Amères retrouvailles [PV Marissa]

Invité

[hj: bon comme j'ai vu que t'avais fais un RP avec Jeff, je clôture celui-ci. Et petite précision: Ryan et Aiden sont à Wynwood depuis 3 ans... Il ne vient pas d'arriver, il n'était juste pas joué.]

Marissa me voulait pas me laisser croire que je ne comptais pas pour elle, mais elle n'avait aucun arguments pour me le prouver. Rien ne pouvait l'excuser, elle savait donc que j'avais raison. Je n'aimais pas ce ton qu'elle avait employé. Elle n'était pas en position de me parler ainsi. C'était elle qui avait tout foutu en l'air. Moi, je n'avais rien à me repprocher. Je n'étais pas parfait, mais c'était elle qui m'avait choisis, sachant comment j'étais.

« Je n'ai plus aucun ordre à recevoir de toi. »

Je ne lui appartenais plus, car elle non plus. Elle m'avait fuis, laissé pour un autre. J'avais tant fait pour elle... Avec la trahison qu'elle venait de me faire, j'estimais qu'elle n'avait plus rien à me dire ou me reprocher. Je n'avais plus d'estime pour elle. Elle me reprocha ensuite mon attitude, s'enfonçant un peu plus. Je ne pouvais tolérer ce qu'elle me disait, car c'était faux. Mes potes n'avaient rien à voir avec ca. Je les avais avant elle, et je les aurais encore après. Car moi, j'étais loyal et fidèle. Ce n'était pas si étonnant qu'elle ne puisse pas le comprendre, vu qu'elle ne l'était pas... Au moins, ils ne m'avaient pas trahis, eux. Jamais je ne les aurais délaissé pour Marissa, je ne devais pas tout quitter pour elle, elle ne l'avait pas fait pour moi. C'était normal que je continue de les fréquenter, et heureusement d'ailleurs, sinon, je me retrouverais sans personne à l'heure actuelle.

« Arrêtes! C'est toi qui a pris tes distances Marissa! Je ne t'ai pas reproché d'aller fêter ton anniversaire avec tes potes plutôt que moi, et encore maintenant, je ne me le permets pas. Tu sais l'importance que j'accorde à l'amitié depuis qu'on se connait... Je t'ai laissé respirer de ton côté, car c'était ce que tu voulais... mais tu n'es pas revenue... Je ne t'ai jamais abandonné pour mes potes, ils n'ont rien à voir dans tous ca. C'est deux choses différentes... »

Et j'avais besoin des deux. Pourquoi aurais-je du faire passer mes potes avant ou après elle? Je ne voyais pas pourquoi je devais choisir entre les deux. C'était deux choses importantes pour moi, et différentes. J'avais ma vie à côté, elle ne se limitait pas qu'à elle, et il fallait qu'elle l'accepte. Si elle ne le pouvait, ce n'était pas la peine d'imaginer qu'on puisse continuer ensemble, puisque jamais je n'aurais laissé Ryan, je connaissais depuis l'enfance. C'était mon frère. Je ne serais jamais là aujourd'hui sans lui. Marissa n'avait pas à m'imposer ce choix. Et jamais je ne me serrais permis de le faire pour ses amis.

Elle me demandait si je pensais qu'elle avait voulu tout ca. J'aussais les épaules. Je ne savais plus vraiment quoi penser de tout ca. Et quelle importance ca faisait finalement? Le mal était fait de toute façon, qu'elle l'ai voulu ou non, elle l'avait fait. Mais pourquoi aurait-elle couché avec ce mec sans le vouloir? Si elle s'était fait violer, elle me l'aurait dit, alors ce n'était pas le cas. Il fallait être deux pour coucher ensemble, que je sache. Elle avait voulu de ce gars, plutôt que de moi, et en plus, elle m'avait trahis. Alors oui, je ne savais rien. Rien du tout. Je ne savais plus rien la concernant. Car je ne pouvais la comprendre sur ce coup là.

Lorsque je lui demandai de partir, je vis ses yeux se lever vers moi, un peu pris au dépourvus. Qu'espèrait-elle? Que je lui pardonne en accourant dans ses bras? Je ne le pouvais pas. Pas après ca. Il m'était insupportable de la voir ainsi, pourtant, je ne faisais rien pour arranger la situation. Elle était allée trop loin. Comment aurais-je pu passer la dessus? J'étais trop choqué, trop déçu. Je tombais de haut. Alors qu'elle me regardait un moment, je soutenais son regard. Attendait-elle que je pleure? Je ne le ferais pas. J'étais brisé, mais jamais je ne pleurerais, jamais. Car ca ne m'arrivait tout simplement jamais. Et peut-être que si ca avait du m'arriver un jour, cette occasion aurait été la bonne.

Je ne répondis pas à sa dernière question, laissant un lourd silence. Etait-ce finis? …
Je ne savais pas vraiment, il me fallait du temps, j'étais trop à vif. Je ne pouvais répondre à ca comme ca, de but en blanc, je ne m'y attendais pas. Je ne savais plus quoi faire. J'étais perdu. Je ne voulais pas être celui qui annonce une telle horreur, notre rupture... Plus de nous... Je ne pouvais lui pardonner, mais je ne pouvais m'imaginer sans elle non plus.

Elle tourna les talons, je ne la rattrapai pas, je restai pétrifié, épuisé par cet échange.

Quelques instants plus tard, quand je fus certain qu'elle était partie, j'attrapai la première chose qui me tomba sur la main, à savoir une petite table, et je la fracassai en la claquant contre le sol.

« Et Merdre ! Merde ! Putain !! »

La table s'était brisée en deux. Je mis mon visage entre mes mains, essayant de me calmer, mais rien n'y faisais. J'attrapai ensuite une chaise, pour l'exploser en morceau. Ca ne suffisait pas à m'apaiser. Rien ne le pouvait. Personne ne pouvait m'arrêter. Personne n'était là. J'étais livré à moi-même. Je faisais une crise de nerfs. Ma colère -ou ma tristesse- m'envahissait subitement. Je la laissai s'emparer de moi. Je tapai alors un grand coup contre le mur, me fracassant la main. Ca faisait mal. Très mal. Ma main était en sang. Je n'y étais pas allé de main morte. Mais ca ne me faisait pas si mal que le mal que venait de me faire Marissa. Je préférais de loin cette douleur physique.

