[CLOS]Dead line on the phone |pv. Jeff

La jeune fille était en colère. Frustrée et en colère. Il était rare que quelqu'un plaise à Charlott au point qu'elle tienne vraiment à cette personne et pour le coup elle avait vraiment l'impression de s'être attaché à un con. Soyons clair. Il avait joué au con toute la soirée elle n'avait pas l'intention de le qualifier autrement. Et le pire c'est qu'il semblait vouloir continuer. Même là. Au téléphone. Alors qu'ils étaient seuls chacuns de leur côté. Seuls ? Charlott eut un instant d'hésitation. Peut être bien qu'il n'était pas si seul que ça e que c'était pour cette raison qu'il jouait au plus malin. Pendant le blanc la jeune fille fut très attentive à ce qu'elle entendait, à l'affut d'un chuchotement ou de quelconque autre bruit qui ne serait pas du fait de Jeff. Mais rien. Alors oui, elle s'enflamma.

Mais comme elle s'en doutait le jeune homme continua sur le ton de l'ironie. Les draps de la jeune fille furent froissés dans sa main qu'elle serrée pour faire passer sa frustration et ne pas hurler. L’hôtel était bien isolé mais pour autant elle n'aimait pas s'emporter. Il s'excusait de ne pas être comme il voulait. Ah ça oui ! Il pouvait s'excuser de son petit cinéma de la soirée. Pour autant qu'il s'excuse de de ne pas être parfait Charlott soupira bruyamment au téléphone pour bien lui faire passer son agacement. Bien sûr qu'il n'était pas parfait. Personne ne l'était sauf elle (hum) alors elle avait cessé de chercher. Elle n'eut heureusement pas le temps de répondre que l'étudiant cherchait à s'excuser. Il lui expliqua que quand elle était partie avec Nina il s'était sentit comme des relous en boite. Charlott répondit alors aussitôt et sans la moindre compassion :

- Et pourtant tu as voulu les imiter toute la soirée..

Voila. Ca c'était fait. Il enchaina en lui demandant si il l'ennuyait. Il ne voulait pas se faire du mal ? Ca voulait dire quoi ça ? Il croyait pas qu'il lui avait assez fait de mal à elle ce soir la ? La jeune fille se laissa renverser dans son lit et s'allongea pour continuer sa conversation.

- Qu'est ce que tu racontes ?

Il osa, omg, il osa lui dire qu'il était désolé qu'elle n'ai pas été élue reine. Charlott leva les yeux au ciel. Il mentait comme un arracheur de dent.

- Tu ne le penses absolument pas.

Et elle ajouta :

- En même temps c'était pas en changeant de cavalier toute la soirée que j'aurais pu être élue. Pas de doute. Enfin. Ça n'a pas vraiment d'importance.

Agacée, elle conclut :

- Je suis fatiguée. Bonne nuit.

Et elle raccrocha, oscillant entre la tristesse et l'agacement.

De l'autre côté du combiné, c'est une Charlott mal à l'aise qui me répond un vague Parfait dans ce cas. Un sourire se dessine sur mon visage. Alors qu'il n'y a rien de drôle, et que je ne suis pas d'humeur à rire. C'est plutôt l’amertume qui prédomine. L'amertume d'avoir potentiellement gâcher ma soirée, à vouloir jouer à l'ados modèle et normal en allant à ce foutu bal. Une fois de plus, j'aurais du m'écouter et rester dans ma piaule. Peut-être que les choses seraient différentes avec Charlott. Mais ce qui est fait est fait et je ne peux plus revenir là-dessus. Alors autant faire avec.

Je suis que j'agis comme un con, encore une fois, mais je ne peux m'empêcher d'être sarcastique et de provoquer la jolie brune. C'est plus fort que moi. Charlott, elle, s'enflamme quelque peu. Ça suffit Jeff. J'y peux rien si Nina a jugé bon de nous écarter ! C'est toi depuis le début tu fais le con mystérieux. J'suis pas dans ta tête alors si tu joues comme ça on risque pas de se sentir mieux ! Le sourire affiché sur mon visage me quitte instantanément aux paroles de ma locutrice. Elle a raison. Pourquoi je joue au "con mystérieux", comme elle le dit si bien ? Ça ne me ressemble pas, et je ne veux pas que Charlott me pense comme ça.

