Un peu de hauteur pour règner sur le monde... { Kaylee }

Je partais clairement dans un trip étrange, dans un délire que moi seule pouvais comprendre. Cela m’arrivais de temps en temps, de dire des choses qui paraissaient claire dans mon esprits, mais beaucoup moins quand ces choses-là en sortait. Et tout ce que je viens de lui dire en faisait partie. Comme de m’imaginer tomber de ce toit juste pour voir s’il serait capable, ou s’il avait l’envie de me rattraper ou non. Je me demandais pendant un instant s’il pensait de moi que j’étais complètement folle, parce qu’au fond, ce n’était pas le cas. Je me posais simplement des questions, simples, et débiles je vous l’accorde, mais tout de même. Je ne me concentrais même plus sur son visage, mais plutôt sur le ciel et son immensité.

Un silence suivit après cette fameuse question, sans doute un peu gênante, ou alors trop étrange. Elle sortait seulement de mon esprit et venais se poser en plein milieu d’une conversation qui n’avais rien à voir avec. Je ne rattrapais pas pour autant le coup, je voulais une réponse, même un simple ‘oui’, ou un simple ‘non’ m’aurais suffi. Et enfin le jeune homme brisa le silence de la nuit en m’informant qu’il ne resterait pas les mains dans les poches si je venais à tomber de ce toit. Un petit sourire satisfait s’accrocha à mes lèvres. Finalement, c’était peut-être ça que j’attendais, cette réponse positive. Je fermais doucement les yeux, laissant une brise me caresser le visage pendant un instant.

Je n’insistais pas plus, sachant maintenant de quoi il en retournait. L’adrénaline, ça et rien d’autre. J’avais enfin réussie à mettre un mot bien défini sur ce dont j’avais envie, sur ce dont j’avais besoin. Et d’ailleurs je voulais son avis, son avis qu’il me donna d’ailleurs assez rapidement. Il m’expliqua dans un premier temps sa définition de l’adrénaline même, je hochais la tête affirmativement, signe que j’étais assez de son avis, même si le fait de frôler la mort ne m’inspirais guère, l’ayant déjà frôlé une ou deux fois, j’en gardais d’assez mauvais souvenirs, et de belles cicatrices d’ailleurs. Machinalement je passais ma main sur mon épaule, caressant du bout d’un doigt la cicatrice qui se logeait tout près de ma clavicule. Je tournais à nouveau la tête de son côté pour l’observer tandis qu’il fixait l’horizon.

« Je ne sais pas moi-même ce que je veux dire. J’y pensais c’est tout, parce que la vie est moins drôle quand elle est plate. C’est un peu ce que je ressens en ce moment d’ailleurs. Je ne compte pas risquer ma vie encore une fois, mais j’ai besoin de bouger, de me sentir vivante tu comprends ? »

Je suis parfois un peu contradictoire avec ce que je dis… mais je me comprends et c’est le principal. Tant pis si les autres n’arrivent pas à me suivre. Je réfléchie un instant à ce qu’il m’a dit. Il m’a précisé en avoir en stock, de l’adrénaline, et je suis curieuse de savoir ce à quoi il pouvait songer. Je reprenais une autre gorgée de vodka tandis que je jetais par-dessus le toit le mégot qui était en train de me bruler les doigts. Je me redressais un peu pour m’assoir, dos au vide. Ma tête s’embrumait légèrement, comme si mon esprit flottait. Un frisson se fit sentir sur mes bras, dans mon dos, plus la nuit tombait, plus les minutes passaient et plus l’air se faisait frais.

« Et bien je t’écoute alors. Montre-moi ce dont tu es capable, montre-moi que tu peux faire vibrer mon esprit pendant quelques secondes. Vivons dangereusement, c’est de ça qu’on se souviendra toujours non ? »

Invité

Le jeune Sigma ne savait pas ce qu'il faisait, à quoi il jouait, dans quoi est-ce qu'il s'était entraîné en commençant ce jeu avec une simple bouteille de liquide toxique transparent. Un liquide qu'il aimait tant. »Ne soit pas si sûr de toi mon grand, tu ne sais pas à qui tu t'attaques » Comme si il avait peur, comme si avec cette phrase elle remettait tout en cause. Comme ci il n'allait pour autant pas être aussi sûr de lui que quelques secondes auparavant. Seulement, la blondinette n'avait pas tort sur un point, un seul. Il ne savait pas à qui il s'attaquait. Mais dans le sens où il avait de qui il s'attaquait, qui était en fait elle. Mais dans le sens qu'elle lui était quasiment totalement inconnu. D'elle il ne connaissait rien, enfin à part son prénom qu'il n'avait encore jamais prononcé et qu'il était même pas sûr de se souvenir et sa confrérie, qui était la même que la sienne et c'était d'ailleurs cette dernière qui les avaient réunis ce soir, sur ce toit interdit. C'était le fait de briser les règles qui les avait réunis et si bien amusés.

En effet, tout ce qu'ils faisaient ce soir était défendu. Venir ici, sur ce toit dont l'accès est interdit, fumé dessus et rapporter de l'alcool tant convoité. Et puis, joué avec le feu, sans que ni l'un ni l'autre n'est l'impression de se brûler les ailes alors que c'était pertinemment ce qu'ils étaient parce que ce jeu du suis moi je te fuis, fuis moi je te suis ou du je t'aime moi non plus. Un espèce de jeu qui s'était installé à cause, ou grâce, qui sait ? D'une bouteille de vodka. Une pour deux. Rien de tout cela ne serait arrivé si seulement ils en avaient eu une chacun. Mais ça n'aurait pas été drôle. Ça les auraient sans doute lassés. En tout, lui ça l'aurait lassé. Il en aurait eu assez et cette heure-ci il ne serait pas assis à côté de la blonde mais il serait dans son lit, sur la plage ou dans un bar. Mais grâce à ce jeu, ils avaient captés l'attention de l'un et de l'autre. Ils s'étaient auto occupés. Sans jamais se lassés. Si seulement ce n'était pas un jeu dangereux, parce que dieu seul sait jusqu'où il aurait pu aller.

La jeune femme s'était assise à ses côtés pendant qu'il sortait de sa poche sa cigarette et elle avait posé sur ses jambes la bouteille d'alcool. Elle s'était ensuite allongée il en avait fait de même, les yeux braqués sur les étoiles en fumant tranquillement, prenant de grandes et longues taffes qui recrachait après un temps, s'amusant à faire des ronds avant la fumée ne disparaisse dans l'espace. Il ne voyait donc pas la jeune femme lever les mains au ciel pour faire faire comme si elle pouvait attrapé les étoiles dans une simple poignée de main. Si seulement ça avait été aussi facile. Tout serait bien trop simple si nous pouvions attrapé les étoiles, la lune. Rien de tout nos problèmes en auraient été vraiment. Juste des faux problèmes qu'on s'inventaient. Un monde simple, tout le monde en rêvait d'ailleurs, mais où aurait été l'adrénaline ? Où est-ce qu'on irait cherché ces sensations de danger imminent qu'on aimait tant. Tiens, le danger imminent... N'était-ce pas sur cela qu'était basé le jeu qui était entrain de se construire entre les deux jeune gens ? N'était-ce pas ça qui avait fait qu'aucun des deux ne l'avait cessé, qui avait fait qu'aucun des deux n'avait vraiment réalisé ce qu'ils étaient entrain de faire ou qu'ils n'avaient pas réagis. Peut-être après tout, on n'en savait rien.

Mais la jeune femme pris la cigarette de la bouche rose du jeune homme alors qu'il était entrain de tirer une taffe. Il fronçait les sourcils et râlât un grand « Eeeeeh ! » plein d'entrain tandis qu'elle lui donnait la bouteille d'alcool. Cet échange le fit se redressé et il but quelques grandes goulées de vodka. Tellement il tenait bien la boisson, la vodka pur ne lui faisait pas encore effet, ce qui n'aurait pas été le cas s'il s'était envoyé toute la bouteille à lui tout seul, mais là ce n'était pas le cas, ils étaient deux et la bouteille n'était pas encore vide. Il reposait la bouteille sur ses jambes tandis que la jeune femme lui posait une question pour le moins bizarre. Il fronçait les sourcils ne sachant pas trop pourquoi elle lui posait cette question. Mais un temps passa, où il se demandait pourquoi elle lui posait ce type de question, et puis ensuite, il pensait vraiment à cette question quand il la comprit. Il ne savait pas trop, sûrement que oui, il la rattraperait, parce que voir quelqu'un tombé comme ça, à côté de soi, ça doit sûrement faire peur et l’instinct de survis et d'humanité aussi sans doute fait qu'on essaye sans faute de sauver celui qui serait entrain de sauter d'un toit d'une telle hauteur. Donc oui, sûrement qu'il la sauverait.

