Sujet: Re: À la pêche... ? Sam 17 Nov 2012 - 19:52
à la pêche ?
Sur le moment, il n’avait pas vraiment réalisé ce qu’il s’était passé. Tenant plus de la vieille loque usagé, il s’était retrouvé affalé sans trop savoir comment sur la carcasse écrasée d’Abigael. Et à peine avait-il repris ses esprits qu’il avait été envoyé sur le côté et s’était brutalement explosé l’arcade sourcilière sur le panneau de son lit. Avec la trace de l’alcool, le choc, c’était comme la lame d’une centaine de couteaux qui lui perforaient les méninges. Il jura, compressant boîte crânienne et entaille de ses paumes encore moites. Il saignait. Toutefois, par expérience, il savait bien que c’était un coup bénin. Alors, il tendit la main en avant, attrapa la bouteille cause de son malheur et se redressa lentement en position assise. Le monde tournait autour de lui en une danse particulière, rendant son désordre plus folklorique encore qu’il ne l’était à l’origine. Une minute s’écoula, peut-être cinq ou dix, quand enfin il secoua la tête et débouchonna le récipient en plastique. Son regard parcourut un moment la pièce désertée. Étrange. Son amie s’était… évaporée. Portant le goulot à ses lèvres sèches, il avala quelques gorgées d’une eau rafraichissante avant de s’en asperger un peu le visage. Le chien était sagement venu poser sa tête sur les jambes dénudées, profitant des quelques caresses qui lui étaient ainsi accordées. Sa propriétaire en était encore à mijoter un coup foireux ?
Non. Loin de là.
La mine défraichie de la Sigma Mu s’engouffra timidement derrière la porte qui tantôt avait claqué. Le maquillage qu’elle s’était appliquée à passer semblait dater de la veille et son visage rougi, souligné par une respiration harassée, n’arrangeait pas l’étrange expression qu’elle avait adoptée. Interrogatif, l’Allemand pencha légèrement la tête sur le côté. Presqu’aussitôt, elle s’en prit à son hygiène. Les yeux plissés, il la fusilla.
- Non mais vas-y, je permets pas ! Surtout pas venant d’une gonzesse qui fait la gueule d’un cochon devant le fermier.
Très vite, le sérieux de son ton se métamorphosa, contrastant davantage l’appréhension que reflétaient ses iris par un sourire narquois. Ses doigts se refermèrent fermement autour des jointures de son oreiller.
- Alors t’as fini de me réprimander… maman ?
Et sur le dernier mot, il le lui envoya valser au visage en guise de diversion avant d’y balancer le contenu de la bouteille désormais vide.
Sujet: Re: À la pêche... ? Ven 26 Oct 2012 - 16:43
-C’est où que t’as prévu d’aller ?
Abbigael s'apprêtait à lui répondre quand elle vit l'énergumène se pencher sous son lit, enfin, sous le vieux capharnaüm puant qui semblait lui servir de lit... Et comme cela semblait évident sauf à un mec bourré de la veille, il se courbait vraiment trop pour ne pas se ramasser. Bah ! Emeric n'était pas idiot, il comprendrait qu'il se ….
BAOUM !!!
Cette odeur de gerbe dégueulasse et de vieux relents d'alcool ...Yeurk ! Il fallut quelques minutes à la jeune fille pour comprendre qu'elle était étalée au sol, l'autre déchet quasiment nu comme un ver, vautré sur elle, à peine conscient d'avoir atterri par terre tant il était amoché de la veille. Sur le coin, relevé par la chute, de son pull, elle sentait la peau moite du bras d'Emer, d'une tiédeur infâme collée à sa propre hanche.
Ce fut comme si un courant électrique saisissait tout son corps. Mais pas ces courants chauds et agréables, sûrement pas ! Plutôt un sale coup de jus insupportable au possible. Elle bondit comme un diable de sa boîte pour s'écarter de là le plus vite qu'elle puisse et fonça dans la salle de bains où elle claqua la porte pour s'appuyer derrière.
*Fais chier, fais chier, fais chier !*
Elle se regarda rapidement dans la glace entourée de parfums boisés, gels douches poivrés et autres produits pour minets contemporains. La gueule.... On aurait pu y voir approximativement la face d'un lapin tétanisé et aveuglé dans les phares d'un 4x4.
