[ABANDONNÉ] C'est ainsi qu'elle me brisa les bourses {CHarlott}

Peu à peu, le visage naturellement pâle de la jeune fille prit des couleurs particulièrement rouges au niveau des pommettes tandis que dans son front se creusaient la colère et l’agacement. Quand la jeune Charlott commençait à faire ce visage chiffonné et coléreux, c'était jamais très bon pour la personne sujet de cette colère, et même pour toutes les personnes aux alentours en général. Si Charlott était bien éduquée, elle avait la vengeance et l'impatience en gros défauts si bien qu'elle n'était pas le genre de personne quand aimait avoir contre soit. Surtout qu'elle avait une légère tendance à l'exagération dans tout ce qui concernait ses émotions.

La jeune fille se sentait trahie, lésée dans son amitié avec le jeune homme. C'était comme si, arbitrairement, Jared lui enlevait un as alors qu'elle jouait une partie de poker. Voila l'effet que ce lui faisait. Non mais sérieusement ce film c'était LA chose à ne pas supprimer, amoureux ou pas. Franchement, il croyait vraiment qu'il resterait longtemps avec cette idiote ? Quand il sortait avec une fille c'était à peine quelques jours et encore, quand il était patient. Non franchement il avait craqué la et il y avait de quoi péter un plomb pour la brunette qui venait de s’arrêter, de crier son mécontentement. Le jeune homme l'attira dans un coin derrière des casiers où il y avait un peu moins de passage pendant qu'il essayait vainement de lui expliquer le pourquoi du comment.

- Que je n'aime pas beaucoup cette fille ?!!!

Oui, Charlott avait tendance à s’énerver en questions. Il utilisa la stupide excuse pourrie : elle n'irais pas lui piquer Justin ! GÉNIAL ! Maintenant elle était super rassurée ! Mais c'était pire ! Elle venait de lui piquer un ami. Cette peste venait de lui voler un de ses potes et c'était absolument inacceptable :

- Ah ! Parfait ! Tu veux me faire croire que tu me fais une faveur en plus ?

Et elle la laisserait tranquille. Bien sûr, puisque c'était Charlott qui allait la pourrir cette idiote. Les phrases d'après, moelleuses à en vomir et pleines de sentiments gluants furent encore pire à entendre pour la brunette qui eut presque un haut de coeur. Il prétendait être toujours le même et.. Les yeux de Charlott s'ouvrirent en grand sous l'effet de la découverte. C'était pas la mort de la fille qui l'avait rendu si étrange.. c'était le fait qu'il sorte avec cette pétasse ! Et après la surprise la colère et la tristesse remplirent les yeux de Charlott. Bon, d'accord, les grosses larmes qui apparurent dans les yeux de la brune sans couler étaient un peu exagérés mais Jared n'était pas obligé de le savoir :

- Si tu n'avais pas changé tu n'aurais pas besoin d'elle pour ne pas te sentir seul ! Et là c'est moi qui me sens abandonnée ! Mais TRÈS BIEN ! Sort avec cette connasse mais ne compte pas sur moi pour ne pas la démolir !

Et sur ces mots la jeune brune poussa Jared pour l'écarter et s'en alla dans les couloirs de Wynwood, ses talons compensés frappant le sol à un rythme rapide et réguliers. Elle sortit un mouchoir pour enlever les larmes sans bousiller son maquillage. Toute tristesse avait disparut du visage de Charlott et il n'était de vengeance et détermination. Elle était déjà entrain de comploter dans sa tête. Que pourrait elle faire pour faire disparaitre Ashlyn du paysage ? Quoi qu'il en soit, Charlott allait avoir besoin d’alliés et.. elle savait parfaitement où en trouver.

