[Fiche Terminée] Devon Théodore Holloway.

☝Age : 19 ans, 20 ans le 03 octobre.
☝Date et lieu de naissance :03 Octobre 1992.
☝Classe : Senior Year
☝Confrérie : Rho Kappa
☝Riche ou bourse d'étude ? Riche.

« Par quoi commencer ? Ma taille peut-être ? Je mesure un mètre soixante-dix, ce n’est pas très grand pour un jeune homme de vingt ans, mais je n’ai pas vraiment le choix donc je fais avec. J’aime le sport et je pratique contre l’avis des médecins, du coup, je suis plutôt musclé mais pas encore assez apparemment puisque je me suis fait éclater la tête par l’un de mes camarades de classe cette année, ça on en reparlera plus tard.
Question vêtement, la plupart du temps, je mets les premiers trucs qui me tombent sous la main, ce qui m’a d’ailleurs jadis apporté les moqueries de Pim’s, quand elle m’aimait encore.
Sinon, que dire de plus ? J’ai pas mal de cicatrices, surtout aux mains et aux bras, c’est une longue histoire dont je vous parlerai plus précisément plus tard. Le fait étant surtout que j’ai toujours aimé me battre et que je ne fais pas très attention à ce que je fais au quotidien, ajoutez ça à ma maladie et vous aurez un cocktail explosif, si j’ose dire.
Autant vous l’avouer tout de suite, je suis blond, mais ce n’est pas une couleur de cheveux, c’est un état d’esprit… Ok, je sors. Je ne me coiffe que rarement mais comme mes cheveux ne sont pas très longs, ça ne se voit pas la plupart du temps. La seule chose qui est plutôt bien avec cette couleur de cheveux c’est que comme beaucoup de blonds, j’ai les yeux bleus et que ça, ça plait aux filles.
J’ai l’oreille gauche percée depuis mes seize ans, signe de rébellion contre mes parents, il n’en reste à présent qu’une trace puisque le piercing à quitté mon oreille depuis près d’un an. Autre signe un peu plus visible d’insurrection contre l‘autorité paternelle, deux tatouages à savoir, deux étoiles, une noire et une blanche sur le pied gauche et une phrase « Living is easy with eyes closed » sur l’épaule gauche.
Bref, pas de quoi écrire un roman, j’ai un physique des plus banal pour un type de vingt ans, la seule chose qui fait tâche, c’est que justement, j’ai vingt ans et que je suis toujours au lycée mais rassurez-vous, cette troisième année de senior year est la bonne, cette année, j’aurais mon diplôme. Enfin j’espère. »

« Je devrais surement commencer par vous dire de ne pas vous approcher de moi, pour votre bien et pour le mien. Le truc, c’est que je ne suis pas agréable, jamais. Et je n’ai jamais été doué pour me faire des amis. Du fait, si vous vous approchez de moi, vous allez surement me détester très vite, je suis un connard, sarcastique trop souvent, égocentrique aussi et je m’énerve pour quasiment rien. Je suis donc le genre de personne qu’on préfère éviter pour ça, je fais la paire avec Pim’s. Et si vous ne me croyez pas, vous n’avez qu’à demander à Diego, il se fera un plaisir de confirmer je pense.

Une autre chose à savoir et qui a rapport avec ma maladie : si je ne ressens jamais la douleur, je la simule en permanence. Au début, j’avais juste l’air d’un débile, la douleur est une sensation difficile à imiter, mais avec le temps je suis devenu plutôt doué à ce jeu. Maintenant, j’arrive même à convaincre les médecins scolaires que je suis parfaitement normal. La seule avec qui j’évite de le faire, c’est évidemment Primrose, parce qu’elle connait mon histoire et qu’à chaque fois que je fais semblant d’avoir mal, elle se met à hurler. Enfin de toute façon, quand elle est avec moi, elle hurle quasiment en permanence.

