Un appel à l'aide | Aiden ♥

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Je sens que je m'endors... Petit à petit, je quitte le monde réel pour entrer dans un autre monde, parallèle. Je ne peux pas vous dire s'il est mieux ou non. Je me sens lourde et tellement épuisée... J'entends la voix d'Aiden qui me répond et étrangement, ça me rassure. Sa voix est grave, mais douce. Il sait quoi dire pour me rassurer. Mais finalement, je ne comprends plus ce qu'il me dit, sa voix me semble être un chant mélodieux dans lequel je me perds. Je suis calme, détendue, je me sens bien. Je réalise qu'il s'allonge près de moi et sans trop me poser de question -ce qui aurait pu me freiner en temps normal- je finis par venir contre lui. Me collant à son corps, je ressens sa chaleur par dessus ses vêtements. Je ressens son corps fort et rassurant. Il ne peut rien m'arriver temps qu'il est là. Près de moi. Je crois que je souris, sauf si c'est dans mon rêve. Mon coeur ralenti, comme si j'étais en train de planer.
Je finis par m'endormir totalement, contre lui.
J'ai passé plusieurs nuits avec Valou, depuis ma séparation avec Trevor. Parce que j'en avais tout autant besoin que lui. On se soutenait mutuellement. Avec Trevor, j'ai dormi une seule et unique fois. Pour notre soirée d'adieux. Que tout le monde ignore.
Puis maintenant, Aiden... Ce garçon m'a montré à quel point il était génial. A quel point il était même formidable. Tout ce que j'aime chez un homme. Déjà physiquement, il est parfait, il faut le dire. Mais mentalement, il est doux, attentionné, calme, posé, mystérieux. J'aime tout ça chez lui. Il est toujours dans l'ombre mais dès que j'ai besoin, il se met à la lumière. Présent mais non étouffant. Il me plait et ça, je le réalise. Oui, Aiden me plait. On se connait depuis presque mon arrivée ici. On s'est vu plusieurs fois, mais lorsque j'étais avec Trevor, je ne réalisais pas tout ça. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que je veux? Ais-je vraiment la force, le courage, de recommencer tout ça? Je ne sais pas... et puis... de toute façon, je n'ai pas à me poser cette question, Aiden préfère... toutes les autres filles à moi. Ce qui est normal. Qui voudrait de moi? Une dépressive, pleurnicharde et vierge en plus! Aucune qualité à ça aux yeux d'un garçon...
Nous passons donc la nuit, l'un contre l'autre. Et pour la première fois depuis longtemps, je dormi bien. Aucun cauchemar ne passant le barrage Aiden.... Aucun.

FIN

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Marissa décida enfin de brise ce silence, qui était devenu pesant. Elle avait l'air de s'être calmée un peu, ce qui me rassura. Apparemment, j'avais réussi à la réconforter. Je n'étais pas doué pour cela. C'était quelque chose que j'évitais de faire en général, mais là, j'estimais qu'il était urgent que quelqu'un l'aide et prenne soin d'elle, car elle le méritait vraiment. Elle avait l'air de s'en vouloir. Je la rassurai aussitôt:

« Ce n'est pas grave... »

Je savais qu'on avait tous nos quart d'heure d'emportement, de colère ou de folie. J'étais tombé sur elle à ce moment là, et à vrai dire, j'étais content que ca se passe ainsi. Qu'aurait-elle fait si elle avait décidé de retourner voir Trevor? Ou je ne sais qui d'ailleurs... La situation aurait surement empiré, et elle aurait pu faire une connerie. Je n'étais peut-être pas doué pour réconforter les gens, mais ce soir, pour elle, j'avais été l'homme de la situation. Marissa était une femme qui me rendait différent. Je n'agissais jamais comme ca avec quiconque. Elle me changeait et je me rendais compte pour le première fois depuis que je la fréquentais. Je ne sais pas ce que cela signifie. Dois-je m'en inquiéter? Prendre peur et m'écarter? Jusqu'où peut-elle avoir une influence sur moi? Et puis-je y faire quelque chose? Je ne sais pas. Je ne suis pas du genre à me poser des tas de questions... en principe.

« De rien. »

Répondis-je lorsqu'elle me remercia. Je rajoutai:

« Surtout n'hésite pas à m'appeler quand ca ne va pas... Je ne veux pas que tu restes seule... »

Ca ne m'allait pas vraiment de dire ca, moi qui était assez solitaire. Mais je sentais que Marissa était une femme qui avait besoin d'être entourée, je voulais la protéger, être l'épaule sur laquelle elle peut s'appuyer, la personne en qui elle peut avoir confiance et qui puisse la soulager de se maux.
Comme j'avais finis de soigner sa plaie, je rangeai le matériel puis revint vers Marissa. Elle avait les paupières qui se fermaient toutes seules. Elle devait surement être exténuée après de pareilles émotions. Dormir la guérirait et la soulagerait un peu.

« Tu peux rester dormir ici si tu veux... »

J'avais sortis ca comme ca, sans réfléchir à quoi que ce soit, sans aucune idée derrière la tête. Certes, il n'y avait qu'un lit, le mien. Et certes, Marissa était une femme charmante... et désirable. Mais je n'étais pas un homme qui prend les femmes pour des objets. Je les respectais plus que tout, et surtout elle. En plus, dans son état, ce n'était pas vraiment le genre de choses qui me semblaient bon de faire.

Je m'installai à côté d'elle, j'étais fatigué moi aussi, mais je savais que je ne m'endormirais pas avant qu'elle ne le fasse. Je voulais être certains qu'elle ne s'échappe pas. Quite à passer la nuit à la regarder dormir. Après tout, ce n'était pas tous les soirs que j'avais cet honneur. J'étais resté habillé. Normalement, je dors nu, ou en caleçon... Mais je ne voulais pas l'effrayer alors c'était peut-être plus simple comme ca. Cela ne l'empêcha pas de venir se blottir contre moi. Instinctivement, je la recouvris de mes bras, sentant sa chaleur et son odeur qui m'étaient très agréables. Elle me paraissait tellement fragile... Je sentais que cette soirée nous avait rapproché. Et, plus encore, je ne voulais la perdre.