Je finis par sortir dehors à mon tour en claquant la porte avec une telle rage que j'avais du réveiller tout le bâtiment de ma confrérie. Dans ma main, j'avais pris une patte de la table, avec laquelle je fracassais la cabine téléphonique qui avait le malheur de se trouver là. Le verre vola en éclat. J'allais avoir des emmerdes, mais je m'en foutais complètement. Plus rien avait d'importance. J'avais envie de tout envoyer en l'air, de tout casser, de me défouler, d'exploser moi aussi.

Au bout d'un certain temps, je n'eus plus rien sous la main.
Je couru alors au loin, tandis que le jour se levait. Je ne savais pas où j'allais, mais il fallait que je parte d'ici, loin, très loin d'ici et de Marissa. Mon bras droit était en sang, et plusieurs éclats de verres m'avaient blessé. J'allais m'essouffler jusqu'à n'en plus pouvoir. Je courais et courais encore... Si vite. Je suffoquais, mais j'étais sportif, il me faudrait du temps avant d'être terrassé. J'avais envie de crever. Pourquoi? Pourquoi avait-il fallut que cela nous arrive? Je venais de perdre la femme qui m'était la plus chère, et je n'avais rien fait pour la retenir. J'avais bien trop de rancœur pour ca. Finalement, je ne pouvais pas tout lui pardonner. Elle n'aurait pas du faire ca... jamais. J'étais coincé. Pris au piège. Je m'étais fait avoir.

Invité

Il était hors de lui et je voyais bien à quel point il se contenait pour ne pas exploser. Il restait noble. Tout ce que je n'étais pas. Je n'avais aucune excuse. J'étais tellement faible... Je baissais de nouveau les yeux et l'interrompis presque lorsqu'il me dit qu'il n'était rien pour moi :

« Bien sur que tu l'étais... Tu étais parfaite pour moi ! On était bien ensemble !... Mais ce n'était rien pour toi. T'as tout foutu en l'air ! »
« Tu n'as pas le droit de dire ça... JE T'INTERDIS DE DIRE CA ! »

Alors oui, ce qu'il venait de se passer n'allait pas dans mon sens mais plutôt dans celui d'Aiden, mais je ne pouvais pas lui laisser croire ça ! Il n'en n'avait pas le droit ! Je le lui interdisais !

« Tu crois que j'ai prémédité tout ça? Hein? Maintenant que tu as retrouvé tes potes je devenais quoi moi? Est-ce qu'on s'est vu depuis le Bal? En un mois et demi on ne s'est pas vu Aiden ! Tu crois que c'est ça, compter pour quelqu'un? Tu crois que... Tu crois que j'ai voulu tout ça?!! Tu crois sincèrement que je suis comme ça?! Alors oui, ce que j'ai fait ne me ressemble pas mais... »

Je marquais une pause, ne voulant pas donner les raisons de cette soirée. Je fermais les yeux et murmura alors tout bas :

« Tu ne sais rien... »

Si maman, Cam et les autres me voyaient, ils auraient tellement honte de moi. J'avais déjà tellement honte de moi en cet instant, j'aurai été prête à faire une connerie. Une vraie. Son regard si dégoûté... il ne voulait plus me voir. Ses phrases qui suivirent ressemblaient à des coups de poignard. Comment pouvait-on survivre à la douleur d'un tel évènement? D'une succession de pareils évènements?! Ce n'était pas possible... Je n'y arriverai pas... Je baissais les bras avant d'avoir commencer, je n'avais plus de force. J'étais las. Mon petit ami me demanda alors de partir. Cette phrase me fit lever les yeux vers lui. Alors c'est tout? Ca se finit comme ça?... Je ne cessais de pleurer, sentais la haine envers moi même, envahir tout mon corps. J'aurai voulu me faire du mal physiquement afin de faire sortir tous ces maux terribles. Je l'observais. Lui, l'homme que j'aimais et que je venais de blesser plus que jamais personne n'aurait pu le faire. Je venais de gâcher notre histoire, notre si belle histoire... Je m'étais sentie abandonnée par lui, je n'avais même pas osé lui parler du décès de maman. Tu parles d'une relation... Je soupirais. M'avait-il seulement aimé? Après tout, il préférait de loin ses potes à moi, pauvre cruche que je suis. Encore plus minable à ce jour. Et puis je me détestais encore plus à tourner la situation contre lui, non, il n'avait rien à se repprocher.

Ma main vint sous mes narines et je finis par dire alors :

« Alors c'est ce que tu veux?... Comme ça? C'est... c'est finit?... »

Comme si je pouvais espérer autre chose. Je n'attendis même pas sa réponse, de peur d'avoir trop mal. Je tournais alors les talons et finis par marcher dans l'allée des confréries. J'accélérai le pas. Sentant les larmes couler sur mes joues, je sentis que j'allais m’effondrer. Non, non, je ne voulais pas qu'on se sépare... Je ne le voulais pas du tout... Je finis néanmoins par m'arrêter, pleurer à chaudes larmes, tombant par terre, je pleurais comme une enfant. J'avais tellement mal, j'aurai voulu mourir. Sortant alors mon téléphone, j'envoyais un sms à Jeff. C'était le premier à qui j'avais pensé. De plus, je me retrouvais devant les Psi. Faites qu'il me réponde. Faites qu'il me réponde. Sinon... je tenterai le pire, aussi désespérée que je sois devenue.

Invité

Marissa pleurait. Je n'aimais pas la voir ainsi. Je me sentais mal. Pourtant, je ne la consolai pas cette fois, comme je l'avais tant fait, non. Je l'avais assez fait, je ne le ferais plus. Car tout ca n'avait mené nul part... J'avais toujours été là pour elle, j'étais prêt à tout lui donner, à la suivre partout où il irait... Et elle... Elle m'avait trahis. Et avait tout brisé. Je n'étais plus triste pour elle. Elle me faisait simplement pitié. C'était sa faute. Elle n'arriverait pas à retourner la situation. J'étais cruel? Insensible? Peut-être, mais je ne faisais que lui rendre la monnaie de sa pièce. La victime dans cette histoire, c'était moi, pas elle.

