Kissing booth

♫ Le petit garçon était un peu bizarre. Il ne disait aucun mot et communiquait avec des grimasses et des rires.

J'hésitai entre croire qu'il se foutait de ma gueule ou supposer qu'il avait un handicap mental. Ma mine heureuse ne changea pas, je ne voulais pas le vexer si la deuxième supposition était la bonne. Après ma question il me fit comprendre que mes baisers étaient dégueulasses, merci, que c'était gentil. Je levais les yeux au ciel ce qui fit retentir son rire. Il était adorable.

Trop occupée avec notre petit échange de grimaces je ne vis pas Emeric arriver. Il attrapa le petit garçon par l'épaule et le poussa en arrière. Je n'eus pas le temps de répliquer que l'enfant avait déjà quitté mon stand.

Connard.

Emeric me fit un sourire sarcastique et désolé en même temps, pour ma part je lui jetai un regard faussement énervée en retour. Je voulais faire un câlin au petit garçon moi. Mes yeux ses posèrent sur le verre qu'il tenait dans sa main. De l'alcool. Évidement.

- Reconvertie à la vente de tes charmes ? Triste constatation, quand même. Mais rassure-toi, t’as moins la tête de l’emploi que la blondasse, là. Euh. Avec sa… robe… bizarre. Hm. Moi aussi je dois payer le tarif plein où j’ai droit à une réduction parce que je te dis que tu as de jolis yeux ?

Toujours autant de tact. Que c'était beau. Pas que je défendais la petite blondasse sans cervelle mais disons que je n'aimerais pas être à sa place.

-C'est pour la bonne cause d'abord.

Dis-je en tirant la langue.

-Eh oui, tu as faits fuir le petit garçon, tu dois quand même payer.

Je lui fis signe de s'approcher.

-Donc, je double la mise mon chéri. Non aller, on va dire, 30 dollars pour deux bisous .

Bon, il aura droit à ma si belle langue alors que les autres non donc les tarifs étaient justes. Je devais l'avouer, je me sentais un peu beaucoup comme une pute à parler comme ça mais je me convainquais intérieurement que c'était une "bonne action". Je m'assis sur les bords de mon stand et tirai Em' vers moi, le serrai contre moi, comme si son tout et son rien m'appartenait. Je t'aime. Je le lui avais jamais dit, même s'il le savait, ces deux, ou plutôt trois mots n'avaient jamais franchi la barrière de mes lèvres en sa présence. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Même assis en hauteur il était encore à la même taille que moi, je souris. Mes lèvres se collèrent aux siennes et après un baiser passionné je le relâchai. Me remis derrière mon stand et me penchai en avant commençant une petite conversation. Maeko qui venait d'arrivée brisa l'échange de mots pas plus important que ça, elle se plaça devant moi, claqua un billet de dix sur mon stand et me tira vert elle pour... Quoi ?! En moins d'une seconde je me retrouvais avec la langue au goût de salade végétarienne de chiens de la chinoise dans ma bouche. J'avais le choix entre mal le prendre ou encore une fois, rigoler. Si Emeric n'aurait pas été là j'aurais sûrement choisi rigoler mais étant donné qu'il venait d'assister à une des scènes les plus honteuses autant pour lui autant pour moi j'hésitais un peu.Je soupirai intérieurement, aller, autant finir ce qu'elle avait commencé.

Après ce baiser complètement chaste Mawa se repenche en arrière en riant et en nous demandant comment ça va. Elle vint se placer avec moi derrière mon stand et me claqua un bisou sur la joue cette fois, demandant si elle devait payer pour celui-là aussi. Je lui fis un sourire accompagné d'un regard à la "petite coquine".

-Haha, oui, celui-là est gratuit. Et tu sais, tu embrasses tellement bien que ça ne peut qu'aller.

Nous éclatâmes de rire. Elle me faisait marrer, et d'un autre côté pas du tout.

-Bah alors, qu’est-ce que tu as ? Remet-toi, t’es tout pâle, on dirait que tu vas faire un malaise !

Ah oui, fuck. Emeric. Je lui lançai un petit regard désolé. J'espérais une réaction pas trop négative de sa part mais le connaissant je pouvais m'attendre à tout.

