Wynwood University
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 Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]

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MessageSujet: Re: Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]   Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline] EmptyMer 22 Aoû 2012 - 0:25

L'incitation d'autrui, à la violence, la haine, la souffrance, la débauche, le crime. Le regard humiliant te cherchant toi, uniquement toi. Le rire, dans cette partie sans fin, est interdit, juste le sourire hypocrite détruisant le vrai bonheur. Nous avons tous cet instinct de "survie", nous nous bâtons, jours et nuit, contre les forts et les faibles, si nous n'avons pas la force de détruire nous fuillons, si nous n'avons pas le courage d'intimider nous nous cachons et si nous n'avons pas le courage d'aimer nous usons comme prétexte le sexe. Nous croyons valoir plus que les animaux mais nous sommes pareils. Pire. Audace, perfidie, arrogance et tromperie. Notre devise. Nous nous laissons pas marcher sur les pieds soi-disant. Mais, nous baissons la tête à chaque regard souffrant et la honte nous ronge tout en silence.

Oui. Elle voulait donner cette impression. Faire croire à sa supériorité. Mais celle-ci débouchait juste sur de la faiblesse. Elle souffre. Mais, ne l'a-t-elle pas mérité ? Cette fille, qui taille chaque faux pas commis par quelqu'un, chaque sourire, chaque habit ? Je ne sais pas.

Je ne suis pas elle. Certes, mon enfance a été difficile mais, j'en ai tiré le peu de positif qu'il y avait, ce qu'elle dans ce cas-là n'avait sûrement pas fait. Je me doutais que sa vie était dur. Je n'en savais rien, mais, même si j'avais honte de l'avouer, je me reconnaissais en elle. La cruauté dans ses yeux justes pour essayer de cacher sa peur, son dégout, sa tristesse. Elle a mal, ses larmes. Pleurer. Son seul moyen de s'échapper. De laisser sortir le mépris qu'elle avait en elle. C'était pareil chez moi. Mais contrairement à elle à la place de tuer avec mon regard je réconforte avec mon sourire. Il y a déjà assez de mal sur cette terre, autant sourire que d'enfoncer ceux qui vous sont chers. Elle, elle s'en foutait, peut-être que personne ne lui était cher. Mais, je ne pense pas. Il y avait toujours cette personne, votre muse, votre tout, votre rien, votre meilleur ami et votre pire ennemi. Non, pas forcément l'amour de votre vie. Simplement. Cette personne.

Sa voix craquelante faisait pitié. Mais, après ses premiers mots le haine reprit sa place avec toute ampleur. Bravo. Bien joué. Elle essayait de se maîtriser. Arranger l'erreur qu'elle avait fait pleurer devant moi.

"Je suis réputée pour être la pire des peaux-de-vache qui puisse exister à Wynwood. J'en ai fait chialer, de la grognasse, je peux te le dire. Et ça me fait du bien, tu comprends ça ? ça me fait du bien. Parce que je veux pas être la seule à souffrir."

Première erreur.

"Si pour me sentir mieux je dois voir une fille pleurer parce que j'ai tapé là où ça fait mal, je le fais. C'est juste que... parfois, c'est un petit peu dur de me regarder dans une glace, après ça."

Deuxième erreur.

"Je ne veux pas être la seule à avoir peur. C'est tout, putain, c'est tout..."

Troisième erreur. Je ne voulais pas en savoir autant. Ou plutôt. Je n'aurais jamais cru en apprendre autant. J'avais eu raison, la honte la rongeait. Elle ne voulait pas se faire réconforter. Bien sûr. Logiquement j'aurais dû me moquer d'elle. J'aurais aimé mais, je ne voulais pas m'abaisser à son niveau. Faire souffrir d'autres personnes pour ne pas être seule. Je ne savais pas l'intitulé de mon raisonnement et les mots réconfortants que je savais ne voulaient pas quitter ma bouche. Je pouvais avoir honte mais non. Elle l'aurait mérité n'est ce pas. Mais à quoi ça servirait de rendre le mal par le mal .