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Je venais de finir ma réponse quand... tout est partit. Du coup j'étais trop fière de ma super longue réponse et du coup là, je le suis un peu moins ><'
Et je voulais m'excuser pour mon retard, j'étais persuadée de t'avoir répondu en fait ! ><
J'te kiffe :3

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Un appel à l'aide | Aiden ♥ Tumblr_m600i1RERL1qe0tgxo1_r2_500

J'avais hurlé ma rage sur un homme qui ne m'avait jamais rien fait de mal. Jamais. Bien au contraire, c'était l'un des rares a toujours avoir été attentionné, protecteur et tendre avec moi. Sans jamais rien me demander en échange. Rien du tout, jamais. Aucun reproche, aucun jugement. Une écoute constante, une présence rassurante et intacte. Aiden faisait partie de ces gens qui donnent énormément sans jamais rien réclamer. Ces gens rares, uniques, qu'on appelle Trésors. Et moi? Je venais de lui hurler dessus, comme s'il avait été la pire des ordures à mon égard, comme s'il m'avait fait une crasse immonde, comme s'il m'avait brisé le coeur, gâché la vie. Alors que lui, c'était tout le contraire. Mais tout ce qui ne sortait pas en présence de mes démons, sortait à présent avec lui. Sauf que maintenant, je m'en voulais. Horriblement.
Je me calmais petit à petit, assise sur le bord du trottoir, en larmes, blessée. Ma main était collée à mon front, à la racine de mes cheveux, tandis que je respirais par la bouche, pour me calmer un peu. Il était tout près, je le sentais, il n'était toujours pas partit... pourquoi? Après être traité de la sorte, n'importe qui serait partit... Mais pas lui.
De longues minutes passèrent, du moins, à mon avis, avant qu'il ne vienne vers moi, s'accroupissant alors pour me lever, me saisissant à la taille il me souleva comme si je n'étais rien. Comme si je n'étais qu'une poupée de chiffon dans les bras d'un tueur de guerre. Une plume posée sur une bombe nucléaire. La fragilité reposant sur la force, tout simplement. Mon visage vint se poser sur le bas de sa mâchoire, alors que mes bras vinrent encercler sa nuque, afin que je me tienne. Je n'avais jamais été aussi proche de lui. Nous ne nous connaissions pas depuis longtemps, pas non plus très bien mais pourtant... Je me sentais plus proche de lui que de quiconque ces derniers temps.
Il me fallut quelques instants pour comprendre que nous entrions à nouveau dans son bâtiment, pour enfin regagner sa chambre. Il me déposa délicatement sur son lit et je ne tarda pas à m'accrocher à sa couette, ressentant alors un grand frisson dans tout le corps, à présent que je n'étais plus contre lui. J'aurai voulu rester dans ses bras, encore un peu... parce qu'il était chaud, réconfortant, rassurant et que je m'y sentais bien. Cela faisait bien longtemps qu'un homme ne m'avait pas serré contre lui et je devais bien l'admettre, cela me manquait terriblement. Ce n'était pas grand chose, un petit geste certes, mais une telle dose de réconfort au fond... J'aurai voulu que jamais il ne me quitte. Jamais.
Il ne tarda pas à vouloir soigner ma blessure et je le laissa faire, comme si je noyais ma confiance en lui. J'avais les yeux qui se fermaient presque tous seuls, j'étais exténuée par mon accès de colère de tout à l'heure. Allongée là, regardant à moitié ses mains sur moi, je sentais sa peau chaude me faire frissonner. Il devait voir la chair de poule apparaître sur mes bras... Etait-ce le froid ou bien était-ce l'effet qu'il me faisait?
D'une voix beaucoup plus douce, presque éteinte et fragile, je finis par lui murmurer :

« Je suis désolée pour tout à l'heure... Merci Aiden... »

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Marissa me répondit en m'annonçant que tout le monde était égoiste envers elle, et donc qu'elle pouvait bien en faire autant. Je me contentai de faire la moue, les lèvres étirés en signe de désaccord mais j'attendis de voir la suite, car je lui avais déjà dis ce que je pensais la dessus, et je savais qu'elle même de pensait pas réellement ce qu'elle disait. Je ne savais pas ce qu'il en était pour ses autres amis, mais je savais que Jude ne l'avait pas abandonné. Et moi également. Je lui avais dis que j'étais là, que je ne voulais pas la perdre, mais apparemment, elle s'en fichait pas mal. Après tout, je ne devais pas être l'un de ses meilleurs amis. Elle me paraissait tellement entourée et appréciée de tous... Comme quoi cela ne veut rien dire, quand on va mal, il n'y a plus personne pour nous. Mais pourquoi la jeune femme m'avait-elle appelé moi et pas quelqu'un d'autre dans ce cas? Je n'étais pas certain de comprendre ce qu'elle attendait de moi. Et surtout, incertain d'être à la hauteur.

Marissa me demanda alors pourquoi j'agissais comme ca avec elle. Parce qu'elle m'avait appelé, je sentais sa détresse et j'avais envie de l'aider. Surtout, je voulais qu'elle aille mieux, la retrouver telle que je la connaissais... Pourquoi donc? Ce n'était pas une question de me donner bonne conscience... Plutot tout simplement parce que j'avais confiance en elle, et je l'appréciais, ce dont très peu de personnes pouvaient se venter. Je faisais ca pour elle, pas pour moi, si ce n'est que je n'aurais pas supporté de la perdre.

« Alors c'est vraiment ce que tu crois? Que je suis faux avec toi? »

Déclarais-je perplexe et quelque peu déçu. Je retournais la situation, pour qu'elle puisse se rendre compte des absurdités qu'elle disait. Marissa se sentait trahie par tout le monde, mais moi, je ne me sentais pas visé. Je ne me jouais pas d'elle, je ne faisais pas semblant. Ca me blessais qu'elle puisse penser cela, j'espèrais franchement que c'était sous le coup de l'émotion, mais je savais bien que parfois, certaines vérités surgissaient... et blessaient.

« J'étais mort d'inquiétude en ayant lu ton message ! … Je t'ai dis que je serais là pour toi, et je le suis ! Je suis là Marissa ! Je ne te laisserai pas tomber... Tu n'es pas seule ! »

Marissa aurait pu me dire les pires choses qui soient, je ne l'aurais jamais laissé car j'avais connu son vrai visage, je connaissais la personne merveilleuse qu'elle était. Pourtant, j'avais beau lui répéter que j'étais là, j'avais l'impression qu'elle ne l'entendait pas. Comme si sombrer dans son désespoir pouvait la soulager d'une certaine façon. Comme si elle avait besoin d'être triste, de plonger très bas, pour mieux remonter la pente ensuite. J'essayais de la convaincre du mieux que je pouvais, alors qu'une question me trottait dans la tête. Elle, pourquoi m'avait-elle appelé, moi? Quelque part, c'était elle qui m'avait demandé d'agir comme ça, de la réconforter... Pourquoi serait-elle venue sinon? Je vis avec un grand étonnement que la jeune femme tapa dans un tronc d'arbre, puis donna un coup de pied dans la boite aux lettres. Je n'aurais jamais cru ca d'elle... J'en découvrais toujours un peu plus à chaque moment que je passais en sa compagnie. Et là, j'étais vraiment surpris. En bien, ou en mal, je ne sais pas. J'étais troublé. Marissa avait besoin de se défouler, elle ne pouvait plus se contrôler, tout comme je l'étais lorsque la colère m'envahissait. Elle me ressemblait donc sur ce point... Se mettait-elle souvent dans cet état? Je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Je n'aimais pas ce côté sombre qui me possédait lorsque la colère m'envahissait, j'étais complétement hors de contrôle... Je ne voulais pas que Marissa soit comme moi, elle qui me paraissait si douce... Mais en même temps, j'avais conscience qu'il fallait qu'elle extériorise sa haine pour aller mieux ensuite.

