Je ne suis pas un pot de colle, je ne suis pas non plus un cauchemar, je suis pire ♥

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À trop chercher on finit par trouver !

Rancunière ? Oh que oui et pas qu'un peu. Seulement, sans vraiment savoir pourquoi, elle appréciait véritablement le grand blond et elle ne pouvait pas lui en vouloir bien longtemps, surtout qu'il y avait eu plus de peur que de mal heureusement. Elle ne se décida cependant pas à lui répondre immédiatement, le laissant parler et rire d'elle sans aucune réaction de sa part.

La canadienne ne boudait pas en réalité, même si elle ne lui en voulait encore un peu. Au contraire, le fait qu'il vienne la voir lui montrait que finalement et malgré ses dires, il l'appréciait très certainement. Le tapis roulant perdit de la vitesse jusqu'à atteindre une allure plus proche de la marche, Ashlyn retira un écouteur et braqua ses yeux aciers sur Tao.

« On a du mal à se passer de moi ? Ma présence te manque à ce point là ? À moins que tu ne supportes pas l'idée que je puisse finalement te laisser tranquille...»

Elle pouvait se montrer bornée mais elle pensait également savoir qu'il faisait parti des hommes qui aimaient attirer l'attention et se faire remarquer. Il n'appartenait pas au groupe de ceux qui préféraient rester dans l'ombre, bien au contraire et c'était certainement pour cela qu'il était revenu à sa rencontre. Le tapis finit par s'arrêter complètement et elle croisa les bras sans quitter des yeux le grand blond. Peut-être que finalement les rôles allaient finir par s'inverser, même si la canadienne n'y croyait pas vraiment.

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Très ... très ? très ! TRÈS !!!

Quand elle partit en me traitant de fou, je ne pus réprimer un sourire satisfait. Elle semblait vexée et s'éloigna, attrapant au passage le baladeur qu'on lui envoyait. Elle se posta à la fenêtre, et je fixai son dos. Je récupérais mes altères et les rangeais, avant de me diriger vers la jeune blonde. Arrivé dans son dos, et je crois s'en m'être fait remarquer, je me baissai pour arriver à la hauteur de son oreille, et lui souffla doucement :

-Alors tu boudes Ashlyn ?

Je ris et enchaînai :

-Aucune persévérance, tu me déçois presque si je ne m'en doutais pas un peu. Tu pourrais au moins faire un effort, vas-y défoules-toi petite.

La provocation. C'est la chose la plus amusante, juste avant de se faire frapper. Mais quand on a une imposante carrure, ce risque s'affaiblit et cela devient encore plus amusant. Je me redressai et lançai un regard curieux au paysage. Triste, humide, gris, maussade, tu parles d'un paysage de rêve ! Au et puis au pire la météo n'était pas ce qui m'importait le plus. Je détachai mon regard du paysage et le tournai vers la fille. Comment allait-elle réagir ? Fuir ? Répondre ? Chercher un compromis ? Suspense quand tu nous tiens !

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Attention, RÉFLEXES !

Oh, mais qu'il était mignon quand il s'y mettait. Elle serait certes partie s'il lui avait demandé mais elle ne put que se réjouir de sa réponse. Elle aimait bien passer son temps à l'agacer comme un moustique en pleine nuit mais tentait en tout cas en ce moment d'être la plus agréable dans la mesure du possible. Il ne fallait pas non plus abuser.

Elle le regardait, cependant méfiante. Cet étrange revirement de situation lui paraissait étrange. Il ne voulait plus qu'elle parte et même s'il continuait de la traiter d'attardée elle resta cependant un minimum perplexe avant de comprendre quand il lui dit s'attraper. Â vu d'œil c'était lourd, bien assez lourd en temps normal pour la blonde alors si en plus il lui lançait l'haltère... Quand elle pensait tout à l'heure qu'un coup d'haltère était bien vite parti, jamais elle ne se serait attendue à en avoir une volante en approche.

Comme pour donner raison à Tao, elle agit bêtement, d'une manière totalement stupide et instinctive. Pour une fois, ses réflexes de handball, elle les aurait bien mis au placard. Elle fit un pas en avant et tendit les mains pour rattraper l'objet qu'il venait de lui lancer, saisissant cette dernière à deux mains avant d'être entraînée vers le bas à cause de son poids. Elle se réceptionna avec un genou au sol avant de se relever, laissant l'objet au sol tout en massant légèrement son genou qui avait légèrement rougi. Son rire ne lui plaisait pas énormément pour ne pas dire pas du tout, mais surtout, cela lui faisait de la peine.