* Pauv' conne ! *
Bon. C'était débile tout ça. Elle se pencha sur le lavabo, actionnant la poignée pour faire couler le robinet et s'aspergea le visage d'eau. Ça avait le mérite de laver au moins les idées.
-A.J. ? A.J. , ça va aller ? -J'en sais rien. Ils ont dit que oui. -T'en fais pas, on va t'enlever ça. Il sait toujours ce qu'il fait. -J'aime vraiment pas Noël. -Je sais...
La tête châtain roux se releva face à la glace. Son maquillage bavait. D'un doigt, elle effaça les traces sous ses orbites. Khôl de merde.
Elle prit une serviette pour tamponner sa figure, renfonça son bonnet sur sa tête, souffla un coup pour se donner du courage et ressortit dans la pièce.
- Désolée. Ton odeur de gerbe m'a collé la nausée. Je serais toi, sérieux, j'envisagerais carrément une douche, là. Et je te dirais où on va que quand tu seras clean et sapé. Je discute pas avec les détritus généralement.
Invité Invité
Sujet: Re: À la pêche... ? Sam 20 Oct 2012 - 14:06
à la pêche ?
Sans cesse, l’insupportable timbre d’Abbigael martelait le crane d’Emeric, résonnait violemment dans ses tympans fatigués. Nerveusement, ses doigts se resserrèrent autour du rebord de la fenêtre. Mais non d’un chien, elle ne s’arrêtait jamais de parler ou quoi ? Cette pipelette était tout bonnement incapable de la fermer. Ce n’était pourtant pas difficile à comprendre. La paix, il voulait simplement la paix. Et… oh ! Miracle. Elle s’était justement éclipsée. Les yeux mi-clos, à moitié sonné, il resta ainsi campé au-dessus de son matelas, profitant de l’oxygène que pouvait lui procurer l’air du parc. Une minute s’écoula, peut-être deux avant que la silhouette maudite ne réapparaisse. Il tourna la tête, sourcils froncés. Non ! Elle n’avait pas osé ? Et bien si. Elle s’était ramenée avec une petite bassine et une loque humide. Ce qui s’approchait d’un rire moqueur s’échappa d’entre les lèvres du garçon et, d’un regard, il la nargua.
- Putain ma vieille, toi t’as trop lu Martine petite maman quand t’étais mioche. J’ai pas besoin de ta charité hein, Mère Theresa. Je peux très bien me démerder tout seul. J’suis pas encore lépreux.
Bien sûr, c’était plus baragouiné pour la forme et l’orgueil qu’autre chose puisque dans la pratique, il ne l’envoya pas paître quand elle s’approcha et l’aida à s’allonger dans son lit. Pas plus qu’il ne la repoussa quand elle s’appliqua à lui humecter le front. Quoiqu’il trouvait ça carrément bizarre. Parfois, cette fille n’était pas nette. Elle devait étouffer un puissant instinct maternel, il était peut-être temps qu’elle commence à pondre. Il le lui suggérerait. Un jour. Là, il avait sacrément froid. Mais à peine se mit-il à grelotter qu’Abbigael, fidèle à son poste, remonta la couverture qu’il avait abandonnée aux pieds du lit sur ses épaules. Waw. Ça c’était ce que l’on appelait être au taquet. S’il avait été d’humeur, il aurait même pu la convertir en esclave. Deux bémols, quand même : elle continuait à le harceler verbalement… et il n’avait jamais supporté être pris en pitié. D’une tape, il repoussa la main qui s’appliquait à lui dégager le visage.
- Chérie, pourquoi t’insistes alors que tu sais pertinemment où j’me les met, tes leçons moralisatrices ? lâcha-t-il, sarcastique.
Pour le reste… il plissa les yeux. C’était une bonne question, ça. Qui était le crétin à cause de qui il avait bu autant ? Ses souvenirs de la veille demeuraient nébuleux et s’en remémorer demandait une application hors du commun. Trevor ? Sojiro ? Gin… ? Non ! Son regard s’illumina.
- L’homme au caleçon aux éléphants roses !
Ouais. Tout était parti d’une soirée chez un type de la confrérie Une histoire de pari merdeux qu’il avait fait avec un type mi hispanique mi nationalité non identifiée qui plus tard s’était avéré être un gros gay dégueulasse. Il secoua la tête. Beurk. Il préférait oublier ça avant de continuer à gerber.