Évidement, ce n'était pas assez, quand je vis le Chinois de Maeko arriver avec un mélange de honte, tristesse et colère dans son regard je savais direct que le "gag" de Mawa n'allait pas finir comme elle le voulait.

-Si lui n’en fait pas un, ça sera ton cas.

Le visage de Mawa perdu le peu de blancheur qui lui restait et elle tourna les yeux quelque peu gênée n'osant pas se retourner vers l'homme derrière elle. Plus besoin de se retourner Sojuromachin s'avança un coup vers le stand claquant un billet de 50$ dollars dessus. Je levais un sourcil, il n'allait pas oser. Il posa son regard sur moi après avoir dévisagé ma copine. Il m'attrapa par la nuque, se pencha en avant et enfonça sa langue dans ma bouche. J'ouvris grand les yeux et regardai un coup Maeko puis Emeric.

Chers amis, aujourd'hui, je me fais violer la bouche par deux Chinois en manque n'ayant sûrement pas mangés de chiens ni de chats depuis 1 an et ayant les yeux trop petits pour voir la vérité en face.

Après maximum une dizaine de secondes Sojuro décolla sa bouche de la mienne, lança un dernier regard à Mae et me dit de garder la monnaie avant de partir sans ajouter un mot. Je regardai le billet de 50 $, j'hésitai à le mettre dans mon verre pas très remplis ou à le donner à Maeko. Je le laissai là où il était et levai la tête pour regarder les deux jeunes gens devant moi d'un air gêné.

-Je suppose que ça ne devait pas finir comme ça.

Je soupirai et rangeai le billet de 50 dans mon verre avant de refermer celui-ci pour le mettre dans mon sac. Je repris le peu d'affaires que j'avais étalé un peu partout et tirai Maeko de derrière le stand, je passai une main dans mes cheveux et me plaçai rapidement devant Emeric.

-Bon, chéri, on va y aller, on se revoit demain.

Je lui fis une mine désolée et jetai un petit regard à Mae pour qu'il comprenne que j'allais essayer de lui remonter le moral car même si je savais qu'elle allait faire sa fière comme d'habitude mine de rien elle s'en voudra pour tout. Je ne voulais pas qu'il croie qu'il était moins important mais c'était juste que je le voyais plus souvent que Maeko et qu'entre copines on devait être là l'une pour l'autre. Je lui pris son verre des mains et le bu d'une traite, puis, déposai un baiser rapide sur ses lèvres.

-Bois pas trop quand même.

Je lui souris timidement puis tournai rapidement les talons tirant Maeko avec moi. Le taxi m'avait attendue toute la matinée nous sautâmes donc dans l'arrière de la voiture.

-Bon, tu as le choix entre, aller se bourrer la gueule dans un bar, squatter chez moi et se regarder un bon vieux film, soit il nous lâche dans la rue, on s'achète une bouteille de vodka et on passe dans les magasins encore ouverts.

Squatter des magasins...mauvaise idée quand même, regarder un vieux film, pour partir en dépression oui, bon, la première proposition semblait la meilleure. Sans attendre sa réponse je repris la parole.

-Bon, un bar c'est le meilleur choix non ?

Elle acquisa et j'informai le taximan de là où il devait nous déposer.Avant qu'il démarre je jetai encore un rapide coup d'oeil par la fenêtre, je rêvais où Molly se tenait devant une voiture de police avec les mains dans les menottes ? C'était quoi ce délire ?! Habituellement je serais immédiatement sortie pour aller la voir mais je n'avais pas besoin d'un point négatif sur lequel deprimer de plus aujourd'hui. Je soupirais donc et tournai le regard espérant que ce n'était rien de grave. Et voilà, ça avait commencé par une journée consacrée à faire des bisous et ça finira bourré dans un bar.