Marissa me demanda pourquoi je voulais savoir avec qui elle avait couché. Je pense qu'au fond, c'était pour aller trouver ce type et lui régler son compte, car oui, j'étais maintenant jaloux, fou de rage, en rogne. Alors elle faisait bien de le protéger en ne me disant rien, car je n'aurais pas donné cher de sa vie. Maintenant que je n'avais plus confiance en elle, je serais toujours jaloux, la traquant partout, la harcelant de questions, m'inquiétant pour un rien... Je ne voulais pas de ce genre de relation. Pour moi, la confiance et la fidélité étaient les éléments le plus importants. Elle me dit qu'elle ne m'avait jamais mentis. J'haussai les épaules, sceptique. Je ne savais plus quoi croire sur son compte. Avant ca, certes, elle ne m'avait jamais mentis. Mais me faire un coup pareil, c'était gros ! Elle n'était pas comme je l'avais cru... Qui me disait qu'elle ne me cachait pas d'autres choses? Qu'elle ne me manipulait pas sur toute la ligne? Je tombais de tellement haut... Et j'étais trop énervé et brisé pour avoir les idées claires et déceler la vérité du mensonge.

Marissa était venue me voir une fois qu'elle avait retrouvé ses esprits. Je ne voulais pas connaître les détails de ses 'ébats' et d'une telle évasion de sa part. Mais comme elle l'avait très bien fait remarquer, c'était trop tard. Oui, bien trop tard. Le mal était fait. Les dés étaient lancés, le sort en était jeté. Elle ne pouvait rien réparer, effacer. Ni revenir en arrière. Notre relation avait pris une tournure inattendue, et j'en était le premier bouleversé. Marissa était l'une des meilleures choses qui m'était arrivée dans ma vie. J'avais cru, grâce à elle, que j'avais moi aussi droit à mon bonheur. Et pourtant, c'était pour mieux me briser ensuite.

Marissa me connaissait, l'un de mes plus gros défauts était d'être rancunier, elle savait à quoi s'en tenir en faisant cette connerie. Qui n'en faisait pas, certes? Mais là, elle était vraiment allé trop loin... J'aurais pu tout lui pardonner, sauf ca. Elle était salie par un autre. Elle était différente. Ce n'était plus ma Marissa.

Elle me fit remarquer qu'elle n'était pas comme moi. Qu'elle n'était pas à la hauteur. Je n'étais évidemment pas d'accord avec elle, car je pensais à l'inverse ne pas la mériter... Avant qu'elle me trompe.

« Bien sur que tu l'étais... Tu étais parfaite pour moi ! On était bien ensemble !... Mais ce n'était rien pour toi. T'as tout foutu en l'air ! »

La coupai-je en la contredisant. Puis elle continua, et de toute façon, je n'avais pas la force de continuer à argumenter dans ce sens. Car oui, Marissa avait été la femme parfaite à mes yeux. Et oui, ca me faisait beaucoup de mal de le reconnaître, sachant que je l'avais perdu, car je l'aimais plus que tout. Je serrai les dents pour contrôler mes émotions. Je parlais de nous au passé... Marissa me dit que c'était sans doute mieux comme ca. Mieux comme ca? Parce qu'elle se réjouissait de cette situation, elle? C'était la chose la plus absurde que j'avais entendu. Elle semblait avoir tiré un trait sur nous deux, me parlant même de rencontrer quelqu'un d'autre. Parce qu'elle imaginait que j'allais moi aussi me taper la première venue? Je n'avais voulu qu'elle... Que j'allais avoir l'envie de recommencer une histoire d'amour, après ca? Comme si je devais me réjouir d'être enfin libéré de son poids? Je ne tombais pas amoureux comme ca. Marissa était bien la seule femme avec qui ca m'était arrivé. Et maintenant, en trouver une autre alors que je n'avais plus imaginé ma vie sans elle, c'était impensable, n'importe quoi... Croire une telle chose de ma part... Que pensait-elle de moi? Me connaissait-elle vraiment finalement?

« Tu étais la seule pour moi Marissa... »

Lui lâchai-je regrettant cette situation.

« Jamais j'aurais cru que tu me ferais ça, jamais. »

Lui fis-je remarquer amèrement, puisqu'elle s'était abandonné dans les bras d'un autre. Qui avait sortis cette connerie que les femmes étaient plus fidèles que les hommes? Elle n'avait pas su se contrôler... Comme si après tant d'années, il avait fallu d'un coup qu'elle se fasse un mec, et bien sur, un autre que celui qui lui servait de petit amis, car ca aurait été trop simple, non? Tout cela me dégoutait... Ca m'était insupportable.

« Tes conseils tu peux te les garder, d'accord? »

C'était la première fois que je lui parlais ainsi. Moi non plus, je ne me reconnaissais plus. Elle m'avait changé en bien... Et maintenant, j'étais sans repère, complétement désorienté. Je ne pouvais pas l'entendre m'en dire plus sur ce que je devais faire, comment j'allais vivre ma vie ensuite... etc. Car je ne voulais pas me projeter dans un avenir où elle ne serait plus auprès de moi. Elle ne savait rien de ce que j'étais en train de vivre, du mal qu'elle me faisait, je ne voulais pas de sa compréhension. Encore moins son 'amour'. Elle pouvait se le garder. Elle m'avait anéantis, poignardé.

Elle me dit ensuite qu'elle était désolée. Non, c'était moi qui l'était. Bien plus qu'elle. Je n'avais pas autant d'importance que ca à ses yeux, elle me l'avait prouvé en ma trahissant de la sorte, sans aucune raison.

« Je crois... »

J'avalai difficilement ma salive, ce qui me fit mal à la gorge, puis me repris:

« Je crois que tu ferais mieux de partir. »

Je préférais prendre moi-même cette décision qui m'était très douloureuse, avant que ça dégénère davantage, plutôt qu'elle ne me l'impose. La faire partir, plutôt qu'elle ne me quitte. Je pensais que tout était dit. Elle ne m'apporterait pas plus de détails, et de toute façon, je ne voulais pas les connaître, ca n'aurait fait que remuer le couteau dans la plaie. J'étais en état de choc, il me fallait du temps, du recul, pour réfléchir. Mais maintenant, il fallait qu'elle parte, vite. Et moi aussi. Loin. Loin d'ici. J'avais mal à la tête. J'étouffais. Je manquais d'air. J'avais besoin de faire des kilomètres en voiture ou à pied, de me défouler sur quelque chose ou quelqu'un, de boire jusqu'à en perdre connaissance, de faire du sport jusqu'à l'épuisement ou l'évanouissement... Et je ne sais quel autre stratagème pour fuir cette réalité: ce soir, je venais de rompre avec Marissa.