- C’est où que t’as prévu d’aller ? demanda-t-il en baillant.
Le nez plissé, il jeta rapidement un coup d’œil au coin de son lit à la recherche de sa bouteille d'eau. Sa bouche était pâteuse et il avait l'infecte sensation que sa langue était en état avancé de décomposition. Heureusement qu'il n'avait personne à embrasser. Enfin. Il avait soif et il allait lui prouver que quelqu'était son état, il n'avait pas besoin de l'aide d'une femme. Prenant appui sur ses talons, il se redressa un peu sur son matelas, se pencha en avant et se laissa glisser sur le ventre pour passer sa tête sous les lattes, prêt à fouiller dans le bordel qu'il y avait planqué. Puisqu'il ne trouvait rien, il s'avança encore un peu. Une fois, deux fois et SBLAM, et roula en avant, entrainant Abbigael dans sa culbute ridicule.
Abby sourcilla quand elle vit Emer gerber ses tripes par la fenêtre.
Ah oui, elle avait oublié que Môsieur ne tenait pas l'alcool si bien que ça.
- Waaaa ! Clap clap, petit débris, t'as dépassé tes records. Sinon quand tu vivras sur le sol, tu arrêteras de te bourrer la gueule à plus savoir qui t'es ?
Elle soupira et partit dans la salle de bains mouiller une serviette, prendre une bassine, revint dans la chambre aider le cadavre de Emeric à se rallonger et lui épongea le front en soupirant à nouveau.
- J'hallucine quoi. T'as pas fini de te mettre dans des états pareils, crétin...?
Elle était bien maintenant avec cette loque puant la vodka sur les bras.
En le connaissant aussi bien qu'elle le connaissait, elle savait qu'il serait vite rétablit après s'être délesté l'estomac de tout cet alcool. Mais quand même...
- Faudrait quand même voir à se calmer, Emer si tu veux pas finir avec une cirrhose à 25 ans...T'es un peu con là...
Elle remonta la couette sur les épaules de son ami qui commençait à grelotter ayant perdu la chaleur stomacale qui l'envahissait quelques secondes plus tôt, et lui tamponna encore le visage.
- Ça craint, vieux. Tu tiendras jamais en sport comme ça. Fais gaffe.
Elle chassa d'un doigt, pensive, une des mèches blondes qui s'était collée sur le front d'Emeric.
Vajkan s'était couché au pied du lit, comprennant qu'il vallait mieux à présent se faire discret.
- Bon, sinon, à part ça, raconte moi tout... À qui je dois casser la gueule pour t'avoir poussé à boire autant hier soir ?
Dernière édition par Abbigael Jones le Ven 26 Oct 2012 - 13:15, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: À la pêche... ? Ven 19 Oct 2012 - 23:56
à la pêche ?
Les yeux plissés, Emeric qui s’était un peu redressé dévisageait tant bien que mal la silhouette embrumée d’Abbigael. Oh oui, bon dieu, qu’il la haïssait. Crétine. Un mal de tête épouvantable lui transperçait le crane et il n’osait même pas imaginer la taille des cernes qui devait surplomber ses joues. Et ça, c’était sans parler de la lenteur avec laquelle son cerveau analysait les situations. Enfin. Pour peu qu’il les analysait encore. Sonné, il secoua la tête et se laissa massivement tomber en arrière. Il roula sur le sol pour se retrouver face contre terre en maugréant, toujours emmitouflé dans sa couette. Elle pouvait toujours rêver. Sa nuit n’était absolument pas terminée. Au contraire, elle ne faisait que commencer et il ne se lèverait pas. Dans son état, il ne l’aurait pas fait pour Evangeline métamorphosée en danseuse de cabaret et lancée sur une danse aguichante rythmée par Lady Marmelade, alors pour une emmerdeuse et sa boule de poils insupportable ? Jamais de la vie. En plus cette connasse osait critiquait son caleçon. Ouais. Le caleçon « INSERT COIN » que Trevor lui avait offert et qui lui servait de talisman contre le mauvais sort en soirée.
- Arrête de raconter de la merde, ‘y a pas d’éléphants roses sur mon slip. grommela-t-il la face écrasée sur… sur quoi exactement ?