Je remarquai qu'elle s'était blessée. Je m'approchai d'elle en essayant de ne pas la brusquer. Je ne savais pas vraiment comment agir. J'avais l'impression qu'elle pouvait m'envoyer bouler à chaque seconde, pour que je la laisse tranquille. Mais je ne pouvais pas la laisser ainsi, c'était au dessus de mes forces. Elle était perdue, avait besoin de repère. Son comportement que je connaissais bien m'inquiétait. Je me sentais impliqué dans tout ca. Peut-être aurais-je du être plus proche d'elle, pour la soutenir face à ses épreuves...? Mais alors que je l'observais assise la tête entre les mains, elle me paraissait inaccessible. Comme si je ne pouvais rien faire pour elle. Je n'étais personne.
Marissa ne croyait plus aux promesses. Pourtant, j'aurais vraiment voulu qu'elle me promette de me prévenir en cas d'urgence. Si elle faisait une connerie par la suite, je ne me le serais jamais pardonné, même si je lui en aurais surement voulu d'avoir cru que ca ne puisse rien me faire. Mais comment pouvais-je lui expliquer tout cela? Je ne savais pas... Je n'avais pas de mots... Ni de voix. J'avais l'impression de me heurter à un mur.

J'attendis quelque instants, qu'elle se calme un peu, réfléchissant à ce qui venait de se passer. Je ne savais plus quoi faire, mais une chose était sure, c'est que je ne supportais pas de la voir ainsi.

« Allez, viens, il faut soigner ca... »

Dis-je calmement d'un air solennel, comme pour mettre fin à cette discussion. Il fallait qu'elle se calme. J'avais déjà bien assez remué le couteau dans la plaie comme ca. Je l'avais poussée à bout, et maintenant, l'orage laissait place à la pluie. Et sans attendre sa réponse, car je ne voulais pas lui laisser le choix, je la pris par la taille pour la porter dans mes bras et la faire rentrer dans le bâtiment. Elle était si légère... Elle me paraissait tellement fragile... J'arrivai à ma chambre, j'ouvris la porte et la déposai sur mon lit. J'ouvris un tiroir de ma commode et en sortis les accessoires pour faire un pansement, ou plutôt un bandage. Dans les rues, je me blessais souvent, j'avais appris à me soigner de divers manières. Si l'alcool m'avait parfois aidé, je n'en proposai pas à la demoiselle, car je savais bien qu'il était dangereux de trouver son réconfort de cette manière. Je rempli une casserole d'eau tiède pour lui laver le sang qui avait dégouliné, puis je désinfectai la plaie. Je l'observai attentivement, n'osant pas briser le silence de plomb qui s'était instauré suite à ca. J'étais un peu mal à l'aise, j'aurais voulu être quelqu'un d'autre qui aurait su quoi lui dire. Mais je n'étais que moi.
Je'aurais voulu savoir si son emportement l'avait au moins soulagé ou non, mais j'avais peur qu'elle le prenne mal et s'emporte de nouveau. Je pensais bien qu'elle se sentait toujours mal, mais je savais qu'au bout d'un certain temps, elle finirait par se calmer. Je m'occupai donc de la soigner soignement, car il fallait bien que quelqu'un prenne soin d'elle. Et ce quelqu'un, c'était moi.

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Aiden lui parlait de penser aux autres. Elle ne faisait que ça, penser à tout le monde, toujours bien agir pour que tout le monde autour d'elle soit heureux, mais qui inversait les rôles envers elle? Elle marchait toujours, comme dans un autre monde et elle ne tarda pas à lui dire :

« Penser aux autres? Je ne fais que ça ! Je demande juste à ce qu'on pense un peu à moi également ! Cam' ne s'est pas soucié de moi quand il s'est donné... la mort. Valou est partit sans m'en parler avant, il avait déjà prit sa décision ! Jude ne m'a pratiquement pas parlé de TOUT l'été ! Est-ce que tu penses qu'ils ont pensé à moi en agissant de cette façon la plus égoïste qui soit au monde?! Pourquoi je n'aurai pas le droit de l'être également? Hein?? »

Elle haussait le ton. Comme totalement déconnecté de la raison et du savoir vivre. C'était sa rage qui parlait, non elle.

« La Marissa souriante elle en a marre de devoir faire comme si tout allait bien alors que non, ça ne va pas ! Tout le monde se barre autour de moi ! C'est bien moi le problème non? »

Faisant les 100 pas, encore une fois, elle ne perdit pas une seconde pour continuer :

« Toi? Tu es là, tu agis comme un grand-frère et je ne sais même pas pourquoi ! Pourquoi hein? Parce que ça peut te donner bonne conscience? Parce que tu te sentiras meilleur? Tout le monde est faux avec moi, tout le monde m'a menti, m'a trahis et abandonné ! Absolument tout le monde, tout au long de ma vie ! A commencé par mes parents, mon propre frère jumeau, mon frère, mon petit-ami, mes deux -voir presque trois- meilleurs copains, ma meilleure amie, ma "grande soeur de coeur", mon ami qui me protégeait à chaque seconde ! Ca ne fait pas beaucoup là peut-être? Ose me dire qu'il s'agit d'une coïncidence ! ? OSE ME LE DIRE DROIT DANS LES YEUX ! »

La rage s'emparait d'elle et bientôt, elle envoya son poing dans le tronc d'un arbre de l'allée des confréries. Hurlant un juron, elle sentit la douleur s'emparer de ses phallanges. Elle avait vraiment mal et la douleur lui faisait naître une rage encore plus grande, elle ne tarda donc pas à balancer son pied dans la boite aux lettres des rebelles, la faisant tomber par terre. Marissa était dans un état qu'elle ne connaissait pas. Elle n'était plus elle-même. La colère, la tristesse, la peur la faisaient devenir quelqu'un d'odieux. Quelqu'un d'autre.

« Ils m'ont tous promis de rester auprès de moi pour toujours.... alors les promesses et puis l'amour... j'y crois plus... »

Elle avait finit par s'asseoir sur le bord de l'allée, tenant son crane de ses mains, l'une d'elle rouge et en sang. Elle se mit à murmurer ces derniers mots, pleurant alors toutes les larmes de son corps, de rage. C'était trop pour elle. Sa vie depuis quelques mois avait détruit tous ses rêves et ses espoirs. Elle n'avait plus rien.