Bref, en plus du reste, je suis irresponsable et je me mets en danger en permanence. D’ailleurs, si Pim’s ne vivra pas jusqu’à ses 30 ans, je suis quasiment certain de mourir avant elle si je continue mes conneries. Seulement, je n’ai aucunement l’intention d’arrêter. Vous allez surement trouver ça débile mais voilà, le fait est que j’aime le sport et que la vie m’a donné cette maladie censée m’empêcher d’en faire. Je n’ai pas d’incapacité physique mais n’importe quel sport peut s’avérer dangereux pour quelqu’un qui ne ressent pas la douleur. En effet, ne pas sentir que l’on s’est cassé une jambe ou que l’un de nos organes à un problème peut éventuellement me porter légèrement préjudice. Mais voilà, je suis fils unique, un gosse de riche en plus de ça et un connard potentiel, du coup, j’ai décidé que malgré tous ces risques, je continuerai à pratiquer différents sport et à rejoindre la confrérie qui s’y rapporte. Si je dois avoir une vie courte, j’aimerais autant avoir eu le droit d’y faire ce que je voulais. »

« Je suis née en Angleterre, à Manchester exactement. Mais j’ai quitté cette ville très jeune, à trois ans, pour rejoindre Miami. En effet voyez-vous, les hôpitaux américains sont mieux réputés que les anglais et mes parents voulaient le meilleur pour leur fils unique. Car oui, je suis malade. J’ignore jusqu’à la sensation même de douleur, physique j’entends. Je n’ai jamais ressenti aucune douleur et pourtant, j’ai passé presque la moitié de ma vie à l’hôpital. Je me doute bien que vous n’en croyez pas un mot et pourtant c’est la stricte vérité. Il n’y a qu’une centaine personne comme moi dans le monde. Cent personnes sur plus de six milliards et c’est tombé sur moi. Cette absence de douleur vient d’une maladie, elle est peu connue et n’a aucun traitement, insensibilité congénitale à la douleur que ça s’appelle ou ICD si vous préférez. Vous trouvez peut-être ça intéressant, vous pensez peut-être même que je n’ai pas à me plaindre que je devrai plutôt m’en réjouir, parce que tellement de gens rêveraient de ne plus souffrir. Et moi aussi je pensais ça, avant…


Quand j’étais petit, je trouvais cette maladie drôle. Cool même. Je pensais que c’était un don, que j’étais un super héro ou quelque chose comme ça et que j’avais des pouvoir hors du commun parce que je pouvais courir des heures sans ressentir le besoin de m’arrêter ou la douleur de mes muscles, parce que je pouvais me battre avec des plus grand et plus fort que moi et gagner parfois, puisque sans douleur on peut toujours se relever. Je croyais tellement en mes pouvoirs que je me suis dit que si j’étais immunisé contre la douleur, je devais aussi pouvoir voler. C’était idiot, mais dans ma tête d’enfant, ça se tenait. Du coup, j’ai attrapé la cape de superman que mes parents avaient acheté quelques temps auparavant, je suis monté au second étage de la maison, où se trouvait ma chambre et j’ai sauté par la fenêtre. Je ne me suis pas posé de question, j’étais tellement persuadé que j’allais pouvoir le faire, que j‘allais sauter et rejoindre les oiseaux. Au lieu de ça, je me suis écrasé comme une merde deux étages plus bas. J’ai juste eu le temps d’entendre un craquement sec, puis ma tête a violement claqué contre le béton et j’ai perdu connaissance. Mais quand je me suis réveillé à l’hôpital, je me sentais bien, je n’avais pas mal. J’avais six fractures, une commotion cérébral et d’autres blessures plus superficielles, mais je ne sentais rien, j’étais vraiment bien, comme tous les autres jours. Je n’ai même pas eu besoin d’antidouleurs.


J’ai rencontré ma meilleure et seule amie très jeune, j’avais à peine cinq ans et elle en avait quatre. Elle s’appelait Primrose, mais je ne crois pas l’avoir appelé une seule fois comme ça, pour moi, elle était et restera toujours Pim’s. Je l’ai tout de suite adoré, elle était juste géniale et belle aussi. C’était peut-être parce que je ne connaissais qu’elle, peut-être parce que nous étions destinés à nous entendre, à nous aimer. Ou bien peut-être que je me suis juste inventé cette histoire pour que la vie semble un peu moins triste. Peu importe de toute façon, le résultat était le même, je l’aimais, plus que n’importe qui car était la seule à réussir cette mission quasiment impossible qui consistait à me faire oublier ma maladie. A cette époque, sa maladie à elle ne s’était pas encore déclarée, elle était normale et j’étais malade. Elle s’occupait de moi, on aurait dit ma sœur, elle venait me voir à l’hôpital chaque fois que j’y allais et surtout, elle était l’unique personne de mon entourage à me traiter normalement, à ne pas voir la maladie mais juste moi. Surement était-ce parce qu’elle était trop jeune pour comprendre mais j’aime penser qu’elle comprenait et qu’elle était la seule assez intelligente pour ne pas en tenir compte. Mise à part ça, mon enfance, n’a pas de réel intérêt en soi, elle fut bercée par l‘apprentissage de l‘acceptation de la maladie et de toutes les préventions afin de ne pas mourir d’une façon idiote avant l‘âge. Pim’s et moi passion beaucoup de temps ensemble. J’aimais beaucoup sa petite sœur aussi, Posy. Pas autant que Pim’s évidemment, mais je l’appréciais.