Appuyée sur ses deux mains, il se souleva légèrement et… beurk ! Sur le caleçon en question et sale par définition puisqu’il n’était pas dans une armoire. Du coin de la main, il le fit négligemment glisser sur le sol et se saisit d’un vieux t-shirt pour y appuyer son front. Hum… une minute. S’il ne portait pas le sous-vêtement qui lui servait de gri-gri, à savoir celui avec lequel il avait quitté sa chambre la veille, il portait quoi exactement ?! Brusquement, il jeta un coup d’œil sous sa couette. Un calebut avec des éléphants roses. Derechef, ses muscles l’abandonnèrent et il se laissa retomber, désespéré. Super. Il ne savait même pas d’où ça venait, ce machin dégueulasse. Un bâillement lui décrocha la mâchoire et il se saisit d’un oreiller qu’il plaqua au-dessus de sa tête.
- Sérieux Abby, dégage de là et laisse-moi finir ma nuit.
Mais Madame ne l’entendait pas de cette oreille. Alors qu’elle continuait à tuer son matin avec ses réflexions trop poussées pour l’heure matinale, la jeune femme lui balançait à la gueule une pile de vêtements qu’il s’était un jour appliqué à plier. Elle avait parlé d’une partie de poker qu’il avait perdue. Euh. Depuis quand il perdait au poker, lui ? Ah. Ouais. En fait si. Il repoussa son oreiller en râlant.
- Tu le sais qu’elle compte pas cette partie, tu m’avais fait boire comme un trou c’était pas équitable. Dégage.
Pour toute réponse, elle lui envoya deux barres de céréales sur le sommet du crane. Il jeta un coup d’œil nauséeux au chacal hideux qui ornait l’emballage avant de détourner le regard. Pouah. Pas question d’avaler quoi que ce soit. Il avait juste envie de gerber. Et… hey putain c’était ses pompes que Vajkan bouffaient, là ? L’Allemand s’appliqua à lui lancer un regard meurtrier à quoi l’animal répondit bravement en lui rendant son pied souillé.
- Sale con. Elles ont couté une fortune, tu sais ça ?
Soupir. Il releva la tête vers la fille qui lui demandait ce qu’il avait fait la veille.
- Et bien… j’ai…
Hum. Ouais. Il avait quoi déjà ? Les sourcils froncés, il se massa douloureusement le front en soupirant une seconde fois. Il avait la bouche pâteuse et une sensation dégueulasse dans le creux de la gorge.
- J’ai bu. Un peu. Un peu trop… je crois.
C’était un fait avéré.
- Et je crois aussi… que je vais bientôt gerber.
Brusquement (ou presque puisqu'il manqua -une fois n'est pas coutume- de se casser la figure), Emeric bondit sur ses pieds. Il fallait absolument qu'il regagne les toilettes. Non ! Pas le temps. Il se rua sur son lit, s'empressa de d'ouvrir la fenêtre et s'y pencha pour vomir dans toute son élégance.
Dernière édition par Emeric Kürschner le Ven 26 Oct 2012 - 14:48, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: À la pêche... ? Ven 19 Oct 2012 - 22:06
Abbigael regarda, bras croisés et sûrement pas motivée par une quelconque idée de l'aider, le brave Emeric s'écraser face contre sol dans un salut matinal magistral.
Face aux vociférations et aux maugréments de ce dernier, elle resta calme, un sourire espiègle légèrement imprimé sur les lèvres, un sourcil haussé en signe de défi.
C'était trop bon de le voir péter un câble comme ça au petit matin.
- Joli, le calebut à éléphants roses , commenta-t-elle avant d'ouvrir le grand placard, de lui lancer son jean à la tête suivi de toutes les affaires de sport qui lui venaient sous la main.
- Magne-toi les miches, filette. J'ai pas que ça à foutre de t'attendre. Tu te rappelles la partie de poker que t'as perdue l'autre soir ? Et qu'on avait dit que ta peine serait de m'autoriser à te forcer à sortir sans broncher pour aller s'entraîner ? Bien. Grouille, mollusque.
Elle lui balança deux barres de céréales hyperprotéinés dont la dernière pub débile avec un chacal chantant vantait souvent les vertus pour les sportifs.