« Eh bien... Oui, sûrement. Je ne vais pas resté là, les mains dans les poches en te voyant tombé de toute façon, donc oui sûrement. »

De nouvelles sensations ? Oui, il y avait déjà penser, oui il y avait déjà songé, à l'adrénaline et aux trucs de dingues qui auraient pu lui arriver. Mais s'il en avait en stock, il ne savait pas. Que voulait-elle dire par cette question ? Oui sûrement qu'il en avait en stock mais la seule question était : Où ? Où est-ce que c'était ? Toutes ces sensations dont on ne connaîtra jamais les vrais goûts sauf si nous étions entrain de mourir. Mais c'était ça la règle non? Ne pas mourir, de pouvoir tout faire, de vouloir tout faire, de toucher la mort du bout des doigts mais de ne jamais mourir. De ne jamais sombrer. C'était ça l'adrénaline, de ne jamais fermé les yeux sans qu'on ne puisse les rouvrir, c'était de se tailler les veine pour voir quelle était la douleur qu'on s'infligeait mais arrêté le sang quand on en à plus qu'un litre sur six. C'était plongé dans un fleuve du haut d'un pont et se faire remonter que quand on voit sa vie défiler devant ses yeux. C'était ça non ? En tout cas, c'était ça pour lui. Si c'était dont elle parlait, alors oui, il en avait en stock, même plus qu'en stock. Il en avait à revendre. Des sensations fortes, c'était ce qu'il recherchait et ce qu'il préférait plus que tout.

« Oui, j'y ai déjà pensé... Oui déjà songé à l'adrénaline aussi... Si j'en ai stock... ?Eh bien je ne sais pas trop... Que veux-tu dire par là ? Je ne sais pas... Pour moi l'adrénaline c'est la chose qui n'a qu'une seule règle. Une seule qui fait que tout le jeun à un sens. Que tout cela elle tellement palpitant. Il faut tout faire, sauf mourir. Pour moi c'est...de ne jamais fermé les yeux sans qu'on ne puisse les rouvrir, c'était de se tailler les veine pour voir quelle était la douleur qu'on s'infligeait mais arrêté le sang quand on en à plus qu'un litre sur six. C'était plongé dans un fleuve du haut d'un pont et se faire remonter que quand on voit sa vie défiler devant ses yeux. Si c'est ça dont tu parles, cette adrénaline là, alors oui j'en ai en stock... »

Je joue à un jeu dont je ne connais même pas le but, avec un inconnu presque total. La morale, ma conscience devrait me laisser entendre que tout ceci n’est pas raisonnable, mais je crois qu’en ce moment je n’ai plus vraiment de morale. Du moins pas ce soir. J’ai besoin de rire, de ne penser à rien, de tout oublier, de rire, de me laisser guider par la vie elle-même sans me soucier de rien. Ne serais, au moins, que pour ce soir. Alors non je n’ai pas honte de me comporter de la sorte, cela m’amuse, et cela semble amuser également mon camarade qui s’est pris au jeu, au piège ? Autant que moi. Nous sommes jeunes, profitons-en.

Maintenant que j’avais la bouteille en main, et placée en peu plus loin de lui, je pouvais le regarder de plein pied. Ce dernier n’était visiblement pas rancunier et souriait. Comment ne pas lui rendre ? Ce que je faisais bien évidement. Il m’applaudissait, et moi je me courber comme pour le remercier. Il se rapprocha de moi, côté à côte nous regardions l’horizon, et la ville qui continuait de s’agitait dans la nuit floridienne. Il s’alluma une cigarette et s’avoua vaincu. Il me jura par la même occasion que ce serais la dernière fois. Je nu pas le temps de lui répondre qu’il retourna s’assoir là où nous étions avant que le jeu ne commence.

« Ne sois pas si sure de toi mon grand, tu ne sais pas à qui tu t’attaques. »

Dis-je finalement, tout sourire, en m’asseyant à ses côtés, dos au vide. J’en profitais par la même occasion pour reboire une gorgée d’alcool avant de l’échanger avec la cigarette que le jeune homme avait dans la bouche. Au point où on en était, je ne pense pas que cela le dérangerais. Je l’observais un instant, je ne savais pas où tout cela allais nous mener, ce qui était sure, c’est que je me sentais bien, libre, capable de tout braver. Finalement je m’allongeais sur le dos, la tête presque dans le vide. Mon esprit tournais lentement, divaguant, je n’arrivais pas à arrêter de sourire. L’alcool faisait son effet. Je levais mes bras au-dessus de ma tête comme pour capturer les étoiles.

« Si je me laissait tomber, là, dans le vide. Tu me rattraperais ? Je ne dis pas que je vais le faire, je me pose juste la question. »

Question complètement débile soit dite en passant. Je ne sais pas trop ce qui me prend, j’ai toujours le don pour poser des questions qui mettent mal à l’aise les gens, des choses qui n’ont rien à voir, qui me font souvent passer pour une tarée. Mais je crois que j’aime ça. Je tourne un instant la tête pour regarder l’expression de son visage, avant de retourner à mes étoiles. Et finalement je décide tout de même de développer ce à quoi je pensais, histoire de l’éclairer un minimum. Le pauvre garçon devait se demander si je n’étais pas suicidaire ou quelque chose comme ça, ce que je ne suis évidemment pas.

« Tu n’as jamais eu envie de nouvelles sensations ? Des trucs de dingues, comme quand tu sens ton corps tomber dans le vide, et te réveillé en sursaut. Je crois que j’ai besoin d’adrénaline. Tu as ça en stock toi ? »

Voilà c’était ça le truc. L’adrénaline. Quelque chose qui me donnerais des papillons dans le ventre, qui mettrait mon cerveau en pause pendant plusieurs minutes, oubliant tout ce qui m’entourait, quelque chose que je ne serais pas prête d’oublier

Invité

« Ne soit pas si sûre de toi. Mes ailes ne sont pas sorties non plus. »

M'affirmait la jeune femme, tandis qu'elle me regardait dans les yeux. Un sourire niais s'affichait sur mes lèvres alors que je soutenais son regard. Elle était tout proche de moi, et je ne savais même pas comment ce petit jeu s'était installé entre nous. Un moment d'inattention peut-être, parce que je n'étais pas aussi proche des gens, d'habitude. Pas dans la proximité, mais dans le tactile. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que ce petit jeu n'allait pas être passagé, qu'il allait bel et bien resté ancré entre nos deux personnes, et, dieu seul sait comment il finira, et en combien de morceaux finiront ses joueurs ; Nous.

J'étais à moitié perdu dans mes pensées, la blonde le paraissait également. Et elle se posait à plat sur le sol, enfin, descendant de quelques centimètres qui faisaient que j'étais bien plus grand qu'elle. Elle était restée longtemps sur la pointe des pieds, ça devait faire mal à prêt tout, la pauvre. Et moi, je la regardais, j'attendais de voir, de savoir, ce qu'elle allait faire, sur quoi est-ce qu'elle allait se lancer, une énième façon qu'elle trouverait de me prendre la si précieuse bouteille des mains, toujours placée dans mon dos. Je ne savais pas si nous allions nous revoir après cette nuit là,et je ne savais pas non plus comment cette dernière allait finir. Je n'y pensais pas trop en fait, je préférais vivre le moment comme il venait, et pas à réfléchir à ce qu'il se passerai après, sans prendre ce moment là. Ce serait bête, d'ailleurs, parce que j'en perdrais des miettes. Et alors d'un coup, elle plantait son regard maintenant plein de décision dans le mien, toujours avec des petites étincelles autour de la pupille, comme d'habitude, même si elles étaient plus visibles le soir, - on voyait presque ça, la nuit tombée -

La jeune Sigma me lançait un espèce d'ultimatum bien à elle apparemment. Elle me proposait de retourner dans sa chambre, comme une petite fille sage, qui selon, n'était pas elle, ou bien... Et alors que j'attendais la suite de sa phrase, ne sachant pas pourquoi elle réagissait comme telle, à ce jeu. Elle penchait la tête sur le côté avant de revenir, pile en face de moi, comme pour me tenir tête, bien en face, mais elle était très proche, très très proche, bien trop d'ailleurs, même si ce trop de proximité ne s'est pas manifesté, elle se hissait sur la pointe de ses pieds, gagnant les centimètre qu'il lui fallait pour être à ma taille. Nos visages correspondaient grandement, nos lèvres à la même hauteur,l'une de l'autre, toutes proches. Et, son souffle bouillant sur mes lèvres, si tel que je sentais son halène fraîche à travers, elle continuait son espèce de petit ultimatum. Et puis, tandis que je l'écoutait, elle passait sa langue sur les lèvres roses, avant de détourner le visage pour venir au creux de mon cou. Pourquoi fallait-il qu'elle vienne là, pile à cet endroit-ci ? Hein, dites moi? En effet, c'était mon point faible, mon seul et unique point faible. Elle passait apparemment, sans que je ne le sente, ce qui fit baisser ma garde, un bras autour de ma taille, et dans une fraction de seconde d'inattention, elle me prit la bouteille transparent qui était en ma possession et de partir très vite de cette proximité qui nous rapprochait.