Oh que non, que non qu'elle n'avait pas l'intention de partir. Et elle n'était pas furieuse, là, elle était à peine agacée. Charlott furieuse c'était bien autre chose que Jared devrait espérer ne jamais croiser. Mais là, précisément, la jeune brune était loin de se décider à partir, même qu'elle venait à peine d'en commencer avec le brun dont elle était une "sorte" d'amie. Charlott était vexée, agacée, et elle ne laisserait pas le brun s'en aller comme ça et tant qu'elle ne retrouverait pas son vrai pote elle serait la pire des chieuses de ce monde. Et quand l'héritière Waldorf, digne représentante de la jeunesse dorée de Manhattan dont tout lui était acquis, voulait quelque chose, elle finissait toujours par l'avoir. Quoi qu'il arrive. La jeune brunette était déterminée et Jared en avait encore pour un moment avec elle.

Mais la voyant faire une scène digne de ce nom, Jared s'approcha d'elle, la calma en posant ses mains sur ses épaules et la força à s'assoir sur une chaise face à lui. La jeune fille détesta cela. C'était ABSOLUMENT pas le genre de Jared de faire ça. Au contraire, le jeune homme avait plutôt tendance à la pousser à bout et à l'aider dans ses complots machiavéliques, il n'avait pas pour rôle de la calmer mais d'exacerber ses passions ! C'était Jon qui la calmait à la limite Duncan mais pas Jared ! La jeune fille fronça le nez en voyant à quel point son ami avait changé en quelques jours tout au plus. Il était parti un week end en Europe et depuis il avait oublié qui il était, c'était rageant ! Tout de même, il lui assura qu'il l'écoutait. Elle pourrait peut être le convaincre d'arrêter de faire le dépressif.

Il osa lui faire le coup du gars pas sûr de lui qui prétendait ne pas savoir ce qu'était l'amitié. Charlott respira lentement afin de ne pas s'énerver et de ne pas de lâcher de rictus particulièrement désagréable. Elle ne voulait pas être méchante, d'ailleurs Jared avait été l'un des seul à ne jamais souffrir de la mesquinerie de la brunette et elle ne voulait pas forcément que cela commence. Mais là, franchement, il le méritait :

- Oh non tu as raison. Ceux dont j'ignore les appels et que je fuis comme la peste, je ne les considère pas comme mes amis non plus.

Petite pique concernant la demi centaines de messages et d'appels de Charlott que Jared avait délibérément ignorer. La jeune fille le regarda se décomposer littéralement devant elle avant de commencer à s'expliquer. Il était pâle comme un linge, blême, et parlait à mi voix, comme s'il avait peur de ses propres paroles et il y avait une explication à ça. La rancœur de Charlott s'évanouit presque aussitôt lorsqu'il lui apprit la raison de son état depuis son retour de l'Europe. La fille qu'il aimait (Jared aimait une fille déjà ?) était morte (de quoi, pourquoi?). Charlott avait eut la chance de ne jamais être confrontée à la mort. Elle n'avait jamais assisté à un enterrement et elle n'avait perdu personne de proche depuis qu'elle était née, elle pouvait deviner le traumatisme mais elle était encore loin du compte. Alors d'accord il était triste mais la tristesse ne changeait pas les gens n'est ce pas ? Et puis il ne serait pas triste pour toujours !

- Je.. sais vraiment pas quoi dire Jar'.. Je suis.. désolée pour toi. J'ignorais ce que tu traversais, en même temps je pouvais pas le deviner non plus, et je savais même pas qu'une fille en particulier comptait pour toi alors.. Bref, je suis désolée Jar'.

La jeune fille se leva en entoura le cou de son ami de ses bras pour le réconforter. Charlott était certes un peu machiavélique et une peste à pleins temps, mais elle n'était pas un monstre et elle se sentait mal pour le jeune homme. Elle essaya de le rassurer, et de se rassurer en même temps :

- Ce que je vais dire est horrible mais malheureusement ça arrive et il faut faire avec, aller de l'avant. Le Jared que je connais ne se laissera pas abattre longtemps. Franchement, je ne pense pas qu'elle voudrait te voir dans cet état si elle partageait tes sentiments.