Invité

Je me doutais d'une telle réaction. J'avais lu dans ses yeux à quel point il était déçu, dégoûté, qu'il se sentait blessé. Je n'avais jamais trahis personne de ma vie, ni aucun ami, petit ami, ex ou quelqu'un de ma famille. C'était la première fois et il avait fallu que ça soit dans de telles circonstances. Il se demandait pourquoi, il me demandait pourquoi... Mais non, je ne pouvais pas lui dire que je venais de perdre maman, que je m'étais saoulé la gueule, que je n'étais plus moi-même... Je crois que je trouvais ça pire. Moi, ivre. A un tel point que je ne puisse me contrôler. N'y a t-il pas pire honte que ça? Je ne crois pas. A partir de cet instant, il ne m'aimait plus, tout notre amour s'était envolé. Envolé comme nos souvenirs. Qui m'aurait dit que cette nuit, sur le toît de l'école, nos deux coeurs se rencontreraient? Qu'au fil du temps, nous tomberions amoureux l'un de l'autre? Que nous aurions pu vivre une histoire aussi belle? Oui, je regrettais et j'étais morte de honte. Je venais de faire seulement quelques pas, marchant à l'inverse de mon... petit ami. Enfin, je crois que je peux dire qu'il s'agit de mon ex... sauf que je n'arrive pas à me faire à cette idée. Je n'y arrive pas. J'ai commis une seule erreur. Une seule... et je suis décidément trop sensible. Je n'ai pas les épaules pour tout ça. Je n'y arriverai pas. Je perds ma maman, je perds mon petit ami, qui était l'un de mes meilleurs amis. Je perds tout le monde, je perds tout et j'ai la sensation que je ne peux plus rien faire pour tout ça. J'ai du mal à avaler ma salive, mais soudain, ma voix d'Aiden résonne encore une fois. Il veut savoir avec qui est-ce que je l'ai fait... A quoi bon?... Je me retourne alors, les yeux lâchant des larmes sur mes joues. Je renifle, passant mes mains sur mon visage et je le regarde enfin dans les yeux. J'y lis sa colère, sa haine, sn dégoût et tout... sauf de l'amour. De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas... je crois que nous venons de le franchir et je n'aurai jamais pu penser ça de nous. Mon ventre se tord dans tous les sens. J'ai envie de vomir, il y a trop d'émotions pour un lendemain de cuite. Mais j'essaie de respirer comme il faut. Je lui réponds alors :

« A quoi bon le savoir Aiden? Tu crois que j'avais une liaison avec un autre? Non... Même si rien ne te porte à me croire, je ne t'ai jamais menti. Jamais. Et même aujourd'hui, ce matin. Juste après avoir fait cette connerie, je suis venue te le dire tout de suite. »

Je marquais une fine pause avant de murmurer dans ma barbe, ce qu'il n'a sûrement pas du entendre :

« Une fois que j'eu retrouvé mes esprits... Trop tard quoi... »

Oui, c'était trop tard. Il ne me pardonnerait jamais. Jamais. Et j'aurai pu lui dire quoi que ce soit, il ne me croirait plus. Pas après une telle révélation, néanmoins, il était devant moi, toujours et je me dis que c'était le moment où jamais. Malgré tout.

« Quoi que je puisse dire après cet aveux, je sais que tu ne m'écouteras pas vraiment ou que tu ne me croiras pas plutôt. Seulement admets le, je ne t'ai jamais menti. Pour le meilleur et pour le pire... Je ne suis pas parfaite Aiden. Je suis même loin de tout ça... Oui, j'ai fait une erreur et je pourrai te dire plusieurs choses à ce sujet mais ça servirait à quoi? A rien... Jai merdé et oui, j'assume et je ne me donne pas le droit à un procès. J'aurai du être plus forte que tout ça... beaucoup plus forte... comme toi. Mais... »

Les larmes me montèrent aux yeux, m'ennuyant plus qu'autre chose. Après quelques secondes, je repris d'une voix brisée :

« Je ne suis pas comme toi... Je... Je n'étais pas du tout à la hauteur... C'est sans doute mieux comme ça. Maintenant tu pourras rencontrer quelqu'un qui fera de toi le plus heureux des hommes et ne crois pas c'est finit à cause de moi. Ne t'interdis pas ça à cause de moi Aiden... »

Dire ces mots m'arrachaient le coeur. L'imaginer avec une autre me tuait. Non, ce n'était pas imaginable de le voir avec une autre. Je n'y arriverai jamais... Essuyant mes larmes je finis par dire tout bas :

« Je suis vraiment désolée... »

Je t'aime. Malheureusement, ces trois mots ne pouvaient pas quitter ma gorge. Je ne pouvais pas les lui dire, j'en avais perdu le droit. A présent j'allais devoir vivre avec tout ça, je ne sais pas comment, mais il le faudrait bien...

Invité

Marissa avait le regard fuyant. Ca avait l'air de lui être difficile de développer d'avantages, pourtant, moi, j'attendais de vrais explications, car je ne pouvais pas deviner ce qui s'était passé. Jamais je n'aurais pu deviner une telle trahison de sa part.

-A ton avis Aiden?

Je le regardai quelques instants, l'air impassible, sans aucune expression. Je ne comprenais pas ce qui se passait. C'était irréel. Elle m'interrogeais sur ce que ca pouvait être, me le faisait deviner... Je fis le signe non de la tête, tout en la regardant d'un air aussi incompréhensif que choqué, restant borné sur mes croyances et ma confiance que j'avais d'elle.

« Non... Non c'est pas possible... »

Lui dis-je froidement lorsque j'imaginais qu'elle puisse m'avoir trompé en couchant avec un autre homme. Je devais me faire des idées. Car ca ne pouvait s'être passé. Elle n'avait pas pu me faire ca, pas elle. Pas après tout ce qu'on avait vécu. Mon regard restait pourtant interrogatif, et incompréhensif. J'attendais sa réponse autant que je la redoutais. Et c'est alors qu'elle m'avoua tout.

Elle avait couché avec un autre type.

Ce fut comme si je me sentais tomber en chute libre, car cette fois, je la croyais. Et je ne comprenais pas. Je ne pouvais comprendre. Et encore moins l'accepter. Comment était-ce possible? Qu'est-ce qui lui avait pris? Pourquoi? Pourquoi merde ! Je sentis une boule me monter à la gorge, et comme à chaque fois que j'étais triste, ma haine pris le dessus.

