L'oiseau solitaire ~Feat. Megan Fox

Age : 17 ans
Date et lieu de naissance : 14 juin 1995
Classe : * 11th Grade (ou la Junior Year)
Confrérie : Alpha Psi αψ
Riche ou bourse d'étude ? Bourse d'étude

"La véritable beauté est celle de l'âme." ~ Thalès de Milet

« Je ne suis pas belle, pas le genre de fille que l'on pourrait qualifier de Sex-Symbol. Certes, beaucoup penseront le contraire en me voyant. J'ai un visage agréable à regarder, ainsi qu'un corps dont la morphologie est presque parfaite. Presque puisque certains prennent plaisir à remarquer ma petite poitrine. Sans oublier mes fesses peu fournies, ainsi qu'un tour de tour d'une maigreur cadavérique. Pourtant, ce sont trois défauts qui me rendent si imparfaite, qui me donnent des allures humaines et non de déesse.

J'ai deux yeux bleus, pâles tels la couleur de l'océan au lever de soleil. J'ai deux sourcils bien épilés au-dessus des yeux, que j'améliore quelquefois d'un coup de crayon de la même couleur pour les laisser uniforme. Un petit nez rebondi trône au milieu de mon visage. Suivent ensuite des lèvres pulpeuses et rosées. Elles referment une dentition qui a été traitée lors de ma jeunesse. Pourtant, les appareils n'ont pu aider le fait que j'ai deux longues dents, méritant ainsi le nom de ''Lapin'' par d'anciens collègues de classe. Sur mes joues traînent encore quelques traces de la forte acné dont j'ai hérité lors de mon adolescence. Autour de ma tête, de longs cheveux noirs ondulent jusqu'au bas de ma clavicule.

Je parlais de ma morphologie, dont je trouvais le tout presque parfait, à l'exception de défauts qui me font paraître normale, non parfaite. D'ailleurs, je pourrais rajouter que je me trouve petite comparée à plusieurs filles aux corps idéales que je croise souvent, malgré ma répugnance envers ses îcones de la mode. Et malgré ma taille, mes pieds semblent être d'une grandeur démesurée. Surtout si on les compare à mes mains, qui sont petites, mais efficaces. De vraies mains d'artiste. Finalement, à bien y penser, le qualificatif ''presque parfait'' n'est pas celui que j'emploierai. ''Presque imparfait'' serait plus convenable.

J'ai plusieurs tatouages, la plupart ont été faits illégalement, à l'insu de mes parents. Sur mon flanc gauche, "There Once Was A Little Girl Who Never Knew Love Until A Boy Broke Her HEART" figure en petits caractères. Tandis que sur mon flanc droit, il y a d'inscrit "And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music". Sur la nuque, ''Force'' a été inscrit en caractère chinois. Un petit tatouage tribal est voyable sur mon poignet droit tandis qu'on peut lire sur mon poignet gauche ''I'm not a mistake, I'm not a fake. It's set in my DNA.'' Le dernier repose sur ma cheville, où l'on peut lire ''Always and forever.''

Je porte le parfum Niki De Saint Phalle Perfume, créé par la femme du même nom. J'ai un style commun, aimant porter des jeans ou des t-shirts, et non de courtes mini-jupes ou des robes. Je favorise les espadrilles aux talons, préférant faire de l'athlétisme et non du funambulisme. J'aime bien me maquiller, sans jamais exagérer. Un mince trait d'eye-liner, un peu de mascara, une fine couche de rouge à lèvres et de l'ombre à paupières, pas besoin d'en faire plus.

D'après moi, malgré mon physique singulier et peu parfait, les gens m'aiment parce que je suis qui je suis, et que je n'essaie pas d'être celle qui attire tout le monde. »

''L'indépendance, c'est d'abord une question de caractère, Certains ont les tendons fragiles, d'autres le foie ou le sommeil et d'autres encore, le caractère.'' ~ Bernard Pivot

« On n'aime pas les gens solitaires, on s'en méfie. On ne sait jamais ce qu'ils vivent, ce qu'ils font, ce qu'ils mangent, ce qu'ils boivent. On pense que ce sont des gens différents, qui ne méritent pas l'attention des gens sociables qui les entourent. Pourtant, moi, je ne rêvais que d'une chose : Que quelqu'un ose franchir la ligne invisible et qu'on fasse de moi une toute nouvelle personne. Ce n'est jamais arrivé.

