Fais de ma journée qu'elle soit meilleure. [Brandon]

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Fais de ma journée qu'elle soit meilleure. [Brandon] Se_fai10

C’est avec le sourire aux lèvres que le jeune homme m’affirma que oui, cela ne le dérangeait pas. Il s’éloigna en me faisant un clin d’œil, et moi je le suivais du regard, jusqu'à ce qu’il tourne à une rue, plus loin. En attendant, je m’asseyais sur une petite marche devant la porte d’entrée, et commençais à jouer sur une application avec mon téléphone, pour passer le temps. Soudain la porte derrière moi s’ouvrit sans que je m’y attende, je me relevais d’un seule coup, et tombait nez-à-nez avec, sans doute la secrétaire de psychologue que je devais rencontrer.

« Melle Standford ? Le Docteur Ziegler sera en retard, une consultation plus longue que prévue. Ne vous inquiétez pas, on ne vous oublie pas. »

J’acquiesçais avec un grand sourire hypocrite sur les lèvres, le temps qu’elle referme la porte. Je roulais des yeux avant de reprendre ma position initiale, avec mon jeu. Personnellement, j’aurais préféré qu’ils annulent carrément le rendez-vous, et qu’ils ne me rappellent jamais. Mais bon une fois que ce sera fait, je serais enfin tranquille. Du moins je l’espère. Et tout à coup, mon téléphone m’afficha un écran noir, je n’avais pas vérifié le niveau de ma batterie, qui devait sans doute être à plat. Quelle journée pourrie décidément. Moi qui ne pouvais pas m’en passer plus d’une journée. En plus, j’en avais réellement besoin, puisque je devais me rendre à l’endroit du vernissage de mon frère ensuite. Il y a des jours où on ferait mieux de rester au lit.

Cela faisait maintenant de longues minutes que j’attendais contre ce mur. Le jeune homme que j’avais interpellé un instant plus tôt m’avait-il abandonné ? Ou m’avait-il juste promis cela pour que je le laisse tranquille ? Ni l’un ni l’autre puisque je le voyais au loin arriver, le sourire manquant cette fois. Il me tendait le briquet qu’il était parti me chercher, en s’excusant du temps qu’il avait mis. Je prenais doucement l’objet de tous mes désirs, et allumait enfin mon tube de tabac, profitant, et dégustant bien la première bouffée.

« C’est parfait, vraiment je te remercie, je ne sais pas comment j’aurais fait sinon. »

Je le regardais une fois de plus, et sa mine avait changé depuis la première minute où il m’avait adressé la parole, du moins l’expression de son visage, avait l’air un peu plus triste. Et dieu sais que je n’aime pas voir les gens triste. J’en profitais donc pour lui redonner les sourire, en le remerciant avec un petit bisou sur la joue, en passant mon bras autour de ses épaules. Et c’est à ce moment-là, que je sentais dans la poche de son jean un objet en sortir légèrement. Pendant quelques secondes, je me disais que ce n’était pas bien, qu’il ne fallait pas, mais l’avenir artistique de mon frère était en jeu. Bon j’exagère peut-être un peu.

« Tu n’as pas l’air dans ton assiette… Ce n’est pas à cause de ce que je t’ai demandé au moins ? »

Tentant de faire diversion, toujours presque collée à lui, je glissais le bout de mes doigts dans sa poche pour attraper le téléphone en question. Voilà que je deviens une criminelle, juste devant un cabinet de psy. Ce n’est pourtant pas à mon habitude, mais je jure devant dieu que je me confesserais, et que je rendrais son bien à son propriétaire aussitôt que je n’en aurais plus besoin. En espérant bien entendu que cela fonctionne, et qu’il ne s’en rende pas compte.

Invité

Il ne faisait que traîner dans ses rues calmes et vides de vie avant de se faire interpeller par une jeune fille qui s'ennuyait. Ou qui, du moins attendait quelque chose dans cette rue. Elle lui avait demandé un objet qu'il ne risquait pas d'avoir. Non, ce n'était pas du genre de l'anglais de se balader avec un briquet et encore moins de fumer, au malheur de cette jeune fille. Il se trouva gêner de la situation, de ne pas pouvoir l'aider même si c'était pour qu'elle se ruine la vie avec cette cigarette. Mais le jeune homme lui proposa directement d'aller lui en chercher un au tabac du coin s'il lui fallait absolument. Elle avait accepter les sourire au lèvres en expliquant qu'elle serai là à son retour puisque qu'elle avait rendez-vous, là, au cabinet du Psy'. Ce devait être pour elle un moyen de se déstresser avant se rendez vous qui devait être gonflant.

-Okay, j'y vais. Au pire, j'aurai acheté un briquet. lui dit-il en lui faisait un clins d'oeil.