Sa voix était fragile. Trop Fragile.

Une parole méchante l'aurait sûrement refait éclater en sanglots. Peut-être qu'elle ne l'aurait pas voulue. Sûrement. Mais pour l'instant, elle était trop faible pour se battre. Je m'approchais donc jusqu'à la sentir près de moi. Oui, je ne savais pas ce que je faisais. Je ne pouvais pas la laisser comme ça, la culpabilité en profiterait trop pour me dévorer. Je passais donc mes deux bras autour d'elle et l'enlace.

On ne se connaissait même pas. Qu'est-ce que je floutai ? Je me prendrai sûrement la plus grande raclée de la semaine mais je continuai à la serer contre moi. Je savais à quel point c'était déprimant quand l'on pleure et que personne n'est là pour nous consoler. Même si Hebi ne me rendrait jamais la pareille je lui épargnais ce sentiment que j'avais dû supporter plus d'une fois.

-Oui. Je...je te comprends.

C'était faux. Un mensonge pur. Mais, mieux mentir que de tourner le couteau dans la plaie.

-Je sais ce que tu ressens. Tu n'as pas besoin d'avoir peur, tu souffres mais, ça passera. Tout s'arrangera.

Ce n'était peut-être pas un mensonge. Mais tout n'était pas vrai.

-Je sais que ça ne sert à rien ce que je fais là. Je sais que demain matin tu te réveilleras et tu afficheras ton sourire de garce hypocrite. Je sais aussi que je suis ridicule à essayer de te réconforter car je n'en tire rien de toute façon. Je perds mon temps vue que de toute façon je n'aurais que de la méchanceté en retour.

C'était vrai. Quoi qu'il arrive jetais perdante. Dans le pot de crème des deux souris j'étais celle qui me noyait.

-Je ne sais pas ce que s'est passé dans ta vie. Si ça se trouve, je ne veux même pas le savoir. Mais je me doute que tu n'as pas eu la plus facile. Je ne vais pas me casser le cul à te raconter quelque chose dont tu t'en fous. Je veux juste que tu saches, quoi que tu as faits, quoique les personnes de ton entourage aient fait c'est du passé, ça ne changera pas, si ça se trouve ton histoire est bourrée de regrets, de gens qui s'en veulent mais qui n'ont pas le courage de s'excuser. Tant que tu fous pas ça dans ton putain de crâne tu ne pourras jamais avancer. Tu seras toujours une peste, tu ne pourras jamais te regarder dans le miroir, ta haine ne diminuera pas. Elle s'accumulera juste. Le passé est du passé. Soit tu avances soit tu meurs intérieurement? C'est tout.

Tu es faible tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. tu es vil, tu es veule, tu es vain, tu es vieux, tu es vide, tu n'es rien.

Oui. Je n'étais rien.
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MessageSujet: Re: Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]   Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline] EmptyMar 17 Juil 2012 - 14:33

    Je ne suis que l'image curieuse de la femme blessée par un passé trop lourd à supporter, dans un coeur aussi petit que le mien.

