regardais les vitrines. Non pas que je pouvais rien me payer, mais acheter n'était plus trop ma priorité. Acheter pour moi, disons. Je m'arrêtais devant un magasin de bijoux. De magnifiques bagues, de bracelets et de colliers étaient entreposés, tous disposés de manières à les rendre encore plus beaux. Les lumières des nombreux diamants se reflétaient de manière à créer un arc-en-ciel dans la glace. Un bracelet me fascina bien plus que les autres. Il était simple, en or blanc, un pendentif en forme de coeur original pendait de manière à rendre le bracelet unique. Unique. Comme Hope. Il me le fallait. Je connaissais la taille de son poignet par coeur, mais je voulais la taille exacte. Un point de comparaison. Je tournai la tête vers la droite. Une magnifique jeune femme était en train de regarder les bijoux, les yeux brillants. Je regardais son poignet, il était de la même taille à première vue. Je l'interpellai.

Excusez-moi, mademoiselle, est-ce-que je pourrais vous déranger 5 minutes ?

Une petite barbe de trois jours. Un visage triste. Une allure soignée, mais cadavérique. Des cicatrices sur le cou, le front, les sourcils entaillés, les mains charcutées. Tout pour plaire monsieur Gibson !