- Avale-moi ça, Morphée. Vu le terrain où j'te traîne ce matin, tu vas prendre cher si t'as pas graillé avant.
Elle caressa la tête de Vajkan qui bavait maintenant sur les baskets d'Emer qu'il avait entrepris de machouiller.
- Vaj', lâche ça. Tu sais pas où ça a traîné...
Le chien, souhaitant sûrement montrer sa bienveillance et sa bonne volonté saisit les chaussures et les porta en remuant la queue à leur propriétaire.
- Vas-y, balance : qu'est-ce que t'as encore foutu hier, toi ?
Dernière édition par Abbigael Jones le Ven 26 Oct 2012 - 13:14, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: À la pêche... ? Ven 19 Oct 2012 - 14:18
à la pêche ?
Samedi 6 octobre, 8h27. Comme tous les matins à cette heure-là, Emeric Kürschner dormait. Allongé dans un coin de son lit, il était bien sagement emmitouflé dans ses couvertures d’hiver, bercé par le rythme lent de la torpeur. Si sur une journée il n’y avait eu que quelques heures à sélectionner, l’homme intelligent privilégierait la nuit. La nuit et sa divine déesse : la phase du sommeil paradoxal. Et ouais. Il y avait ce quelque chose dans les rêves qu’aucune Révolution, aucune réforme, qu’aucun Robespierre ou autre Lénine n’aurait jamais le pouvoir d’apporter. Ce merveilleux pouvoir, cette force céleste qui avait su soulever des masses et en faisait encore bander certains : la liberté. Mais pas n’importe quelle liberté ! La vraie, genre vraie de vraie. L’unique, la grande ! Celle qui l’espace d’un songe pouvait vous donner les ailes qu’Icare envierait avidement, faire de vous un roi plus sexy encore que Louis XV et, d’une pierre quatre coups, mettre Marilyn Monroe et Marie Antoinette dans votre lit (les deux, si, si). Tout pour le mieux dans le meilleur des mondes… ou presque. Puisque l’univers était mal fait, il fallait toujours qu’il y ait un imbécile pour tirer sur la corde au bout de laquelle pendait le billet gras que l’ont venait de repérer. Bien sûr, le sommeil n’échappait pas à cette loi malsaine qu’avait définie Murphy, et pour cela, la nature avait assemblé tous les vices du monde dans un beau et gros gâteau à la cerise et au chocolat. Plus communément, le commun des mortels connaissait ce gâteau sous le doux nom de « femme ».
Il était au fait de cette loi. Il en avait été la victime de nombreuse fois. Et pourtant, c’était avec une naïveté béate qu’il avait fermé les yeux. Après une petite semaine de méfiance, il avait baissé sa garde et n’avait pas eu la sagesse de tourner sa clé dans la serrure. Alors qu’il dormait, sa porte était ouverte à tous les dangers et le plus vile de tous guettait l’entrée avec perversité.
Abbigael Jones et sa boule de poils.
- AAAAAH ! WAS IS… ?!!!
Premier aboiement. Un hurlement perçant déchira le silence matinal du début de week-end. Une masse venait d’écraser la cage thoracique d’Emeric et quelque chose de vachement dégueulasse lui lapait le visage. Par réflexe, il propulsa la créature à l’aide de ses pieds et bondit sur son matelas. Seulement, mal réveillé, son pied s’agrippa dans la latte du rebord et il tomba à la renverse, s’écrasant comme une grosse merde sur le parpaing recouvert de vêtements sales et de papiers. Ses yeux écarquillés se relevèrent avec horreur jusqu’aux monstres encore non identifiés. Et là, il comprit.
- … dat. Putain ! cracha-t-il avec un mélange de haine et de soulagement. T’es conne ou quoi ! Je dois le dire en quelle langue que je DETESTE quand tu fais ça ?! T’as de la merde à la place du cerveau ou tu le fais exprès ?!! C’est… !
Soupir bruyant. Le garçon se laissa lourdement retomber en arrière et ramena sa couette devant son visage qui, fidèle à ses habitudes, ne ressemblait strictement à rien au réveil –et encore moins le lendemain d’une soirée-.
- Sérieux. Sois damnée. Je te déteste. Et toi aussi, saleté. précisa-t-il à l’adresse du chien. Merci. Mon week-end est gâché. J’ai dormi que trois heures.