    Evangeline ne semble pas vouloir se barrer, et je vais devoir la supporter. Je pensais que je serais tranquille ici, mais il a fallu que je rende les armes face à cette fille. Je n'aimais personne ici, et personne n'avait le moindre attachement pour moi. Les hommes ? N'en parlons pas. Rafaël était le seul qui avait toute mon estime, et il était loin d'être en passe de redevenir mon petit ami. Cette séparation physique entre lui et moi me faisait beaucoup de mal. La peine que j'en éprouvais se retournait contre moi, lorsque je voulais me venger sur les autres. Je n'avais plus la force de rien faire. La solitude constituait ce poids monstrueux sur mes épaules, et ne me lâchait pas. Jamais. Il me semblait cependant que le rire d'Evangeline soulagea légèrement ce poids, et je pus respirer un peu mieux, calmer mes larmes, mais pas mon chagrin. De qui étais-je aimée ? De Marla, de Rafael. Et c'est tout. N'est-ce pas triste, dans une vie d'être humain, d'être aimée de seulement deux personnes sur sept milliards ? Cette pensée me souleva le coeur. Je n'avais l'estime de personne ici. Crainte, certes, je l'étais peut-être, mais aimée ? Après tout, cela me faisait une belle jambe. Si mon père avait été là, jamais je ne me serais comportée comme ça. Jamais je n'aurais blessé ma mère comme je l'ai fait, pour le venger. Jamais je n'aurais quitté la maison, je serais sans doute partie à Oxfort, ou Harvard, et j'aurais été riche, pour rendre mon père fier de moi.

    J'aurais eu une collection d'amis, que j'aurais pu exhiber sans pudeur.

    Mais de père, je n'avais plus. Alors je me contentais seulement de penser à lui. Une photo ne me quittait jamais, là, dans mon portefeuille, dérobée à ma traîtresse de mère, avant de partir. Ma soeur m'avait dit qu'elle s'était trouvée un mec, et je comptais bien aller à New York pour le sauter, lui aussi, comme j'avais fait avec l'autre. Je lui ferais autant de mal que je pourrais, jusqu'à en crever. Jusqu'à ce qu'elle en crève de dépit. Sale garce. Ingrate.

    Je haïssait ma mère parce qu'elle faisait autant de mal à la mémoire de mon père qu'on le ferait en baisant sur sa tombe. Je haïssais ma famille, parce qu'elle ne supportait pas de voir le calvaire que je faisais vivre à Judas. Je haïssais les gens autour de moi, parce que personne ne pourrait véritablement comprendre ce qui fit de moi la jeune femme fragile et apeurée que je cachais par la carapace solide de ma méchanceté gratuite. Pourtant Evangeline pensait le contraire. Elle pensait pouvoir me comprendre. Mais comprendre quoi ? Que croyait-elle ? Savait-elle quelque chose de moi ? Pourquoi être amicale, si elle ne savait rien ? Savait-elle que les immeubles que je voyais par les fenêtre me faisaient frissonner d'effroi chaque matin ? Que le feu me terrorisait, que je n'irais jamais au Sahara de peur des tempêtes de sable ? Savait-elle seulement que l'idée de me retrouver à deux mètres de hauteur du sol me faisait presque faire pipi dessus de terreur ? Non, elle ne savait rien, il n'y avait que Marla et Rafael qui savaient. Et qui savaient pourquoi ces peurs me hantaient à chaque fois que je fermais les yeux, le soir. Alors je fixais Evangeline, pour la première fois depuis qu'elle était entrée dans la salle, les yeux rougis par la peur et le chagrin.

    "Dis moi, Evangeline, qui tu es pour croire un seul instant que je vais me confier à n'importe qui ?"


    Ma voix reprit sa cruauté habituelle. Elle devait me laisser, il le fallait.

    "Je suis réputée pour être la pire des peaux-de-vache qui puisse exister à Wynwood. J'en ai fait chialer, de la grognasse, je peux te le dire. Et ça me fait du bien, tu comprends ça ? ça me fait du bien. Parce que je veux pas être la seule à souffrir."

    Pourtant, ça sortait comme ça. Pour la première fois, je confiais ma douleur à une inconnue.

    "Si pour me sentir mieux je dois voir une fille pleurer parce que j'ai tapé là où ça fait mal, je le fais. C'est juste que... parfois, c'est un petit peu dur de me regarder dans une glace, après ça."


    J'allais me faire cracher à la figure, je le sentais bien. Mais j'étais blindée, elle pouvait y aller.

    "Je ne veux pas être la seule à avoir peur. C'est tout, putain, c'est tout..."


