Wynwood University
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 Losing control (April)

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MessageSujet: Re: Losing control (April)   Losing control (April) EmptyVen 31 Aoû 2012 - 9:49

La jeune femme m'adressa un mince sourire sans réelle conviction, et termina son verre. Et ben dis donc, c'était une rapide ! Elle en recommanda deux. A ce rythme là, et vue sa silhouette, elle allait rapidement être saoule. Etait-ce son intention? Je ne sais pas, mais moi, j'étais décidé à prendre mon temps, froid et imperturbable. J'observais son attitude avec le recul qui était le mien et que l'on me connaissait. Comme si elle s'était trouvée seule, et que je l'observais sans qu'elle puisse me voir, mais sans pour autant la dévorer des yeux, loin de là. Je ne la matais pas, comme pouvaient le faire la plupart des hommes, moi, je l'observais, l'analysais, le regard neutre, patient, attendant ses réactions et essayant de la comprendre, avec une certaine curiosité dissimulée, je l'avoue. Extérieurement, j'étais simple spectateur, comme si tout cela me dépassait.

La jeune femme me fixa, avec le même air que je devais lui renvoyer. Froid, impassible, inexpressif, intense et troublant. Bref, un regard qui n'encourage pas à faire plus ample connaissance. Pourtant, c'est ce que nous faisons. J'ai l'impression qu'elle me ressemble, sans pouvoir me l'expliquer. J'écoute sa remarque. Elle se fiche de ce qu'on est sensé faire. Sa réponse me plaie, je lui adresse un infime sourire en coin à peine perceptible. Elle est différente des autres. Elle ne cherche pas à plaire, elle est rebelle... unique en son genre. Une sigma? Je ne crois pas l'avoir vue dans le bâtiment de ma confrérie... Il est vrai qu'on aurait pu parler, sans pour autant se connaître après cette soirée. Mais dans ce cas, comment se connaître? D'ailleurs, peut-on vraiment connaître quelqu'un? Tout comme peut-on vraiment se connaître sois-même? Nous pouvions toujours faire semblant. La vie n'était faite que de cela.

Je n'ajoute rien pour ne pas qu'elle se braque, car elle a l'air impulsive. Encore un point commun. Pourtant dans ce genre de situation, je sais garder mon sang froid. Je me contente d'être patient, écoutant la suite. Elle se présente, me donne des renseignements sur ses origines anglaises, son âge, sa confrérie, etc. Et elle ajoute à cela que je ne la connais pas pour autant. Certes. Mais je la connais toujours plus qu'avant qu'elle ne me confie ces informations... J'étais un peu surpris pas son attitude si particulière. Elle essayait d'anticiper mes réactions, de contrer ce que je pourrais lui rétorquer avant même que je ne le fasse. Mais elle ne me connaissait pas non plus. Je ne comptais pas la contredire. Je ne pensais pas ce qu'elle croyait que je pense. Enfin en tout cas, elle n'avait pas accepté mon verre pour tenté de me séduire, ce qui était loin de me déplaire. Mais je crois tout de même que je ne comprendrais jamais les femmes...

April me dit alors que je ne veux pas la connaître. Elle a tore. Elle se qualifie de garce. C'est son point de vue. Pas le mien pour l'instant, je n'ai aucune aprioris la concernant, si ce n'est sa spontanéité et son originalité. Elle me tendit une clope, que je saisis. Je fumais souvent, encore plus en soirée.


« Si tu le dis... »

Répondis-je le ton léger.

« Dans ce cas pourquoi avoir accepté mon invitation? »

Je sentais bien qu'elle désirait qu'on se rencontre, qu'on s'échange des choses. Sinon, vu son caractère, elle m'aurait envoyé boulé depuis bien longtemps... Je n'attendais pas de réponse. J'allumai ma clope, tirai une latte, puis rajoutai:

« Tu ne sais pas ce que je veux. Je ne te connais peut-être pas, mais toi non plus... Si tu n'es pas comme les autres, tant mieux, je ne le suis pas non plus et je ne tiens pas à l'être... »

Fin du débat concernant la garce et le fait que nous discutions. J'avais un air sur de moi, je savais tenir les raines moi aussi, je n'étais pas du genre à me faire dominer.

« Maintenant qu'on en est là, je ne vois rien de mieux à faire... Si tu connais une autre méthode pour que je sache qui tu es vraiment, je l'attend... Mais le sais tu, toi? »

J'attendis un instant, puis rajoutai:

« Si tu veux savoir des choses sur moi, il va falloir que tu me pose les questions. Je ne suis pas très bavard, surtout pour raconter ma vie... »

Après ce qu'elle m'avait dit, il aurait été normal que je me présente à mon tour plus en détail, mais je ne savais pas vraiment par quoi commencer. Donc il était plus simple de lui demander ce qu'elle voulait savoir, plutôt que de lui dire des choses dont elle se fichait, comme elle l'avait si bien fait remarquer. Sur ces paroles, je terminai mon verre. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec elle. Je repensais à ce qu'elle m'avait dit. Cela m'étonnait qu'une fille comme elle soit chez les khi omikron. Je connaissais des personnes qui en faisait partie, Molly par exemple, qui m'avait donné des cours particuliers, et qui était très studieuse... April m'avait l'air bien différente d'elle. Mais il y avait bien longtemps que je ne jugeais pas selon les apparences car je les savais trompeuses. Et les confréries n'étaient qu'une apparences que les gens voulaient se donner... Se rassurer en se disant qu'on appartient à tel ou tel groupe. Essayer de trouver des gens comme nous...
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MessageSujet: Re: Losing control (April)   Losing control (April) EmptyMer 29 Aoû 2012 - 16:24






Quelques pas suffirent pour qu'April et l'étrange mec qui l'avait abordé trouvent un bar. Il était un peu perdu, dans une petite et misérable ruelle. Ça puait l'alcool à s'en faire déboucher les narines. Ce qui ne dérangeait pas vraiment April, si elle avait été une ennemie de l'alcool, ça se saurait. Personne ne parlait, ni se regardait. Les deux jeunes gens se contentaient de mettre un pied devant l'autre, d'une démarche lente, et enfin, ils pénètrent à l'intérieur d'un pub. Un pub quasiment vide. Quelques habitués riaient aux éclats près du bar, un couple chuchotait discrètement de l'autre côté de la pièce. Bref, ils seraient plus au moins tranquille.