Je veux qu'elle pense que je suis un mec gentil, intelligent, et intéressant. Un mec pour elle, peut-être ?
Je tire une latte sur mon joint et rétorque Désolé. Désolé si je ne suis pas comme tu le voudrais. Désolé de ne pas être parfait. Je suis sarcastique. Encore. Et provocateur. Putain, mais pourquoi je réagis comme ça ? Les mots qui sortent de ma bouche, et la façon de les dire, sont en totale inadéquation avec ce que je pense. Las, je tente de me rattraper Excuse-moi ... C'est juste que ... Quand tu es partie avec elle, cette Nina ... Je ... Je me sentais comme ces cons en boîte l'autre jour ... Mais je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas comme eux.

Je marque une pause, le temps de souffler.

Alors si je t'ennuie, dis-le moi tout de suite. Je veux pas me faire du mal tout seul. Me faire du mal ? Personne n'a parlé de faire du mal à qui que ce soit. J'en ai déjà trop dis, je le sens. Je ne suis pas net, et Charlott doit s'en douter. Je ferais peut-être mieux de lui dire ce que j'ai sur le coeur ...

Et je suis désolé que tu n'es pas été élue Reine du lycée.

Bon, au sujet de dire ce que j'ai sur le coeur, ça ne sera pas pour cette fois. Pire encore, je ne suis pas désolé du tout pour elle. La voir élue Reine du lycée au bras de ce bellâtre imbécile m'aurait mis, je pense, hors de moi.
Et en plus de ça, je suis super heureux pour Kaylee, ma meilleure amie. Son couple avec Jude est vraiment cool.

Charlott déglutit au moment ou elle entendit la voix de Jeff au téléphone. Elle ne sait pas quoi penser du fait qu'il ait décrocher. Elle ne sait même pas quoi dire et la question quelle pose est une excuse naze. D'autant plus naze qu'elle avait oublié que le jeune homme habitait a Wynwood et donc a quelques minutes de la salle de bal sans même avoir a sortir de l'enceinte du lycée. La honte. Sa réponse était ironique et l'amertume suintait de ses paroles si bien que la jeune fille ne sur quoi répondre pendant plusieurs secondes.

- Parfait dans ce cas..

Elle fut coupée par le jeune homme qui supposait a haute voix qelle était rentrée. La comparaison avec la princesse et le donjon laissa un tout amer sur la langue de la jeune fille. Il l'appelait princesse la fois d'avant. Dans ce même lit. Mais ça n'avait. Absolument pas la même sonorité.

- Oui..

Bruit de briquet. Il fume. De l'autre côté de la ligne Charlott grimaçe. Elle veut dire quelque chose. Elle veut que leur relation devienne aussi fluide et agréable qu'au début. Mais rien ne sort. Si bien que c'est Jeff qui relance la conversation en s'excusant moqueusement et bien sur Charlott s'enflamme :

- Ça suffit Jeff. J'y peux rien si Nina a jugé bon de nous écarter ! C'est toi depuis le début tu fais le con mystérieux. J'suis pas dans ta tête alors si tu joues comme ça on risque pas de se sentir mieux !

Charlott ne criait pas mais elle était amer et ferme dans ses paroles. Il était hors de question quelle s'excuse. Au mieux elle essaierait de lui dire ce quelle ressentait. Au mieux.

C'est une soirée de merde. En même temps, il s'agit de la St-Valentin, ça ne devrait pas m'étonner. Pourquoi pensais-je que cette année serait différente ? Rien n'a changé, et rien ne changera. J'avais choisit de jouer au petit américain banal, ce soir, en enfilant costume et en ralliant ce bal ridicule, mais ça ne m'allait définitivement pas. Pourtant, tout n'avait pas si mal commencer, j'avais réussit à approcher Charlott en un temps record. Mais ça, c'était avant que je joue au con et qu'elle ne me foute le vent du siècle devant presque tout le lycée.