[Pardoooon pour le rtard T.T]
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MessageSujet: Re: Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]   Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline] EmptyJeu 5 Juil 2012 - 23:50

J'avais honte. J'étais pitoyable. J'avais essayé d'imiter Hebi en faisant ma garce mais je n'y arrivais pas. La culpabilité me rongeait à chaque réplique moqueuse, chaque regard rabaissant, chaque rire hypocrite. Oui. J'étais pitoyable. Sans personnalité. Je cherchais à imiter les autres. Je ne m'assumais pas. Je n'étais pas une salope. Je ne tirais aucun plaisir à faire du mal aux autres, les larmes des autres me faisaient plus de mal que de bien, je préférais la lumière à l'obscurité.

J'étais né du bien, je mouririas du bien.

Le sourire des gens me faisait chaud au coeur, j'ignorais les couteaux tranchant s'enfonçant dans mon dos, la fleure qui fanait dans mes mains était invisible à mes yeux. Je fuyais la réalité. La méchanceté, la cupidité, l'injustice. Je voulais un monde rose, aucune tache noire. Je cherchais une raison pour faire revivre la lueur d'espoir dans mes yeux mais, il n'y en avait pas.

La vie est un jeu, soit tu gagnes, soit tu perds.

Personne ne voulait être dans les perdants mais il y en avait toujours, l'humain était né pour mourir. Nous sommes tous une figurine dans un manège, on tourne en rond et après plusieurs tours nous nous arrêtons et laissons place à d'autres.

"Moi, je ne suis plus d'humeur à rire des autres. Mais je t'en prie. Fais-toi plaisir."

Sa voix n'est plus étouffée par des sanglots. La tristesse y siège. Elle n'a pas cliqué sur play. Elle ne veut pas jouer. Je suis misérable, je la provoquai, elle m'a simplement ignorée. Mais, contre elle, je perdrais la partie. Je tirai mes jambes vers moi et m'appuyai sur mes genoux. Un sourire se forma sur mes lèvres.

-Aie, touchée.

Rire.
Même faible elle arrivait à nuire à mon ego, déjà assez bas comme ça. Cette fille était incroyable. Le diable en personne? Non. Elle n'était pas si forte que ça. Derrière son armure d'acier siégeaient des os fragiles, un coeur tout aussi faible que le mien, une conscience trop lourde pour une seule personne. Son sourire était maître de l'image. Il était juste preuve d'insolence. Insolance qui, tôt ou tard lui nuira. Je n'avais pas besoin de dire des méchancetés, au contraire, c'est la colpabilité qui la rongeait. Elle voulait se démarquer des autres, prouver qu'elle n'était pas comme nou mais, elle n'était pas mieux. Une des marionettes du jeux.


-Arrête de te renfermer sur toi-même. La fierté ne te mènera à rien ma vieille je disais ça mais, je pouvais parler moi. Enfin, qui suis-je pour juger tu diras.

Je n'avais rien à dire. Je craignais la haine qu'Hebi me donnerait en retour.


-Alors, tu me dis la raison de ton pétage de plomb si risqué? parce que, tu as quand même pris le risque qu'on te chope en train de pleurer à chaudes larmes.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]   Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline] EmptyJeu 28 Juin 2012 - 1:48

    Elle ne s'en va pas. Pourquoi elle ne s'en va pas.