Je ne parle pas beaucoup, préférant écouter et penser. Disons qu'une artiste aime mieux réaliser ce qu'elle sent, et non le dire. C'est ce que j'ai toujours fait. J'ai toujours aimé peindre, laissant ma peine, ma colère, ma joie, mon amour, transparaître sur une toile. Pourtant, jamais, je n'ai pu songer quand faisant ceci, je me coupais du reste du monde. Qu'on me considèrerait comme une personne solitaire. Jamais je n'ai pensé que ma façon de vivre me rendrait vulnérable. D'une certaine façon, j'ai fini par tout arrêter. Je me suis retirée et j'ai pensé.

Malgré le fait que je ne suis guère plus sociable qu'un animal sauvage, j'ai mes quelques qualités qui me permettent d'être aimé des personnes qui tiennent à moi, à celle que je suis. Je suis douce, je l'ai toujours été. Mes tableaux laissent penser que je ne le suis pas, peut-être parce que le noir, le gris foncé et le rouge sang ne sont pas les meilleures couleurs pour faire paraître une fille solitaire douce. J'ai aussi la capacité d'être attentive aux autres, sans jamais me lasser d'écouter leurs histoires d'amour, leurs échecs, leurs coups de foudres, ou toutes autres histoires dont ils veulent parler. Je suis adroite, aimant beaucoup travailler avec mes mains et ayant des gestes souples et légers. Je suis digne de confiance, cette qualité étant sûrement dû forte, de pouvoir supporter les chocs.

Ce tableau me fait souvent paraître pour la douce fille docile, qui se laisse faire facilement et qui suit les ordres. Lorsqu'on veut en savoir plus sur moi, je ne relate que mes côtés positifs, de peur de faire fuir les gens par le côté le plus sombre de ma personnalité. Certes, plusieurs de mes défauts ne sont pas bien graves. Pourtant, d'autres le sont plus.

On aura pu comprendre que je suis une fille asociale. J'aime les gens, mais je ne suis pas capable de me mêler à eux. J'essaye, mais j'échoue. Approcher les gens que je connais est plus facile que de parler à des gens que je n'ai jamais vus de ma vie. Je suis une personne sensible. Certes, j'accepte la critique, mais à une certaine limite. Je suis peut-être solitaire, mais j'ai tout de même développé des défauts tels qu'être rancunière et obstinée. Je me suis surprise moi-même en poussant une adolescente en bas d'un escalier, après qu'elle est insultée mes amies. Depuis, je suis souvent méfiante devant les gens qui m'abordent, ne sachant jamais ce qu'ils diront, ni ce qu'ils feront.

La liste pourrait être longue. Je ne cesse de m'apitoyer tandis que d'autres vivent la même vie que moi. Pourtant, eux la vivent à fond, ne se soucient pas des limites. Mais moi, je ne cesse de me morfondre, de m'enfermer dans mon monde et de peindre pour laisser sortir toutes ces choses qui me pèsent sur le coeur.

Je pourrais conclure en disant que c'est tout, que ses informations sont les seules que vous devez savoir pour me connaître, mais c'est faux. On ne peut me connaître, on ne peut savoir qui je suis. Ce que je peux cependant affirmer dans la plus grande sincérité, c'est que lorsqu'on vit sa vie, on ne se soucie pas de celle des autres. On les laisse suivre leur propre chemin, sans jamais les déranger. »

''La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous reveille.'' ~ Anonyme

« La vie, cette période de temps indéterminée, où l’on connait uniquement le début et jamais la fin. Sauf lorsqu’elle survient. La vie, ce laps de temps où les gens naissent, grandissement, aiment, détestent et meurent. Sans jamais savoir pourquoi. Durant toute notre vie, nous ne cessons jamais d’avoir cette envie de vouloir continuer ce que nous entreprenons, même si notre quête n’a pas de but, pas de point d’arrivée. Ma vie se résume à dix-sept longues années d’existence. Malgré cette courte période, ma vie a été bouleversée à jamais, me laissant une cicatrice au cœur et des souvenirs impossibles à supprimer.

«Cette enfant est une bénédiction, un cadeau de dieu! Je n’aurai pu rêver d’un cadeau plus parfait! Par pitié, ne me l’enlevez pas! Ne me l’enlevez pas! Pitié! Non!»

À peine suis-je née qu’on m’enlevait déjà à la personne qui m’avait mise au monde, qui me permettait de pouvoir finalement vivre. J’étais tout ce dont elle rêvait et, sans même avoir eu l’occasion de me regarder à travers ses de larmes souffrance et de joie, je lui étais retirée. «Elle n’est pas d’indigne de toi. Tu mérites une meilleure famille.» Ce fut la seule chose qu’on me dit avant de m’enlever à ses bras.

À peine suis-je née que déjà, une famille d’accueil voulait de moi. Je ne comprenais guère pourquoi ce couple me réclamait, moi, petite enfant aux joues encore toute rose. Jusqu’à ce qu’ils me prennent, me forçant à oublier ma mère, dont l’image ne pouvait rester dans mon esprit tant il était nouveau et peu apte à comprendre.