Elle était à quelques mètres de moi maintenant, je souris en coin, elle avait réussi. Elle avait bouteille. Je souris amusé en coin, pas franchement atteint, et je l'applaudissait, amusé. La bouteille à moitié vide maintenant, elle la portait à ses lèvres en signe de trophée. Je souris de plus bel, et je revenait vers elle, pas aussi proche que toute à l'heure, mais à côté d'elle. En m'allumant une cigarette. Et je lui disais, reconnaissant, n'aimant pas ça : perdre.

« Ok, tu as gagné, j'ai perdu. Je l'avoues. Mais c'est la première fois, et ce sera la dernière. »

Je lui sourit, et je la regardait, avant de me rasseoir sur le toit. Cette soirée étai vraiment bizarre, je ne savais pas ce qu'il allait en advenir. Qui sait ?

Je reste là quelques secondes. Mon sourire aussi malicieux qu’il puisse être. Si j’avais osé, je lui aurais même titillé, effleuré le lobe de son oreille avec mes lèvres tout en lui parlant. Mais non je ne l’avais pas fait. Peut-être parce que j’y avais pensé un peu tard. Peut-être aussi par respect. Le but n’était pas de le charmer pour de vrai. Juste de jouer, de s’amuser un peu. Comme des jeunes gens, des adolescents que nous sommes. Nous venons à peine de nous rencontrer, et la seule chose, à part le fait que nous sommes de la même confrérie, qui nous relie ce soir, sur ce toit, est cette bouteille de vodka qui se trouve toujours dans son dos. Et qu’il refuse de me rendre. Alors non, je ne précipiterais rien du tout. Peut-être parce qu’au fond, je n’ai pas vraiment d’idée derrière la tête. Quoi que. Ne jamais tirer de conclusions hâtives.

Une chose est sure, la tournure de la situation, n’a pas l’air de déranger le jeune homme, bien au contraire. Il rentre également dans le même jeu que moi. Tournant légèrement sa tête vers la mienne, sans que je bouge d’un poil, pour que ce soit lui qui puisse me susurrer quelque chose à l’oreille. Et ce quelque chose ressemble plus à une prévention qu’autre chose. Le souffle de ses mots, qui chatouillais ma peau me faisait frissonner légèrement. Ne pas me bruler les ailes… Oui je crois qu’il lit dans mes pensées. J’y avais déjà pensé à ça. Il me dit aussi que lui sais ce qu’il fait. Mhh ça j’en doute mon beau. Il ne suffirait que de quelques petites secondes pour revirer la situation à mon avantage. Tout en gardant mes yeux dans les siens je reprenais la parole.

« Ne soit pas si sûre de toi. Mes ailes ne sont pas sorties non plus. »

Finissais-je avec un clin d’œil charmeur. Quoi qu’il se passerait ce soir, ou un autre jour. Ce n’est, et cela ne restera qu’un jeu. Uniquement cela et rien d’autre. J’en suis persuadée, je le sais, et je le sens. Et surtout, je ne veux rien d’autre. A vrai dire, je ne sais même pas où cela va nous mener, mais j’anticipe simplement. Et cette bouteille, la cause de tout ça, il faudrait tout de même que je pense à la récupérer non ? Je me repose à plat sur le sol. Parce qu’être sur la pointe des pieds pendant plusieurs minutes, au bout d’un moment, ça fait souffrir. J’ai beau être Cheerleaders, je ne suis pas encore bien habituée à forcer de la sorte. Deux idées me viennent soudainement à l’esprit. La manière douce et fourbe. Ou la manière un peu plus brutale, qui consistera uniquement à tenter de lui donner un ultimatum, à ma manière.

« Maintenant tu choisis. Ou on laisse tomber tout ce petit jeu, et moi je retournerais dans ma chambre, seule. Telle une fille sage que je ne suis pas… »

Je penchais ma tête légèrement sur le côté pour vérifier si la bouteille était toujours bien entre ses mains. Sans directement le montrer. Puis je reprenais la place que j’avais il y a quelques instant, pile en face de lui, très proche, bien trop proche de son visage, me hissant une fois de plus sur la pointe de mes pieds. Ma bouche n’est qu’à quelques millimètres de la sienne. Et dans un souffle chaud je continue ce que j’avais à lui dire.

« Soit… » Je passe ma langue sur mes lèvres doucement, et détourne mon visage pour frôler l’intérieur de son cou avec les lèvres. Je tente le tout pour le tout en passant un bras autour de ses côtes, et profite d’un tout petit instant d’inattention pour lui arracher la bouteille des mains, et me détacher de son étreinte aussitôt. « Soit je récupère ce qui me reviens de droit mon beau. » Game Over. Je porte la bouteille à mes lèvres, et cette fois je bois une très longue gorgée. Il reste moins de la moitié de son contenue maintenant. Que va-t-il advenir de cette soirée qui commence plutôt bien maintenant ?

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La jeune femme semblait avoir un plan derrière la tête, quand elle me signifiait que les choses sérieuses allaient commencées. Sa tête boudeuse s'en était allée, remplacée par des yeux pleins d'éclairs, une voix claire, et un sourire malicieux au bout des lèvres que je ne pus m'empêcher de lui rendre. J'attendais de voir ce qu'elle allait faire, j'étais curieux... J'avais mon éternel sourire en coin au coin des lèvres et je la regardais s'approcher de moi. Faisant un ou deux pas. Nos corps séparés seulement d'une fine couche d'air et largement comblée par la chaleur deux nos corps qui ne fusionnaient pas encore. Elle se hissait sur la pointe des pieds, nos deux visages l'un en face de l'autre, pile à la même hauteur. Nos nez séparés de quelques millimètres et nos lèvres de quelques centimètres mais sa tête dérivait à gauche, elle apportait ses lèvres à mon oreille, chatouillant ma peau pour me susurrer une phrase d'un ton enjoliveur.

Je souris de plus belle, comme ci j'allai marcher dans son jeu. Un sourire malicieux ce dessinait sur mes lèvres tandis qu'un fabuleux plan, se montait dans ma tête. Je ne marcherai pas, comme tous les autres qui l'avait fait avant moi. Je ramenais mes lèvres doucement vers son oreille, jouant un double jeu, lui faisant croire que j'allai craquer. Et à mon tour, je lui susurrait un mot au creux de son tympan.

« Fait attention à ne pas te brûler, parce que moi, je sais ce que je fais...Je n'ai pas sorti mes ailes... »

Je souriais et décalais à nouveau mon visage, la regardant dans les yeux, elle toujours sur le ponte des pieds, moi tenant toujours la bouteille de vodka dans mon dos. La blonde n'étant pas capable d'en faire sa possession, étant donné qu'elle était beaucoup plus fine et qu'elle avait beaucoup moins de force que moi. Je la regardait dans les yeux, attendant sa réponse et essayant de la déchiffré derrière ses yeux azur.

Cela faisait un petit bout de temps que nous étions tous les deux, seuls sur le toit, seuls. Pas un bruit autour de nous mis à part la circulation qui se pressait à 10 ou bien 100 mètres au dessous de nous. C'est comme si nous régnons sur le monde, sans personne pour venir nous interrompre, ou sans personne pour nous rappeler l'heure qu'il était, et que à minuit, nous aurions dû être dans nos lits depuis bien longtemps... Mais nous étions là, et pour ma part, je n'avais pas envie de partir d'aussi tôt...

Je suis une mauvaise perdante. Surtout quand les choses ne se passent pas comme je les avais prévues. Même si, je me doutais bien que la difficulté ne serait pas grande pour lui, et ça, il l’avait bien compris. J’aurais du… je ne sais pas moi, courir comme une malade sur le toit, et vider la bouteille d’une seule traitre pour qu’il ne puisse pas l’attraper ni s’en servir ? Non, ça aussi c’était une mauvaise idée. Même toute personne qui tiens correctement l’alcool, ne peux pas se siffler une bouteille de vodka pure presque pleine sans risquer de dégueuler juste après, ou éventuellement de faire un coma éthylique. Et ce n’est réellement pas ce que je cherche. C’est un simple jeu d’adolescent après tout.