    Je ressens cette détresse qui frappe mon esprit et mes sens à mesure que la fille s'avance vers moi, va certainement jusqu'à poser ses affaires près des miennes. Je voudrais retenir mes sanglots, mais je n'y arrive pas. Mon murmure est le seul qui ait pu traverser la barrière de mes lèvres, mais il me semble qu'elle n'ait pas très bien compris ce que je lui ais dit. Elle est encore là. Je voudrais seulement qu'elle me laisse tranquille, mais je crois bien que je n'arriverais pas à décoller sa petite personne de moi. Je voudrais juste pleurer seule. Mais tout se paye. Et je paye ces longues heures de rire sarcastique devant les larmes touchantes de ces filles fragiles qui ont rendu les armes face à moi. Je croyais que je ne vivrais jamais cela, mais je me suis trompée. Lourdement trompée. Je ne suis qu'un pion, dans le grand échiquier de l'adolescence, et je me suis sentie trop puissante pour ce que j'étais. Ici, j'étais la petite boursière mauvaise, devant un troupeau de pétasses et leur étalage de fric. Je ne m'étais encore jamais essayée au chantage, ni au racket. Mais ici, je devrais. Là n'étais pas la question. La lassitude m'envahit de minutes en minutes, et je voudrais seulement dormir. M'allonger, m'étendre là, sur le sol froid de la salle de classe, et ne plus bouger, pendant des heures. Me laisser aller aux larmes, seules. Il me manque. Si je pouvais joindre Rafael, je ne serais pas seule. Mais Evangeline ne compte pas, ici. Personne d'autre ne pourrait sécher ces larmes de douleur dans le fond de mon être. Elles coulent et se déroulent, un long torrent précipité, entrecoupé de reniflements dégoutants que je me surprends à produire, malgré moi. La petite voix d'Evangeline résonne dans ma tête, et ses mots pleins de poison ne me font pas plus d'effet qu'une petite piqure de moustique. Raille, moque-toi, tu es en droit, même si de moi, tu n'as encore rien reçu. Je m'en fiche. Je me dirais toujours que je suis la plus forte. Je suis une vipère, une abonnée du Diable. Je le consulte à chaque méfaits, et c'est dans ses bras que je mourrais, emportée dans le doux brasier de ma cruauté. Je couche avec le Diable.

    Montre moi seulement que tu n'as pas peur de moi.

    Je redresse cette mèche de mes cheveux pour te regarder. Tu me demandes ce que j'ai. Mais je ne veux pas te répondre. J'en ai seulement assez, plus qu'assez. Ma vie ne se résume qu'à mes bonnes notes et au plaisir malsain que j'éprouve à faire le mal. Je suis creuse, une coquille vide, sans saveur, sans la moindre énergie. Tout juste bonne à faire le mal, puis à pleurer, quand le trop plein de culpabilité a rempli sa part du contrat. Elle peut parler, dire, je ne l'en empêcherai pas. Je baisse de nouveau les yeux, mes pupilles restent fixes sur le bois de la table, derrière laquelle je suis assise. Taisez-vous, laissez moi. Seulement, tranquille.

    Rafael, aide-moi, pitié.

    Aux entrailles de ma dignité se plonge les quolibets que j'aurais pu recevoir. Le goût amer de la trahison de ma mère, transformant mon esprit de petite fille en démon vengeur, sans répit, cherchant à faire payer à tout prix la salissure dont je fus la victime. La honte, j'aimerais qu'elle puisse la ronger jusqu'à n'en laisser des ossements à piétiner encore et encore. Je suis la Haine personnifiée, celle qui n'aura de répit que de dominer, par la simplicité même, ceux qui se mettront en travers de mon chemin. Moi, ce petit bout de femme trop maigre, dont les cheveux n'obéissent plus, je ne me laisse que trop dominer par des sentiments inverses et douloureux. Ma voix éraillée résonne dans la salle.

    "Tu veux te payer ma tête ? Fais. Chacun son tour, je ne suis pas mauvaise joueuse."


    Un jeu. Oui, tout cela n'est qu'un jeu pour moi. Un jeu malsain où se mêlent mesquinerie et trahisons, cris et larmes, souffrance et abnégation, le tout remué dans un verre de délectation. Ma rédemption n'est pas pour demain, et si elle veut rire, qu'elle rie. Je le veux bien. Des insultes, j'en ai déjà entendues, de ma propre mère, le jour où elle m'a découverte avec son ex petit ami. J'avais ri ce jour là. Tellement ri. Je n'ai plus de masque, et mon visage qu'affiche d'habitude une simplicité tranquille n'est plus que défraîchi, sans une once de maquillage. Mes cernes barrent mes yeux et me laissent croire que mon vrai visage, c'est celui d'un monstre. Je veux bien qu'elle rie. Il n'y a pas de problème.