Je suis donc née à Atlanta, en Georgie. C’est par un 14 juin, en 1995, que j’ai poussé mon premier cri. La journée ne pouvait annoncer que de mauvais présages, me raconta-t-on, puisque les nuages noirs n’avaient cessé de tempêter dans le ciel avant de lâcher une pluie torrentielle pendant deux jours. «Je suis bien contente que tu sois ici ma jolie. Sinon, qui sait où tu aurais dormi, par ces temps-là, avec cette vieille femme qui n’avait même pas assez d’argent pour se trouver un toit où dormir.»

Shelly Megan Grenlind et Howard O’Connell, voici les noms des gens qui m’avaient prise sous leur aile, faisant de moi une enfant à la vie plus facile. Ou presque. Ils étaient riches, on ne pouvait pas dire autre chose de leur statut. Pleins de fric. Leurs poches en débordaient, de ces billets de cent dollars. Nous ne sortions jamais sans revenir avec des sacs de marchandises achetées à telle ou telle boutique. Leur maison en était pleine, de ces objets inutiles achetés, pour la plupart, sur un simple coup de tête.

À mes trois ans, ils m’envoyèrent dans une CPE, le genre d’endroit où tous les enfants crient, se bousculent et pleurent, sans se soucier de ceux qui les entourent. À peine ai-je commencé à fréquenter cette place que déjà, ma coquille se refermait autour de moi, me faisant une protection, une carapace qui me coupait du reste du monde. Je préférais dessiner seule et en silence que de me mêler aux enfants turbulents qui se frappaient la tête avec de petits blocs de bois.

Ce calvaire dura deux longues années pendant lesquelles, seule, je développais ma capacité à dessiner. La gardienne de la CPE avait affiché quelques un de mes dessins pour me faire sourire, mais je gardais toujours cet air buté qui repoussait les gens. Et lorsque finalement, je pus me sortir de cet endroit de jeunes étourdis et effrontés, je me retrouvais encore plus seule, sans amis, dans une école élémentaire.

J’apprenais vite, rendant mes parents plutôt fiers de la petite personne solitaire que j’étais devenue. J’avais huit ans lorsqu’ils m’inscrivirent dans ma première session de poterie. Utilisant mes toutes petites mains d’artiste, je devins rapidement une experte à modeler l’argile qui tournait rapidement, déroutant la plupart des autres élèves. Puis, suivirent les coups de dessin et de peinture. Ne m’ayant jamais vu apprendre aussi rapidement que dans ces deux cours-ci, ils décidèrent de m’envoyer dans une académie d’art, me séparant des peu d’amis que j’avais réussi à me faire.

Ma nouvelle famille s’était finalement résignée à déménager dans un coin retiré du Tennessee, entêtée à me faire oublier Atlanta. Nous étions arrivés, aménageant dans un trou perdu que je n’ai jamais pu me résoudre à aimer, me rappelant sans cesse pourquoi j’étais ici. Parce que dès qu’on m’avait jugé en âge de comprendre, on m’avait raconté l’histoire. Mon histoire. Même cette période sombre pendant laquelle je n’étais qu’un être minuscule et fragile. Trop fragile.