« Qu'est-ce que tu voulais alors? Hein ? »

Demandais-je révolté, énervé pour la première fois contre elle. J'avais de violentes pulsions qui me donnaient envie de lui faire du mal, mais je me retenais, car j'avais toujours considérer qu'un homme qui frappait une femme ne valait rien, même moins que rien. Elle ne faisait évidemment pas le poids. Et comment aurais-je pu lui faire du mal? Pourtant, elle, elle avait ce pouvoir entre ses mains, et elle s'en était servie contre moi, me trahissant, brisant ma confiance, réduisant toute notre historie à rien du tout. Un couple éphémère, de passage, comme il y en avait déjà eu tant d'autres. Voilà ce que nous étions.

« A quoi t'as pensé putain?! »

J'étais sur les nerfs, plus irrité que jamais. Elle avait tout foutu en l'air. Marissa avait frappé précisément là où je ne l'aurais jamais soupçonné, en plein là où ca pouvait faire si mal. Une trahison. Je n'étais pas préparé à ca. Je ne pouvais réfléchir. Des tas de questions venaient me torturer l'esprit. Je la voyais avec un autre, l'embrassant, couchant avec elle... Avait-elle aimé ca? Qui était ce type? Comment avait-elle pu m'oublier de la sorte? Je la regardais d'un regard choqué, hors de moi. Je n'en revenais pas. Je n'en reviendrais jamais.

« Pas à moi en tout cas...! T'as pas pensé à moi! »

Moi qui avait pourtant tant pensé à elle. Notre relation se faisait donc à sens unique? Il avait suffit que l'on ne se voit plus durant quelque jours pour qu'elle aille s'offrir comme une trainée au premier venu. Car c'est ainsi que je la vis alors que je la regardais aussi déçu d'elle que dégouté. Je la regardais. Je la regardais bien, pour qu'elle s'en souvienne longtemps. Cette Marissa dont j'étais tombé amoureux... Je ne la reconnaissais plus. Pas après ce qu'elle m'avait dit. Ce n'était pas elle. Pas ma Marissa. Ma Marissa n'aurait jamais été capable d'une telle chose. Elle venait de descendre du piédestal sur lequel je l'avais placé depuis trop longtemps. Sa vraie nature était donc de me poignarder dans le dos, de me faire ce coup bas qu'était la tromperie.

« Je ne te reconnais plus Marissa... »

Lui dis-je franchement, déçu au plus haut point d'elle. Elle était comme toutes ces trainées finalement. Au moins, elle avait l'audace de venir tout m'avouer. Mais qu'est-ce que ca changeait? Le mal était fait. Elle venait de perdre en quelques fragments de secondes toute l'estime que je lui accordais. Je ne pouvais comprendre. Elle n'avait aucune excuse. Elle avait préféré un autre. Quelque part, c'était un peu prévisible, et c'était peut-être ce qui me faisait aussi mal. Je sentais une douleur dans ma poitrine me transpercer. J'avais du mal de respirer, je manquais d'air, j'en avais presque le tournis. C'était tout bonnement insupportable. Je ne pouvais plus la voir, elle, en face de moi, après ca.

Elle ne chercherait même pas à se défendre. Elle n'avait pas d'excuse, elle était lâche. Elle avait fait une erreur impardonnable sans raison valable. Ce type, l'aimait-elle au moins? Le connaissait-elle? Lui faisait-elle confiance? Et tout cela, plus que moi? Elle savait ce que ca signifiait pour moi et mes valeurs. Et elle était prête à assumer. Elle était donc prête à ce qu'on se sépare. C'était ce qu'elle voulait. Le but recherché en me trompant ainsi, elle le savait en embrassant ce mec, en couchant avec lui... Depuis le début, elle savait tout. Elle avait fait ce choix. C'était sa faute.

Je voulais qu'elle parte loin de moi, avant de faire ou dire des choses que je regretterais ensuite. Ca valait mieux pour elle, et pour moi. Mais j'en étais incapable. J'attendais des explications. Qu'elle me dise que tout ca n'était qu'un énorme canulars de mauvais goût. Car je m'en sentais vraiment mal.

Quel avenir pouvait avoir notre couple? Le voulait-elle seulement? Je ne pourrais plus jamais lui faire confiance après ca. C'était terminé. Je ne voulais plus la voir, pas après ce qu'elle venait de me faire. J'étais trompé, abusé, trahis, déchu, manipulé, réduis à un vulgaire objet. Je me sentais ridicule, tout petit. Elle m'avait pris pour un con, avait joué avec moi et ma sincérité. Jamais, de mon côté, je n'aurais pu faire une chose pareil, jamais. Elle ne m'aimait pas comme moi je pouvais l'aimer. C'était évident, depuis le début. Je sortais de mon rêve. J'ouvrais enfin les yeux, voyant qu'une fille comme elle ne pourrait jamais aimer un type comme moi. Nous étions trop différents. Et je le savais, dès le début. Pourquoi avoir voulu m'entêter? Je pensais qu'on se comprenait, mais nous n'avions de toute évidence pas les mêmes valeurs. Marissa ne m'aimait plus, et ne m'avait peut-être jamais vraiment aimé. Je n'avais d'ailleurs jamais vraiment compris ce qu'elle pouvait me trouver. Je la voyais à présent d'une toute autre façon, et je n'aimais pas ca du tout. Elle m'avait déçu comme jamais je ne l'aurais imaginé.

Aujourd'hui, elle en avait préféré un autre. Elle m'avait bien pris pour un con. Elle m'échappait, me glissait des doigts. Je la perdais. Non, je l'avais perdu à l'instant où elle m'avait trompé.

« C'était qui ce type? »

C'était mon droit de savoir. Etait-il son amant de longue date? En valait-il la peine au moins? L'aimait-elle? Autant tout me dire au stade où elle en était, plus rien n'aurait pu me choquer davantage!