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Je savais que je ne lui ramènerais jamais son amis avec mes mots, mais je pouvais toujours tenter de l'apaiser un peu. J'essayais de lui dire ce que j'aurais voulu entendre lorsque j'étais dans son état. Elle s'éloigna de moi. Je sentais qu'elle était aussi énervée que triste. Lorsqu'elle me parla de Jude, qui était devenu comme un étranger à ses yeux, je la contredis assez doucement, pour ne pas la fâcher, mais je comptais lui ouvrir les yeux.

« Tu sais très bien que c'est faux... Tu te fais mal en pensant ca. Jude tiens à toi plus qu'à sa propre vie, tu es la personne la plus importante pour lui, il n'y a qu'à l'entendre parler de toi ou voir les regards qu'ils jette aux personnes qui te veulent du mal pour s'en apercevoir... »

Je pensais sincèrement ce que je disais. Jude était vraiment protecteur avec sa petite soeur. Il lui portait une affection hors norme.

« Et je te l'ai dis, je suis là, moi aussi. »

Marissa me parla alors de ses idées noires, m'informant qu'elle avait déjà songé à mettre fin à ses jours. Le fait qu'elle m'en parle me disait qu'elle ne le ferrait pas. Je ne la pensais pas capable d'une telle chose. Elle disait ca sous l'effet de l'émotion. Mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiète pour elle.

« Tu sais que tu ne le feras pas... »

Répondis-je étonnement calme, sans aucune pointe de défis. C'était plutôt un ordre dissimulé. Je ne tenais vraiment pas à ce qu'elle déconne. Je cherchais à trouver son acquiescement dans ses perles brunes.

« ...Regarde ce qu'à fait Camillio et l'état dans lequel il t'a mise... Tu as pensé au mal que cela pourrait faire aux personnes qui t'entourent? »

Certes, elle me disait que plus personne n'était là pour elle, mais je savais bien que c'était faux, j'en étais d'ailleurs le parfait exemple.

« Tu as pensé à ta famille... Et à moi?... Je ne veux pas te perdre... Où est passé la Marissa que je connais, toujours souriante et optimiste? »

Je savais que Marissa était une personne formidable. Je n'aimais pas la voir ainsi. Je voulais qu'elle reprenne ses forces et qu'elle se retrouve.

« Je sais que tu y arriveras, j'ai confiance en toi. »

Puis, une idée me traversa l'esprit, car je n'étais vraiment pas rassuré. Il fallait que je sois certain de ne pas la laisser filer en l'ayant perdu à jamais.

« Écoute, si jamais tu as encore ce genre d'idées, je veux que tu m'appelles avant de faire quoi que ce soit... Tu as compris? Promet-le moi ! »

Pour moi, une promesse avait un sens très important et était faite pour être tenue. Je n'avais d'ailleurs qu'une parole, que j'essayais de tenir. Je ne lacherais donc pas Marissa avant de m'être assuré qu'elle me faisait cette promesse. Je savais qu'il ne fallait surtout pas qu'elle s'isole. Son état commençait sérieusement à m'inquiéter. Il fallait que j'en touche quelques mots à son frère pour qu'il ne la l'abandonne pas dans un moment pareil... Moi, je n'étais pas certain de compter assez à ses yeux pour pouvoir y changer quoi que ce soit.

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Ce qu'il disait était juste. Il avait raison, c'est vrai. Mais quand on est prisé par le chagrin, comme la jeune femme en cet instant, peu de mots peuvent être à la hauteur d'une telle tristesse. Marissa se sentait inconsolable. Elle se disait sans cesse que non, tout n'irait pas bien, qu'elle n'y arriverait jamais. Et c'était sincèrement le cas. Ca faisait beaucoup trop de choses qu'elle s'obligeait à garder pour elle, maintenant, avec Aiden, c'était comme si elle libérait les vannes, comme si elle s'autorisait à tout laisser partir, pour la soulager.

« Mon frère? Tu parles de ce garçon devenu étranger? Il n'est jamais là, il ne m'accorde presque plus la moindre importance. Je suis devenue un fardeau trop lourd à porter. Quand on a besoin de vous, tout le monde te réclame et quand c'est l'inverse, tu te retrouves seule. Complètement seule ! Jude, Dexter, Trevor, Camilio, Valentin, Victoria, Dennis, ils sont tous partis Aiden ! ILS SONT TOUS PARTIS ! Il me reste quoi moi maintenant? Hein? Qui est là pour prendre soin de moi quand ça ne va pas? Qui m'accorde encore un peu d'importance ? »

Elle s'était soudainement décollé de lui, avant de dire tout ça. Faisant quelques pas en arrière, replaçant ses cheveux en arrière, elle soufflait fort, essuyant ses larmes de tristesse pour laisser place à la colère. Elle n'en pouvait plus, elle était au bord de la crise de nerf, voilà tout. Il fallait qu'elle évacue tout ça et vite, parce que là, sa seule envie était de rejoindre ceux qui étaient partis.

« J'dois continuer ce mensonge encore combien de temps? Je ne tiens plus Aiden, j'y arrive plus... C'est trop me demander, tout simplement. Je n'ai plus de force, je n'y arrive plus. J'ai toutes les idées qui me traversent l'esprit, celle de me noyer quelque part, celle de me jeter du haut d'un pont. Et parfois, quand je suis dans l'un de ces cas, je m'arrête un moment, hésitant alors vraiment à le faire. Je n'en peux plus Aiden. Je suis fatiguée... Je me retrouve seule et pour moi, ça n'est pas possible, tout le monde m'abandonne, tout le monde m'a LACHEMENT abandonné et à moi, on me demande d'être la plus courageuse et de me battre? C'est pas possible... J'vais vraiment... faire une connerie. Je ne sais pas encore quoi, mais j'ai la sensation que je n'arriverai plus à me retenir d'ici peu... »

Elle venait de lui avouer ses pires pensées, élevant parfois la voix, elle craquait, voilà tout. N'était-ce pas un passage obligé? Sans doute...