Ils s'installèrent donc, et la jolie londonienne commanda deux verres de bourbons. Au frais de monsieur, bien évidemment. Après tout, c'était lui qui invitait, non ? Il allait comprendre ce que c'était d'inviter April à "boire un verre". Une fois les verres servit, la khi avala la moitié du sien d'un seul coup. Elle s'essuya ensuite la bouche, un peu vulgairement pour une fille, et se présenta la première. Chose qu'elle ne faisait jamais, en temps normal ? Alors pourquoi ici, et avec ce gars ? Étrange.


- Moi, c'est Aiden.

Aiden ? Bizarre comme nom. Ça avait un côté danois ou quelque chose comme ça ... Bref, ça n'avait aucune importance. April, sans pour autant fixer le jeune homme, lui adressa un sourire et termina son verre cul-sec. C'était un sourire forcé. En même temps, elle ne savait faire que ça. Elle n'était pas du genre à sourire constamment et à apprécier la vie à sa juste valeur. Ou si, en faite. Elle l'appréciait à sa juste valeur : aucune, ou presque.

Elle se sentait à des années lumières des éternels utopistes qui voient en l'Homme, une créature bonne et aimante. Non, April n'avait rien à voir avec ces gars-là. Elle était une pessimiste avant tout. Toujours.


- Encore, ajouta-t-elle froidement en direction du serveur qui s'empressa d'apporter à nouveau deux verres de son meilleur bourbon.

- Je suppose que c'est là qu'on est censé faire plus ample connaissance ?

April releva la tête et le fixa intensément. Comme si elle le passait aux rayons X à nouveau. Pas de sourire, aucun sentiment reflétant de ses yeux, rien. Une impassibilité record. Un air froid, intense, qui se dégage de son regard. N'importe qui pourrait prendre peur face à ce regard. Mais pas ce supposé Aiden, non. Lui, était différent. Comme elle. Elle le sentait. Était-ce parce qu'elle sentait qu'il était comme elle, qu'il l'intéressait ? C'était probable. Il y avait des moments ou la khi avait une grande estime d'elle-même. Et parfois, elle se haïssait, se dégoutait même.

- Peu importe ce que nous sommes « censés » faire. Je ne ressens aucune obligation.
On pourrait parler pendant des heures, ici, et boire des tas de verres pour enfin se quitter et ne rien connaître sur l'autre à part son prénom.


Bon ok, elle avait un peu pété un câble sur ce coup-là. Mais c'était du April tout craché. C'était l'un de ses plus grands défauts : elle croyait avoir la science infuse. Les choses étaient comme elle le pensait, et pas autrement. Elle acceptait les avis différents, mais de toutes façons, ils avaient tords et elle, raison. Tout le temps.

- Je m'appelle April Juliet Wheeler, j'ai 18 ans et je suis née à Londres. Je suis chez les khi Omikron à Wynwood High School. Je fume. Je bois. Voilà. Et pourtant, tu ne sais absolument rien de moi. De qui je suis vraiment.

Elle s'arrêta un instant et le fixa. Il paraissait surprit ... forcément. Ce n'était pas toutes les filles qui avaient une grande gueule comme elle, ou qui osait la ramener face à un gars comme Aiden. Parce que, disons-le, il était canon. Intriguant. Et mystérieux. De quoi intimider n'importe quelle jeune femme. Mais pas elle, pas April.

- Et laisse-moi te dire une chose. Je ne suis pas sur que tu veuilles vraiment me connaître. En tout cas, tu ne devrais probablement pas. Je ne suis pas comme les autres ... Je suis une garce.

Le terme était exagéré, mais c'était voulu.
Elle allait lui montrer de quoi elle était capable. Pas pour le faire fuir, au contraire. Le caractère fort d'April semblait intriguer le jeune homme, de toutes manières. Tant mieux. S'il en voulait plus, il allait être servit. D'un geste nonchalant, la khi sortit une clope de son paquet, l'alluma et en tendit une à Aiden, sans même le regarder.




Un peu à chier comme rp, je suis désolé o/
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MessageSujet: Re: Losing control (April)   Losing control (April) EmptyMar 31 Juil 2012 - 0:23

La jeune femme avait répondu à ma question exactement de la même manière que la première fois, c'est à dire à l'aide d'une autre question, qui ne m'apportait pas plus de réponse... Elle me demandait si elle devait avoir peur de moi. Franchement, je pense que oui, mais ça, c'était à elle d'en juger, je n'avais rien à lui dire, et puis, je vous rappel que mon but n'était pas de l'effrayer. De toute façon, elle n'avait pas l'air d'avoir peur pour deux sous. Elle se justifia ensuite en m'informant qu'elle n'était pas facilement impressionnable. Ca je l'avais remarqué, et ce n'était même pas un rôle qu'elle se donnait. Elle avait franchement l'air de ne pas avoir froid aux yeux, et ca me plaisait. De toute façon, pour que quelqu'un n'hésite pas à m'adresser la parole, il fallait un minimum de folie de ce genre... Je ne pouvais donc m'entendre qu'avec ce type de personne. Enfin, m'entendre ou non...

Lorsque je m'étais justifié sur la raison expliquant mon attitude violente, elle avait clairement répondu qu'elle s'en foutait. Tant mieux, il serait inutile pour moi d'insister là dessus. Elle n'était vraiment pas une femme comme les autres. J'avais cru qu'elle était partie parce que je l'avais choqué, qu'elle m'avait pris pour un monstre, mais en fait, ce n'était pas le cas. Alors pourquoi était-elle partie? Je ne sais pas. Pour éviter que je vienne l'importuner peut-être, tout simplement. Et manque de chance pour elle, c'était justement pour cette raison que j'étais venu la voir...

Vraiment étrange de la part d'une femme que je n'eusse pas droit à une leçon de morale. Je me demandai qui elle pouvait être, et quelle vie elle avait pu avoir pour réagir ainsi. Elle reste toujours sur la défensive, elle est froide, sèche, dure... Elle cache un tempérament de feu, comme le mien, et je peux le sentir derrière ses apparences de femme fragile. Non, elle est loin d'être fragile. Mais pour moi, toutes les femmes le sont... Son attitude m'intrigue, vraiment. Je la sens très imprévisible. Lorsque je lui ordonne de partir, elle se moque de mon conseil, n'hésitant pas à me traiter de... pauvre con. Alors là, je suis sidéré, ca dépasse tout ce que j'aurais pu imaginer venant d'une élève de mon lycée. Si ca avait été une femme d'un gang, vivant dans la rue, je ne serais pas resté ainsi sans voix. Là, j'avais l'impression de ne pas bien saisir où elle voulait en venir, comme si les mots que j'avais entendus ne collait pas avec le ce contexte. Avais-je bien entendu?