Spoiler:

► Après son passage au stand de boissons, qui l’avait profondément énervé, Sojiro-kun déambula au hasard dans les allées de la fête foraine. En fait, ça le faisait chier d’être ici. Maeko l’ignorait, Emer’ venait avec ses potes débiles, Gin’ ne venait tout simplement pas, et il se voyait mal se balader seul à seul avec Eva. Elle et lui, ce n’était… pas pour ce genre de chose. Elle était adulte, il agissait par conséquent avec elle en conséquence. Non, non, pas de sexe bien sûr. Mais vraiment, une fête foraine, ça aurait été ridicule. Du coup, il était tout seul.
Le nippon passa au Dunk Tank. Son visage s’illumina quand il vit Sateen, cette pétasse, tomber à l’eau. Une fois. Deux fois. Trois fois. Le gars en avait fini avec elle. Ce petit con de Valentin… Jiro-san s’approchait déjà pour donner 50 $ à la fille derrière le stand, histoire de faire tomber, tomber, et encore tomber la blondasse à l’eau, mais malheureusement, le Co-Capitaine de l’équipe de foot enleva sa belle, après s’être bien amusé avec elle. Hanazawa pesta, ragea, jura… et finit par s’éloigner. Faire tomber les autres, pourquoi ? Pour leur fournir le fric nécessaire pour aller faire les pétasses au nom de leur école, qui était aussi la sienne ? Très peu pour lui.
Il s’éloigna donc. Seul, toujours. De plus en plus énervé, en prime.
Il arriva ensuite près d’un stand appelé Kissing Booth. Intéressé, il approcha et aperçut d’abord une blonde qui donnait des baisers à tir larigot. Ses yeux bridés toisèrent la file… et il les vira vers le stand à côté. Un mec, pouah. Suivant… Parfait, une petite brune, pas trop mal, même si elle était loin d’être aussi jolie que… Maeko. Fuck. Elle était là, souriante. Elle se penchait… et… QUOI ?! Sojiro ouvrit des yeux ronds comme des billes, ce qui était assez marrant à voir pour un asiatique, tandis que Maeko-chan et la brune se roulaient le patin du siècle. Il repéra également Emeric, aux premières loges, qui n’en loupait pas une miette, le salaud. Le nippon était furax. Il aurait certes pu trouver ça cool. D’ailleurs, ça aurait été le cas si elle ne l’avait pas évité, cette garce ! Il se demandait bien à quoi elle pouvait bien jouer. Elle s’amusait de lui, le torturait… C’en était assez, merde à la fin ! Une fois c’était blanc, une autre fois noir. Impossible de la suivre, marre, marre, marre !
« Bah alors, qu’est-ce que tu as ? Remet-toi, t’es tout pâle, on dirait que tu vas faire un malaise !
- Si lui n’en fait pas un, ça sera ton cas » lança-t-il en approchant, le visage dur, buté. Il salua son pote d’un geste du menton, passablement énervé. Lança un regard de défi à Maeko, tout en tirant son portefeuille de sa poche. Il ne la quitta pas des yeux, quand il sortit un billet de 50 $ de son portefeuille. Celui destiné à Sateen, à la base. Tant pis. Maeko-san payerait pour elle. Il le claqua sur le stand et consentit à enfin quitter sa chinoise des yeux pour croiser le regard de la brunette. Elle ne semblait pas perturbée par sa présence. Il se pencha donc et, à l’instar de Mae’ un instant plus tôt, attrapa la nuque de la jeune fille et lui roula une pelle en bonne et due forme. Il la lâcha après quelques secondes, parce qu’il ne voulait pas non plus la violer. « Garde la monnaie » fit-il, avec un accent très prononcé, mais dans un anglais qu’il maitrisait de mieux en mieux. Et sur ces bonnes paroles, il tourna les talons, sans un regard pour la chinoise, et s’éloigna.

« La fête foraine va bientôt fermer ses portes. Vous n'avez plus qu'au 7 septembre minuit. »

Le soleil, les vacances et la fameuse fête de fin d’année. Dans la plupart des lycées, il s’agissait d’un bal de promo tout ce qu’il y a de plus banal, mais à Wynwood High School, ils avaient été bien plus originaux cette année. Une fête foraine, super idée n’est-ce pas ? Maeko avait trouvé aussi, elle s’était donc inscrite pour y participer en touriste. Pas question pour elle de tenir un stand toute la journée au lieu de s’amuser, elle en avait trop besoin. En marchant au milieu de tous ces inconnus qui étaient pourtant pour la plupart au même lycée qu’elle, elle croisa une petite brune qui se faisait emmener par deux policiers. Molly, elle ne la connaissait que de nom, car elle était chez les cheerleaders et aussi de vue, puisqu’elle l’avait croisé à la fête de Julia mais elle fut surprise de la voir dans une telle situation, cette fille n’avait pas vraiment l’air, ni même la carrure pour être une criminelle.