Quand il s’approche de moi avec ce sourire, craquant il faut bien l’avouer, il me bloque tout contre lui, les deux bras autour de moi qui se resserrent pour m’empêcher de bouger, ou de m’enfuir, avec la bouteille, qui est, à ce moment précis, l’objet de tous les désirs. J’essaye de me dépatouiller de là comme je peux, mais le bougre, qui est déjà bien plus grand que moi, a aussi bien plus de force. Et cela ne m’avantage pas du tout. Je gigote comme une petite chose sans défense, peut-être se fatiguera-t-il au bout d’un moment et me lâchera. Et je me rends compte qu’en fait, nos deux corps sont vraiment collés l’un à l’autre. Et, finalement ce n’est pas si désagréable que ça. Même si on est loin du câlin amical. Entre deux rires j’arrive simplement à dire.

« Allez ! Mais non. T’as pas le droiiit ! Allez lâche-moi, c’est de la triiiche ! »

Et comme vous pouvez vous en douter, il réussit à prendre la fameuse bouteille tant convoitée. Je le regarde s’écarter de moi, toujours avec ce sourire, tandis que moi, je fais mine de bouder, comme une enfant à qui on aurait retiré son doudou. Je le regarde avec envie porter la bouteille à sa bouche, et quand il la replace pile devant son visage pour inverser les rôles comme il le dit, je me jette presque dessus, mais tout comme moi, la place dans son dos. Cette fois mes yeux lancent des éclairs, mais je ne suis pas énervée. Il me tient tête, et je crois que j’aime bien ça.

« Monsieur est joueur… ? Eh bien on va jouer alors. »

Dis-je avec le ton de ma voix un peu plus claire. J’avais arqué un sourcil en disant ça, avec un petit sourire malicieux aux coins des lèvres. Moi un plan ? Vous me connaissez bien. Je fais un pas vers lui, et puis deux, jusqu’à finalement n’être qu’à quelques centimètres de lui. Je lève mes yeux azur dans les siens, et me met un peu sur la pointe des pieds pour que mon visage soit à sa hauteur. Je reste comme ça quelques secondes, avant de l’attirer un peu plus de moi, en tirant sur son tee-shirt. Ma bouche vient de caller au creux de son oreille, pour finir par lui susurrer d’une voix douce.

« Tu sais qu’à force de jouer avec le feu, on se brule ? »

C’est la technique de la déstabilisation. Aucun homme normalement constitué ne peut résister à ce genre de choses. Bon c’est un peu de la triche aussi. Mais quand on est une femme, on développe certaines techniques pour obtenir ce que l’on veut. Simplement, ne pas jouer avec le feu, c’était pile ce que j’étais en train de faire. Et si je me prenais dans mon propre piège ? Il fallait simplement que je fasse très attention, à ne pas me bruler les ailes avec ce jeune homme.

Invité

Je m’étais levé en une fraction de seconde, par chance, je n’étais pas tombé du toit qui, si, j’avais dû faire une chute vertigineuse, aurait été assez haut pour que je puisse me casser quelque chose ou bien en terminé avec ma vie. Mais je me retrouvais sein et sauf juste devant la jeune fille blonde, visiblement joueuse. Je la regardais droit dans les yeux et mon sourire en coin s’agrandit quand elle venait de se rendre compte que je faisais un peu plus d’une tête de plus qu’elle et que le défi qu’elle m’avait lancé était bien trop simple. Je souriais, fière, avant de devenir amusé par ce qu’elle venait de faire : Son défi c’était selon elle, sûrement ’corsé’, parce qu’elle bougeait la bouteille de sa place initiale, qui était un peu au-dessus de ma tête et la positionnait derrière elle, dans son dos. J’étais encore plus amusé quand elle se recula d’un pas, histoire que nos visages ne soient plus proches et qu’elle se mit à se dandiner, sautant de gauche à droite pour que j’attrape la bouteille.

- C’est ça, la complication pour toi ?

Lançais-je avec un grand sourire même si ce ‘nétait pas dans mon habitude. Je refaisait le pas en avant qu’elle avait effacé en se reculant et plaçais mes bras de chaque côté de son corps en la bloquant. Un rire m’échappa. Elle s’était arrêtée net. Elle ne pouvait plus bouger, de toute façon elle était tellement menue que ma force et la sienne qui était à peu près égale à celle d’une mouche, que si elle avait bougé pour essayer de se défendre, ça n’aurait rien changé, ou quasiment rien, pour moi en tout cas. D’une pierre deux coups, je pris la bouteille je portais ensuite en faisant le faux fière à mes lèvres. En guise de trophée bien déguster. Je pris quelques gorgées généreuses et regardait la jeune fille qui était à quelques pas de moi, maintenant que je m’étais un peu reculé. Je lui adressait un sourire joueur.

- Et si on inversait les rôles, hein ?

Je souris un peu plus et plaçait la bouteille juste devant mon nez, pour qu’elle puisse la prendre sans difficultés. Et juste avant que son bras ne se tende dans l’espoir d’attraper fièrement la bouteille, je la mettais derrière mon dos. Elle ne pourrait sûrement pas l’attraper, ses bras n’étaient pas élastiques, non ? Donc c’était parfait. Je lui souriais, en attendant de voir ce qu’elle faire, ce qu’elle allait tenter pour reprendre la bouteille. Sinon, ça en aurait fait plus pour moi, comme elle disait si bien.

Nous nous étions mis donc d’accord sur une solution complètement débile. Sauter du toit en cas d’extrême urgence. Se faire choper en l’occurrence. J’avais dit ça, lui aussi semblait du même avis que moi, mais honnêtement je doute que je le ferais réellement. C’était plus pour plaisanter qu’autre chose. Je vous l’ai dit, je ne vais pas tenter le diable et terminer une fois de plus à l’hôpital, certainement pas. Surtout que dans quelques jours, c’est la rentrée. Le doyen penserait de moi que ce serait vraiment se foutre de la gueule du monde. Nous nous contentons simplement de rire doucement en se lançant un petit regard, presque, complice. Je crois que nous sommes également d’accord sur le fait que ce serait du grand n’importe quoi.

Et puis cette fois, il s’excuse, de s’être comporté comme une chochotte, avec mon petit coup de coude qui n’aurais même pas réussi a tuer une petite mouche. Il prend cette air théâtrale qui me fait rire, il rentre vite dans mon jeu. J’aime beaucoup cela. Parce qu’entre nous, il aurait très bien pu le prendre mal, se vexer ou je ne sais quoi encore. Mais non, et cela me convient très bien. Je suis rarement sérieuse avec les gens, j’aime faire rire, j’aime que l’atmosphère soit détendu, je n’aime pas être stressée par les choses, alors je dis des choses déjantée le plus naturellement possible en général. Et cela fonctionne visiblement. Et j’étais curieuse de savoir, un jour, ces fameux droits.

Au fond de moi, quand je mettais levée, pour qu’il vienne chercher cette bouteille que je portais le plus haut possible, je ne savais pas que je venais de déclencher quelque chose, quelque chose qui durerais certainement un moment, quelque chose qui irait sans doute au-delà de la rigolade de ce soir, qui prendrait de plus en plus d’ampleur. Comment aurais-je pu le savoir de toute façon ? C’est quand il s’était levé, justement pour venir chercher cette bouteille, que je me rendais compte que je n’étais pas en position de lui tenir tête. He non, faire un peu moins d’une tête que ce jeune homme ne m’aidais pas. Il s’approchait de moi doucement mais ne fit rien.

« Mouais. C’est pas drôle là. »

Je repris une petit goulée de vodka, et planquait la bouteille dans mon dos, la tenant bien fermement. Certes j’étais beaucoup plus petite que lui, mais si je décidais de garder quelque chose avec moi, il en faudrait du courage pour me l’arracher. Pas que je tienne spécialement à cette bouteille, mais sinon ce ne serais pas marrant. Je faisais de petits pas tantôt à droite, tantôt à gauche devant lui, sans doute pour le narguer un peu, le titiller, voir de quoi il était capable. Jouer toute seule, ce n’est pas drôle, mais je sens que ce jeune homme va rapidement rentrer dans le jeu. Du moins je l’espère.