Lorsque je lui propose d'aller boire un verre, elle semble changer d'avis alors qu'elle allait partir. Elle baisse les yeux en répondant favorablement à ma requête. Puisque j'invite... Cet argument me laisse penser que je parais l'addition, et franchement je m'en fiche. L'argent, pour moi, ca vient et ca part à une vitesse vertigineuse. Ce soir, il se trouve que j'en ai encore sur moi, donc je comptais bien l'inviter de toute façon, sinon je ne le lui aurais pas proposé ça. Il ne manquerait plus que ça, qu'une femme doivent me payer à boire. J'avais ma fierté que croyez-vous?

Nous nous dirigeons donc vers un bar, longeant les ruelles sombres dans un silence assez pesant. Enfin, moi je m'en fiche un peu, je ne suis pas un grand bavard. Ca ne me met pas mal à l'aise. Si elle a quelque chose à dire, si elle veut parler, elle n'a qu'à le faire après tout... Et puis, elle m'a traité de con. J'ai la rancœur tenace, même s'il s'agit d'un simple mot prononcé à la va vite sans vraiment le penser puisque de toute façon elle ne me connait pas pour en juger, je n'aime pas qu'on me manque de respect ainsi. Elle a de la chance d'être une femme... Une femme plutôt attirante. Jamais je ne m'imaginerais lever la main sur quelqu'un comme elle. Si je la blesse, ce sera d'une toute autre manière. Mais mes idées n'en sont pas là, je ne tiens pas à me venger de quoi que ce soit, c'est trop ridicule pour que j'y accorde une grande importance. Ce soir, je veux apprendre à faire sa connaissance, et ce n'est pas ce qu'elle a pu dire qui va m'arrêter. Je connais trop bien cette attitude défensive...

Nous nous installons à une table, face à face, comme des connaissances de longue date qui se retrouvent fréquemment de la sorte. La situation est particulière, un peu étrange. Mais ca m'intéresse. Je me demande bien ce que nous allons nous dire. D'ailleurs, je suis un peu étonné qu'elle ait accepté mon invitation, et je sens que je n'ai pas fini d'être surpris. En parlant de surprise, la jeune femme commande deux bourbons, en précisant bien qu'il leur donne le plus cher qu'il ait. Je la dévisage, cherchant à savoir pourquoi elle agit ainsi? Je pense qu'elle cherche à me tester, mais je ne la connais vraiment que trop peu pour l'affirmer.


« Ce sera comme elle a dit... »

Dis-je au serveur pour lui faire comprendre mon accord sur sa commande. Très bien. Je fais celui qui n'est pas dérangé, m'installant à mon aise, le plus naturellement du monde. Elle est culottée, mais qu'à cela ne tienne, ca me plait, même si je n'accorde surement pas la même valeur qu'elle à l'argent. Quand on crève de fin dans les rues, l'argent devient rapidement une obsession, la chose à posséder, tout prend une autre valeur. Mais comme je l'ai dis précédemment, ce vient et ca part... Je ne suis pas bien long pour m'en procurer, même si j'ai arrêter de voler et braquer. J'utilise d'autres stratagèmes moins vicieux: des paris, des combats, des jeux d'argent, des dettes, du travail... Et oui, il a bien fallut que je m'y mette en m'inscrivant au lycée... Et puis, cela ne me fait rien, car l'argent est dépensé dans l'alcool, ce qui pour moi n'est pas du gâchis. De toute façon, je ne sais pas économiser, et je ne compte pas m'acheter une maison ou autre... Au pire, nous pourrions toujours partir sans payer... Je vous ai dis que je ne volais plus? Mais je n'appelais pas ça du vol... C'était juste, partir inopinément, voilà tout.

Le serveur apporte nos commandes. La jeune femme a prit les devants en choisissant pour moi. Je m'adapte. Je ne suis pas difficile en alcool. C'est moi qui l'invite, et pourtant, j'ai l'impression qu'elle fait tout pour avoir les cartes en mains. Jusque quand, je ne sais pas. Je reste pour l'instant étonnement patient, trop intrigué par son attitude pour la contredire. Je suis dans cette phase d'observation. J'essaie de la cerner pour mieux l'anticiper, qu'elle ne me prenne pas de court. Je n'ai jamais compris les femmes, sans doute n'arriverais-je pas à la comprendre, mais je peux au moins essayer de la connaître. Et puis, elle n'a pas l'air d'être une femme comme les autres. Elle avale alors la moitié de son verre, d'une traite. Elle ne s'en doute peut-être pas, mais son attitude m'en dit déjà pas mal sur sa personne. Je ne suis pourtant pas psychologue, loin de là, mais je sais déduire certaines choses sur des attitudes qui ne trompent pas...

La jeune femme se présente alors. Elle s'appelle April. Ca commence par la première lettre de l'alphabet, comme moi. Joli prénom, car il s'agit également d'un mois, et je trouve ca original. Je ne connaissais pas d'April jusqu'à maintenant... Mais cela allait changer.


« Moi c'est Aiden. »

Déclarais-je en buvant une gorgée de mon verre. J'avais presque faillit dire Miguel, mon deuxième prénom sous lequel les gens des rues me connaissaient. Je ne comptais pas l'impressionner quant à ma manière de boire, vite ou pas. Je m'en fichais pas mal de tout ça, j'avais passé cette mentalité depuis bien longtemps, et je n'avais rien à lui prouver. Elle ne connaissais pas mon passé, mais moi si, je savais ce que je valais, elle pouvait bien en déduire ce qu'elle voulait, je m'en fichais. Tant qu'elle ne me prenait pas pour un assassin, ca allait. Je ne buvais pas juste pour boire, ni pour en mettre plein la vue, ni par besoin. Je faisais simplement ce que je voulais, et j'aimais l'alcool. Le peu de fois où je buvais autre chose, ca me paraissait très fade... Je n'étais pas habitué. Alors je préférais savourer ce doux breuvage en prenant mon temps. Je ne voulais pas écourter la soirée, et cette April, si elle comptait tenir ce rythme, allait rapidement devoir partir ou finir par terre, au choix...

Je posai mon verre sur la table, et la regardai plus attentivement. Dans les rues sombres, je n'avais pas bien discerné son visage. Je remarquai son teint pâle, et ses yeux clairs perçants tranchant avec ces cheveux foncés et rebelles. Je ne sais pas si elle était belle ou pas, je ne connaissais pas les critères de beauté, les normes, mais je la trouvais fascinante. Elle avait quelque chose d'attirant, et beaucoup de charme. Enfin, évidement, rien, je dis bien absolument rien, dans mon attitude ne pouvait trahir mes pensées. J'avais un visage impassible, neutre, indifférent, comme la plupart du temps, me contentant de la regarder droit dans les yeux, jouant franc jeu avec elle. Prendre des chemins détournés, ce n'était pas vraiment mon genre... J'étais même parfois brusque à cause de ce manque de tact. Et puis j'avais toujours un air un peu rebelle, à me foutre de tout...