L’idée de base était de rejoindre Evangeline à son stand puisque la chinoise évitait soigneusement Sojiro et qu’elle ne savait pas si Gin’ et/ou Marissa participaient à la fête. Et elle l’avait trouvé assez rapidement, ce qui lui avait aussitôt fait afficher un sourire. Il y avait deux autres stands en plus de celui d’Evy, mais elle ne connaissait pas les gens qui s’y trouvaient. Elle avait bien vu Emeric également sur le côté et c’est à cause de lui qu’elle avait hésité un instant. Mais tout de même, il s’agissait d’Evangeline. Cette fille avait quelque chose de plus que les autres, un grain de folie surement. C’était avec Evy que Maeko avait commencé le parachutisme, avec elle aussi qu’elle avait d’abord pensé que ce sport devait être encore mieux en sous-vêtements et qu’elle avait tenté l’expérience. Oui, oui, elles l’avaient fait. Evangeline, c’était cette amie déjantée avec qui on peut tout oser et c’était clairement agréable d’avoir une amie comme elle. Alors évidemment, que l’allemand soit dans les parages ou pas, aller la voir au Kissing Booth, c’était tentant. Très tentant, trop même.

Or, résister à la tentation, ce n’était pas vraiment le truc de Maeko. Elle s’approcha donc du stand, tout de même tiraillée par la peur d’être anéantie par un allemand fou en colère. Allemand qu’elle snoba totalement d’ailleurs, puisqu’à peine arrivée au stand de son amie, elle plaqua le billet de 10$ sur le comptoir et attrapa Evangeline par la nuque pour l'obliger à approcher sa tête de la sienne. Et elle l’embrassa, elle avait payé pour ça après tout. Avec échange de salive ou sans ? Boh, allez ! Au point où elles en étaient, elles pouvaient bien aller jusqu’au bout. Et quand elles se séparèrent après quelques secondes, Maeko éclata de rire. « Salut Evy, salut Emer’ ! Vous allez bien ? » Fit-elle finalement comme-ci de rien était avant de faire le tour du stand d’Evangeline du côté opposé à celui où Emeric se trouvait. Une fois à côté de son amie, elle lui fit un bisou sur la joue, histoire de vraiment lui dire bonjour. « Je dois payer celui-là aussi, ou bien tu me l'offres ? » Demanda-t-elle. Puis elle se tourna vers Emeric en souriant. « Bah alors, qu’est-ce que tu as ? Remet-toi, t’es tout pâle, on dirait que tu vas faire un malaise ! » Oui, elle avait toujours peur de le croiser depuis la fête de Julia, mais c’était une petite conne, alors elle se comportait comme telle.

La fête foraine, elle était bienvenue après tous ses évènements. Enfin un bon moyen de penser à autre chose, de laisser l'espace d'une journée nos soucis de côté, même si ce n'était pas évident. Pour la bonne cause et pour soutenir l'association dont je faisais partit "les petits princes", je m'étais inscrit à un stand. Les sous que nous gagnerons lui seront par la suite reversés et j'avais vraiment trouvé l'idée très intéressante. Et puis le stand en lui-même me faisait sourire, "Kissing Booth". Oui j'allais passer ma journée à embrasser les jeunes filles, cela n'avait rien de bien contraignant, et collé assez bien au Pi Sigma que j'étais devenu, du moins en apparence. Je participé à ce stand, plus pour l'association que pour moi-même. Je n'y trouvais pas vraiment d'intérêt. En revanche, je connaissais une jeune femme, que l'idée même de ce stand n’inspirai que peu, Zoey. Avant de m'inscrire tête baissé dans cette aventure, je lui en avais parlé. C'était comme cela que je voyais les choses dans une relation et je ne tenais vraiment pas à l'écarter de mes décisions. Elle n’avait pas vraiment apprécié et je pouvais tout à fait le comprendre, mais après lui avoir expliqué le bien fait de ma cause et lui avoir promis une soirée rien que tous les deux pas la suite, elle avait accepté, bien malgré elle, je le savais.