« Bah alors ? Finalement peut-être que tu n’en veux pas… Y’en aura plus pour moi. »

Invité

Elle avait tourné la tête vers moi, comme vraiment intéressée par ce que j'avais à lui dire. Un sourire amusé s'affichait sur mes lèvres. Drôle façon de ne pas vouloir courir pour ne rien se casser, mais sauter, plutôt. Cette réponse m'avait amusé. C'était plutôt ironique. De toute façon, nous avions une chance, sur un taux plutôt élevé de retomber sur nos jambes en parfait état, mais nous avions une chance, après tout, il n'en suffisait qu'une. Et puis, ça serait plus marrant que de courir sans qu'on sache où aller, et la personne qui nous aurait découverts, aurait pu nous suivre, tandis que si nous sautions, elle, ne sauterait sûrement pas.

« Oui, je suis comme toi. Je préfère la deuxième solution ! »

Je ris doucement. Après ma réaction sous le ton de la plaisanterie, elle se redressait à mes côtés à son tour, et elle plongeait un regard dans mes yeux qui se voulait méchant. Mais cette réaction me faisait plutôt doucement rire, l'effet escompté, sûrement. Mh... Pas des chochottes chez les Sigma ? Pas bête. Elle n'avait pas tort, en plus. Je souriais amusé.

« Excuse moi de m'être affaibli, ô grande Sigma. L’hôpital ne sera pas nécessaire, je vous le jure. »

Je rigolais après lui avoir répondu. Et elle aussi. Ça y est, le grand vide était rétracté, et laissait place à la plaisanterie. Elle retirait son vilain regard du miens, j'avais toujours mon sourire en coin au bout des lèvres. J'aimais bien m'amuser comme ça, c'était moi. Après que je lui ai dit qu'elle n'avait pas le droit, j'avais pris la bouteille, que j'avais portée à mes lèvres, avant que j'eus finis, elle l'attrapait. En parlant. Et se levait tout de suite, portant la bouteille au plus haut qu'elle pouvait.

« J'y réfléchirais, aux droits que tu n'as pas le droit de franchir ! »

Dis-je souriant, et cherchant à comprendre son jeu avec la bouteille. Même si au fond de moi je l'avais compris. 'Si tu la veux, t'as qu'a venir la chercher' avait-elle dit. En quelques secondes, elle venait de lancer un jeu qui n'était pas près de s'arrêter...

Je n'avais pas attendu plus, je sautais sur mes jambes et allait vers elle, essayant de ne pas tomber du toit par la même occasion. Je la regardais dans les yeux, d'un regard plaisantin. Si je tendais mon bras, je l'attrapais, elle était un peu plus petite que moi, et j'étais tout proche d'elle, trop simple.

Et puis il se redressa un peu, ce qui m’obligeait à tourner la tête dans sa direction, pour le regarde, l’observer, pour qu’il ne croit pas que je n’en ai rien à faire de ce qu’il me raconte. Non, je ne m’en foutais pas, j’essayais d’installer une discussion tant bien que mal, alors je voulais entendre ce qu’il avait à me dire. Surtout si c’était pour nous sauver la peau des fesses en cas d’intrusion du personnel. D’un ton très neutre dans un premier temps, il m’annonce deux solutions, j’écarquille les yeux attendant avec impatience de quoi il en retournait. Courir ? Oui… pas bête, mais pour aller où ? Le toit n’est pas très grand. Sauter ? Cette dernière solution a le don de me faire rigoler doucement. En effet, c’est une solution.

« Mouais. Je préfère la deuxième solution si tu veux bien. Je me suis déjà explosé une épaule cette année, je ne veux pas me peter une jambe avant la rentrée. »

Dis-je sur le ton de la plaisanterie. Je ne rigolais pas sur le fait que je mettais à moitié vidée de mon sang par l’épaule, mais sur le fait, que de sauter du toit, serais réellement irresponsable, et ce serait donc chercher la petite bête pour, une fois de plus, me défoncer quelque chose. Ne plus pouvoir se servir d’un bras ou d’une jambe, c’est vraiment, vraiment merdique, croyez-moi. Et puis le coup de coude, savoir si ma présence ne le dérangeait pas. Non ce n’était pas le cas, mais sa réaction me fit sourire, lui faire mal ? Quelle blague, moi et ma force de moustique. Je me redressais maintenant moi aussi, plissant mes yeux dans les siens.

« Je croyais qu’on était pas des chochottes chez les sigma. Tu veux que je t’emmène à l’hôpital ? On sait jamais, je t’ai peut-être cassé quelque chose… »

Avant de rétracter mon vilain regard, pour laisser place à un petit rire. Cela me rappelais cette journée, sur le toit d’un immeuble justement, à Little Havana, avec mon prince, mon sauveur, que j’avais mordue un peu trop fort au bras, et qui avais mimé être gravement blessé. Décidément, tout aujourd’hui me rappellent ceux que j’aime et que j’apprécie. Je sortais une nouvelle fois de mes pensées, j’étais toujours en train de le regarder, cette fois boire plusieurs goulées de Vodka.

« Et en quelle honneur je n’en ai pas le droit ? Quels sont mes dit-droits ? Hé laisse-en-moi ! »

J’enlevais de ses mains la bouteille avant de la porter à ma bouche une nouvelle fois. Puis me relevais complètement, tendant la vodka à bout de bras, aussi haute que je le pouvais. Je m’éloignais un peu de lui, et me penchant un peu sur moi-même lui dit :

« Si tu la veux, t’a qu’à venir la chercher. »

Et voilà, en moins d’une minute, j’avais lancé un petit jeu. Un jeu débile soit, mais amusant quand même. Enfin, faudrait-il seulement qu’il rentre dans la danse.

Invité

J'entendais la jeune femme absorber des gorgées d'alcool et reposer la bouteille entre nous deux. Mon bras le long du corps, je la touchais presque de part la petite place que nous avions laissée. Je regardais toujours la lune, jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Ce qu'elle dit m'amusait. Je souris, amusé, en coin, et tournait ma tête vers elle. Je me redressais, regardant elle et le vide à tour de rôle.

« Alors, deux solutions, soit on court, soit on saute. Tu préfères quoi ? »

Je souris amusé, en la regardant. Je restais assis tourné légèrement vers elle, une jambe dans le vide, l'autre repliée sur elle-même. Bien évidement que je savais que l'accès au toit était interdit, c'est d'ailleurs souvent le cas. Qui laisserais ces pauvres désespérés de lycéens pouvoir se jeter du haut un bâtiment comme celui-ci. Ce serait inhumain. Et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'aimais être sur les toits. L'accès était interdit et si quelqu'un déboulait, on était mal. Ça m'amusait, en somme. Je la regardait, me demander si elle ne me dérangeait pas. Elle regardait le ciel, avant de me donner un coup de coude sur le ton de la plaisanterie et de me sourire.

« Non ça ne me dérange pas mais tu m'as fait mal ! »

Mentis-je en souriant légèrement, la bouche légèrement entre-ouverte en un 'o'. Je la regardais, en ayant une idée derrière la tête. J'avais envie de la taquiner, de la chatouiller. Mhh...Peut-être plus tard. Je souriais légèrement en attendant sa réaction.

« Tu n'as pas le droit ! Nan mais ! »

Je la regardais toujours, elle aussi me regardait, un sourire affiché au bout des lèvres. Je pris la bouteille et en but quelques grosses gorgées avant de la reposé au même endroit où elle était. L'alcool ne me faisait même plus grimacer, même pas la vodka pure. Peut-être était-ce mauvais signe ? Peut-être buvais trop ? A vrai dire, j'en avais tellement rien n'a faire, que j'en repris deux gorgées. Il faisait sombre et on ne voyait pas grand chose. En fait, le hasard avait fait bien les choses, ce n'est pas plus mal, un peu de compagnie à vrai dire.

D’un simple geste de bras j’attrapais la bouteille que mon camarade me rendait, sans même prendre la peine de le regarder, comme ça, à l’aveuglette. Pendant que lui s’allongeait à son tour, moi je me relevais un tout petit peu pour pouvoir en boire une longue goulée, histoire de ne pas m’étouffer, il ne manquerait plus que ça, et en plus ça me ferais passer pour une fille qui ne sais pas boire. Une qui essaye de se donner un genre alors que non, ce n’est pas le cas. Je vis désormais ma vie comme bon me semble, et personne ne pourra y changer quoi que ce soit. Alors devoir faire face une fois de plus à des préjugés, qui s’avèreront faux une fois de plus. Très peu pour moi.