Pathétique. Je suis assis sur mon lit, seulement vêtu de mon caleçon, mon casque sur les oreilles, un crayon dans la main. Je n'ai pas la moindre envie de dormir, alors je reste là, à enchaîner joint sur joint, et à dessiner, tentant vainement de penser à autre chose ... qu'à elle. C'est ridicule mais je crois que ça commence à m’obséder. Elle m'obsède.
Je dois me reprendre.

Et l'oublier.

Après tout, on ne se connaît pas tant que ça. On s'est seulement rencontré en boîte, "par hasard" et on s'est envoyé en l'air dans sa sublime suite. C'est tout. Et pourtant ... j'ai la sensation de plus la connaître que ça. J'ai cette étrange sentiment que nous devions nous rencontrer. J'en ai assez de penser à elle.
Mais elle me manque étrangement. J'aimerais la revoir ... et pourtant, je lui en veux. Si je me suis conduis comme un bouffon au bal, c'est seulement parce que j'avais du mal à gérer la situation. Elle ... Elle m'a volontairement et lâchement abandonné ... Pour "des trucs de filles", en plus. Mon oeil. Ça m'agace. Puis, mon téléphone sonne. Posé plus loin sur le lit, je l'attrape et voit affiché le nom "Charlott". Ainsi, elle me rappelle.

J'hésite. J'aimerais ne pas lui répondre. Histoire de gagner cette partie-là, au moins celle-ci. Mais je suis déjà en train d'appuyer sur la touche verte et de dire - Allô ?

- Jeff ? C'est Charlott. Je.. j'appelais pour savoir si tu étais bien rentré.

Je me retiens de rire. Si elle pense que je vais gober ça ... Ma foi, le chemin entre la salle de bal et ma chambre chez les Alpha n'a duré que quatre ou cinq minutes, mais oui, je suis bien rentré.

Il y a une évidente amertume dans ma voix, que je n'arrive pas à taire. Je ne vais quand même pas tout faire capoter encore une fois ?

- Je te retourne pas la question. Apparemment, la princesse est de retour au sommet de son donjon.

Je rallume mon joint, et seul le bruit du briquet et de mes inspirations s'entendent à travers le combiné.

- Désolé de m'être imposé, tout à l'heure, ajoutai-je, sans vraiment le penser. J'imagine que vous aviez un tas de choses à faire entre filles, pour le bal de la St-Valentin, finis-je, sarcastique.

Avec précaution Charlott sortit de sa douche à multiples jets. D'habitude sereine après un tel rituel, la jeune fille avait la boule au ventre. Elle essaya de l'oublier quant elle se sécha les cheveux. Egalement lorsqu'elle enfila une nuisette. De même lorsqu'elle rangea vaguement la salle de bain. Mais au moment ou la jeune fille glissa ses jambes dans son lit elle se sentait toujours aussi nerveuse.

La soirée avait été en grande partie agréable. Mais le Jeff qu'elle avait vu là bas était tellement.. différent de celui avec qui elle avait partagé un merveilleux moment dans ce lit. De quoi être chamboulée. La jeune fille attrapa son telephone, espérant y voir un message mais rien d'autre que son fond d'écran, elle entrain d'essayer la même robe Chanel que Nawou, ne s'affichait. Elle alla voir le contact de Jeff et appuya sur le bouton appeler. Elle ne mit pas de suite le combine à son oreille, priant pour qu'il ne réponde pas. Pourquoi mais pourquoi avait elle appelé. Finalement on décrocha et un allô se fit entendre. Charlott hésita avant de rapproche son téléphone de son oreiller :

- Jeff ? C'est Charlott. Je.. j'appelais pour savoir si tu étais bien rentré.

Pire excuse, tu meures.