« Je suppose que c'est là qu'on est sensés faire plus ample connaissance? »

Je lui demandait si elle voulait m'en dire plus sur elle, lui laissant un choix total sur le type d'informations qu'elle voudrait bien me livrer sur elle. Je ne me voyais pas trop lui demander un truc du genre 'tu es à Wynwood c'est ca?' puisque nous savions très bien tout les deux que nous étions élèves la bas... Et faire semblant de m'intéresser à sa classe ou son âge ne m'inspirait guère, tout comme sa confrérie, ce n'était pas des informations auxquelles j'accordais de l'importance. Je ne me basais pas la dessus pour connaître quelqu'un, je n'avais pas d'aprioris. Enfin, si elle me parlait de ça, ca ne me dérangerait pas pour autant bien entendu, le but était de se parler, non? J'allais rapidement être fixé...
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MessageSujet: Re: Losing control (April)   Losing control (April) EmptyMer 25 Juil 2012 - 4:13






Il la fixe. Intensément. Elle fait de même. Elle comprend vite qu'elle l'intrigue. Tout autant qu'il l'intrigue. Il l'intéresse. Et pourtant, elle ne le connait pas. Mais c'est un fait. Elle ne baisse pas les yeux devant lui. Oh non, sûrement pas. Il va voir de quel bois elle se chauffe. Il va voir qu'il ne lui fait pas peur, même si elle devrait probablement partir en courant et crier comme une pouffiasse effrayée. Enfin, ils restent un certain temps à se regarder, sans ciller, sans parler.

Elle ne sait pas quoi lui dire. Parce que justement, elle ne sait rien de lui. Mais sa compagnie ne lui déplait pas. Son regard est à mi-chemin d'être neutre et froid. Elle ne sait pas vraiment quelle attitude à adopter avec lui. Elle attend donc qu'il reprenne la parole.


« J'en ai rien à foutre des flics. »

Ah oui ? Et bien, pourquoi lui avoir courut après alors ? Pourquoi avoir ce besoin de se justifier ? Ce mec est louche. April plisse ses yeux. Comme si elle allait pouvoir lire en lui comme dans un bouquin ouvert. Elle est du genre à avoir du tact et à vite cerner les gens. Avant qu'ils ne la cernent elle. Ceci ne doit absolument pas arriver. Les gens ne doivent rien savoir d'elle. De qui elle est vraiment. D'où elle vient, ce qu'elle fait. Pourquoi elle est là. Et surtout, pourquoi elle est encore là, à Miami. Elle ne l'a jamais vraiment comprit. Changer d'air ? Devenir quelqu'un d'autre ? Plus facile à dire qu'à faire. Soit. Elle ne lui répond pas. Elle continue de le sonder du regard.

« Tu n'as pas peur de moi ?

- Je devrais ? »

Aussi vite eut-il posé sa question, aussi vite répondit-elle. Non, elle n'avait pas peur. Absolument pas. C'était étrange. Elle avait beau être une nana costaud et débrouillarde, la situation n'était pas des plus rassurantes. Mais bizarrement, elle sentait qu'il ne lui voulait aucun mal. Elle ne pouvait l'expliquer. Un simple ressentit.

« Je ne suis pas du genre ... impressionnable, si tu veux tout savoir. »

Elle lui balance ces mots nets. Histoire de lui montrer qu'elle ne compte pas se dégonfler. Ce n'est pas dans sa nature. Non, pas du tout. Elle préfère largement être celle qui impressionne, qui en impose. Qui remballe les gens, qui leurs montre qu'elle est supérieur. Ça, c'est elle. Ou du moins, celle qu'elle fait croire qu'elle est. Et celle qu'elle aimerait réellement être, au fond d'elle, au plus profond. Elle a une sainte horreur d'être prise de haut. Ok, elle est une femme, elle est faible et chétive. Mais elle a une force de caractère évidente. Ce qui peut effrayer parfois. Mais mieux vaut inspirer la peur que la pitié. Et de loin.

« Écoute, pour ce que tu as vu ... C'était rien ... J'ai ... Je me défendais juste ...

- Je m'en cogne. Je m'en cogne que ce type là le méritait ou non. Tu lui as refais le portrait et apparemment, il viendra plus te faire chier, si c'est le cas. »

Elle se remet à le fixer dans les yeux. Elle en impose, c'est clair. Sur son visage, on peut lire un évident sentiment de puissance. Et de satisfaction aussi. Ses paroles sont dures, nettes, froides. Mais c'est habituel chez elle. C'est son tempérament. Alors, si ça lui plait pas, il peut tout de suite se casser. Même si le faire fuir n'était, étrangement, pas son intention du tout. Elle aimerait qu'il reste et qu'il lui parle. Qu'il en dise plus sur lui, que ce soit ouvertement, ou qu'elle ai à le deviner. De toutes façons, elle n'est pas pressée de rentrer. Alors, autant rester pour discuter.

Pourtant, elle lui dit tout le contraire. Elle lui dit qu'elle pressée, qu'elle aimerait bien qu'il la laisse partir. Pourquoi, bordel, réagit-elle toujours de la sorte ? Elle avait réellement un problème.

Mais voilà qu'il recule légèrement. Il s'éloigne d'elle, plus précisément. Alors quoi, il fuit ? Déjà ? Petit joueur. Le pressentiment qu'elle avait à son sujet se révèle donc être faux ... Une légèrement déception s'installe dans la tête de la jolie londonienne. En même temps, elle s'attendait à quoi ? Il n'est qu'un pauvre type comme tous les autres : une grande gueule mais très peu de couilles.


« Vas-y tire-toi, avant que je te fasse du mal à toi aussi... »

Le visage d'April se fige dans une expression de surprise. Puis, elle lâche un léger rictus. Allez savoir pourquoi, mais ce qu'il vient de lui dire ne lui inspire pas du tout la peur. Plutôt la moquerie.

« C'est ça ... pauvre con » marmonna-t-elle.

Elle ignore si il l'a entendu, et très franchement, ça lui est égal. Pendant quelques instants, elle ne bronche pas. Elle reste ici, face à lui, à le fixer. Encore. Puis, elle esquisse un geste, prête à tourner les talons et disparaître dans la nuit floridienne.