Je posais la bouteille entre nous deux, comme ça, s’il veut se servir, lui à luire de le faire, et puis le regard dans le ciel étoilé, je ne pensais à rien et puis le silence, rien de plus. Certains disaient que Miami, était une ville de lumière de fête et d’autres trucs en tout genre. Mais quand on y habitait depuis toujours, ça vous paraissait être tout autre chose. Bien entendu que c’était le cas, mais on voyait les choses sous un autre angle. J’avais adoré partir en Louisiane et toutes autres villes sur sa route cet été avec Jeff, une expérience géniale, que je n’oublierais pas de sitôt d’ailleurs. Mais la fin du rêve était arrivée, la fin de l’été, la reprise des cours prochainement, les départs de certaines personnes. C’était bien trop triste à mon gout.

« Tu sais qu’on n’est pas censés être ici ? T’a un plan de replis si on se fait chopper ? »

Pas question que je me fasse attraper une deuxième fois sur ce même toit. Bon pas pour les mêmes raisons certes, mais tout de même. Si je pouvais faire oublier mon nom quelques temps au sein du personnel de l’école, ce ne serait pas plus mal. Je semble les exaspérer, et au fond, je crois que cela me fait bien rire. Moi, personnellement, je n’ai aucun plan, à part peut-être me faire sermonner en silence, alors peut-être que ce sera lui qui réussira à nous sauver si quelqu’un arrive. On ne sait jamais. Et puis, de la même confrérie, nous étions sencés nous serrer les coudes, même si tout le monde pensait le contraire, les autres pensent surtout que nous sommes solitaires, dans le genre chacun pour soi, alors que c’était tout le contraire, sinon pourquoi être une confrérie ?

« C’est un peu tard mais, si tu préférais rester seul, j’aurais pu comprendre. »

Mais pourquoi j’ai dit ça moi ? C’était lui qui m’a proposé de m’assoir à ses côtés après tout. Certainement parce que lui ne me parle pas, ou presque pas, et ça me déstabilise quelque peu. Peut-être était-il simplement timide, que ma présence le met mal à l’aise, ou bien… oh et puis je n’en sais rien moi. C’était donc plus une question pour prêcher le vrai. En espérant que je n’ai pas a faire la conversation toute la nuit, parce qu’il me semble que je ne réussirais pas à tenir la distance. Allez Kaylee, fait preuve de compréhension. Je tournais donc ma tête vers lui, nous n’étions à même pas un mètre l’un de l’autre, et je lui donnais un petit coup de coude accompagné d’un parfait sourire pour le détendre un peu.

Invité

En fait, j'eus ma confirmation, elle faisait aussi partie des Sigma Mu. En même temps, ça ne m'étonnais pas, être sur un toit, à cette heure-ci de la soirée, alors que tout le monde pourrait profiter des dernières nuits de l'été avec les personnes qu'ils ne reverraient plus après la rentrée, nous, nous étions là, n'ayant rien de mieux à faire. Mais elle m'avait trouvé par pur hasard, on aurait voulu le refaire qu'on n'aurait pas réussi.

La jeune blonde prit finalement une cigarette dans mon paquet mais pas communément, avec la bouche. Je souris amusé, ce qu'elle venait me rappelait des souvenirs. En effet, je le faisais beaucoup avant ça, je ne prenait jamais mes cigarettes avec mes mains, mais avec mes dents, une espèce de rite de passage qui permettait de me démarqué, un peu connu que le style gotique, certes, mais ça faisait son effet. Je la regardais allumer sa cigarette en souriant pendant que je rangeais mon paquet et commençait à ouvrir la bouteille de vodka. Un bon échange ? Avait-elle appelé ça. Elle n'avait pas tord, c'en était un. A peine le bouchon décapsuler à l'aide de l'outil accroché à mon porte clé, que je me dis - doucement quand même, pas comme un bourrin - le goulot à mes lèvres, après avoir jeté le bouchon dans le vide et avoir entendu râler un passant qui passait par là. J'en bu quelques gorgées bien et lui tendis à mon tour la bouteille. J'allongeais mon dos, mes jambes éternellement dans le vide, un bras derrière la tête. Je regardais le ciel illuminé d'étoiles quand elle me disait le pourquoi du comment de sa venue ici.

En fait, je m'étais trompé, elle n'était pas si Inintéressante que ça. Spontanément, je pensais aux conneries qu'elle et son "coloc" auraient pu faire. Niveau conneries, je m'y connaissais. Je ne la voyait quand même pas trop comme ça. Plutôt fille plus sage, mais les apparences sont parfois trompeuse. Et c'est pour cela qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture.

Malheureusement, ou fort heureusement, je n'avais rien à ajouter. Je ne suis pas du genre qui à des tas et des tas de sujets de conversation, quelques fois ça vient spontanément, chez certaines personnes, mais pas chez moi. J'avais quand même hocher la tête pour lui signifier que je ne m'étais pas endormie et que je l'écoutais. Mais je n'avais rien à ajouter. Non du moins que je n'avais pas très envie que s'installe un silence gênant et ou gêné. Après tout, on trouvera bien quelque chose à dire. Non ?

Une frise se fit légèrement sentir, venant longer ma peau et bousculer mes cheveux. Mais comme d'habitude, je n'avais pas froid. En même temps, il devait 20° peut-être, pas de quoi avoir froid, ni chaud d'ailleurs. La température idéale. N'empêche, ça commençait à être épuisant de ne rien voir et d'obliger nos yeux à voir alors qu'ils ne le pouvaient pas toujours. Toujours fixer sur le ciel, je regardais cette fois-ci, la lune, qui était pleine ce soir...

Juste avant que je m’asseye à ses côtés, sur le rebord du toit, il m’affirma en effet être un sigma mu, voilà donc pourquoi il me semblait l’avoir déjà vu quelque part, même si au fond, son prénom ne me disait définitivement rien. Ni son visage, enfin je ne sais plus, et je n’ai pas envie de me creuser la tête pour le savoir. Le fait était que nous étions là tous les deux, rencontrés par un simple et pure hasard, et que nous allions certainement rester une bonne partie de la nuit à parler, à picoler, à fumer. Alors pourquoi me prendrais-je la tête à en savoir plus ? Laissons les choses se faire à leur rythme. Patience, patience Kaylee. Je hochais la tête d’un signe affirmatif quand il me dit ne pas me poser la question. Voilà quelques mois qu’on me prenait pour une petite fille sage, et maintenant cela se devinait tout seul. Tant mieux, tant pis, je m’en fous finalement.

On ne se regardait même très peu, sans doute que me présence lui était complètement égal, j’étais là tant mieux, je ne l’étais pas tant pis. Et inversement pour moi. Mais il accepta la bouteille que je lui avais tendue, plongeant son regard un instant dans le mien, sans l’ouvrir tout de suite, puisqu’il la posa sur ses jambes. Il semblait chercher quelque chose, et rapidement j’eue ma réponse. Il me proposa une cigarette, en me tendant son paquet, J’esquissais un petit sourire, et en attrapa une directement avec mes dents, he hop sans les mains ! Balaise hein. Je fouillais au fond de ma poche arrière me relevant un peu, un briquet pour pouvoir l’allumer, ce qui me rappela la dernière rencontre que j’avais faite. C’est ce petit blondinet qui m’avait acheté ce briquet.

« Derien. Et j’te remercie, c’est un bon échange je trouve. »

Cette fois je m’attardais un peu plus sur son visage, des traits fins, presque pas de défauts, dans le genre beau gosse par excellence. Celui qui prend soin de lui, de ses cheveux, le genre de garçon dont je me méfie. Ceux qui veulent vous attirer dans leurs filets, et qui y arrivent à un moment ou à un autre. Ceux qui jouent avec vous, et qui au bout d’un moment vous rend malheureuse. Mais je ne suis pas cette fille, je sais contrôler ma vie désormais. Je sais apprécier les moments qu’on m’offre, comme celui-là. Et rien ne m’interdit de déduire qu’en effet il a un certain charme, ça ne coute rien, et cela ne m’engage surtout à rien pour le moment. Je n’ai pas envie de m’attarder sur ce genre de conneries. Je suis loin d’être une Eta.

Et puis il me répondit finalement. Sur le pourquoi du comment. De ce qu’il fichait ici. C’est vrai, je me posais la question, et puis il fallait bien commencer par quelque chose non ? Il avait l’air amusé, personnellement je ne voyais pas ce qu’il y avait de drôle mais soit. Ses explications m’éclaireraient surement. Se changer les idées. Je connaissais bien. Quand Nate n’était pas encore revenu à Miami, je venais souvent ici, seule, juste pour me détendre et comme il l’a si bien dit, voir tout de haut, ça soulage en un sens. Voilà une raison plus que commune, pas de quoi épiloguer plusieurs heures dessus donc. La conversation aurait pu s’arrêter ici, bêtement et simplement, laissant place à un silence gênant mais non, il me renvoya la question. Et j’aurais d’ailleurs dû m’y attendre.