    "Moi, je ne suis plus d'humeur à rire des autres. Mais je t'en prie. Fais toi plaisir."


    Mes larmes ne coulent plus, enfin. Mais lorsque je regarde par la fenêtre, la pluie qui commence à tomber me rappelle ce pourquoi je suis née. Pour être la Démoniaque qui fait de ses ouailles des anges. Il en faut, n'est-ce pas ? S'il n'y avait pas un trublion, ce ne serait pas drôle. Mon visage plein de mélancolie est ma vraie forme physique. Je n'ai pas de troisième bras, non.

    Mais en vrai, je ne suis pas une garce.
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MessageSujet: Re: Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]   Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline] EmptyMer 27 Juin 2012 - 0:07

La vie, un circuit toujours pareil, on naît, on vit, on meurt. L'homme est comme un papillon, à sa naissance il est soigneusement enfermé dans un cocon où il est protégé de l'extérieur, il ne connaît pas la cruauté du monde, puis il commence à vivre, s'épanouit, apprend des choses jusqu'à enfin sortir de son cocon, il est alors exposé aux dangers de la vie, il peut mourir dans un filet, peut se faire bouffer par des êtres plus puissants que lui ou peut être chopper par des enfants. Au bout d'une journée, il meurt. À peine avoir découvert le monde que sa vie prend fin. on est comme eux, une fois libres nous mourons intérieurement, peut à petit.

Je me réveillai tous les matins avec cette idée dans la tête: la seule chose sûre dans la vie c'est la mort.

Je me sentais misérable, voulait simplement me recoucher dans mes draps et fermer les yeux. Dormir était la seule chose qui me rendait heureuse, quand je dormais j'étais dans un autre monde, plus de problèmes, plus de morts, plus de tristesse. Que de la joie. Trop de joie.

Le matin en ouvrant les yeux je devais faire face à mon plafond blanc qui ne laissait Trace de couleur, de joie, juste déprimant. Je me levais, me forçait sous la douche et prenais les premiers habits qui me tombaient sous la main. À moitié endormie je descendrai alors, prenait mon petit déjeuner et regardai un peut la télé. Après tant bien que de mal je me forçais à arranger ma tête histoire qu'elle soit un minimum passable et quand la matinée débutait je me retrouvais déjà dans la voiture avec mon père. Écouteurs dans les oreilles je fis semblant d'écouter ce qu'il me racontait et crevée je claquai la porte de la voiture une fois arrivée. De temps en temps je m'achetais un café et comme d'habitude après m'être bien réveillée affichai mon sourire heureux qui ne laissait paraître rien d'anormal.

Aujourd'hui, pour une fois ce n'est pas comme ça, je me lève de bonne humeur, le plafond banal de ma chambre est plein de couleurs et je sifflote des chansons en me préparent au fur et à mesure. Je ne sais pas ce que j'ai mais je suis contente d'enfin ne pas être obligée de faire un faux sourire sachant qu'il sera vrai cette fois.

J'arrive à l'école et regarde en soupirant le grand bâtiment qui me pourrit la journée tous les matins, un bon coup pour me casser le moral. Tranquillement je me rends donc à mon cours d'histoire avec le beau prof sexy. Deux heures de cours derrière moi je dois passer déposer mon devoir de maths en D12 (j'invente). Je sautille le long des couloirs pour arriver devant la classe où je gaspille 6 heures de ma vie chaque semaine. Sans hésiter j'ouvre brusquement la porte et quand je me dis que j'aurais peut-être dû frapper c'est trop tard, je me retrouve dans une salle de classe sombre avec une brune assise sur une des tables, elle pleure. Mon sourire disparaît immédiatement de mon visage et je fronce les sourcils, je rêvais ou c'était Hebi?!