« Attends non ... »

Elle se retourne à nouveau vers lui, toujours une légère surprise détectable dans son regard. Ce gars-là n'a pas l'air très sûr de lui. Mais ça lui plait. Après tout, elle est pareille. Une mine interrogatrice se dessine sur son visage. Faudrait savoir ce qu'il veut, le bonhomme. Car elle, elle sait. Elle sait qu'intérieurement, elle ne veut pas rentrer dans ce maudit internat et aller se coucher comme une sage et gentille étudiante. Ce qu'elle veut, c'est qu'il l'oblige à rester. Et qu'il lui paie un verre, pourquoi pas ?

Mais ça, hors de question de le laisser paraître.


« Si on allait boire un verre ? »

Elle ne répond pas tout de suite. Elle le fixe puis baissa les yeux quelques courts instants.

« Très bien, puisque tu invites ... »

Ces dernières paroles veulent tout dire : c'est d'accord, mais que si tu paies. Car de toutes manières, elle n'a plus un sous. Et elle préfère avoir à éviter de le lui avouer. Elle n'est pourtant pas riche, ni désireuse de l'être ou de le laisser paraître. Ce n'est que de la simple et pure fierté. Comme d'habitude.

D'un pas lent et silencieux, elle décide donc de le suivre dans les ruelles sombres de Miami et une fois arrivés devant un bar, les deux jeunes étudiants pénètrent à l'intérieur et s'installent à une table. Personne n'a parlé depuis qu'elle a accepté son invitation. Aucunes paroles en l'air. Aucun mots en trop. Seulement des regards furtifs. Furtifs mais ô combien significatifs. Une fois bien installés, face à face, un serveur vient les aborder. Avant même que ce dernier ou que le mystérieux jeune homme ne disent quoi que ce soit, April préfère prendre les devants.


« Ce sera deux bourbons. Le plus cher que vous avez. »

Haha, c'était vicieux de la part de la jeune femme. C'est lui qu'il l'a invité, et voilà qu'elle décide de ce qu'il boirait. En plus, elle ne choisit pas la boisson la moins chère. Mais elle avait envie de jouer. De voir de quoi il est capable. De voir qui il est vraiment. Et il s'agit bel et bien de la technique préférée d'April pour cerner les gens : les pousser dans leurs retranchements.

Une fois leurs commandes apportée par le serveur du bar, April avale cul-sec la moitié de son verre. Elle l'aurait bien bu intégralement mais, contre toutes attentes, elle souhaite y aller en douceur. Prendre le temps.


« Je m'appelle April ... »




Spoiler:
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MessageSujet: Re: Losing control (April)   Losing control (April) EmptySam 21 Juil 2012 - 19:42

En l'observant mieux, je remarque qu'elle n'a pas peur. Tant mieux. Mais à la fois, c'est étrange. Cette jeune femme doit être inconsciente, ou alors elle aime le danger. Quelque part, le fait qu'elle me fasse face me plait. Je remarque tout de suite que j'ai à faire à une personne particulière, une sorte de rebelle. D'ailleurs, que fait-elle toute seule la nuit dans ces rues semées de dangers? Elle pourrait tomber sur n'importe qui... Elle est bien tombée sur moi. Mais je ne compte pas lui faire de mal, bien que le fait de me retrouver tout seul dans une ruelle sombre avec une femme de son genre, qui n'a apparemment pas froid aux yeux, puisse m'inspirer des pensées pas vraiment catholiques. Mais je ne suis pas croyant alors... Bon, ne vous inquiétez pas, je ne compte pas la violer, pas pour l'instant du moins. Je plaisante bien sur, je respecte trop la gente féminine pour leur infliger quoi que ce soit. Et cet acte est pour moi l'un des pires qu'on puisse infliger à une femme.

La jeune femme, si elle n'est pas apeurée, a plutôt l'air d'être agacée. Elle n'aurait surement pas voulu que je la poursuive de la sorte. Elle devait se demander pourquoi je l'avais fait d'ailleurs... Je ne me l'expliquais pas vraiment. Quelque part, je ne voulais pas qu'elle croit ce qu'elle avait pu voir: je n'étais pas ce monstre, du moins, je ne voulais pas l'être, alors me justifier auprès d'elle me permettait de me justifier à moi-même moi attitude, même si elle n'en avait peut-être rien à foutre... Elle me demanda ce qu'elle était sensé croire. Ca, c'était elle qui le savait, je ne pouvais pas lire dans ses pensées, malgré le fait qu'elle me sondait comme si elle m'analysait dans les moindres détails, cherchant à me cerner. Cela ne me rendait pas à l'aise, mais je ne me défilai pas.

Elle était... Pressée?
Je la dévisageais. Pressée de quoi? Elle allait où comme ca? Je ne la croyais pas. J'avais plutôt l'impression qu'elle cherchait simplement à écourter notre dialogue... Elle avait utilisé un ton si sec. J'évitais de juger les gens de par leurs apparences, je m'attardais plutôt sur leur attitude, et tout, dans son attitude, me laissait penser que j'avais à faire à quelqu'un d'intéressant. Une sorte de présentiment, allez savoir pourquoi.


« J'en ai rien à foutre des flics. »

Je ne l'avais pas suivie pour ca. Elle pouvait bien me dénoncer, la police ne me faisait pas peur. Je leur avais échappé tant de fois... Je me rapprochai dangereusement d'elle, la rapprochant du mur, car je voulais la tester un peu. Je trouvais son attitude très étrange. En temps normal, une fille que j'aurais surpris ainsi m'aurait suppliée à genoux en pleurant de ne pas lui faire de mal.

« Tu n'as pas peur de moi? »

Lui demandai-je sur un ton indescriptible. Je croyais qu'elle avait fuis parce qu'elle avait paniqué en me voyant, mais ca ne semblait pas être le cas.

« Écoute, pour ce que tu as vu... »

Je marquai une pause, hésitant. Je ne savais pas vraiment s'il était nécessaire de me justifier, mais je le fis quand même, plus pour moi-même que pour elle, vu qu'elle ne semblait pas me juger sur mon comportement violent.

« ...C'était rien... J'ai... Je me défendais juste... »

Oui, vraiment inutile comme explication, mais bon, ca me faisait du bien de me déculpabiliser ainsi. C'est vrai quoi: je n'avais fais que me défendre, c'était lui qui m'avait cherché. Je n'avais pas rechuté tant que ça. J'étais peut être allé trop loin, mais je ne l'avais pas tué après tout... J'étais comme ca, je m'énervais rapidement. Et la violence avait toujours fait partie de moi, je ne connaissais pas d'autres façon de régler mes problèmes. Ce qui me posait d'autant plus de problèmes...

Je la regardai droit dans les yeux, me demandant ce qu'elle croirait et comment elle me voyait. J'étais inexcusable, je le sais bien. Je détournai ensuite le regard, m'éloignant un peu d'elle. Elle voulait passer m'avait-elle dit. Elle avait là l'occasion de le faire.