Le jeune marcha a reculons en regardant la jeune blonde avant de se retourner et marcher vers le tabac qui était à plus de cinq cent mètre. Il entra et sentit l'odeur du café et du tabac froid. Ces odeurs désagréables, qu'il lui rappelait sa maison à Londres. Cette odeur qu'il aimait, qu'il associait à ses parents. A présent, qu'ils n'étaient plus, il avait des nausées de ces odeurs. Il prit ce briquet et décala aussi vite que possible. Il s'arrêta sur un banc avant de revenir. Il réfléchissait à tous. A ce qu’il lui manquait, à ce qu'il ne ratait pas, à ce père qui était parti, à cette mère qui ne pensait qu'a elle, à sa petite soeur qui oubliait le principale, a tous les moments ratés dans sa vie. Il essaya, tant bien que mal, de reprendre ses esprits. Il se releva du banc, le briquet dans la main et se dirigea vers la rue où il avait rencontré brièvement cette jeune fille. Elle était toujours la, appuiyée contre la porte du cabinet du psy surement, la clope à la bouche.

-Tiens, j'ai trouvé que ça ! Désolé, j'ai pas été très vite.

Il marcha vers elle et lui tendit le briquet en question.

Comme il fallait s’y attendre et avec la chance que je me tapais aujourd’hui le jeune homme m’annonça que non il n’avis rien sur lui, parce qu’il ne fumait pas. En effet, tout le monde ne s’intoxiquait pas les poumons avec cette drogue. Oui parce qu’en soit s’en était une. Par exemple moi, j’avais essayé de fumer plus jeune, avec les potes de Nate, alors que nous étions encore chez nos parents, sans qu’il le sache, parce que cela l’aurait mis dans un genre de colère noire, je le sais parce que j’avais vu son regard à l’aéroport quand j’en avais allumé une, et puis je n’y avait plus touché, jusqu'à ce jour où j’avais rencontré Harley. Je ne suis pas ce qu’on appeler une ‘accro’ mais dans ce genre de situation, je peux vous dire que ce bâton de tabac me fait le plus grand bien.

Je ne pus réprimer une petite mine déçue, mais au fond ce n’était pas un drame en soi. J’enlevais donc la cigarette de ma bouche, pour la faire tourner entre mes doigts. Stressée ? Du tout. Bon d’accord, un petit peu quand même. J’étais sur le point de lui dire que ce n’était pas grave et sans doute lui souhaiter de passer une bonne journée mais le jeune homme qui se tenait devant moi semblait plutôt gêné de ne pas pouvoir m’aider. Je lui offrais alors mon plus beau sourire, pour lui assurer que ce n’était pas bien grave. Et celui-ci enchaina pour me proposer d’aller en chercher à un tabac qui était juste au bout de la rue. Je restai quelques secondes sans rien dire, mon sourire ne s’effaçant pas, bien au contraire.

« T’es sérieux tu ferais ça pour moi ? Je peux pas trop bouger d’ici pour le moment j’ai rendez-vous juste là, et si je suis à la bourre ça va pas le faire… »

Je lui avais montré du doigt la porte du cabinet de psy derrière nous, avec une petite mine de dégout. Il n’était absolument en rien obligé de faire ça après tout, on ne s’était jamais vu auparavant, je l’avais juste accosté dans cette rue. Mais j’avais déjà une sorte d’estime pour lui, parce que ce n’était pas habituel, et puis il me paraissait, du coup, véritablement sympathique. Etait-ce mes prières exaucées ? Celle que j’avais faite quand je mettais levé, et sur la route. De pouvoir égayer ma journée d’une façon ou d’une autre. Et ce jeune homme dont je ne connaissais même pas encore le nom, venait certainement inconsciemment d’être un petit rayon de soleil dans cette journée bien trop grise à mon gout.

« En tout cas c’est super gentil de ta part, je ne bouge pas, je serais là à ton retour c’est promis ! »

Lui dis-je alors avec un petit rire discret. Je ne voulais en aucun cas qu’il croit que je me servais de lui ou quoi que ce soit. Il m’avait gentiment proposé et moi je ne faisais qu’accepter, lui donnant l’assurance que je serais toujours là quand il reviendrait. Psy ou non, il me restait bien un bon quart d’heure de toute façon, et avec un peu de chance, il serait en retard, comme dans tous les rendez-vous médicaux en général. Cela me donnerait sans doute l’occasion de faire connaissance. Tout du moins, je lui en devais une maintenant.

Invité

Quel jour était-il ? Le jeune anglais avait perdu la notion de temps depuis qu'il était arrivé. Il ne faisait plus rien à ses habitudes. Il était plus heureux à présent. Il n'avait plus le calvaire de son quotidien de là bas. C'était sur, il n'était pas des plus chanceux de cette terre mais il y avait des cas bien plus grave que lui. Qu'es' qui pouvait bien le déranger autant ? Tout simplement, que sa mère épouse son professeur de mathématiques alors que son père venait tout juste de décédé et qu'ils n'étaient plus la belle famille qu'il avait à ses huit ans. Oui, on grandit mais normalement, la famille ne doit jamais changer, s'agrandir mais pas exploser. C'est sûr, que ça abîme profondément ce genre de situation. Mais, il espérait, en venant à Miami, oublier tout cela et trouver quelqu'un qui aurait vécu le même genre d'histoire et qui comprendrait sa souffrance.