Je ne m'étais pas trompée, je venais de chopper une des plus grandes garces de ma classe entrain de pleurer. Et ben, si je n'étais pas dans la merde. En temps normal je me serais cassée en l'ignorant mais je me sentais mal à l'idée de la laisser comme ça sans rien dire. Elle l'avait peut-être mérité mais je savais ce que ça faisait de n'avoir personne avec qui parler quand on se sentait mal. Je m'approchai donc d'Hebi en hésitant, elle avait baisser la tête et ne semblait pas vouloir spécialement parler. Effectivement, quand je m'assis à côté de la jeune fille j'eus le droit à un "Dégage" pas mal agacé. Je ne sais pas si c'était adresser à moi mais étant donné que je ne avoyai personne d'autre dans la pièce je supposai que oui. Je lâchai un soupir et posai ma feuille à côté de moi, je ne savais pas vraiment quoi faire.

Nous restâmes donc comme ça, toutes les deux, sans parler, moi silencieuse et Hebi reniflante dans son coin. Je regrettai un peu d'être venue mais je me disais que si elle comptait m'emmerder plus tard je n'aurais qu'à lui faire du chantage.


-Tu savais que pleurer donne des rides?

Je fis un sourire sarcastique, ce n'était pas drôle mais je devais le dire. Elle devait me détester rien que pour ça mais étant donné que je n'étais pas une garce j'allais éviter de l'emmerder encore plus, contrairement à ce qu'elle aurait fait.

-Satan, t'a trouvé choupette? j'hésitai un coup puis continuai Non, sérieusement, qu'est-ce qui s'est passé?
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MessageSujet: Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline]   Juste les autres, avant tout le monde. [Evangeline] EmptyLun 25 Juin 2012 - 21:23

    Je parle, mais parfois on ne m'entend plus. La vision troublée d'un été naissant ne laisse aucun répit à mon esprit endolori.

    Je réfléchis parfois à la conséquence de mes actes, quand obnubilée par des sensations curieuses, mes mains se referment lentement sur mon passé, et sur ce que je fais. Je ne connais pas la culpabilité, ni même les regrets. Je me dis cela, chaque jour que Dieu fait. Cette conviction gravée dans mon esprit, me suit toujours au moment où je déclenche les larmes de filles trop fragiles, qui ont essayé d'attaquer ma carapace. Non, je suis plus fortes qu'elles. Je suis plus puissante, et je n'ai peur de rien. L'adversité est le fer de lance de mon esprit embrumé, plus puissant qu'un coup de marteau sur ma protection. Je ne suis que cette fille forte, qui ne vit que pour mieux faire du mal. Tu iras en enfer, Hebi. Ma mère m'avait dit ça, un jour, et j'avais ri, oui. J'inviterai Lucifer à boire le thé avec moi. Je me rirais de Dieu, et de tous ceux qui rient avec moi. Je me rirais des anges, je me rirais du bien, du mal, je me rirais de tout ce qui concerne mon univers, tant que cela peut me rendre heureuse. Mais aujourd'hui, je suis seulement rongée par cette curieuse sensation d'en faire trop, tous les jours, beaucoup trop. Même les larmes ne me font plus aucun effet, à part une pitié mêlée à ce sentiment de mépris qu'elles m'inspirent. Comme une lionne en cage, je tourne et tourne, ronge mon frein, en attendant que quelque chose, quelqu'un, vienne m'apporter un peu plus que ce que moi, je m'apporte seule. Je ne suis qu'une créature qui ère au bout du mal. Je ne suis plus rien, en fait. Ce que je croyais avoir accompli, je ne le dois qu'à ma férocité, face à ceux qui ne m'ont jamais rien demandé. Le seul moyen de me protéger de tout.