L’adolescence nous a séparé comme elle sépare bien des gens. Pas de la même manière, certes, mais la façon compte bien peu seul le résultat importe. Et le résultat est là, elle me déteste et c’est tellement réciproque. Pourquoi ? Comment sommes nous passé de l’amour à la haine ? Tout le monde dit qu’entre les deux, il n’y a qu’un pas. Ce pas a été franchi un triste jour d’aout 2003, alors que nous avions 12 ans. Pour ne pas changer, j’étais à l’hôpital, j’ai beau chercher, ma mémoire a effacé l’événement qui m’a conduit à être dans cette chambre ce jour là. Une énième bagarre sans doute. Toujours est-il que j’envoyais des messages à Primrose et qu’elle y répondait. Je savais qu’elle était censée garder sa sœur, elle le savait aussi. Mais nous étions encore des enfants irresponsables et elle ne la surveillait pas assez bien. Ce jour là, la vie d’une petite fille de sept ans avait pris fin et notre amitié par la même occasion. Je m’étais inquiété de ne plus avoir de réponse à mes messages toute la journée et finalement, se sont mes parents qui m’ont apporté la réponse le soir. Quand ma mère est entrée dans la chambre avec ses yeux rougis et ses mains tremblantes, quand mon père m’a lancé ce regard lourd de sens alors qu’il avait une mine affreuse, j’ai tout de suite compris qu’il s’était passé quelque chose de grave. Au début, j'ai cru que Pim's avait eu un accident, mais Ils m’ont expliqué qu'il ne s'agissait pas d'elle, que c'était Posy, qu'elle avait mis ses doigts dans une prise et qu’elle était morte. Avant ça, j’avais toujours pensé que c’était impossible de mourir comme ça. Cette journée fut la plus horrible de toute ma vie et toute l’année suivante garda le même ton. Tout le monde était triste, moi y compris. Primrose me détestait, elle disait que si Posy était morte, c’était de ma faute et je crois bien qu’à force, j’ai fini par me mettre à y croire aussi. Elle a commencé à me haïr d’avoir été une diversion et j’ai commencé à devenir un gros connard, un vrai. Et comme tout connard qui se respecte, j’ai eu une réaction totalement débile… Au lieu de tenter d’aider mon amie, je l’ai laissé dans son coin et j’ai décidé de la détester moi aussi. Cette année là, trois autres personnes dans l’entourage de Pim’s sont mortes, deux de ses cousins et sa grand-mère. Je les connaissais un peu, ça ne m’a pas vraiment affecté, j’étais bien trop occupé à être en colère contre Pim’s et contre moi à cause de Posy pour chercher à savoir ce qu’il se passait chez celle qui avait été ma meilleure amie. Du coup, je n’ai pas vu qu’elle changeait, je n’ai pas vu qu’elle était malade et je n’étais pas vraiment là pour la soutenir. Non, au lieu de ça, je passais mes journée à lâchement l’éviter, histoire qu’elle ne me culpabilise pas un peu plus. Du coup, j’ai une seconde raison d’avoir des remords, j’ai laissé Pim’s tomber et on lui a diagnostiqué une maladie, elle souffre de troubles dissociatifs de l'identité. En gros, elle n’a pas supporté de voir autant de proches mourir et du coup, elle les a recréés dans sa tête. A partir de cette année-là, je n’ai plus vécu seulement avec Pim’s, j’ai aussi dû supporter Posy, Harrissen, Perséphone et Magdaline. En fait, quand j’ai appris ça, je me suis senti encore plus coupable alors comme le gros con que je suis, je me suis éloigné un peu plus d’elle.