« Vas-y tire-toi, avant que je te fasse du mal à toi aussi... »

Je lui donnais un ordre. Je doutais qu'elle soit le genre de femme à écouter ce qu'on lui ordonnait. Ce n'était surement pas un mouton... Et c'est bien pour ca que je lui avais dis ca. En fait, j'aurais bien voulu qu'elle reste pour mieux la connaître, elle m'intriguait. C'est étrange, je ne la connaissais à peine, et pourtant, j'anticipais déjà ses réactions... Mais peut-être allait-elle me surprenne et réellement partir, qui sait? Je n'étais pas doué pour cerner et comprendre les femmes, alors... Avec ces violentes paroles, je lui avais lancé un regard noir comme je savais si bien les faire. Elle avait été sèche avec moi, et je l'étais aussi avec elle. On était sur la défensive tout les deux. Bizarrement, on n'avait pas l'air bien différents l'un de l'autre... Sauf qu'elle n'avait pas tabassé un pauvre mec jusqu'au sang...

Je ne sais pas pourquoi, mais si elle partait, j'étais déjà persuadé que j'allais la suivre. Je voulais en savoir plus. Et la protéger aussi, elle n'était vraiment pas prudente. Mais j'aurais préféré qu'elle reste. J'avais l'impression que nous étions amenés à nous en dire plus que ça tout les deux...


« Attend, non... »

Dis-je soudain maladroitement, craignant qu'elle parte pour de bon. C'était tout moi ça, de changer d'avis selon comment me venaient les idées...

« Si on allait boire un verre? »

Cela me paraissait être une bien meilleure idée, même s'il y avait le risque que je me fasse remballer sur le champs. Mais j'aimais la prise de risque, ca ne faisait pas peur. Qui ne tentait rien, n'avait rien, c'était bien connu, aussi, je me permettais de tenter tout ce qui me passait par la tête. Et puis, quelque part, j'avais envie de me racheter, de faire sa rencontre sur de meilleures bases que ca.
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MessageSujet: Re: Losing control (April)   Losing control (April) EmptySam 21 Juil 2012 - 3:27






Losing control (April) Aprilrpaiden


C'était samedi soir. Le soir préféré d'April. Elle pouvait sortir le soir et traîner toute la nuit, sans déprimer en pensant au réveil du lendemain. Car oui, à force de passer ses nuits dehors et d'écumer bars après bars, ses réveils étaient en général peu glorieux. Difficiles. Et souvent tardif. Mais il y avait du changement dans sa vie. Ces derniers temps, elle s'était quelque peu reprise en main. Avant que ce ne soit trop tard.

Mais elle n'abandonnerait pour rien au monde ses sorties nocturnes. Elle avait prise la sage décision d'arrêter les conneries. Ou du moins, de les éviter un maximum. Contrairement à quelques semaines de cela, elle buvait beaucoup moins. Et ne se droguait plus. Enfin, elle avait jeté son dévolu sur les joints, mais elle avait arrêter de se piquer ou encore de sniffer. C'était primordial si elle souhaitait passer à autres choses. Ce faisait donc déjà deux semaines qu'elle n'avait plus touché à des drogues durs. Ça lui manquait, évidemment. Mais c'était supportable. Du moins, beaucoup plus qu'elle ne l'aurait pensé.

Ses dealers l'avaient contacté plus d'une fois. Et oui, on ne lâche pas l'une de ses meilleures clientes comme ça. Mais elle n'avait répondu à aucun de leurs appels. Si elle souhaitait en finir, mieux valait-il couper les ponts tout de suite. Elle ne connaissait que trop bien ce milieu. Elle connaissait les risques.

Cependant, elle n'avait faillit à sa routine : passer la soirée dans un bar, seule. C'était peut-être de la folie, mais elle n'avait pas peur de squatter les rues seule, aussi tard dans la nuit. Alors qu'en général, les jeunes femmes évitaient de prendre ce risque.

Mais April n'était pas une jeune femme banale. Elle ne l'avait jamais été. Et ne le serait jamais.
La banalité l'ennuyait.

Ce soir, elle avait opté pour un bar miteux des petites ruelles sombres de Miami. Elle avait suffisamment de connaissances ici pour pouvoir se balader tranquillement. C'était un sacré avantage.

Pour ne pas manquer aux promesses qu'elle s'était faite à elle-même, April n'avait pris que 50 dollars sur elle. Au moins, elle ne pourrait pas boire plus que quelques verres de bière ou deux ou trois whiskys. Et une fois ces 50 dollars dépensés, elle regrettait déjà d'avoir fait une telle bourde. Mais intérieurement, au plus profond d'elle, elle savait qu'elle était sur la bonne voie. La voie du changement. Mais était-ce ce qu'elle désirait vraiment ? Il était permit d'en douter.

Ennuyée, elle quitta le bar et se résolut à rentrer à l'internat. Elle quitta donc l'enseigne et prit la route vers l'arrêt de bus le plus proche. Elle n'avait pas de voiture. Et franchement, elle pouvait largement s'en passer, la ville de Miami n'étant pas la moins bien desservit en terme de transports en communs. Pis au moins, elle polluait pas, elle.
Le ciel était dégagé, on pouvait apercevoir des étoiles un peu partout dans le ciel. Sa température était bonne, tout était parfait. Mais étrangement, les rues étaient bien silencieuses et vides de personnes humaines. Ce qui inquiéta légèrement la jolie londonienne. Mais sans plus.

Quand elle entendit une voix. Une voix d'homme.


« Alors, tu fais moins le malin maintenant ?! »

April stoppa sa marche et regarda autour d'elle. Elle ne vit personne mais la voix lui avait semblé proche. Et en colère également. Un règlement de compte ? C'était fort probable tant ce genre de choses était monnaie courante ici. D'autant plus dans ce type de quartiers. Elle reprit sa marche, indifférente. Son assurance était quelque peu démesurée et suicidaire. Mais elle s'en fichait.

« Pas si vite, espèce de lâche ! »

Et voilà que la voix reprit. April s'arrêta une nouvelle fois, et cette fois-ci, elle put voir d'où elle provenait. Elle tourna la tête et remarqua deux ombres dans le coin d'une ruelle sinistre. Elle avait eu raison, il s'agissait bien d'un règlement de compte. Elle soupira. Mais elle ne reprit pas sa marche. Et resta à regarder. Qui y avait-il de si plaisant au regard de voir un mec en tabasser un autre ? Rien. À part pour April Juliet Wheeler. Cela faisait-il d'elle un monstre ? Peut-être. Non, sûrement en faite.