« Par nostalgie. Mon ancien coloc’ est parti, et c’est ici qu’on a fait nos premières conneries. Donc j’suis venue boire un coup pour lui. »

J’avais dit ce qu’il en était, sans rien ménager, à quoi bon de toute façon ? Je ne suis pas du genre à mentir, ni à esquiver les choses, surtout aussi simples soit-elles. Et puis s’il s’en foutait, il n’avait qu’à pas me poser la question. Le parc en face de nous était vide, en même temps c’était la fin de l’été, la fin des vacances, tout le monde devait se presser pour retrouver ses petites habitudes. Mais pas nous visiblement, et même si tout ce que je vous dis laisse penser le contraire, je suis bien contente de l’avoir trouver. Cela me fait un peu de compagnie, surtout que je pense que l’on va être amené à se revoir. Une petite brise fraiche fit son apparition, me balayant les cheveux bouclés, que je remis en arrière d’un geste rapide. Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid, une soirée parfaite en soi. Je m’allongeais sur le goudron du toit, les jambes toujours dans le vide, concentré sur les taffes que je tirais de la cigarette, soufflant document ma fumé en forme de rond dans le ciel parsemé d étoiles.

Invité

Il faisait drôlement nuit, le ciel était sombre, mais malgré l'obscurité j'ai pu voir que la dénommée Kaylee me tendait une poignet, je la serrait doucement et émis un petit sourire amusé, on était bien entendu, on ne s'était jamais parlé mais ni elle ni moi ne l'avouait, question de politesse sûrement. De toute façon, même si ça avait été le cas, ça n'aurait changé, j'aurais donné prénom, et elle m'aurait dit le sien. Quelques secondes plus tard, je repris ma main, pour la repositionner de l'autre côté de mon corps, un peu derrière. Avant de prendre celle au plus près de la jeune femme pour jeter ma cigarette maintenant finie en la retirant de mes lèvres. Pile à ce moment là, je tournais la tête vers son visage et pu distinguer un léger clin d’œil entendu qui me fit sourire.

« Oui, Sigma Mu, et je ne te poses pas la question, je connais la réponse, n'est-ce pas ? »

En fait, là c'était la première que je la regardais vraiment, les quelques brefs regards que je lui avait adressé auparavant n'était que par pure politesse. Elle avait les yeux bleus, un nez fin et des lèvres qui teintaient entre le rose et le rouge très clair. Après je n'avais pas assez de lumières pour distinguer si cette jolie couleur était dû à son rouge à lèvres ou non. La jeune femme décida de s'asseoir à mes côtés, je ne sais pas si elle en avait vraiment envie, mais elle fit, en tout cas. A ce moment là, je détournais la tête devant moi, admirant la belle nuit. Je ne bougeais, en faisant attention à ne pas la toucher, je n'allais pas l'ennuyer déjà qu'elle voulait seulement se retrouver seule en venant ici. Parce que sinon ? Pourquoi serait-elle venue ?

Ses paroles me sortit de ma rêveries et de mes pensées. Je baissais les yeux vers ce qu'elle me tendait. Aux premières vues, c'était une bouteille d'Alcool, mon préféré en plus, de la Vodka. Non entamée. Je revirais mon regard vers l'Azur de la demoiselle en prenant doucement la bouteille.

« Oui je veux bien, merci. »

Je lui sourit doucement. Bien généreuse en vers un inconnue la petite. Je posais la bouteille sur mes jambes, là où elle ne risquait pas de tomber. Et sortit mon paquet de cigarettes de ma poche. Je l'ouvrais d'un petit geste et le lui présentais.

« T'en veux une ? »

Après tout, pourquoi se priver, détendons-nous, c'est la nuit, et le toit est désert. Et elle à l'air sympa cette jeune-fille là. Comment avait-elle dit déjà ? Kaylee. Oui c'est ça. Mais soudain, la blonde réalisa, comme si une illumination s'était faite dans sa tête. Sa question me fit sourire, amusé. Toujours le même sourire, celui en coin, légèrement retroussé. Même si elle ne voyait pas mes lèvres, mon visage devant moi. Enfin, sauf si elle me regardait.

« Eh ben, j'avais envie de trouver un toit, histoire de voir tout de haut et de me changer un peu les idées, je l'ai trouvé. Et toi ? »

Peut-être ne voudrait-elle pas me répondre. Après tout, elle et son alcool étaient peut-être démoralisés pour une sombre histoire de cœur comme on en entend parler par toutes les filles. Si c'était, ce n'était pas très intéressant. Vous me direz, je ne suis pas très intéressé par grand chose, donc ce n'est pas mon avis qui contera. Mais au fond, elle ne me semble pas comme ça, celle-ci. Elle à l'air un peu plus... Je ne sais pas. Peut-être qu'elle, elle est moins à dormir debout que les autres, m'enfin, c'est pas gagné.

Le jeune homme avais légèrement sursauté quand j’avais posé ma main sur lui, c’est vrai qu’il y avait certainement plus subtile comme approche, mais avec ses écouteur je n’étais pas sure qu’il m’entende du premier coup. Et puis ce n’était pas non plus comme si je l’avais fait tomber du toit et de ces plu de dix mètres. De toute façon il m’affirma que ce n’était pas le cas, bon tant mieux pour tout le monde alors. J’aurais certainement dû demander si je ne le dérangeais pas, parce que finalement, de loin, ça ressemblait plus à du squattage qu’autre chose. Du genre ‘bonjour je suis sans amis, mais j’ai de l’alcool !’ Quoi que… même dit comme ça, ça ne me choque pas.

Il ne me regardait pas directement, et décala sa veste pendant que je lui feintais avoir oublié son prénom. Allait-il deviner mon imposture, et se souvenir que nous nous n’étions jamais adressé la parole ? Et par ailleurs me prendre pour une véritable folle, voir me prendre pour quelqu’un de pitoyable. Non, même pas, il se présenta à moi avec un certain sourire assez craquant au coin des lèvres, et repris exactement la même formule que j’avais utilisé pour me demander mon prénom. Je laissais donc apparaitre un sourire tout comme lui et lui tendit la main tout en me présentant à mon tour.

« J’peux pas t’en vouloir. Kaylee. Sigma Mu je me trompe ? »

Avais-je dit en ponctuant ma phrase par un petit clin d’œil. Je ne sais pas s’il le verrait, après tout, dans la nuit, et avec la faible lumière des lampadaires plus loin, on n’y voyait pas grand-chose, et mes yeux ne s’étaient pas encore très bien habitués à la lumière ambiante. Mais je pu observer qu’il m’invitait m’assoir par un petit tapotement de la main sur le sol, un truc que j’aurais pu prendre comme quand on appelle son animal de compagnie quand on veut qu’il vienne vers nous. Heu… heureusement qu’il ajouta à l’oral sa proposition. Allez asseyons-nous ensemble, buvons un coup, et refaisons le monde à la façon Sigma Mu. Le programme me plait assez finalement. Et puis, je n’aime pas être seule, alors ça m’arrange.

« Ouais merci. T’en veux ? Je te laisse l’honneur de la baptiser. »

Lui proposais-je en lui tendant la bouteille de vodka même pas ouverte après avoir pris place à ses côtés. Je suis du genre généreuse, même avec ceux que je ne connais pas, même si dans l’instant je peux paraitre un tout petit peu froide, Je vais me détendre avec les minutes qui passerons, je vous le promets. Oupas, tout dépend de lui en fait. Je prenais la même position que lui, avec les bras en arrière, admirant l’horizon, je suis un oiseau de nuit moi, j’apprécie d’autant plus la vie quand le soleil est couché. Et du haut de ce toit, on se sent puissant, comme si rien ne pouvait nous atteindre, comme si personne ne pouvais nous trouver.

« Au fait, qu’est-ce que tu fout là toi ? »

Invité

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Assis les jambes pendantes à peut-être dix bons mètres au dessus des têtes des passants qui défilaient au sol, certains pressés, d'autres pensants, et d'autres encore râlants, ma clope au bec, que je fumais doucement, et mes écouteurs dans les oreilles. Je n'avais rien entendu, pas un bruit de porte, pas un bruit de pas, pas un grincement, soit c'était dû au son de ma musique qui tambourinait dans mes oreilles soit à la discrétion de la personne qui me fit légèrement sursauter quand celle-ci posait une main doucement sur mon épaule. D'un geste, j'enlevais un écouteur d'une de mes oreilles, juste attends pour entendre ce que la jeune fille blonde aux yeux bleu avait à me dire. Je fronçais un sourcil, mais que faisait-elle ici, l'accès au toit est normalement interdit aux élèves et cette demoiselle n'avait vraiment pas la tête d'une prof, avec sa bouteille d'alcool dans un main, et son MP3 dans l'autre. Je souris en coin, sûrement une Sigma Mu aussi celle-ci, où les règles sont vraiment qu'une brève phase administrative pour nous signifier qu'il y a quelqu'un plus au placé que vous.