« Tu es tout simplement fou Tao. Si tu voulais que je parte, il suffisait de le demander, pas la peine de tenter de me tuer. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, on a absolument pas la même force, loin de là. »

Sans un mot de plus, la canadienne s'éloigna, allant retrouver sa serviette qu'elle avait abandonné sur un tapis de course. Elle soupira avant de programmer l'appareil, cherchant une connaissance plus amicale dans la salle.

« Kyle ! Tu m'envoies ton baladeur s'il te plaît ? »

Avec un sourire entier, ne laissant en rien deviner ce qui venait de se passer avec ce cher monsieur Neims. La handballeuse récupéra au vol l'appareil que venait de lui envoyer le dénommé Kyle, enfilant les écouteurs dans ses oreilles avant de lancer la machine. C'était parti pour un peu de course histoire de se couper du monde et surtout de se calmer. Peut-être qu'après, elle serait dans de meilleures dispositions pour aller rendre la monnaie de sa pièce au grand blond. De toute façon, elle n'en resterait pas là aujourd'hui, c'était certains. Placée face à la fenêtre, la vision de l'adolescente n'avait à disposition qu'un paysage pluvieux et déprimant, rien qui ne pouvait améliorer son moral en somme.

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Très ... très ? très ! TRÈS !!!

Moi ! Moi je ne suis pas très aimable avec elle ?! Pas très ...très ! Genre je suis un peu aimable mais pas trop trop non plus. Pourtant je suis tout sauf aimable ! Tous mes efforts pour être antipathique sont réduits à néant par ce petit "très". Je boue. Elle continua à parler tandis que je ne l'écoutai que d'une oreille, tout en récupérant mes outils de musculation.

-Si je suis toujours collée à toi, ce qui n'est pas le cas entre nous même si ça y ressemble fortement, c'est parce que je t'aime bien tu vois. Après je comprends toooout à fait que tu ne puisses pas le supporter. Tu me dis une fois pour toute droit dans les yeux que tu ne veux plus me voir et je te laisse. Basta, plus d'Ashlyn pour aujourd'hui, le pied non?

Quel choix intéressant, qui mériterait tout de même quelques minutes de réflexion. Se débarrasser d'Ashlyn, c'est comme guérir d'une maladie en éradiquant un virus particulièrement collant. Mais je répondis tout le contraire :

-Non non, si tu te barres je pourrais plus être désagréable avec toi !

Elle est tenace ! Son très m'avait marqué. Bon d'accord je suis un petit peu taré, mais je compte bien lui montrer que je peux être le pire camarade au monde, et se sera à elle de s'en aller, sans que je lui dise. Ok je l'avoue aussi que ça compagnie me plait. Elle est drôle, un peu gamine et chieuse, mais presque sympathique. L'embêter est tellement drôle.

Sortant de mes pensées, je me rends compte qu'un grand silence s'est installé après mes paroles. Alors je me tourne vers elle et lui lance un sourire en coin, un peu genre psychopathe.

-Si tu crois que tu es pire que moi, c'est que t'es débile. Enfin si je sais bien que t'es pas très intelligente mais tout de même. Je compte bien t'en faire baver gamine. Aller attrape !

Sans prévenir, je lui jetai une altère bien lourde dans sa direction avec un rire haut et fort. Euh ... ne serai-je pas un peu fou moi ?

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Tu voulais t'entraîner? Try again !

Bingo. Le déranger en plein entraînement était très certainement La solution pour finir sa vie assez rapidement. Un coup d'haltère est si vite parti de nos jours ... Le géant se leva ensuite, la surplombant de toute sa hauteur, à ce moment précis, elle se sentit réellement toute petite mais elle ne quitta pas son sourire, bien au contraire. Elle jouait à la maline mais tout ceci pouvait lui sauter à la figure à tout moment. Elle ne baissa cependant pas les yeux, allant même jusqu'à soutenir son regard, le défiant à moitié lorsqu'il la traita de simple d'esprit.