Notre histoire aurait pu se finir ainsi. Malheureusement ou heureusement, nous sommes restés voisins et nos parents ont continué à nous obliger à aller dans les mêmes établissements. Chaque fois que je me faisais virer à cause d’une bagarre ou de quoique se soit d’autre, elle était obligée de me suivre, ça la faisait enrager et au final c’était jouissif. Enfin jouissif… ça la faisait au moins me parler même si c’était pour m’engueuler parce qu’en tant normal, on s’ignorait et c’était juste affligeant à vivre. Pourtant, sur tout ce temps où on s’est détesté et ignoré, j’ai toujours accepté ses personnalités et elle n’a jamais arrêté de venir me voir à l’hôpital. C’était comme une habitude qui persistait malgré le reste, comme une promesse silencieuse que l'on s'était faite et que l'on tiendrait envers et contre tout.

Et puis il y a eu le samedi 3 Aout 2008. Je ne vous dirais pas ce qu’il s’est passé, mais tout a à nouveau changé. Si jusque là je faisais en fait semblant de la haïr, à partir de ce jour là j’ai commençais à réellement la détester -ou à me persuader que c’était le cas. Plus question de s’ignorer à partir de là, à présent la guerre était déclarée. Adieu, tous les bons souvenirs auxquels je m'accrochais et bonjour à tous les mauvais qui suivront. Et il y avait, en plus du reste, toutes ses personnalités qui s’en mêlaient maintenant, la plupart me détestaient mais pas Posy. Posy, elle m’adorait elle mais elle était bien la seule.


Au final, je me suis plus ou moins calmé tout en restant un connard. J’avais toujours des passages fréquents à l’hôpital, mais les bagarres se faisant un peu plus rares, j’y allais beaucoup moins. Du fait, nous avons passé tout le reste de notre scolarité sans trop de problème, à part les disputes avec Pim’s. Jusqu’au mois de mai de cette année. A cette période, un type, Diego était devenu populaire et évidemment, ça m‘a énervé. Avant ça, il était juste pathétique et je m’étais souvent moqué de lui. Quoi ? Ne faites pas cette tête, je vous ai dit que j’étais un gros con. Bref, il avait à un moment de sa vie était une tête de turc, puis il avait repris sa vie en main et il était devenu populaire, ce qui m’énervait au plus haut point. Je ne sais pas pourquoi j’avais choisi ce jour en particulier pour lui dire, peut-être parce que je l’ai vraiment croisé ou bien peut-être parce que j’étais déjà en colère à cause d’une énième querelle avec prim. Toujours est-il que je m’en suis pris à lui, par jalousie et parce que je voyais bien que tout le monde était de son côté. Je ne me souviens plus vraiment de ce que j’ai dit, il me semble que j’ai parlé de sa mère avant de me prendre un coup de poing en pleine tronche. Après ça, il m’a littéralement démoli. Bon, certes, je n’ai rien senti, j’ai juste imité la douleur comme toujours et enfin quelqu’un est arrivé pour me « sauver ». Résultat: nez fracturé, lèvre fendue et quelques bleus. Un nouveau séjour à l’hôpital pour vérifié qu’il n’y avait rien de plus grave aussi puisque si ça avait été le cas, je ne l‘aurais pas senti. Mes parents l’ont obligé à me faire des excuses menaçant de porter plainte dans le cas contraire et le type fut virer du lycée.

La fin de l’année fut à nouveau rythmée par les engueulades avec Pim’s et les passages fréquents -souvent pour rien- à l’hôpital. Pour finalement apprendre à la fin de l’année que je triplais ma senior year et par la même occasion, que Pim’s doublait la sienne. Le fait de tripler ma dernière année de lycée signifiait simplement changer de lycée, c’est somme ça que Pim’s et moi nous retrouvons à Wynwood cette année. Bien sûr, je ne pensais pas y retrouver mon cher ami Diego, mais puisque je n’ai pas le choix, qu’il en soit ainsi. Je commencerai donc ma troisième année en senior year avec deux ennemis, comme vous vous en doutez, j’ai hâte d’y être. »