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Dans mes bras, je la sentis pleurer davantage, comme si elle se laissait complétement aller, en prenant appuis sur moi. Elle me dit alors que tout le monde était partis. Camillio était mort, et Valentin, que je ne connaissais pas, avait quitté le pays. Il s'agissait donc de Camillio. J'avais entendu parler de son suicide, sans avoir vraiment de détail. Camillio était une personne que j'avais du mal à cerner. En fait, j'avais toujours eu l'impression qu'il ne pouvait pas me voir, il se méfier de moi et de mon rapprochement avec Jude. On ne se connaissait pas vraiment tout les deux... Sa mort ne m'avait donc nullement touchée, si ce n'est la manière: un suicide, quelqu'un qui choisit lui même de s'hôter la vie, est forcément quelqu'un qui a énormément souffert... ou quelqu'un de très lâche et égoiste. Chacun sa vision des choses. Je ne connaissais pas assez Camillio et sa vie pour le juger. Il était triste qu'il en soit arriver là, laissant derrière lui des amis inconsolables, comme Marissa, qui tenait énormément à lui. Quelque part, je lui en voulait un peu d'avoir agit ainsi, d'avoir mis Marissa dans cet état. J'essayai de trouver les mots pour la réconforter, même si cela n'avait jamais été mon fort:

« Tu n'es pas seul. Je suis là moi... Et puis, il y a Jude... Dexter aussi... et les autres. »

Je savais que Marissa avait beaucoup d'amis. Comment ne pas être amis avec une personne aussi adorable qu'elle? Apparemment, Marissa avait peur d'être seule, abandonnée. Elle faisait partie de ces gens qui n'apprécient pas la solitude et la redoutent. Sans doute parce qu'elle avait toujours été entourée de son frère qui la surprotégeait sans cesse... Et je ne lui en voulait pas pour cela, j'aurais fait pareil. J'étais un protecteur moi aussi. Mais contrairement à la jeune femme que je serrais dans mes bras, me retrouver seul ne me faisait absolument rien. Au contraire, j'estimais qu'il valait mieux être seul que mal entouré. Et je m'étais toujours débrouillé par moi-même, j'étais devenu indépendant très jeune.

Il fallait que Marissa comprenne que la vie continuait malgré tout, il fallait aller de l'avant, reprendre le dessus pour mieux repartir. Ce qui ne tue pas rend plus fort. J'en étais le parfait exemple... Il fallait laisser les morts là où ils étaient, en y repensant parfois, mais mieux valait ne pas se noyer dans des souvenirs douloureux du passé en sombrant dans les remords ou la désolation. Alors que je la sentais qui s'agrippait à moi de toutes ses forces, je lui murmurai doucement des mots qui se voulaient rassurant:

« Je suis passé par là... J'ai perdu l'un de mes meilleurs amis... Tu es fortes, tu réussiras à surmonter ça toi aussi, tu verras... Le temps te fera guérir, même si tu ne l'oubliras jamais... »

Je savais que cela pouvait prendre plus ou moins de temps selon les personnes, mais Marissa s'en sortirait. Il fallait qu'elle fasse son deuil. Qu'elle accepte cette inacceptable idée qu'elle ne reverrait plus son amis. Jamais. Son histoire s'arrêtait là. Marissa devait continuer seule. Mais elle n'était pas seule. Elle avait peut être perdu l'un de ses meilleurs amis, mais tout ne s'écroulait pas, il lui restait encore des êtres chers, son frère le premier.

Alors que je la sentais trembler dans mes bras, sous l'effet des sanglots, je me surpris à me laisser un peu aller moi aussi, notre étreinte me paraissant de plus en plus naturelle. Je caressais son dos. Et cela était particulièrement agréable. Je voulais être celui qui la réconforte. Je voulais qu'elle puisse s'appuyer sur moi, comme une bouée lui permettant de sortir la tête hors de l'eau.

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Je quittais le bâtiment, sans savoir où j'allais aller. Valentin était partit pour les Bahamas, Dexter avait besoin de se retrouver seul de temps en temps et mon frère n'était pas disponible. Qui avais-je donc pour prendre soin de moi, lorsque je n'étais même plus capable de le faire? Qui avais-je pour me consoler lorsque ça n'allait pas? Qui était là pour sécher mes larmes lorsque j'en étais incapable? Il n'y avait plus personne... Je pleurais toujours, sortant mon téléphone pour chercher qui appeler, mais il n'y avait plus personne. Trevor m'avait demandé un peu de temps et je lui avais fait la promesse de le lui laisser. Je me sentais tellement seule, totalement abandonnée par ceux pour qui j'aurai donné ma vie. Je pleurai sans pouvoir m'arrêter, je me sentais mal. J'aurai voulu mourir en cet instant parce que je n'avais plus aucun espoir. J'étais seule et c'était la seule chose que je pensais ne jamais m'arriver. Chou me manquait tellement... Cam' était partit si précipitemment...
C'est alors que j'entendis Aiden m'appeler, je me retournais pour le voir courir vers moi, alors qu'il me força à lui faire complètement face. Il me dit que je n'étais pas seule, juste avant de me coller complètement contre lui. Il me prit dans ses bras, enfin. Je fondis un peu plus en larmes, me laissant aller dans ses bras, à la tristesse qui m'envahissait. Je m'agrippais à lui, lui murmurant alors entre deux sanglots :

« Tout le monde est partit... Camilio est... partit. Valentin a quitté la Floride. J'ai la sensation que tout mon monde s'effondre, que je n'ai plus personne... Je n'y arrive pas... J'ai besoin... qu'on... soit là... »

Elle était collée à lui, comme si c'était son rocher, son refuge, sa seule chose de forte et solide qui pourrait la faire tenir debout et c'était bien le cas ! Elle continua de pleurer un long moment, ne voulant pas qu'il la lâche, ne voulant pas quitter ses bras. Ca faisait tellement de bien, juste ça, juste un calin, juste une attention. Elle lui accordait tellement d'importance... Aiden avait su lui montrer qu'il était un homme bon et elle se sentait en sécurité avec lui, voilà pourquoi elle lui avait envoyé ce message et voilà pourquoi cette étreinte lui apportait tant.
Ressentait-elle de l'amitié pour lui? Elle l'ignorait, elle l'avait toujours vu en ayant un soucis particulier, donc son jugement était erroné. Cela venait-il des évènements ou bien de lui? Le saurait-elle seulement un jour? Ses seules questions pour l'instant étaient : l'ennuyait-elle?

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Marissa me regarda alors, les yeux remplis de larmes, et dévia rapidement le regard. Se sentait-elle honteuse? Je ne sais pas, je n'arrivais pas à la comprendre. Elle se leva brutalement, se braquant. J'avais l'impression d'avoir fait un effort surhumain, pour au final produire l'effet inverse de celui désiré. Les femmes étaient tellement compliquées... Elle me dit alors qu'elle ne savait pas pourquoi elle était venu me voir, elle s'en excusa même, elle voulait partir... ce que je ne voulais surtout pas qu'elle fasse. Je pensais lui avoir prouvé en insistant pour qu'elle vienne que cela ne me dérrangeait nullement. Mais qui étais-je pour tenter de la retenir? Pourquoi vouloir l'en empêcher, si c'était ce qu'elle pensait qu'elle avait de mieux à faire? Peut-être voulait-elle rejoindre son frère? Ou un autre de ses meilleurs amis après tout... Qui étais-je vraiment à ses yeux? Personne...