Invité

« Comment ça? Qu'est-ce que tu veux dire? »

Quel supplice ! Pourquoi ne voulait-il pas comprendre où je voulais en venir? Ca n'était pas juste ! Non ! Pourquoi fallait-il que tout soit si dur à expliquer, à assumer? J'étais morte de trouille, morte de peur. Il me faisait peur. Parce que je le connaissais et je savais aussi ce que je représentais à ses yeux et là... il allait me voir comme une trainée. Il allait me voir comme ce que je n'étais pas, juste pour une énorme erreur. Mais voilà, telle était ma punition. J'avais merdé, il fallait assumer et moi seule devait souffrir, même si ça n'était pas possible. C'était comme si je lui arrachais le coeur à vif et que je mordais dedans à pleine dent. J'étais un monstre. Je n'osais même pas le regarder. C'était sans doute la dernière fois que je me retrouvais à ses côtés, que je me retrouvais aussi proche de lui. C'était les dernières secondes avant qu'il ne comprenne ce que j'avais fait, qu'il ma haïsse, qu'il ne veuille plus jamais que je l'approche. Comment allais-je faire moi, sans lui dans ma vie?
Oui, j'imaginais le pire parce que l'idée qu'il me pardonne ne me venait pas à l'esprit. Ce n'était pas possible et ça me tuait, mais pas autant que ce qu'il allait devoir lui, supporter. Je passais ma main sur mon front, soufflant. Quelle plaie de devoir entrer autant dans les détails. Mais je ne le ferai pas. Je ne voulais pas le faire souffrir davantage encore.

« A ton avis Aiden? »

Je levais les yeux au Ciel comme pour y trouver du réconfort, essayant de retenir mes larmes encore un peu. Ma main passa sous mes yeux puis dans mes cheveux. Je devais avoir une mine horrible. On était plus à du dégoût près.

« J'ai... j'ai passé la nuit avec un autre et... on a fait l'amour... Je devais te le dire, je ne voulais pas te prendre davantage pour un con. Ce... ce que j'ai fait n'est pas pardonnable et je ne chercherai pas... à me défendre. J'assume... même si ce n'était pas du tout ce que je voulais... sache le je... »

Non. Je devais m'arrêter là. Lui dire que je l'aimais résonnerait faux. Il n'y avait pas d'amour dans une tromperie. Je soupirai, passant ma main sous mes yeux. Je ne voulais même pas voir sa réaction, j'en avais trop peur. Trop peur de lire la déception dans ses yeux, encore plus que la colère. Je fis un pas, toujours le visage baissé, en arrière. Puis un second. M'apprêtant à partir d'ici. Je devais le laisser seul. Pour moi... ça sonnait comme la fin de notre histoire. J'allais le regretter, longtemps. Tout était de ma faute et j'allais devoir vivre avec ce regret encore longtemps. Très longtemps.

Invité

Marissa avait l'air étrange, complétement perdu. Qu'avait-il pu encore lui arriver? Je l'avais déjà vu dans cet état, mais là, ca avait l'air encore plus grave. Lorsque j'avais tenté de m'approcher d'elle pour la saluer, heureux de la retrouver et pouvoir la serrer contre moi, elle avait reculé d'un pas. J'avais fronçé les sourcils, aussi incompréhensif qu'inquiet. Ce n'était pas son genre de réagir ainsi. D'entre nous deux, j'étais celui qui était de loin le moins affectueux.
Marissa baissa les yeux, mal à l'aise. Je ne pouvais deviner ce qui se passait, j'attendis donc impatiemment sa réponse, l'appréhendant sincèrement. Allait-elle m'annoncer que prendre ses distances lui avait fait réaliser qu'elle ne voulait plus de moi? Ou s'agissait-il encore d'un problème avec sa famille?

Elle me dit que ca n'allait pas du tout, j'attendis qu'elle poursuive, à son écoute comme j'avais toujours su le faire, le regard rassurant pour lui indiquer qu'elle pouvait se confier. Elle n'avait pas l'air bien du tout. Elle était blanche, et puait le vomis mêlé à l'alcool. Elle sentait également la sueur, et était décoiffée. Pourtant, je la trouvai toujours aussi belle. Car c'était Marissa. Et j'étais complétement sous son charme. Alors elle aurait pu venir me voir dans n'importe quel état, j'étais toujours aussi dingue d'elle.

Elle me dit qu'elle était désolée, qu'elle s'en voulait... De quoi? Je n'en savait fichtrement rien. Mais Marissa était du genre à dramatiser un peu pour rien. J'étais beaucoup plus fort qu'elle sur ce niveau là. Je me disais donc que ce ne serait rien, et qu'on ferait avec, qu'on surmonterait ca. Elle avait fait une connerie et culpabilisait surement pour quelque chose qui me paraitrait futile. Peut-être son anniversaire passé sans moi. Ou le fait qu'elle ne soit pas revenue me voir plus tôt. Je l'excusais d'avance. Car j'avais confiance en elle, et je l'aimais, même si je ne lui avais jamais franchement dit. Mais j'imagine qu'elle le savait. Et je pense que c'était réciproque de son côté.

Marissa me dit ensuite que je ne lui pardonnerais jamais. Je doutais de cela. Je pensais pouvoir lui pardonner énormément de choses. Qu'était donc cette chose si grave et sans excuses qu'elle avait faite? Jamais je n'aurais pu m'en douter, alors je la rassurai:

« Chut... Ce n'est rien, calme toi... Je suis là... »

La situation me paraissait décalée, exagérée. Elle avait peur que je l'abandonne, mais je ne comptais pas le faire. J'étais aussi fidèle en amour que loyal en amitié. Même si Marissa était mon premier amour, et que je n'avais pas trop de recul par rapport à la chose, je pensais ne jamais pouvoir la quitter, tout comme j'étais loyal envers Ryan, Matt ou Aaron, ou les autres personnes que j'estimais.

Elle me dit ensuite qu'elle avait fait la pire chose qu'elle pouvait me faire.
Elle m'avait trahis, trompé.

Sur le coup, je ne réagis pas tout de suite. Elle devait encore exagérer les choses, et prendre ce qu'elle avait fait pour une trahison, une tromperie. Même si elle fondait en larme, je ne m'inquiétais pas plus que ca, parce que je savais qu'elle était sensible et qu'elle s'en voulait et culpabilisait souvent sans réelles raisons.