«Megan, ma chérie, je dois te parler. »
Je l’avais regardé d’un air morne, étant fatiguée et ne voulant certainement pas entendre une autre de ses leçons sur la vie. À douze ans, je comprenais les signes d’une conversation qui serait ennuyeuse. Et qui ne me servirait strictement à rien. Mais je m’étais trompée. Ce qui avait suivi n’avait rien d’une leçon.
«Tu dois sûrement te demander pourquoi tu te retrouves ici, pourquoi n’es-tu pas avec ton ancienne famille et pourquoi, avant même ta naissance, tu étais candidate à l’adoption. »
Je ne lui avais rien répondu, détournant le regard, attendant la suite. Elle commença son récit.
«Ton ancienne famille n’avait pas un sou, Megan, pas un. Ta mère travaillait fort pour en gagner, je peux te le garantir. Je l’ai connu, très bien même. Elle n’abandonnait jamais. Tu me fais penser à elle, parfois, quand tu t’obstines à faire quelque chose et à vouloir le terminer avant de passer à quelque chose d’autre. Et tu lui ressembles. Tu as le même visage qu’elle, la même teinte de peau. Elle avait des lèvres remplies et bien dessinées comme les tiennes. Tes yeux bleus viennent aussi de ta mère, à croire que rien de ton père ne t’a été transmis, pas même tes petites mains d’artistes. Celles-ci viennent de ta grand-mère, la mère de la tienne. De ta vraie mère. Oh, elle aurait été si contente de te voir grandir, d’être à ma place et de pouvoir s’occuper de toi. Pendant les neufs longs mois qui ont précédé ta naissance, elle ne pouvait cesser de t’imaginer, pouvant voir une petite fillette idéale, aux yeux bleus ciel se refermant sur de longs cils soyeux. Elle s’imaginait déjà passé une main dans tes cheveux blonds, Megan, blonds. Mais lorsque tu es née, ils étaient noirs. Tels de la cendre. On a cherché très longtemps pour s’avoir de qui ils venaient, mais personne de ta famille proche n’avait de cheveux noirs comme les tiens et ta mère refusait de nous dévoiler si elle avait vu d’autres personnes avant de découvrir qu’elle attendait un enfant.
Elle pouvait faire plus de 12 heures de travaux par jour pour toi, pour cet enfant qu’elle entendait, qu’elle chérissait, alors qu’elle ne l’avait encore jamais vu. Elle était sûre qu’elle t’aimerait. Certaine, même. Pour elle, tu serais le soleil de sa vie, son espoir. Ton père n’avait pas les mêmes pensées qu’elle. Je ne crois pas qu’il est déjà pensé que tu lui serais utile. Pour lui, tout devait rimer avec la drogue, les médicaments ou la cigarette, le tabac. Tout l’argent que ta mère ramenait, elle devait le lui donner. Il lui promit de t’en donner, de déjà commencer un compte d’épargne pour toi, la petite enfant qui allait naître. Mais il ne le fit pas. Lorsque ta mère l’a remarqué, il était déjà trop tard. Ton père était partit, emmenant avec lui le peu d’économie qu’elle avait pu rassembler. Sans oublier qu’il était partit avec sa voiture ainsi que plusieurs meubles et bijoux de valeur de ta mère. Il n’a plus jamais donné signe de vie, comme s’il avait disparu dans la nature. Lorsque ta mère a demandé à la police de l’aider, ça l’a mise dans une situation délicate. Elle avait déjà été en contact avec de la drogue et, ayant un passé quelque peu sombre, elle fut suivi de proche. Et lorsqu’elle rentra encore une fois avec de la drogue, cette fois-là pour en vendre, les assistantes sociales sont rentrées dans l’histoire, te mettant déjà candidate à l’adoption. À peine avons-nous vu cette annonce d’une enfant à adopter que nous nous sommes portés volontaire. Sans même savoir à quoi tu ressemblerais, le caractère que tu aurais, comment tu grandirais. Nous avons eu de la chance, puisque tu es magnifique. Donc, lorsqu’elle se dirigea finalement vers l’hôpital, la police et les assistantes sociales étaient déjà sur place. Nous étions sur place. Quand tu es née, ta mère n’a guère pu d’avoir plus de cinq minutes. Déjà, on lui prenait le bébé qu’elle venait d’avoir et on le posait dans mes bras. Tu venais de naitre et déjà des grands yeux bleus se posaient sur moi. Nous t’aimions déjà, ma chérie, et c’est ainsi que tu t’es retrouvée avec nous.»
Elle avait des larmes au coin des yeux et elle n’osait plus me regarder. Je m’étais levée, l’avais planté et m’étais embarrée dans ma chambre, laissant couler les larmes que j’avais refoulé trop longtemps.

Cinq longues années avaient passé, pendant lesquelles je ne cessais de m’améliorer en art, décidant d’en faire ma vocation. J’avais travaillé en poterie, en peinture, en dessin et même en design. J’avais essayé de travailler avec du tissu, sans grand succès. J’étais donc restée au stade des croquis. Puis, mes parents avaient déménagé une seconde fois, cette fois-ci à Miami. J’étais désormais âgée de 17 ans, lorsque je débarquais dans une toute nouvelle école, recommençant encore une fois toute les étapes que j’avais réussi à franchir avec quelques filles de l’académie d’art. Wynwood High School, voici son nom. J'avais refusé l'argent que voulais me donner mes parents et j'avais accepté la bourse que l'académie m'avait généreusement donné.

Durant toutes ses années, je n’ai pas oublié l’histoire de ma mère. Certes, j’aurais dû essayer, pour oublier totalement l’ancienne famille que j’aurais eue si Shelly et Howard ne m’avaient pas adopté. Je leur serais reconnaissante à vie, pour la chance qu’ils m’ont donné pour mieux vivre. Pour m’épanouir en santé. Je ne pourrai jamais trouver les mots nécessaires pour leur exprimer ma gratitude. Pourtant, le seul fait de finalement les appeler Papa et Maman après tant d’années semblent les soulager. Comme si je faisais désormais partie de leur famille. Comme si finalement, je commençais à vivre.
»