La sportive n'appréciait pas tellement son ton ni même le regard qu'il lui adressait actuellement mais c'était de bonne guerre il fallait le reconnaître. Elle venait le titiller et c'était tout à fait normal qu'il lui réponde du tac-o-tac même si elle n'aimait pas qu'on lui parle ainsi. En réalité, qui appréciait qu'on lui parle ainsi ? L'atmosphère tendue qu'il avait installée finit par voler en éclat en un instant, lorsqu'il craqua et se mit à rire avant se rasseoir. Étrangement, la canadienne respira bien mieux après, quittant l'expression contrariée qui habillait son visage depuis quelques instants.

Tao n'attendit pas un moment avant de lui envoyer une nouvelle pique, mais à présent cela ne blessait pas réellement la sportive qui passait au dessus de çà.

« Tu n'es pas très aimable avec moi ... Je suis déçue. Mais bon, moi je t'aime bien c'est le principal!»

S'il pensait qu'elle allait baisser les bras aussi facilement, c'était mal la connaître. Le jour où la Rho Kappa se laissera marcher dessus ainsi était loin d'être arrivé. La jeune blonde s'assit à même le sol, juste devant lui, tout en le regardant dans les yeux.

« Si je suis toujours collée à toi, ce qui n'est pas le cas entre nous même si ça y ressemble fortement, c'est parce que je t'aime bien tu vois. Après je comprends toooout à fait que tu ne puisses pas le supporter. Tu me dis une fois pour toute droit dans les yeux que tu ne veux plus me voir et je te laisse. Basta, plus d'Ashlyn pour aujourd'hui, le pied non?»

Ce n'était pas un paris risqué en réalité, il fallait le reconnaître. Plus d'Ashlyn certes mais bon, ce n'était pas forcément un cadeau de ne plus là voir. Pour appuyer ses dires, la canadienne se leva même, prête à aller s'entraîner. Elle attendait la réponse du géant blond mais peu importait en réalité, ce qu'il allait dire n'allait pas vraiment perturber les projets de l'adolescente, au contraire. Elle n'avait pas quitté le visage de Tao, le regardant toujours dans les yeux calmement.

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Mais alors toi si tu pouvais des fois te taire ...

Rho Kappa. Deux lettres grecques comme était la coutume pour les confréries. Deux lettres, mais elles symbolisait toute un groupe. Des traditions, quelques fois un hymne et une allégorie, un objet fétiche ou des bizutages, ces deux lettres voulaient dire tant de choses. C'est vrai que ça fait un peu secte ! Bon je suis nul en grec, et je ne saurais dire si Rho et Kappa ensembles voulait dire quelque chose, mais c'est cette confrérie que j'ai choisi de rejoindre. Pourtant d'autres auraient pu me convenir. Les Pi Sigma, des dragueurs invétérés et des beaux gosses, mais une confrérie juste entre mecs ça ne devait pas être tip top délire tous les jours. Les rebelles de Sigma Mu mais pour annoncer à papa que je fais partie de la confrérie des indisciplinés alors que j'ai promis de faire quelques efforts, c'est pas non plus génial. Alors les Rho Kappa. L'avantage en plus c'est qu'ils ont une salle de sport privée.

D'ailleurs c'est dans cette fameuse salle que j'étais. Altères à chaque mains, je montais les bras, je les rebaissais, je remontais, je les baissai, et ainsi de suite, travaillant les muscles de mes bras. Je monte, je descends. Mes muscles sont tendus. Je relève, je rabaisse. La serviette blanche autour de mon cou reçoit sa première goutte de sueur. Je remonte, je redescends.

-Salut Tao !

Ah ! Cette voix aiguë et douce. Encore elle !

-Comment ça va Tao ?

Elle était lourde celle-là ! Je remonte les altères l'air de rien.

-Tu m'as manqué tu sais !

J'en serais presque touché si une envie d'éclater d'un mauvais rire ne me forçait pas à rester concentré sur mon entraînement.

-Alors quoi de beau ? Les amis les amours le sport et tout le reste ? Tu fais quoi ? Tu t’entraînes ?

*Non j'apprends le coréen !* Me retins-je de rétorquer. Puis je pris une grande inspiration, posai les altères au sol, et me relevai du banc où j'étais assis. Je surmontai maintenant de toute ma hauteur la blonde. Je ne pus m'arrêter de la fixer avec mon air de « Grand grand méchant pas content » même si je me retenais de sourire en lui disant :

-A ton avis je fais quoi là ? Je savais que t'étais pas très vive d'esprit mais là … je sais plus quoi dire.