« Salut... ! Je ne t'ai pas fait peur j'espère ? »

Je détournais la tête pour ne pas être trop fixée sur la blondinette trop longtemps. Elle me disait quelque chose, je l'avais déjà vu quelque part, sûrement dans un couloir de la confrérie et elle avait dû me marquer. Je ne sais pas trop pourquoi son visage m'aurait interloqué, mais en tout cas, je m'en souvenais. Seulement, j'étais souvent pressé et je ne lui avait jamais parlé. En tout cas, je ne pensais pas.

« Non, non. Du tout, tu ne m'as pas fait peur. ».

Je regardais discrètement ma montre accrochée à mon poignet, il était 21h30, vraiment pas une heure pour être seule, sur le toit de l'école. Je dégageais ma veste et la mis sur le côté. Pendant qu'elle reprit la parole.

« Tu m'en voudras pas, j'ai complètement oublié ton prénom... »

La réflexion de l'inconnue me fis sourire. Un peu normal, vu que nous nous étions jamais parlés. Mon éternel sourire en coin au bout des lèvres, je tournais ma tête sur le côté en la regardant. Quoi que, ça se trouve, je ne m'en rappel plus mais on s'était peut-être parlé. Je n'en sais rien, moi et ma mémoire, c'est vrai que c'est pas trop ça...

« Je suis Jonhattan, et tu ne m'en voudras pas non plus, j'ai oublié le tiens aussi... »

Au moins, cette formulation-ci faisait plus polie qu'une autre que j'aurais pu dire. Je regardais à nouveau devant moi, mes mains sur le côté, m'appuyant sur mes avants-bras. J'en levais un et tapotais la place qui était à côté de moi, poliment, une espèce de formule de politesse, si vous préférez.

« Tu veux t’asseoir ? »

C'est toujours mieux que 'tiens, vas t’asseoir à l'autre bout s'te plaît, surtout qu'on est que deux sur je ne sais combien de mètres carrés'.

Un peu de hauteur pour règner sur le monde... { Kaylee } 790857tumblrm4r4vl2uBh1qicqqbo1500

Je ne pense pas que ce soit la peine de s’attarder sur ma journée. Depuis quelques jours, et depuis que j’étais rentrée de ma semaine de vacances avec Jeff, qui soit dit en passant était juste mémorable, c’était l’enfer. J’avais eu l’honneur et la plus grande joie d’apprendre que je redoublais. J’avais même eue un rendez-vous chez un psychologue, sous les ordres du cher doyen. Quelle connerie. Du coup, j’avais pleins de papier à remplir, des attestations, et tout ce bordel. Ca me prenait d’autant plus la tête parce que je devais rester à Wynwood, et donc reprendre mes appartements là-bas. Donc plus possible de dormir chez Nate, enfin chez nous. Certes il n’habitait qu’à quelques rues du lycée, mais c’était plus simple pour moi d’être sur place. Et nul besoin de vous dire que voir cette chambre vide, sans le bordel de Jasper, mon ancien coloc’, me pinçait le cœur. Surtout quand je revoyais nos règles débiles qu’on avait accrochés au mur un soir de beuverie.

C’est d’ailleurs en fouillant dans les décombres de la chambre qui ressemblait à une pièce nucléaire, que j’avais retrouvé des photos, des objets, de mon complice et moi que je m’étais sentie un peu triste de son départ si soudain, je n’avais même pas pu lui dire au revoir, rien. Alors je me suis dit que je devais lui faire honneur comme il se devait, même s’il n’en saurait sans doute jamais rien. C’était plus pour me soulager moi plus qu’autre chose. Accompagné de mon mp3, et d’une bouteille d’alcool dans mon sac, je pris le chemin du toit que je connaissais si bien, c’était ici qu’on s’était retrouvé, où l’ont avais fait nos première conneries ensemble. Genre lancer des capotes pleines d’eau du haut du toit sur les passants. Au passage cela nous avais valu trois bonnes heures de colles et un avertissement. Mais on s’était marré comme des gamins.

Une fois monté tous ces escaliers que je maudissais, je poussais doucement la porte pour ne pas alerter quiconque, non, je ne me ferais pas choper une deuxième fois. Surtout que je ne suis pas d’humeur à avoir à faire avec le personnel du lycée. Je m’avançais doucement dans la pénombre, sans voir au premier coup d’œil que je n’étais pas seule, c’est seulement quand je n’étais plus qu’à quelques mètres que j’en m’en aperçue. C’était un jeune homme, brun, grand, assez mignon dans son genre, mais de profil je ne pouvais pas le reconnaitre du premier coup, enfin, si je le connaissais. Devais-je le prévenir de ma présence ? Et prendre le risque de lui faire peur ou m’installer plus loin ? J’hésitais en silence pendant un instant et puis me décidait soudain, posant aussi calmement ma main que je le pouvais sur son épaule, me mordant légèrement la lèvre inférieur.

« Salut … ! Je ne te t’ai pas fait peur j’espère ? »

Et puis je me rendais compte que finalement j’avais déjà vu ce garçon, tout du moins croisé, dans les couloirs de mon bâtiment chez les Sigma Mu. Alors ça pour une coïncidence… J’aurais voulu le faire je n’aurais pas réussi. C’est comme quand on réussit un coup de maitre sans le vouloir. En même temps ce n’était pas une grande surprise en soi, chez nous, les règles c’est qu’il n’y en a pas, ou peu, et celles existence, on les respecte rarement, y compris de venir sur le toit, et la nuit qui plus est.

« Tu m’en voudras pas, j’ai complètement oublié ton prénom… »

Faux. Je n’en avais clairement aucune idée. Mais ça passait toujours mieux que de le demander directement, enfin à mon gout. Parce que si lui savais le mien, je passerais certainement pour une grosse associale, ce que je ne suis pas habituellement, mais que je suis ces derniers temps parce que j’ai bien d’autres choses en tête en ce moment.

Invité

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J'avais fini mon dernier cours à 18heures, et j'en avais marre de rester dans les mêmes alentours, à respecter toutes les règles quand un vieux toutous bien dressé. Je sortais du lycée, les mains dans les poches, je levais la tête. Il faisait beau. Depuis la veille, j'avais essayer de trouver l'accès au toit, un toit comme celui que j'avais à LasVegas, j'y montais et tout le monde autour n'existait plus. C'est pile ce dont j'avais besoin à ce moment précis. Ici, j'avais l'impression d'être compressé quinze-mille fois et qu'on essayait de me faire rentré dans une toute petite boîte alors que c'était désespérément impossible. Je rentrais de nouveau dans le lycée et me baladais dans les couloirs bien décidé à trouve cette fichue entrer « interdite ». Je faisais tous les couloirs, de long en large et en travers et ne trouvais pendant au moins une demi heure ! J'étais tellement obstiné à trouver cette porte, comme toujours, absorbé par mon but, ayant tellement envie d'y arriver, que j'oubliais le temps, et il faisait je pense déjà nuit quand je forçais discrètement – du moins c'est ce que j’espérais – la porte grise ornée d'une vielle plaque blanche délavée « Ne pas entrer, issue réservée au personnel », comme dans les vieux restaurants. Après avoir forcé la serrure, je tournais vers la droite et montais le long d'escalier de service en piteux état. La montée me parue interminable et ça n'en finissais plus de tourner, quand je vis enfin la porte qui me suffisait de pousser pour marcher sur le goudron du toît. J'allais tout au bort, et m'assis, laissant mes jambes pendent dans le vide. Mes yeux se braquaient sur la vue de Miami la nuit, les voitures circulant le long des avenues, et mes pensées vagabondaient, pensant à un tout et à un rien. Mes écouteurs dans mes oreilles, enfin au calme, coupé du monde. Je retirais ma veste qui me servait un peu à rien, et la posait à côté de moi, tout en sortant d'un même geste une cigarette que je coinçais derrière mon oreille le temps de trouver mon feu, pour le quel je tâtais ma poche arrière et allumais ma cigarette. Je n'entendais rien, et voyais tout, c'était parfait.