Mais je ne pouvais la laisser partir ainsi. Parce que je m'inquiétais pour elle. Maintenant qu'elle m'avait dit ca, que son meilleur amis était mort, je savais pertinemment comment elle pouvait se sentir faible, et donc faire une connerie... Ce que je ne tenais absolument pas à ce qu'elle fasse. Je me levai, me lançant à sa poursuite. Il m'avait fallu un léger temps pour comprendre ce qui venait de se passer, son refus, sa fuite... Je ne me l'expliquais encore pas vraiment d'ailleurs. Sans doute avais-je été nul. Je n'aurais pas du lui passer ma main dans son dos. Qu'est-ce qui m'avait pris? … Cela lui avait peut être fait peur... Ou m'en voulait-elle de ne pas pouvoir lui en offrir plus? Je ne savais que penser, je ne pensais plus. Je n'agissais plus que par instinct. Vous savez, cet instinct animal que chacun possède en lui? Il était particulièrement développé chez moi.

Je traversai le hall et sortit dehors au pas de course pour la rejoindre. Il faisait plutôt frais en cette saison. J'apperçu sa fine silhouette au loin, qui n'avait pas l'air décidée à aller où que ce soit. C'est alors que je compris que Marissa était perdue, et qu'elle avait vraiment besoin que quelqu'un soit là pour elle. Pouvais-je être ce quelqu'un? Je ne savais pas, mais c'était moi qu'elle avait appelé. Même si elle le regrettait maintenant...

« Marissa, attend ! »

Déclarai-je, en ayant vraiment peur qu'elle fasse une connerie. Je me dirigeais vers elle, toujours instinctivement, en ne pensant plus à rien lorsque je la rattrapai et la pris par le bras pour la retourner et la plaquer contre moi. Là, je l'entourai de mes bras comme j'aurais sans doute du le faire plus tôt. Je serrai son petit corps contre le mien. Ca aurait du être étrange. Je n'agissais jamais ainsi. Mais là, je ne me posais plus la moindre question. J'avais l'impression que c'était ce qu'elle attendait de moi. Marissa était une femme assez tactile, elle n'avait pas hésiter à serrer Dexter dans ses bras alors qu'il n'était qu'un simple amis. Je savais qu'elle avait besoin d'aide et je lui prouvai ainsi qu'elle comptait pour moi et que je ne voulais surtout pas la perdre.

« Je sais ce que tu ressens...»

Déclarais-je en resserant mon étreinte.

«Ne pars pas... Tu n'es pas seule. Je suis là... Je ne t'abandonnerai pas. »

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Aiden n'était pas le genre d'homme qui vous prenait dans ses bras dès qu'une larme parcourait votre joue. A l'inverse de Valentin, Cam' ou même Trevor. Marissa avait besoin de ce contact physique, elle avait besoin de se sentir rassurée, de se sentir à l'abri et quoi de mieux que les bras d'un homme fort pour ça? Seulement l'adolescent n'était pas comme ça et elle le savait. Pourquoi être venu lui demander de l'aide alors? Peut-être tout simplement parce que peu importe ses réaction, c'était LUI, qu'elle voulait voir et personne d'autre? Nul ne le sait réellement.
Mais alors qu'elle pleurait entre ses mains, le jeune homme s'approcha. S'asseyant près d'elle, il plaça sa main chaude dans le dos de la jeune femme, afin de le lui caresser tendrement. Comme on essairait de rassurer un petit animal terrifié. La jeune femme frissonna. Elle ne s'attendait pas à une telle réaction, après tout, il ne l'avait pas habitué à un contact physique. Non, depuis le début, les contacts physiques provenaient d'elle uniquement. Quand elle lui avait pris la main à la fête foraine, quand elle s'était collé contre lui lors de leur nuit sur le toit etc...

L'adolescente leva alors ses yeux humides vers ceux d'Aiden et se sentit honteuse. Honteuse d'avoir une telle réaction, était-elle démesurée? Après tout, le fait qu'il réagisse de la sorte n'indiquait -il pas son mépris? Elle se recula alors sans vraiment le vouloir, puis se leva brutalement. La voix perdue, le regard changeant et peu assuré, elle finit par bredouiller :

« Je ne sais ce qu'il m'a prit de... venir te voir. Tu dois... tu dois avoir autre chose à faire... désolée. »

Subitement, l'adolescente venait de se diriger vers la porte afin de sortir de la pièce. Elle se sentait encore plus mal qu'à son arrivée, mais pourquoi? Parce qu'Aiden avait une façon de réagir qu'elle ne connaissait pas? Elle n'était pas habitué aux garçons froids, elle aurait voulu qu'il la prenne contre lui, tout simplement, même sans rien dire. Autant de temps que cela s'avérait nécessaire. Elle pensa alors systématiquement à Trevor. Elle avait envie de le voir, il savait quoi faire, toujours. Marissa était en pleurs, ne réussissant pas à se calmer, elle se sentait mal. Son coeur était comme écrasé dans sa poitrine, elle avait du mal a respirer. Elle était déjà dehors, se demandant alors ce qu'elle faisait là. Pourquoi être partit? Parce qu'elle avait la sensation qu'il ne comprenait pas pourquoi elle pleurait et que ça la mettait mal à l'aise. Mais était-ce une raison suffisante pour partir? Elle n'avait plus personne ne serait-ce que pour la prendre dans ses bras... alors toute sa vie elle devrait vivre sans? Sans une etreinte? Elle ne le pourrait pas... Juste un calin. Juste ça.... ça lui ferait tellement de bien...

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J'ouvris la porte de ma chambre, Marissa avait accepté de me suivre, jugeant également que ce serait plus pratique et surtout plus discret qu'elle se confie à moi en ces lieux. Mais c'est alors qu'en ayant une pleine vue sur ce qu'était ma chambre, ou plutôt l'état dans laquelle elle était, je fus un peu gêné. C'était vraiment le bordel, il n'y avait pas d'autres mots.

« Désolé, c'est pas rangé... »

Dis-je rapidement avant de la faire rentrer histoire de la préparer psychologiquement.

« Je ne suis pas souvent là... »

Répondis-je pour me justifier, et c'était vrai. C'était le bazard, certes, mais ce n'était pas sale, car il n'y avait aucune trace de nourriture ou de moisissure. Je ne mangeais pas là. En fait, je n'allais dans ma chambre que pour dormir et m'habiller. Le boxon que j'y avais mis concernait donc principalement des habits en désordre, et des livres scolaires mal empilés avec des feuilles volantes par ci par là. Comme Marissa était venu aussitôt et que j'étais trop pressé de descendre pour la retrouver, je n'avais pas songé à remettre certaines choses en place, ce que je fis rapidement le plus discrètement possible. Je lui fis ensuite signe de s'installer sur le lit, je me mis quant à moi sur la chaise de mon bureau pour me trouver en face d'elle. Elle hésita quelques instants, cherchant ses mots pour me dire ce qui la tourmentait.