Je venais de m’installer derrière mon Stand, avec Erin et Evangeline. Cela me faisait sourire de me retrouver avec elle. Deux caractères et deux physiques complétement différents. Et à peine étions nous tous les trois installés que déjà des jeunes hommes venait voir Erin et la tête légèrement écœuré d’Eva me fit sourire, je n’aurais su vraiment expliquer la cause, mais le résultat était là. Cette dernière m’adressa d’ailleurs la parole. Lui répondant alors que j’avais eu mon année, avec mention. Nous avons alors commencé à discuter de tous et de rien en attendant que l’on vienne à nos stands respectifs. Puis la conversation c’était alors interrompu lorsque des jeunes filles c’étaient présenté à moi. Certaines plus timides que d’autres, qui rougissaient parfois à un simple sourire. Je trouvais ça vraiment mignon. Même certaines poussé par leur camarade, peut-être de peur d’y aller elle-même.

Mais ce ne fut pas ça qui me surpris le plus. Non. Ce fut de voir arriver à mon stand à bisous, comme on l’appelle, ma petite amie. Je me douté que cela lui était difficile de me voir me faire embrasser par d’autres jeunes femmes et je ne m’étais pas attendu à la voir ici, même je m’étais dit qu’elle éviterait le stand, voir cette partie de la fête. Mais visiblement, elle en avait décidé autrement. Je souris, car j’aimais bien son petit caractère caché. Elle n’était pas vraiment du genre à s’affirmer, mais elle me surprenait toujours par de petite chose comme aujourd’hui. Je lui adressais alors mon grand sourire, contente de la voir ici, lui adressant alors un clin d’œil, lorsqu’elle déposa sur le comptoir du Stand un billet à son tour, comme les autres jeunes femmes. Ce qui m’amusa alors. J’appréciais son geste pour l’association, car c’était bien pour cela qu’elle le faisait, puisqu’elle le savait, elle n’avait nullement besoin d’un billet pour m’embrasser, elle pouvait le faire quand bon lui semblait. Elle jouait le jeu et j’aimais bien, a moi je jouer mon rôle.

« Oh mademoiselle, mais ce sera avec plaisir que je vous offre ce baisé»

Lui adressant un clin d’œil, je fis le tour de mon stand, je ne pouvais lui donner un baisé digne de ce nom, avec un stand entre nous, cela m’aurait paru bien trop étrange. Je lui pris alors la main et déposais mes lèvres sur les siennes avec douceur et passions, faisant comme si nous n’étions que tous les deux. C’était la sensation que j’avais avec Zoey, j’en oublier même parfois Sateen. Puis avant de retourner à mon stand, je lui glissais à l’oreille, que demain, la soirée serait pour elle, rien que pour elle. Puis lui lâchant la main, je me réinstallais à mon stand. Au moins les choses seraient claires pour les autres jeunes femmes, elles ne seraient pas embrassées de cette façon. J’adressais un grand sourire rassurant à Zoey, avant de devoir la quitté des yeux pour les jeunes femmes qui attendaient leur tour. Je ne tenais pas vraiment à ce qu’elle reste pour voir cela, mais je ne tenais pas à lui imposer mes choix non plus. Je préférais attendre qu’elle s’éloigne un peu. Je prétextais alors une envie de me rafraichir avant de continuer. Jetant alors un coup d’œil à Eva, pour me rendre compte, qu’elle avait aussi du monde à son stand. Je ne me faisais pas trop de souci pour elle, jusqu’à ce que je voie arriver Emeric vers elle. Oui je sais, elle est assez grande pour se défendre, mais rien ne m’empêché de garder un œil sur son stand. On ne me changera pas aussi facilement. Je dû me résoudre à revenir vers la file de mon stand et embrasser les jeunes femmes, voir jeunes filles présentes.