« Comment ca? Qu'est-ce que tu veux dire? »

Demandais-je avec un léger recul, soupçonneux mais toujours aussi calme car j'avais confiance en elle. Elle disait m'avoir trompé. Mais ca ne devait pas être avec un autre homme. Pas Marissa. Pas elle. Ce n'était pas possible. Je croyais en elle, je lui faissais confiance. Nous étions soudés tout les deux, nous n'avions pas besoin d'aller voir ailleurs, et ce n'était pas son genre. Elle était si réservée... Et elle avait une bonne éducation. D'ailleurs, elle n'avait jamais couché avec qui que ce soit, et j'attendais pour ca qu'elle soit prête, ne voulant pas la brusquer. Alors de quelle tromperie pouvait-elle me parler? Avait-elle raconté mon passé que je lui avais livré à quelqu'un d'autre? S'était-elle fait voler un baiser par l'un de ces gros dragueurs lorsqu'elle était allée à Ibiza? Ce genre de chose qui se passait en fête n'était pas si grave, je relativisais les choses, ne voyant pas mon futur sans elle. Quoi qu'elle ait fait, je pensais pouvoir passer outre. Mais j'étais loin de me douter ce qu'elle allait m'annoncer...

Invité

La lumière du jour vint chatouiller la peau de mon visage. Les embrumes marines me firent remuer le bout du nez. Le bruit des vagues me titilla l’ouïe et pour le vent sur ma peau, ça me fit frissonner. Je me rendais compte que je ne me trouvais pas dans un lieu habituel. Le sol me grattait, il était meuble. J’avais froid, je n’étais pas à l’aise, pas en pyjama et de plus, j’avais une de ces migraines et de ces mal de ventre incroyables. J’entendis alors une respiration près de moi, je sentie la chaleur d’un corps contre le miens. Je souris, pensant à Aiden et finit par me tourner pour lui faire face. Mon visage se consuma, mon cœur explosa et mon ventre me tiralla lorsque je vis le visage de l’homme qui m’accompagnait. Zack. Mon Dieu. J’eu un visage stupéfait et presque de dégoût, je me reculais alors machinalement, je fixais ce corps endormi. Je ne comprenais pas. Ma tête me faisait vraiment mal et j’étais très barbouillée, le moindre mouvement me faisait mal au cœur. Que c’était-il passé ? Je commençais à m’en souvenir… J’avais passé la nuit avec Zack et nous… Oh non ! Non, ce n’était pas possible ! Je n’avais pas pu… Je le fixais, la bouche ouverte, les yeux plissés. Non, je n’avais pas pu faire ça, je… ce n’était pas possible ! Je finis par me redresser, sentant alors un vertige s’emparer de mon corps. Je pris mes affaires rapidement et comme une lâche, je pris la fuite. Cette nuit, c’était une erreur. Une terrible erreur ! Comment avais-je pu passer ma première fois avec un inconnu alors que j’avais un petit ami ? Un petit ami fabuleux en plus ! Le visage d’Aiden apparut dans ma tête, ma main vint se plaquer sur mon front. Je sentais la culpabilité qui commençait à me ronger. Je sentais la peur m’envahir. Je sentais toutes ces sensations de honte, de dégoût, le fait de se sentir sale… Mon Dieu mais qu’avais-je fait ? Je courrais sur le sable de la Promenade de Miami, pour rejoindre la route et ainsi, prendre un taxi pour rentrer chez moi. Le visage d’Aiden ne me quittait pas. Comment avais-je pu faire ça ? J’avais bu, suite au décès de maman, moi et Aiden ne nous étions pas vu depuis des semaines mais et alors ?! Ce n’était pas suffisant ! Non, l’ivresse ne pouvait pas pardonner ça, même si pour le coup, j’étais persuadé que tout venait de ça et aussi du fait que je sois totalement perdue depuis le décès de maman. C’était une situation horrible, des sensations absolument intenables. Je me sentais barbouillée, à courir comme ça. Mon ventre me hurlait d’arrêter, il me hurlait que j’étais une traînée. Comment allais-je pouvoir dire ça à mon petit ami ? Parce que oui, je devais le lui dire et maintenant ! Il fallait que je lui dise le plus tôt possible, il fallait qu’il soit au courant… Qu’il sache que la fille dont il était amoureux n’était qu’une salope… Oui, c’étais ce que j’étais… Il allait me haïr, me détester, il allait péter un plomb et surtout… il allait avoir mal. Mal comme jamais. Mal comme j’avais eu mal lorsque Trevor m’avait fait ça… Il allait me quitter et pour moi, ces deux dernières options me rendaient malade. Tellement malade, que je finis, une fois arrivée au bord de la route, par me pencher en avant pour vomir mes tripes ou plutôt, celles que je n’avais pas. Je me sentais tellement sale, je n’avais plus d’estime pour moi. Ce que j’avais fait était incalifiable, impardonnable. J’étais un monstre… Comment moi, Marissa Chamberlain, j’avais pu faire un truc pareil ?! Je le regretterai toute ma vie… J’avais peur de me confronter à Aiden mais je ne voulais pas lui mentir, je ne voulais pas jouer à un jeu, non, il devait savoir. Il devait savoir ce que j’avais fait… Mais ça allait lui faire tellement de mal… J’étais perdue. J’arrêtais alors un taxi, monta dedans et lui demanda de m’emmener à l’école. Je lui demandais l’heure, il allait bientôt être six heures du matin. Je devais quitter cet endroit le plus vite possible, m’éloigner de tout ça au plus vite ! Ne jamais y remettre les pieds. Durant le trajet, je multipliais les appels vers Aiden, sans réponses. Je me sentais tellement mal, j’avais encore envie de vomir. J’avais les larmes qui coulaient sur mes joues. Je me rendais compte de l’atrocité de mon acte. Jamais il ne pourrait me pardonner ça, il allait me quitter. C’était sûr et ma vie sans lui… elle ne valait plus rien. Je le voulais lui, plus que n’importe qui d’autre… Je m’en voulais tellement d’avoir fait ça… Comment avais-je pu ? Je n’arrivais pas à répondre à cette question. Je revoyais le fil de la soirée, le bar, l’alcool, cette rencontre, nos défis et… le reste. Mes yeux se fermèrent, je me tenais le ventre, je me basculais d’avant en arrière pour me bercer, me calmer. Plusieurs fois le chauffeur du taxi me demanda si ça allait, mais non, ça n’allait pas du tout. Pas du tout, du tout. Je voulais me fondre dans le sol, ne jamais refaire surface, j’avais trop honte de ce que j’avais fait… Puis, la voiture arriva devant le portail de Wynwood. Je sortis après avoir payé ma course et je finis par entrer à l’intérieur. Comme si je marchais à la potence, comme si j’allais mourir. Je devais être blanche, j’avais le cœur qui me battait dans les tempes, j’avais cette envie de vomir qui me suivait, tout autant que ce mal de tête horrible. Je marchais, imaginant la scène. Il allait me fraper, j’en étais presque sûre. J’allais tellement le décevoir, lui faire de mal et cette idée m’était insupportable… Mais bientôt, j’arrivais devant chez lui. Mon cœur battait comme jamais il n’avait pu battre avant et alors que j’allais frapper à la porte, elle s’ouvrit. Sur lui.
Mon Dieu. Mon cœur loupa un battement, mes yeux se mirent à briller. Il était magnifique et à ce moment là, après des semaines, je me rendais compte à quel point il était merveilleux, parfait. Il ne m’avait jamais fait de sales coups, jamais fait de mal, il était tellement magique.. . et moi, j’avais tout gâché, cette nuit. J’étais un monstre. Je ne me le pardonnerai jamais. Il me demanda ce qu’il se passait, il avait l’air inquiêt. Lorsqu’il voulu s’approcher de moi, je fis un pas en arrière. Je ne pouvais pas faire semblant, non, je n’avais pas le droit de l’embrasser pour ensuite lui dire ça. Il fallait que j’assume ma connerie. Que je sois adulte. Pour lui, il devait savoir avec qui il « sortait ». Je respirai un grand coup, les yeux vers le bas. Ma main tenant encore mon ventre, je finis par murmurer, d’une voix incroyablement tremblante :