Bah oui, parce que sinon elle s'en foutrait. Enfin, le débat n'était pas là. La jeune fille lâcha son ami et recula d'un pas. Elle savait pas vraiment quoi faire de plus. Elle était garce elle, pas psy. La brunette fit une moue gênée puis se tut, le laissant y penser. Finalement il eleva de nouveau la voix mais.. pas du tout pour ce a quoi elle pensait :

- Pardon ?

Demanda l'héritière Waldorf. Elle ne voyait pas du tout de quoi il voulait parler. Il passait de sa copine morte à une sex tape dont elle aurait lançé une rumeur. Oh, Charlott fisait bien de vilaines choses mais ça pour le coup c'était pas elle ! Enfin, pas dans son souvenir. Il faudrait que Jared devellope un peu.

Charlott n'aimait pas qu'on agisse contre ses intérêts et voir son ami et son meilleur compagnon de vengeance devenir un ado dépressif et ennuyant ça allait carrément à l'encontre des intérêts de la jeune fille. Ou était le gars dragueur, sur de lui et manipulateur qu'elle avait si vite adopté ? On avait remplacé le loup par le craintif agneau et Charlott menaçait de s'ennuyer et elle détestait s'ennuyer. Franchement, elle avait beau se creuser la tête elle ne comprenait pas qu'on puisse changer autant. Elle qui mettait toujours un point d'honneur à rester ce qu'elle était vraiment, elle ne pouvait tout bonnement pas voir son ami devenir un étranger. C'était insupportable. Et vous savez ce que devient insupportable pour Charlott ? Le néant. Purement et simplement évincé de sa vie. Elle n'en était pas encore là avec Jared. Elle avait l'intention de se battre comme une lionne. Franchement on avait pas idée de devenir aussi déprimant !

La réponse du jeune homme eut le don d’agacer la jeune fille. Elle était une "sorte" d'amie. Ca voulait dire quoi ça "une sorte" ? Genre qui faisait semblant ? Ou qui remplissait bien le poste sans être plus attachante que ça ? La jeune fille fronça le nez en entendant les paroles du brun. Elle n'en revenait pas qu'il ne la considère pas comme une amie. Certes, ils ne se connaissaient que depuis quelques mois tout au plus mais ils avaient quand même partagé des trucs énormes ! Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne méritait pas le titre plein d'amie. Mais au moins, il répondit et ne fit pas comme si il n'avait pas entendu le sarcasme dans la voix de la jeune fille. Elle répondit :

- Ravie d'être une sorte d'amie. Enfin.. Je dis ça mais ce n'est même pas l'impression que j'ai eut ces derniers jours alors c'est presque mieux que ce a quoi je m'attendais.

On sentait l'ironie dans la voix de la jeune Waldorf et elle ne se priva pas d'y ajouter un petit rictus. La jeune fille était agacée par la façon dont son ami la traitait. Si il ne la considérait même plus comme son amie elle ne pourrait même pas le convaincre de redevenir le Jared qu'elle adorait il y a de ça quelques semaines. La jeune fille le regarda poser les yeux sur le paysage a la fenêtre et sentit un ennui profond a saisir. Heureusement le jeune homme réagit un minimum en lui demandant si elle était là pour prévoir quelques mauvais coup et descendre quelques personnes ? Charlott arqua un sourcil. C'était quoi ça ? Des accusations ? De la culpabilité ? Quelque-chose pour qu'elle même se sente coupable ?

- Alors quoi ? Tu veux que je passe pour la méchante ? La vérité Jared c'est que je ne suis pas plus vilaine que toi mais moi au moins j'ai l'avantage de ne pas être ennuyeuse..

La jeune fille se leva, croisa ses bras sur sa poitrine en signe de protestation et ajouta :

- Je sais pas ce qui t'arrive pour te transformer comme ça Jar' mais sérieux reprend toi ! Tu peux pas nous faire cette tête là dans les couloirs de Wynwood, tu peux pas esquiver tout mes appels, tu peux pas t'isoler comme un rejetté..

Entre temps le jeune homme avait retiré sa veste et fait tombé une photo qu'il avait regardé pendant plusieurs secondes. La jeune fille arracha des mains la photo et demanda d'un ton autoritaire :

- Tu pourrais m'écouter au moins.

Sur ce elle posa la photo plus loin sur une table derrière elle sans s'y intéresser. Elle releva son visage chiffonné sur le brun et fit la mine de la personne qui attend des réponses. Elle ne partirait pas tant que le jeune homme soit lui même ou lui donne une sacré raison.

La sonnerie du lycée Wynwood retentit et avec une obéissance à toute épreuve Charlott posa le stylo qu'elle tenait en main. Cela faisait trois heures qu'elle planchait sur une devoir d'économie et elle n'était pas mécontente d'en terminer avec cette interrogation, d'autant plus qu'elle avait parfaitement réussit et que la sonnerie signifiait aussi la fin de la journée de cours et des perspectives de soirées réjouissante. Elle devait retrouver Sateen au Waldorf Palace vers 19 heure pour décider de ce qu'elle ferait cette nuit mais en attendant il était à peine 16 heures et la jeune fille avait encore du temps devant elle, notamment pour passer à la bibliothèque rendre quelques livres et si possible croiser Jon pour lui apprendre la bonne nouvelle : un A de plus dans leur livret scolaire et, pour Charlott, Harvard qui s'approchait de plus en plus.

La jeune fille rendit sa copie soignée, rangea ses affaires avec organisation et sortit de la salle en discutant avec une des seules filles qui était intéressante dans son cours d'économie. Son père bossait à Wall Street, à la bourse, et elle en savait un paquet sur le financement des entreprises, Charlott la trouvait particulièrement renseignée sur le sujet et d'autres encore si bien qu'elle était devenue sa voisine de cours d'eco. Visiblement elles avaient toutes les deux réussit le contrôle et Charlott lui souhaita une bonne fin d'après midi avant de rejoindre l'aile A et la bibliothèque. Elle y rendit deux livres et chercha sans trop y croire Jon mais non, il n'était pas là, enfin, c'était un peu trop espérer que de le trouver à la biblio. La jeune fille préféra lui envoyer un texto pour s'assurer qu'il sortait toujours ce soir et qu'ils se croiseraient au moins.

La blondinette osa même passer un coup d'oeil dans les salle de classes vides à cette heure de pause et si elle n'y trouva pas le Pi Sigma, le jeune homme qui lui faisait dos était tout aussi intéressant et important pour Charlott. Il regardait la fenêtre avec un air malheureux ce qui brisa le coeur de Charlott tandis d'une vague de protestation montait en elle. Jared, elle ne connaissait depuis Septembre. Ca n'avait jamais été un grand rigolo mais c'était pas un pleurnichard non plus. Elle l'aimait bien, il avait le même esprit qu'elle. Mais depuis plusieurs jours il l'évitait et parressait triste comme les pierres. A la voir là, Charlott comprit que c'était exactement le moment pour lui parler, il ne pourrait pas filer ou prétexter quoi que ce soir. Elle avait enfin un moment pour lui tirer les vers du nez. L’héritière entra dans la salle et s'installa sur une table à côté du jeune homme avant de se racler la gorge pour manifester sa présence sans le brusquer. Il tourna le regard vers elle, la salua de la façon la plus morne qui soit :

- Tu te souviens de mon prénom ! Formidable !

Un sourire fendit le visage de la jeune fille. Pas de réaction. Rien. Elle laissa un temps de pause au jeune homme pour voir s'il répondrait ou s'il ferait l'absent. Dans les deux cas c'étit le moment de le secouer un peu mais pas forcement de la même façon !