Recalé. Le mot qui faisait mal, la note qui tuait. C’était une seringue d’anesthésiant plantée dans le bras, une mine prête à exploser implantée dans le cerveau. Un sort malheureux, un destin inévitable, une pièce jetée qu’on ne pouvait plus retourner. Et comme il avait la poisse, elle était mal tombée. Pile pour la joie, face pour l’ennui. Autant dire qu’il se l’était prise en pleine gueule. Et ouais. À vingt ans, il était définitivement enchaîné à cette maudite année qu’était la Senior Year. Comme un déchet de la société, il était recalé. Il était bon pour traîner avec les nains, définitivement. Bon. D’accord. Il n’avait jamais mis beaucoup d’ambition dans son travail. D’accord, il avait refusé de repasser les examens qu’il avait déjà présentés à son ancien établissement. D’accord, son carnet grouillait de notes comportementales. Mais tout de même, les profs y avaient été forts pour quelques misérables échecs. Avec leur verdict à la con, ils le confrontaient résolument à un infâme sentiment qui allait lui ronger le crane pour la journée au moins, et très certainement pour le restant de ses cours : l’égoïsme. Quand il avait vu Trevor recevoir sa prime et lancer avec fierté sa calotte dans les nuages avec ses compatriotes parés pour l’université, il avait sourit. Mais derrière son expression réjouie, son amour-propre n’avait eu de cesse de lui pincer amèrement les lèvres. Dans le fond, même si c’était infâme de l’avouer, il ne pouvait s’empêcher de constater qu’une part de lui regrettait la réussite de son ami. Vraiment, il aurait préféré le voir sombrer à ses côtés, quitte à lui payer son minerval par la suite, que de se retrouver seul singe dans un enclos de brebis. La solitude, il détestait ça. Et là, il se sentait en quelque sorte abandonné. Heureusement, les coupes de champagne distribuées à la cérémonie avaient le mérite de le soutenir dans son malheur.

Lorsque la place s’était vidée, le groupe s’était rendu à la fête foraine qui avait été organisée à l’occasion. Les autres ailes dans le dos, lui aux pieds de plomb. La foule grouillante et les couleurs criardes des stands n’étaient pas encore parvenues à conditionner son cerveau aux rires et à la bonne humeur. Pas plus que l’entrain grandissant du chef de sa confrérie ou que le stand Punching Ball qu’il lui désignait. Enfin. Ça, c’était pour les premières minutes. En un temps record presque miraculeux, la magie avait fait son effet et il riait déjà comme un con à la sortie du défouloir. D’un signe de tête, il avait signalé la présence de deux indésirables et de la fille que -il en était persuadé- Seyton rêvait de se taper. Jugement fondé puisqu’il regretta aussitôt sa réflexion : le footballer les abandonnait lâchement pour sa blondasse. L’Allemand leva machinalement les yeux au ciel et articula un « faible » bien audible avec agacement. Bien sûr que non il n’allait pas revenir de sitôt, elle allait le monopoliser jusqu’au bout. Sale pisseuse. La main droite d’Emeric glissa dans la poche de sa veste et il en sortit une cigarette et son fidèle briquet. Tant pis, ce serait elles ses meilleures amies pour l’après-midi.

- Vous v’nez les gars ?

Conversations futiles, vacheries et brimades en tour genre et surtout apport immédiat en bière. Les garçons étaient allés se servir d’un peu de la boisson salvatrice. Et c’est là, entre un nuage de fumée et une gorgée d’alcool, qu’il la vit. Evangeline. Tranquillement installée au seul stand qui devait hériter d’un affixe à demi provocateur, elle recevait chaleureusement son actuel client. Dit comme ça, l’acte semblait presque péjoratif mais à vue d’œil l’énergumène ne devait pas dépasser les onze ans. Un môme, quoi. Gratifiant. Enfin il avait toujours le mérite de ne pas encore produire de testostérone.

- J’vous lâche. On s’retrouve plus tard ! articula-t-il joyeusement.

Du bout de l’index, il expulsa sa cigarette achevée il l’écrasa à l’aide de la point de son pied. Un verre dans une main, l’autre dans sa poche, il rejoignit alors le stand visé d’une démarche enjoué. Instantanément, sa paume libre se posa sur l’épaule du brun et il le tira nonchalamment en arrière.

- Allez pousse-toi gamin, tu veux ? commenta-t-il.

Sourire radieux, mine innocente. Un mélange anodin entre « ça faisait longtemps », « tu m’as manqué » et « je l’ai brusqué, ok, mais c’était pour la bonne cause ».

- Hey !

Nouvelle gorgée et il posa son gobelet sur le rebord du stand.

- Reconvertie à la vente de tes charmes ? Triste constatation, quand même. Mais rassure-toi, t’as moins la tête de l’emploi que la blondasse, là. Euh. Avec sa… robe… bizarre. Hm. Moi aussi je dois payer le tarif plein où j’ai droit à une réduction parce que je te dis que tu as de jolis yeux ?

Oh, un client !