Il traînait dans les rues, espérant trouver de la vie mais personne n'était présent, ce n'était que de longues rues vides, sans âmes. Son téléphone portable vibra. C'était sans doute sa mère qui l’appelait mais il ne décrocha pas. Non, le jeune anglais avait envie de passer une journée sans remarque, obligation et surtout sans engueulade. Il laisse son téléphone tactile dans sa poche. Il était habillé d'un jean plutôt foncé et d'un tee-shirt blanc avec des monstres dessinés. Il avait enfilé une paire de baskets montantes avec bon nombre de couleurs. Il marchait les mains dans les poches, sans trop avancer vite et sans trop, non plus, savoir où il allait. Il finit par se trouver dans une rue, tout aussi inconnue que les autres mais qui avait de la vie. Du moins une jeune fille était devant une porte. Un rendez-vous ? l'Attente d'un ami ? Brandon marcha sans faire attention à elle quand il entendit une voix :

« Hey toi ! Excuse-moi, t’aurais du feu s’teuplait ? Ou des allumettes ? »
« Euh non ! Désolé, je ne fumes pas...»

Le jeune homme la regarda, gêné de ne pas pouvoir satisfaire ce qu'elle demandait. Non ce n'était plus du genre de garçon ce genre de jeu. L'alcool, la drogue, le tabac, le sexe, sans limite. Il s'était arrêté. Du moins, il ne le laissait pas le montrer.

« Tu veux que j'aille t'en chercher au tabac, là-bas ? »

Aujourd’hui, journée qui se devait banale. Mais non, pas ce jour-là. Nous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire et sans surprise, j’ai eu l’honneur de voir que je n’avais pas été reçue pour l’université. Je redouble donc, pour la première fois de ma vie. En même temps, j’ai tout fait pour, inconsciemment. Malgré tout j’étais déçue, moi aussi j’aurais voulue pouvoir fêter ça comme il se doit, et pouvoir quitter le lycée une bonne fois pour toute. Mais non. Il a fallu que la veille, le doyen me convoque, pour un sorte de briefing pré-rentrée. Conneries. A cause de mes absences répétées, mon comportement en cours, l’ouragan que j’avais vécu, ma blessure, mes parents, il m’avait collé un rendez-vous chez le psychologue. Non mais vous y croyez-vous ? Au départ il était hors de question que j’y foute les pieds, mais ce doyen était fort, et avait trouvé les arguments pour que j’y aille.

Le lendemain.
Voilà on y était, c’était le jour. Pour ne pas inquiéter Nathan, mon frère, je n’avais pas dormi chez lui cette nuit, je ne voulais pas lui expliquer tout de suite, me mettre une pression supplémentaire était inutile, j’avais donc dormi dans ma chambre à Wynwood seule, puisque mon colocataire avait mis les voiles. Je tirais une tronche de six pieds de long en me préparant. Jean-basket, tee-shirt ample, pas coiffé, je ne me mettrais certainement pas sur mon 31 pour ce petit psy. Mp3 sur les oreilles, je marchais lentement dans la rue, jusqu'à l’adresse que l’on m’avait donnée. Essayant de retarder un maximum la sentence. Franchement, parler de ce que j’avais vécu à un vieux que je ne connaissais pas, qui allais certainement tout noter dans son petit calepin et m’observer le moindre de mes faits et gestes pendant une heure ce n’est pas pour moi.

Me voilà devant le cabinet, je m’approche de la plaque dorée pour y lire le nom inscrit dessus. « Dr. Ziegler – Psychothérapeute ». Beurk. Je me recul d’un pas, et prend une grande respiration, un peu déprimé dans le genre. Il est rare que je perde mon sourire légendaire, mais là je vous assure qu’il m’en faudra beaucoup pour le retrouver. Pour voir l’heure qu’il était, je sortais mon téléphone, qui affichait 14h40. Très bien, encore un gros quart d’heure de liberté. Je fouillais à nouveau dans mes poches pour attraper une cigarette que je callais entre mes dents, mais impossible de trouver du feu. Merde, ce n’est vraiment pas ma journée. Plus qu’à attendre sagement et réfléchir à ce que je vais bien pouvoir lui dire histoire qu’il me lâche vite la grappe. Quitte à inventer des histoires, quitte à mentir sur mon état d’esprit. Parce que rester dans le silence n’arrangera pas les choses, et m’obligerais à devoir revenir encore plusieurs fois.

C’est alors que je vis au loin, un jeune homme arriver. Il devait avoir mon âge, un peu plus ou moins finalement. Pourquoi pas l’interpeller, après tout cela ne me ferais pas de mal de discuter, même pour ne rien dire. Et puis qui sais, peut-être à t-il un briquet pour moi. Alors sans me ménager, je m’avançais un peu vers lui, donnant un petit signe de la main, me retournant sur la porte du cabinet pour vérifier si personne n’en sortait ou quelque chose dans le genre.

« Hey toi ! Excuse-moi, t’aurais du feu s’teuplait ? Ou des allumettes ? »

Je faisais bouger ma clope entre mes dents pour lui montrer de quoi il en retournait je m’efforçais de sourire un peu, aussi, histoire qu’il ne prenne pas peur et m’envoi balader d’une manière monumentale.