    Parfois, je pense à Rafael. Il aurait facilement pu être l'homme de ma vie, mais ce fut le seul qui me quitta, lassé par mon dégoût des hommes, lassé par mon statut de dominance, blessé dans son égo de latin qui ne vit que pour asservir, comme moi je le fais. Oui, mais lui aura toujours le dernier mot. Il l'a toujours eu. Même avant. Je ne dépends plus que de cet ami auquel je me confie. De cette oreille qui m'écoute avec une patience que je ne peux qu'imaginer, parfois. C'est dans cette sensation curieuse de questions-réponses, que je me rends dans une classe vide, pour faire mes devoirs. La porte m'adresse un grincement en guise de bonjour, puis me laisse pénétrer dans sa torpeur, dans son ambiance sombre, son calme plat, son absence totale de victime à martyriser. Mon masque tombe, pour une fois. Mon air candide d'habitude tenant du titre laisse place libre à un visage fermé, cauchemardesque, celui qui m'accompagne devant le miroir de la salle de bains lorsque le soir, lassée de jouer à un jeu toute la journée, je laisse tomber les armes face à mon propre reflet. Mes mains tremblent, mon corps fatigue chaque jour un peu plus, de devoir faire semblant pour mieux faire plus mal. J'ai l'impression que le bonheur est passager, seulement. Martyriser ne m'intéresse plus. Je veux seulement qu'on me laisse tranquille. Oui, tranquille.

    Je pose mon sac, m'asseoit à une table, entame ma dissertation de philo avec un flegme qui ne tient que de moi. Je travaille, pour oublier. Oublier seulement tout ce que je fais chaque jour, chaque nuit, chaque fois que je le peux. Un instant, j'oublie que je ne suis rien d'autre qu'une immonde petite garce dont la puissance se traduit par l'absence totale de pitié. Je ne connais pas le mot empathie, ni rédemption. Je sais seulement que ma cage est froide, et qu'elle m'envahit un peu plus tous les jours. Je sors mon téléphone. Appelle. Les sonneries s'accumulent, mais je n'ai qu'en guise de réponse, un répondeur annonçant un nom d'une voix grave et profonde, cette voix qui me fait tellement de bien. Mais non. Son silence me fait peur. La tête entre les mains, je ne sais plus quoi faire.

    Et les larmes coulent, alors que je ne leur ai rien demandées.

    Mes sanglots déchirent ma gorge et brûlent mes lèvres, font couler de l'eau sur mes feuilles, font trembler mon corps de part en part. Ce corps trop maigre, container vicieux d'un esprit trop grand et trop dangereux pour lui. J'ai fermé la porte de la salle, mais je ne sais pas si quelqu'un m'entendra. Je ne veux pas. Pour les autres, je dois être cette fille adulée mais crainte, cette fille imprévisible dont on ne sait rien, derrière son sourire innocent et ses mimiques adorables. Cette fille, dont on sait cependant, dont on se doute de la vraie nature, cette fille cruelle et sans pitié, cette fille qui ne vit que pour gagner, et enfoncer les perdants. Je ne dois pas être celle qui pleure, qui se lamente, sur de l'encre qui a trop coulé, sur des feuilles que je voudrais arracher. Tourner une page de ma vie, seulement, la laisser filer droit vers le ciel, et ne plus jamais aller la chercher. Personne. Il ne me faut personne. Pitié, seulement, personne.

    Mais lorsque la porte grince de nouveau, je sais qu'il y a quelqu'un. Cachée derrière mes longs cheveux, je me veux d'ignorer qui c'est. Une fille ou un garçon. Mes sanglots ne parviennent pas à se calmer, et je ne peux même pas lui hurler de s'en aller. Mon murmure atteint l'oreille d'Evangeline, une camarade de classe que je connais peu, Evangeline dont je ne vois pas le visage. Derrière mes cheveux filasse, je ne sais même pas que c'est à elle que je m'adresse.

    "Dégage."


    Mon murmure. Ma solitude.
    Laissez-moi tranquille.
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