Les trois dernières minutes m'avaient paru interminables et je n'arrivais pas à me décider si c'était Maxi qui maintenant avait toute une file de jolies filles à son stand ou si cetait la petite blonde qui semblait dix mille fois plus voulue avec son glosse dégueulasse qui me déprimait le plus, donc évidemment quand je vis un client venir à mon stand un sourire énorme se dessina sur mon visage.

Bon, c'était un petit bébé de 12 ans mais ce n'était pas grave. Au contraire j'étais fière moi d'exciter des gamins. Aucun signe de pédophilie, je ne vous rassure. Le petit brun aux yeux bleus me passa deux billets de 1 dollar ce qui voulait dire bisou sur la joue. J'attrapai les deux petits papiers et les jetai dans le bocal qui, transparent il y a quelques secondes venait de prendre une peu de couleur.

-Oh, c'est trop mignon !

Je lui fis un petit sourire et plissai les yeux, il était trop chou, je l'aurais mangé toute cru si j'aurais eu le droit mais le cannibalisme était interdit de nos jours. Malheureusement. Oui non, mes idées me perturbaient elles-mêmes. Mais, je n'étais pas une pédophile ni une cannibale. Du moins, je l'espérais.

-Et puis, comme tu es mon premier client tu auras droit à deux bisous pour le prix d'un.

Je ne savais pas si j'avais le droit de faire ce genre d'offre mais d'après tout c'était ma bave, à moi de décider ce que j'en faisais. Je me penchai donc et lui collai un gros bisou sur la joue droite puis un autre sur la joue gauche. Voilà. Mon "travail" était fait. Il pouvait s'en aller.

Et puis finalement non. C'était mon seul client et même si c'était un gosse de 13 ans c'était la seule personne avec qui j'avais eu la chance de parler depuis que j'étais là. Donc enfaite soit je la laissais partir sans plus rien dire et je risquerais de rester une belle heure toute seule soit j'engageais une petite conversation. Évidement que je choisis la deuxième option.

-Alors mon petit, j'espère que j'ai eu l'honneur d'être celle qui t'a donné ton premier baiser !

[Erin, y a un truc qui me dérange dans ton Rp. On n'est pas sensé tous être au même stand plutôt que des stands séparés? Enfin, je ne m'y connais pas, mais j'aimerai savoir. (:]

✖ Aujourd'hui, je suis crevée, j'apprends si je passe en classe supérieur ou pas et après je participe comme bénévole à notre fête foraine pour partager généreusement ma bave avec des garçons et des filles. VDM hein? Mais peu importe. Mon excuse? C'est pour la bonne cause. J'en ris moi-même mais bon, qui suis-je pour juger, en plus, c'est moi qui ai voulue aller à ce stand donc je n'ai pas à me plaindre.

Je passe en Senior Year ! Moi qui croyais que c'était du sérieux ce que j'ai faisais cette année je vais devoir bosser dix fois plus maintenant. Enfin bref, je vous épargne les détails. Après la remise des diplômes pour les Seniors Years et tout le tralala qui va avec chaque groupe bénévole se retira à son stand. J'étais avec Max et une certaine Erin. Nous nous plaçâmes chacun derrière le notre et commençâmes à tout mettre en place. Erin se remettait du gloss toutes les trois minutes, on n'était pas au concours de miss monde ici. J'aurais aimé lui coller un gros "100$ pour mon vagin" sur son stand mais je n'étais pas une conasse alors je fermais ma gueule. Je ne m'intéressai pas plus à la blonde un peu trop belle à mon gout et m'affalai plutôt sur ma chaise pour jouer sur mon téléphone.

Je ne sais pas si c'était parce que j'étais moche ou que je n'avais pas de bol ou encore parce que c'était le début de la journée mais depuis que j'avais ouvert mon stand, c'est-à-dire il y a 10 minutes personne n'était encore venu me voir. Que j'étais aimée oh mon Dieu ! Je soupirai un coup et verrouillai mon portable, je passai ma tête hors du stand pour m'adresser à Maximilian qui n'était pas loin de moi.

-Alors Maxi, tu as réussi ton année?

Je lui souris et me relevai. Je passai une main dans mes cheveux pour les arranger un minimum et frottai mes yeux pour ne plus avoir l'air d'une soularde sans vie. Ce que je n'étais pas évidement.

Spoiler: