Célia... Where are you ? [Feat June]

Dimanche soir, 21h13.
Je rentre d’un petit weekend end passé chez Nathan, enfin chez moi… enfin vous m’avez compris, chez nous. Je serais bien restée quelques jours de plus, mais il a eu la délicatesse de soulever le fait que cette année je redouble, et qu’il fallait que je sois un peu plus sérieuse avec l’école si je ne voulais pas –encore- avoir des ennuis avec le corps enseignant. Ce que frère veux, sœur le fait. Dingue non ? C’était un peu triste et chargée comme une mule que j’étais rentrée à l’internat, à chaque fois j’avais l’impression de déménager toutes les semaines, c’est une habitude à prendre. Je frappais donc à la porte de ma chambre, pour que ma colocataire, la petite Célia, m’ouvre. Cette gamine, je ne sais pour quelles raisons, j’ai eu envie de la prendre sous mon aile, elle m’a l’air si fragile d’extérieur. Pourtant je ne la connais pas plus que ça, mais bon, il y a des choses qu’on n’explique pas.

Au bout de cinq bonnes minutes, je lâche mon bardas dans le couloir dans un fracas du diable, et me résout à chercher mes clefs au fond de mon sac. Je me demande pourquoi ne m’ouvre-t-elle pas ? Elle doit avoir mangé dehors, ou bien elle s’est endormie, qui sais ? Je donne plusieurs coups de pieds dans mes sacs pour les faire entrer dans la chambre, en allumant la lumière, et laisse échapper une grimace de dégout. Cela me fait toujours ça quand je rentre ici. C’est un bordel tellement indescriptible, que je crois que l’on n’a jamais réussi à ranger à fond. J’en ai même oublié la couleur de la moquette, c’est vous dire. Tour d’horizon rapide, et Célia n’est effectivement pas encore rentrée. Je ne m’en fais pas, elle ne va pas tarder. J’en profite pour me changer, et enfiler quelque chose de plus confortable. Un vieux jean fétiche tout troué, et le tee-shirt de Nathan. Celui avec son nom derrière.

C’est sur les coups de 22h15 que je commence à m’inquiéter de ne pas voir la porte s’ouvrir, ni entendre les clefs tourner dans la serrure, et toujours pas de message. Je me lève de mon lit, et pose ma console de jeux pour vérifier si elle n’a pas laissé un mot, faisant valdinguer la plupart des choses qui se trouvent sur le bureau. Non rien. « Bip… Vous êtes bien sur le répondeur de Célia […] C’est Kay’, t’es où ? Bref rappel moi, je viendrais te chercher au pire. » Le fait que son téléphone soit éteint n’est pas normal. Et cela réveille en moi un doute, un mauvais pressentiment. Je réfléchie un instant. June… Mais oui ! Pourquoi n’y ai-je pas pensée avant ? Elle doit certainement être chez June, juste au bout du couloir. Ces deux-là sont véritablement inséparables. Mais je n’ai pas envie de l’inquiéter pour rien, juste au cas où…

Je ne prends pas la peine de mettre des chaussures, et parcours de long en large le bâtiment des sigmas mus. Les couloirs, les escaliers, le jardin, la salle commune, la salle réservé, même les salles de bains. En croisant L’un des membres de la confrérie, je lui ai même demandé s’il ne l’avait pas vu, mais non, que dalle. Et merde. Portable en main, j’essaye une énième fois de la joindre, sans laisser de message cette fois. Dernière solution, celle qui me semblait d’ailleurs la meilleure. Je me dirige vers sa porte, de la musique en sort, bon c’est déjà ça. Je frappe une fois, puis deux fois, un peu plus fort cette fois. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à ne pas ouvrir les portes aujourd’hui ?! J’allais donner un coup de pied dans la porte pour que cette fois-ci elle m’entende, mais la porte s’ouvrit tout à coup, me faisant perdre l’équilibre un instant pour ne pas lui envoyer mon pied nu dans les genoux.

« Merde désolé. Ça va, j’te dérange pas ? … Dis, Célia est avec toi ? J’suis rentrée y’a une heure, et elle n’est pas dans ma piole, son téléphone est éteint. »

Je suis demandais ça, avec l’air le plus naturel du monde, quoiqu’un peu essoufflée tout de même. Je sais que cette fille peu réagir au quart de tour, alors le tout, c’est d’essayer d’avoir le plus de tact possible, et le moins de scénario flippant également. Je croisais les doigts intérieurement pour qu’elle soit réellement ici, et que je sois passée pour une grosse parano, plutôt que de devoir vraiment imaginer quelque chose de catastrophique.