Et c'est alors qu'elle fis ce que je redoutais: elle fonda en larme. Et moi, j'étais là, comme un con à la regarder, sans savoir comment réagir face à ca. Je n'étais pas quelqu'un qui montrait ses sentiments, j'avais une carapace, j'étais solide comme le marbre, j'avais un coeur de pierre. Et je ne savais donc pas quoi faire quand je voyais quelqu'un qui n'agissait pas comme moi. Pleurer. Etre triste. C'était... Je ne sais pas. Je ne me l'autorisais pas. Comme s'il ne fallait pas, comme si je n'en avait pas le droit. C'était dans mon éducation, être fort, comme si rien ne pouvait m'atteindre. Pourtant j'étais parfois triste moi aussi, mais ma tristesse se transformait rapidement en révolte, en haine. Sauf le jour où j'avais perdu Jack, qu'il était mort sous mes yeux en me sauvant la mise, où il m'avait fait jurer d'arrêter de mal tourner et de reprendre ma vie en main... Et donc, de ne pas laisser la colère m'envahir pour le venger. Car il il me connaissait bien et il savait que si j'avais fait ca, je serais mort moi aussi à l'heure qu'il est. Cela avait été dure pour moi. Ne pas venger un amis... Mais j'étais loyal, j'avais promis, je n'avais qu'une parole. J'avais pleuré ce jour là. Parfois, on n'est pas si fort qu'on le croit. Mais j'avais fais cela seul, surmontant le deuil sans l'aide de personne. Je ne voulais pas qu'on m'aide. Je détestait ca. Je ne demandais d'ailleurs rien à personne. Et puis, pleurer devant quelqu'un d'autre... Jamais je ne n'aurait voulu ca. J'aurais eu honte... Jamais personne ne m'avait vu dans un tel état. Marissa était dans cet état, sous mes yeux. Pourtant, la situation étant retournée, je ne la trouvais pas ridicule. Et puis, c'était une femme, les femmes pleurent plus souvent que les hommes c'est bien connu, non?

La jeune femme m'avoua enfin ce qu'il lui était arrivé, car je commençais sérieusement à m'inquiéter que quelqu'un ait pu lui faire du mal. J'avais envie de frapper le type responsable. Mais le type en question était... mort. Elle venait de perdre l'un de ses meilleurs amis. J'avais connu ca, je savais ce que ca faisait. Je ressenti alors pour elle énormément de compassion, partageant sa peine. Mais je ne savais pas comment l'aider, car personne ne l'avait fait pour moi. J'aurais sans doute du la prendre dans mes bras, la consoler... Mais je ne savais pas comment m'y prendre, j'étais pétrifié sur ma chaise alors qu'elle avait recouvert son visage de ses mains pour pleurer. Elle m'avait appelé à l'aide, elle avait besoin de moi. Je devais faire quelque chose pour elle, et surtout, je ne pouvais supporter de la voir dans cette situation.

Après un ultime dilemme intérieur, je me levai enfin pour aller m'asseoir à côté d'elle sur mon lit. Je faisais un effort surhumain. C'était vraiment quelque chose de difficile pour moi. Je ne faisais jamais ca, je ne l'avais jamais fais...

« Je... je suis désolé... vraiment... »

Déclarai-je... en lui passant ma main dans son dos? Oui... C'était bien ce que je faisais... Allait-elle saisir l'occasion pour se jeter dans mes bras? Je n'en avais aucune idée. Pour moi, j'avais déjà franchis un pas énorme. Je voulais qu'elle comprenne que je connaissais sa souffrance. Que j'étais là pour l'aider à surmonter ca. Quelque part, j'étais un peu rassurer. Personne ne l'avait agressé. Elle n'était pas engagé dans un terrible problème qui allait peut-être lui couter la vie... Son amis était mort. C'était triste. Mais elle n'était pas en danger.
Tout ce que je voulais en cet instant, c'était comprendre ce qui s'était passé, de qui il s'agissait, et qu'elle aille mieux. Mais j'attendais qu'elle récupère un peu avant de lui demander de m'expliquer. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie, et peut-être qu'elle avait besoin de se changer les idées plutôt que de me raconter les faits... En tout cas, si elle voulait se confier à moi, je serais là pour l'écouter. Je préférais écouter que parler.

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Il m'avait ouvert dès que j'eus retiré ma main de la porte d'entrée. Il avait l'air inquiet, était-ce à cause de moi? Je m'en voulais à présent. Je me sentais idiote d'avoir demandé de l'aide, mais si je ne l'avais pas fait, aurais-je pu faire une bêtise? Sans doute oui.
Le voir, ça me faisait des sensations étranges. J'avais le coeur qui battait fort et je me sentais enfin en sécurité. Etre dehors, seule, dans la rue, je le supportais de moins en moins. Je n'y arrivais plus. Autrefois, je me sentais en sécurité avec Trevor, mais ce dernier m'avait prévenu, qu'il ne souhaitait plus me voir avant longtemps. Histoire qu'on se fasse à notre rupture, qu'on s'oublie et qu'on s'éloigne. Au final, j'avais trouvé cette proposition intelligente, mais depuis la mort de Cam, je me retenais de lui envoyer un message à chaque instant. J'avais besoin de quelqu'un. Que quelqu'un soit là pour moi, que quelqu'un prenne soin de moi. J'avais besoin de me sentir importante aux yeux de quelqu'un mais surtout : pas abandonnée.
Aiden me salua, je ne lui répondis que par un sourire timide. Je passais ma main derrière mon oreille, afin de remettre une mèche de cheveux, puis, il me proposa d'aller dans sa chambre pour discuter. En effet, je me sentirai plus à l'aise que dans l'entrée de son bâtiment. Ce n'était pas très... pratique pour se confier à coeur ouvert, n'est-ce pas?

Je le suivais donc, croisant parfois quelques membres de cette confrérie. Je ne connaissais absolument personne ici, mis à part Aiden. On arriva alors rapidement à sa chambre, typiquement masculine. Je n'étais même pas en train de me poser la question quand au fait si c'était correct ou non de me trouver là. Mon esprit était bien trop préoccupé pour penser à autre chose que Camilio.

Aiden s'installa et m'invita à faire de même. Assise correctement sur le lit, je mis un certain temps avant de réussir à parler.

« Je... en fait je... C'est dur... »

Levant les yeux au ciel, je finis par fondre en larmes. L'émotion était intense et j'étais un peu trop sensible, d'autant plus maintenant que Camilio n'était plus là. Je séchais lentement mes larmes, soufflant alors un coup avant de dire :

« Je... je viens de... perdre un de mes meilleurs... amis... »

Ne pouvant pas me contenir davantage, je mis mes mains sur mon visage, pleurant alors à chaudes larmes. Cam me manquait terriblement. C'était dur, vraiment dur. Il me manquait tous les jours et je pensais davantage à lui. Pourquoi est-ce qu'il avait ça? !