Elle fronça les sourcils comme pour mieux distinguer ce qu'il se passait dans l'obscurité. Elle vit qu'un homme en avait plaqué un autre contre un mur et le martelait de coups de poings en pleine face. Le pauvre malheureux tentait de se débattre. En vain. Puis, elle réussit à distinguer un filet de sang qui s'échappa du visage de la victime.

Les bagarres avait beau être fréquentes dans le coin, elle en avait rarement vu d'aussi près et d'aussi dure. Le jeune homme qui frappait semblait vraiment s'acharner sur sa victime. Ça en devenait pitoyable. Qu'avait-il fait pour mériter ça ?

Lorsque le bourreau relâcha son étreinte, le malheureux s'échappa aussi vite que possible, boitant d'une jambe. Il partit dans la direction opposé à la Khi, ce qui n'était pas sans l'arranger. Elle n'avait pas besoin qu'on attire l'attention sur elle. Elle préférait de loin être invisible. Passer inaperçue. Pour mieux observer. Être en position de force.

Subitement, le deuxième gars semblait avoir repérer April. Il se tourna vers elle, et une fois qu'elle l'eut remarqué, elle reprit sa marche, tentant en vain de faire comme si elle n'avait rien vu. Elle passa devant l'entrée d'un bar et accéléra le pas.


« Non, attends ! » cria le jeune homme derrière elle. Elle ne prit même pas la peine de se retourner, faisant mine de n'avoir rien entendu ou encore d'être trop pressée. Mais elle sentait le bruit de ses pas qui courant derrière elle. Ca commençait à lui foutre les jetons et elle décida soudainement de tourner dans une autre ruelle qu'elle ne connaissait pas. Manque de chance, il s'agissait d'une impasse.

Elle était piégée. Allait-elle subir le même sort que le malheureux qu'elle avait vu quelques secondes plus tôt ? Tout ça pour être tombée au mauvais endroit, au mauvais moment ? Mais loin d'elle l'idée de se dégonfler. Ce n'était pas son genre.

Elle se retourna donc, et fixa son poursuivant qui arrivait à sa hauteur, visiblement essoufflé de sa course.


« Ce n'est pas ce que tu crois ... » dit-il. Idiot, pourquoi lui disait-il ça à elle ?

Qu'est-ce qu'il lui faisait là ? Elle n'en avait rien à foutre de ce qu'elle croyait ou de ce qu'elle était censée croire, alors, pourquoi venait-il lui casser les burnes ? Il tentait quoi là, de se racheter aux yeux de la jolie londonienne ? Ils ne se connaissaient même pas. L'agacement commençait à s'emparer d'elle.


« Et que suis-je supposée croire ? »

Elle avait parlé d'un ton sec. Comme elle savait si bien le faire. Lorsqu'ils furent plus proche l'un de l'autre, April discerna mieux son visage et elle le regarda avec intérêt, comme si elle le passait aux rayons X. Elle connaissait ce visage. Mais seulement de vue. Si ses souvenirs étaient bons, ce gars-là était à Wynwood, comme elle. Et puis, il lui semblait qu'elle l'avait déjà vu dans un bar quelconque, l'un de ces nombreux soirs de débauche.

« Je ne te dénoncerai pas aux flics, si c'est ce que tu veux savoir. Maintenant, si tu me laissais passer ? Je suis pressée. »

Il n'y avait aucune équivoque dans sa voix. Elle ne tenait pas à s'attarder avec ce mec là.
Mais lorsqu'elle le regarda mieux, elle remarqua qu'il était carrément beau gosse. Si elle avait été d'humeur joyeuse et fêtarde, elle lui aurait gentillement demander de lui faire des bébés. Car elle devait avouer qu'il lui plaisait bien.

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MessageSujet: Losing control (April)   Losing control (April) EmptyMer 18 Juil 2012 - 23:35

Et c'est lorsque je frappais ce type et qu'un filet de sang se mit à jaillir de son visage que je réalisais ce que je faisais.
Et merde !

La journée avait pourtant bien commencé. Le samedi était mon jour préféré de la semaine, car d'abord, il n'y avait pas d'école, même si pour moi, ca n'avait jamais constitué une obligation étant donné que je séchais souvent, mais quand même... Et parce que le dimanche, en général, je dormais la journée pour rattraper ma nuit du samedi, même si je n'avais jamais été un grand dormeur, il fallait bien recharger les batteries de temps en temps. Et puis, le dimanche, franchement, ca ne servait à rien: tout était fermé pour que les gens ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller à la messe.

Bref, ce samedi, j'avais vu des potes, j'avais fais du sport, et j'étais sortis le soir, comme la plupart des soirs, même de la semaine, et comme la plupart des soirs, je me retrouvais accoudé au comptoir d'un bar. Encore un nouveau, car je ne pouvais déjà plus entrer dans celui que j'avais remarqué deux semaines plus tôt. Pour sortir, il me fallait aller de plus en plus loin, enfin, heureusement que je roulais vite. Je n'avais pas rencontré de têtes connues ce soir, ce qui en fait n'était pas plus mal. Mais c'est des fois quand on croit être tranquille que la provocation vient frapper à notre porte. En effet, alors que je n'étais là que depuis une paire d'heures, un type à moitié bourré qui avait du mal de tenir debout vint m'accoster de façon très maladroite. Je détestais qu'on vienne m'importuner de la sorte. Je me battais souvent, mais ce n'était qu'en me défendant, je n'allais jamais chercher des noises à quelqu'un volontairement, à moins que ce ne soit pour régler des comptes... Depuis que j'avais quitté les rues, les gangs et les dealers en tout genre, je me battais moins souvent. Mais là, la tentation fut trop forte...


-Qu'est-ce que tu r'gardes toi?!

M'avait-il demandé en me bousculant d'épaule de sa main d'alcoolique juste bonne à porter ses verres à sa bouche. Je n'aimais pas qu'on me touche. Pire, je détestais ca. C'était empiéter sur mon espace vital. Et dieu sait qu'il m'en fallait un. J'avais besoin d'espace. Certes, les bars n'étaient pas des lieux qui s'y prêtaient, mais j'avais aussi besoin d'alcool, alors, il fallait bien faire des concessions... Enfin, besoin était un bien grand mot, puisque je n'étais plus alcoolique, mais je ne m'imaginais tout de même pas une soirée sans boire un coup. L'alcool, après avoir été mon ennemis, était redevenu un fidèle amis, un compagnon.

Sa question était stupide, ce qui allait bien avec son allure. Je ne regardais rien, c'était lui qui me regardait et qui était venu me provoquer...