« Aiden… Ca ne va pas du tout… Je ne sais pas comment… Je… »

Non, c’était beaucoup trop dur. Je ne pouvais pas dire ça ! Comment pouvais-je le lui dire ?? Je respirais, mais ça ne suffisait pas, j’avais envie de vomir, je me sentais mal. J’avais l’impression que j’allais tomber sur le sol, d’un coup. Comment pouvais-je lui annoncer ça ? Nous ne nous étions pas vu depuis si longtemps… Je me rendais compte à quel point il m’avait manqué et à quel point j’avais besoin de lui…

« Je suis désolée Aiden… Je… Je suis sincèrement désolée. Je m’en veux… tu n’imagines pas à quel point… Mais ce n’est pas une excuse… Il n’y a aucune excuse pour ce que j’ai fait… Tu ne me le pardonneras jamais mais sache que… que ce n’était pas prévu, même si ça rend la chose encore plus affreuse venant de moi… Tu ne voudras plus de moi, tu vas me haïr, tu seras trop déçu pour rester avec moi… Je suis un monstre et je ne voulais pas tout ça… Je n’ai aucune excuse… Je ne sais pas pourquoi… Mais… oh putain mon Dieu… »

Levant les yeux au Ciel, je sentis les larmes m’envahir. Je ne pourrai pas rester en face de lui après lui avoir dit ça, c’était trop dur, je prendrais la fuite. J’avais trop peur de sa réaction et surtout de ce qu’il allait me répondre…

« J’ai… j’ai… j’ai fait la pire chose que je pouvais te faire… Je t’ai… trahis… Je t’ai… trompé….»

A la fin de ce mot, je fondis en larmes. Je réalisais ce que j’avais fait, que je venais de m’infliger moi-même, une rupture non désirée. Que je venais de poignarder l’homme que j’aimais. Que je venais de tout gâcher. Absolument tout.

Invité

29 Mars 2013.
06 heure du matin -et des brouettes.

Je m'étais couché depuis de longues heures déjà. Pour une fois, j'avais fait une nuit à peu prêt normale, ce qui ne m'était plus arrivé depuis longtemps. Je n'étais pas sortis ce soir, car j'étais assez fatigué entre mes cours à rattraper pour des exams et mon boulot de serveur qui me prenait une sacrée partie de mon temps libre. Je m'étais dis que je pourrais toujours sortir demain. Ce soir, Matt était chez Carter, j'étais donc seul dans ma chambre, et je dormais affalé sur le ventre, nu comme au premier jour.

Quand j'entendis mon portable sonner. Je le pris et le lançai contre l'armoire, où il s'écrasa avant de tomber en chute libre droit au sol. D'où il sonna de plus belle. J'émis un grognement, me plaignant de ce réveil bien trop tôt à mon goût après avoir vu l'heure qu'il était sur l'horloge. Qui pouvait bien m'appeler à une heure pareil? Ca ne se faisait pas... Je voulais attendre que ca s'arrête pour me rendormir, mais le portable continua de plus belle, insistant. Cela me faisait penser à la fois où j'avais consolé Marissa en pleine nuit. Et si c'était elle? Et si quelque chose de grave lui était arrivé? Je ne l'avais pas revu depuis plusieurs jours. Elle avait fêté son anniversaire avec des amis à elle, qui l'avaient 'kidnappés'. Et comme cela m'avait un peu agacé de ne pas passer ce moment privilégié avec elle pour lui offrir son cadeau que j'avais acheté quelques jours à l'avance, j'avais attendu que ce soit elle qui revienne vers moi. Ce qu'elle n'avait pas fait.

J'eus alors un mauvais préssentiment et je décidai de me lever, ramassant mon mobile pour voir ce que c'était. Marissa avait essayé de m'appeler, et m'avait laissé un message. Elle était à la porte de ma confrérie et voulait me voir. Je me demandais ce qui lui prenait tout à coup, ce qui pouvait être si urgent. Il me semblait bien que quelque chose qui m'échappait se passait, car ce n'était pas son genre d'être distante. Et pour ma part, je n'avais pas eu une minute à moi en journée, quant au soir, je les avais passé avec ma confrérie ou mes potes. Si elle avait besoin d'un peu de distance pour réfléchir, je m'en étais accordé aussi de mon côté.

Aussitôt le message lu, je sortis dans le couloir. Je fis quelques pas rapides, puis me rendis compte que j'étais toujours nu. Je fis donc demi-tour, regagnai ma chambre où je me vêtis du premier accoutrement qui me tomba sous la main, enfilai mes chaussures et descendit jusqu'à la porte d'entrée au pas de course. Là se trouvait Marissa.

« Marissa ! »

Déclarai-je heureux de la retrouver après ces derniers jours où elle m'avait manqué. Elle n'avait pas l'air blessée en tout cas, ce qui me soulagea un peu.

« Qu'est-ce qu'il se passe? »

Lui demandai-je aussitôt, cherchant partout pour voir si elle n'était pas suivis. Elle avait l'air paniquée, mais je n'avais aucune idée de quoi il s'agissait.