Dernière édition par Emeric Kürschner le Ven 26 Oct 2012 - 14:04, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: À la pêche... ? Dim 14 Oct 2012 - 19:07
« Nous sommes tous les instants d'une chose immortelle... »
Le ciel était clair, limpide, comme au premier regard. Quelque amas nuageux dessinaient des flammèches d'ouate évanescentes.
Il était tôt.
Personne encore n'avait encore foulé ce matin là, la dune sauvage où Abbigael était étendue. Allongée dans les hautes herbes, la main fourrageant dans le poil chaud de Vajkan, couché près d'elle, elle gorgeait son regard du tableau radieux que formait le petit matin dans le grand azur qui surplombait Miami.
Le calme, le bruit des vagues roulant sur le sable blanc, là bas, au loin, ce vent léger dans les verdures...Elle adorait ça.
« Nous sommes tous les instants d'une chose immortelle... »
Combien de fois avait elle, ici, laissé la nuit tomber, bercée par ce silence, bien loin de toutes ces rives bondées et clinquantes … Un grondement de Vajkan lui fit tourner le visage : le jeune chien venait de repérer un oiseau et se tapissait pour pouvoir lui sauter dessus. Abby rit et frotta vigoureusement la tête du husky sibérien pour le taquiner. Qui répondit en lui attrapant gentiment la main avec sa gueule et roulant sur le dos pour obtenir des caresses.
- Genre ! Tu m'as bien regardée, sac à puces ? se moqua-t-elle, malicieuse.
C'était parfait. Pas de touristes, pas de voitures, pas de lumières criardes, pas de pancartes publicitaires, même pas d'humains à part elle. C'était le rêve.
Elle se redressa alors, en réalisant qu'il manquait un élément à ce précieux moment. Et vu l'heure, il allait falloir le tirer du lit.
Abby se releva en époussetant son vieux treillis noir pour en ôter le sable. Elle en avait sûrement encore plein dans les cheveux, mais ça elle s'en foutait royalement. Vajkan la regardait avec une mine interrogative.
- Allez, à la pêche !
Comprennant le code par habitude, le jeune canin se mit à piaffer et, quand sa maîtresse commença à courir dans la montée de sable, s'élança droit devant lui en direction des habitations.
# # # # #
La porte du bâtiment grinça, découvrant le grand hall d'entrée.
« Interdit aux animaux ! » stipulait une affiche en gros caractères rouges.
Dommage.
- C'est toi l'animal... maugréa Abby en attrapant le collier de Vajkan pour l'introduire dans les lieux.
Le chien, accoutumé, la regarda en haletant la langue pendante, heureux.
- F'rait beau voir qu'on essaye de te sortir, tiens...
Bientôt, ils arrivèrent vers les escaliers qu'ils se mirent tous deux à gravir vers le dernier étage, ignorant superbement les étudiants qui passaient, à peine réveillés, apeurés ou interloqués de trouver un gros chien loup sur leur route. L'une d'eux lâcha un soupir d'exaspération et lança un regard noir à sa propriétaire.
- T'inquiète, il digère pas la mal baisée... Ça lui colle la chiasse. l'asséna Abby avec un sourire acide, intérieurement morte de rire, avant de continuer son chemin flanquée de son compagnon à quatre pattes.
Quelques mètres plus tard, il se retrouvèrent enfin devant la grande porte indiquant en doré le numéro « 5 ». Silence complet derrière le pan de bois clair. A.J se tourna vers le brave canin qui bavait sagement, assis sur son arrière train, attendant les instructions.
- Bon, tu sais ce que t'as à faire... Prêt ? murmura-t-elle à l'animal.
D'un grand coup, elle poussa la porte de la chambre qu’Emeric ne fermait décidément jamais, fonça vers lui, précédée par Vajkan qui, d'un bond, se propulsa sur le lit où dormait encore Emer et se mis à aboyer joyeusement, lui repeignant la figure à grands coups de langue complices devant Abby écroulée de rire.
- Allez vieux, debout ! On s'bouge le cul, feignasse !!!
Dernière édition par Abbigael Jones le Ven 26 Oct 2012 - 13:12, édité 1 fois
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: À la pêche... ?
À la pêche... ?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accueil