« Ne me touche pas ! »

Répondis-je, le ton menaçant et le regard d'un air incroyablement sombre et dangereux, alors que mon corps n'avait pas bougé d'un pouce. Pourtant, à l'intérieur, ma haine était montée à une vitesse incroyable. J'avais le sang chaud, si l'on peut dire. Je paraissais posé, alors que je bouillonnais. Je le mettais en garder, mais ce pauvre type était loin de se douter à qui il avait à faire. Et il ne valait surement pas la peine que je me dérange pour lui, mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas me retenir lorsqu'on me provoquait, je n'avais jamais su le faire, malgré tous les ennuies que ca avait pu m'attirer. Car bien que je sache me battre, je tombais parfois sur aussi fort que moi, voir plus... Aussi je ne sortais jamais son mon couteau. Les flings, j'avais arrêté... Et puis, à l'école, ce n'était pas raisonnable, je ne comptais pas me faire virer, j'étais déjà entré de justesse par piston, alors mieux valait éviter de provoquer les choses...

En parlant de provoquer, le type qui m'avait accosté, après avoir vidé son verre, le posa sur le comptoir et poursuivit dans son élan...


-Houuu... Monsieur est à fleur de peau on dirait !

Il avait remarqué ma colère, mais ça, même un aveugle aurait pu le sentir. Pourtant, il ne choisit pas la voix de la prudence pour autant et continua, se rapprochant de moi tel un psychopathe...

-Ben alors ma poule, on veut pas se détendre un peu?

Alors qu'il se rapprochait de moi, comme pour essayer de m'amadouer, je me levai brutalement. Non, je ne comptais pas me détendre !

« Tu vas voir conard! »

Je le pris violemment par la veste, le soulevant de telle sorte à l'emmener dehors. J'avais articuler ces mots entre mes dents, et l'avais sortis discrètement. Je savais bien qu'il valait mieux éviter de se battre à l'intérieur, aussi, je ne restais jamais bien loin de la porte, et je me mettais de telle sorte à ne pas me faire trop remarquer. Je savais passer inaperçu quand je le voulais, tel un parfait caméléon, malgré mon physique imposant. Je ne tenais pas à me faire interdire ce nouveau bar que je venais à peine de découvrir. De plus, je préférais régler mes comptes seuls à seuls, sans que ca tourne à la baston générale et que ma cible m'échappe dans la cohue.

Le sale type gémissait à cause de la manière brutale dont je le tenais. Il faut dire que je ne le ménageais pas, malgré qu'il essaie de se débattre pour quitter mon emprise... Je le lâchai lorsque nous fûmes un peu plus loin de l'entrée du bar, dans un coin sombre isolé entre deux murs. Là, je le lâchais violemment, le poussant contre un mur.


« Alors tu fais moins le malin, maintenant! »

Alors que je le foudroyais du regard, il tenta de fuir sur un côté, s'étant surement rendu compte de ma force.

« Pas si vite espèce de lâche ! »

Je le rattrapai et le coinçai. Maintenant que j'en étais arrivé là, je ne comptais pas le laisser filer, j'avais trop envie de cogner pour ca. Son attitude apeurée me déplaisait presque... Je m'étais attendu à mieux. Ce n'était pas un adversaire à ma taille. Et s'en prendre à plus faible que soit était trop facile, ça en enlevait toute l'adrénaline. Et c'est alors que coincé contre ce mur, cet idiot ne trouva rien de mieux à faire que d'essayer de me cracher au visage: chose qu'il n'eut pas le temps d'accomplir puisque, me rendant compte de l'intention qui était la sienne, je lui envoyai une droite en pleine face avant qu'il n'eut le temps d'agir.

Le type ne fut pas bien long à se défendre, il essaya de me renvoyer le même coup, mais je l'interceptai facilement: il n'était pas bien surprenant, aucune créativité et aucune ruse dans ses coups... J'avais eu à faire à tellement mieux que ça... Et puis, il était si saoul que ses mouvements étaient bien plus lents, et en devenaient prévisibles. Je lui renvoyai un coup de poing, puis un autre, alors qu'il gémissait de douleur, mais je ne l'entendait pas. J'étais trop aveuglé par la colère qu'il avait réveillé en moi.

Et c'est lorsque je frappais ce type et qu'un filet de sang se mit à jaillir de son visage que je réalisais ce que je faisais.
Et merde ! Je m'arrêtai soudainement. J'y étais allé un peu fort. Je n'allais tout de même pas tuer ce type pour si peu! Il avait déjà la tête bien amochée... Trop même... Fallait vraiment que je me calme ! J'étais grave... incorrigible sur ce niveau là. J'avais beau faire beaucoup de sport pour évacuer ma haine, elle resurgissait toujours à la moindre provocation. Il avait eu raison dans ce qu'il avait dit: j'étais à fleur de peau. Je ne laissais rien passer... Il aurait été plus intelligent de le laisser parler sans entrer dans son jeu, mais j'étais incapable d'une telle chose.

Le type s'enfuit à toute jambe en boitant, car il faut croire que je lui avais aussi foutu des coups dans la jambe... Sans m'en rendre vraiment compte. Je restais là à le regarder courir tant bien que mal, en se plaignant du malade sur lequel il était tombé... Moi. Et c'est alors que mes yeux captèrent une présence sur le côté, près de l'entrée du bar. Une silhouette sombre dans le noire, fine. Une femme sans doute. Elle se détourna pour partir à son tour. Aucun doute, elle avait tout vu
.

« Non, Attend ! »

Vite, je m'empressais de la rattraper. Cette femme devait me prendre pour un monstre. Je n'étais pas un monstre. Je ne voulais pas ça... Et je ne voulais pas qu'elle croit ça, qui que ce soit. Je voulais me justifier, mettre les choses aux claires, tout avait été de la faute de ce pauvre mec, il m'avait cherché, il n'avait eu que ce qu'il méritait, bon, peut-être même un peu plus...

Cette silhouette était plus rapide que je l'aurais imaginé. Elle passa d'une rue à l'autre, se détournant au dernier moment, voulant me feinter et me semer. Puis il y eut cette ruelle... qui finissait en cul de sac. Je me trouvais face à une jeune demoiselle, un peu essoufflé de ma course.


« Ce n'est pas ce que tu crois... »

Essayais-je de me justifier, mais je ne savais vraiment pas comment justifier une telle attitude. Dans la sombre lumière de la nuit, j'avais du mal de voir son visage. Elle devait surement être terrorisée, pensant que j'allais lui régler son compte à elle aussi. Je m'approchai. Elle ne pouvait fuir. Et c'est alors qu'à une distance plus courte, je la reconnu. Je l'avais déjà aperçu. C'était une fille de mon lycée...
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