Et là catastrophe, j'explose de rire, détruisant toute l'atmosphère tendue et sévère que j'avais mis en place. Je repris en m'asseyant sur le banc :

-Mais franchement, pourquoi tu tiens tant à être collée à moi ? T'es insupportable tu sais ! Oh et au fait je te précise au cas où mais toi tu ne m'as pas du tout manqué !

Et paf dans sa tronche à la blonde ! Je pris un sourire satisfait et narquois que j'adorais avoir pour en rajouter une couche. Et puis, il m'allait si bien ! J'ôtai ensuite ma serviette autour de mon cou pour m'éponger le front.

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Tu voulais t'entraîner? Try again !

Travailler, s’amuser et s’entrainer, trois des actions qui composaient en grande partie la vie de cette canadienne. En se levant ce matin-là, Ashlyn passa sa main sur sa nuque encore douloureuse. Ce n’était certes pas son premier tatouage mais la nuque était tout de même un endroit assez sensible, seulement, elle ne regrettait en rien ce geste et les deux petites lettres grecques à présent gravées sur sa peau étaient une fierté pour la jeune blonde. Après s’être préparée rapidement, enfilant les vêtements qu’elle avait préparés à l’avance, elle sortit de sa chambre avant de revenir précipitamment, elle avait faillit oublier de mettre son bracelet de confrérie. Ce n'était certes qu'un bijou en bois mais pour elle, il avait une énorme valeur.

N’ayant cours que la matinée, la sportive en profita pour aller manger à l’extérieur avec quelques amis avant de rentrer au lycée et plus précisément dans le bâtiment de sa confrérie pour y passer le reste de sa journée. Son idée de revenir passer l’après-midi à l’intérieur semblait lui paraître excellente lorsque des trombes d’eau tombèrent du ciel, arrosant allègrement le lycée et la ville de Miami. Un splendide temps d’automne en somme, pluvieux et détestable à souhait.

La météo ne pouvait cependant pas détourner la jeune femme de son objectif. Cette dernière, installée confortablement dans sa chambre acheva une dissertation qui était à rendre pour la semaine suivante avant de se changer, enfilant un short de sport ainsi qu’un débardeur. Elle récupéra une petite serviette avant d’enfiler une paire de chaussures de sport et de descendre à la salle privée. L’avantage quand on était un membre des Rho Kappa, en plus de se sentir comme au sein d’une seconde famille, ou tout simplement d’une véritable famille selon les cas de figure, c’était tous les dispositifs mis à dispositions pour les sportifs dans leur salle de sport privée. Cet endroit était tout simplement, une sorte de mini-paradis pour tous ceux qui aimaient se donner à fond dans leur discipline.

Jouer au handball était une chose mais savoir shooter n’était pas la seule chose qui pouvait aider à gagner un match et la canadienne le savait bien. Depuis qu’elle n’était plus dans son club, elle se laissait aller petit à petit et s’entrainait avec moins de sérieux, seulement il était grand temps de changer tout ça. Cependant, en entrant dans la pièce cet après-midi-là, elle se rendit compte qu’elle était déjà occupée par plusieurs personnes, dont une qu’elle appréciait particulièrement, même si la réciproque n’était pas vrai. Déposant sa serviette sur un tapis de course, elle attrapa l’élastique à son poignet et s’attacha les cheveux en queue de cheval, avant de se diriger guillerette vers ce beau blond qui semblait occupé et qui ne l’avait à priori pas vu arriver.

« Salut Tao ! Comment ça va Tao ? Tu m’as manqué tu sais ! Alors quoi de beau ? Les amis les amours le sport et tout le reste ? Tu fais quoi ? Tu t’entraines ?»

La jeune femme, un immense sourire aux lèvres bombardait son camarade de questions, se doutant bien qu’elle était en train de le déranger. Elle se mettait à lui parler exprès lentement, comme une enfant en train de supplier ses parents pour qu’ils lui accordent un minimum d’attention. Oui, l’adolescente se comportait en ce moment même comme une enfant mais elle s’en moquait, tout ce qu’elle voulait, c’était parler un peu avec lui mais déjà, elle se préparait à ce qu’il l’envoie bouler, ce qui serait tout à fait compréhensible.

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