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J'attendais derrière la porte du bâtiment de ma confrérie, les sigmas, en trépignant d'impatience. Je n'avais jamais été du genre patient, pourtant j'avais des airs de quelqu'un de calme et froid en apparence. Mais mon sang était chaud. Depuis que j'avais reçu un SMS de la part de Marissa, où elle me disait que ca n'allait pas et qu'elle voulait me voir, j'étais sur le pied de guerre, avec une certain inquiétude pour ce qui avait bien pu lui arriver. Je ne lui avais pas vraiment laissé le choix, je lui avais répondu de venir aussitôt, et là, à l'attendre, je trouvais le temps long... Je ne voulais pas qu'elle fasse de connerie. On ne sait jamais, ca arrive si vite... J'avais presque envie de sortir pour aller à sa recherche, ne pas rester comme ca à ne rien faire qu'attendre, mais c'était ridicule car je ne savais pas où elle se trouvait, et surtout, je lui avais dit qu'elle me rejoigne ici... Je faisais donc les cents pas, essayant de deviner ce qui avait bien pu se passer, essayant de prendre mon mal en patience...

C'est alors que j'entendis enfin des petits coups à la porte, pour moi, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute, c'était enfin Marissa qui arrivait. Qui cela pouvait-il être d'autre à cette heure ci? Il n'y avait pas beaucoup de mouvement... J'ouvris brusquement la porte et la trouvai derrière. Ouf, c'était bien elle, d'apparence saine et sauve. J'avais eu peur qu'elle se soit fait agressé ou je ne sais quoi. J'avais tendance à m'inquiéter plus que la normal, car dans les rues, j'avais eu affaire à des situations toutes plus terribles les unes que les autres. Je soupirai de soulagement en voyant que physiquement, elle n'avait rien.

« Salut Marissa ! »

Déclarai-je en m'empressant de lui faire la bise et la faisant entrer dans le hall.

« Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive? »

Et comme nous étions dans le hall du bâtiment, je trouvais que cela n'était pas très discret... Je rajoutai donc avant qu'elle n'eut le temps de me raconter ce qui la tourmentait:

« On va aller dans ma chambre, on sera mieux pour parler, non? »

Je lui demandai tout de même ce qu'elle en pensait. Me faisait-elle vraiment confiance? Je n'avais bien sur aucune idée derrière la tête, je n'étais pas comme ca... Mais je ne voulais rien lui imposer. J'étais soulagé de la retrouver, j'aimais bien sa compagnie et je voulais la protéger.

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Aiden & Marissa ♥

« Un appel à l'aide »

Un appel à l'aide.

Je venais de le faire. Je n'avais pas pour habitude d'aller voir ailleurs que Jude ou bien... les garçons, pour demander à l'aide, mais aujourd'hui, tout était différent. Cam' était mort. Je n'arrivais pas encore à le dire, je me le disais oui, j'y arrivais malgré la douleur, mais le dire à voix haute, je ne le pouvais pas encore, c'était bien trop dur et douloureux. Notre Quatuor était brisé, notre bande était fragilisé. J'avais appris que c'était Dext' qui avait découvert le corps de notre ami, depuis ce jour, il se renfermait sur lui-même. Il parlait très peu, il était froid. Il était là, bien entendu, parce qu'il savait qu'on avait besoin de lui, enfin... surtout moi. Mais je voyais bien que plus rien ne serait comme avant et c'était l'une des choses qui était terrible. Cam' s'était donné la mort alors que moi et Valentin étions en Italie, la semaine juste avant la rentrée. Nous étions très proche lui et moi et de ce fait, nous étions le plus souvent ensemble, pour traverser cette épreuve. Mais le fait est que la douleur était toujours là et que je n'arrivais pas à remonter la pente. Je venais de perdre l'un de mes meilleurs amis et non, je n'arrivais pas à me dire que plus jamais, il ne serait là...
Pour mon frère, c'était différent. Nous nous croisions peu ces derniers temps et cela me faisait tout autant de mal. Il était au courant de la disparition de Cam mais il ne savait pas comment réagir. Comment aurais-je pu lui en vouloir après tout? Aurais-je su, si les rôles étaient inversés? Je ne pouvais pas répondre à ça.
Quant à Mamae, elle était très occupée ces derniers temps, également. Elle était là, certes, mais elle ne savait pas quoi dire non plus.. Alors vers qui pouvais-je me tourner? Je l'ignorais. Mais je su bientôt la réponse...

Aiden et moi nous étions rapproché à la Fête Foraine, mais également lors de notre première rencontre sur le toît. On s'était parlé à coeur ouvert, sans réellement en connaître davantage sur l'un et l'autre. Mais c'était peut-être ça que je recherchais, après tout?... Je venais donc, tout juste, de lui envoyer un sms. J'avais le coeur brisé, j'avais des idées noires et je n'avais pas envie de retourner voir Valentin, alors que nous venions de nous séparer pour la soirée. Il avait peut-être besoin de se retrouver seul ou alors avec Sateen? Moi... j'avais la sensation de n'avoir personne. Totalement déprimée et au bord du gouffre, j'avais donc envoyé un message à mon jeune ami pour lui demander de l'aide, tout simplement. Peu de gens le faisait pour la simple et bonne raison qu'ils n'osaient pas. Mais beaucoup d'entre eux faisaient par la suite une terrible erreur. Camilio l'avait fait. Marissa se sentait coupable. Elle avait abandonné son ami pour des vacances, sans savoir qu'il allait mal. Il n'avait rien dit à personne, alors la question qu'elle se posait c'était : m'aimait-il vraiment? Pourquoi ne rien avoir dit? Pourquoi ne pas avoir demander de l'aide à elle et les garçons? Jamais elle n'aurait ces réponses... Jamais.

J'avais reçu une réponse assez rapidement de la part d'Aiden. Il m'avait dit de venir le rejoindre dans le bâtiment de sa confrérie, étant donné la fraîche soirée que nous avions ce soir. Nous serions au chaud.
Je sentis alors un soulagement ainsi qu'une certaine excitation. J'avais hâte de le voir? J'en savais rien, j'étais trop préoccupée par la mort de mon meilleur ami. Je pris une veste en petite laine grise et j'enfilais rapidement mes chaussures. Habillée d'un jeans bleu et d'un tee-shirt blanc, je me mis en route vers le bâtiment des Sigma Mu. Sans un mot, dans un silence sépulcrale, je marchais en ayant 10 000 pensées dans la tête. L'émotion ne me quittait jamais, j'avais toujours l'impression que je pouvais m'effondrer à chaque instant. Je me sentais faible. Je me détestais.

J'arrivais bientôt devant le bâtiment des rebelles et c'est lentement que j'avançais vers la porte, afin de donner quelques petits coups pour que l'on m'ouvre.