Wynwood University
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 Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyLun 5 Aoû 2013 - 15:27


Bonjour
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Diego lui avait ordonné une première fois de se taire. Un ordre que l’Omicron ignora. Il voulait qu’il l’entende lorsqu’il lui disait quel con présomptueux il était. Que la réalité percute enfin la petite raison que sa fierté avait endormie depuis bien trop longtemps dans une case isolée et insonorisée de sa cervelle. Alors il continua à parler. Il continua à déverser son flot de mots imbibés de ce qu'il savait intimement être la vérité. Et comme l’Hispanique détourna la tête en direction de la fenêtre, montrant ainsi son refus d’écouter, Arthur haussa le ton d’un cran. Il pointa avec violence le fait que, contrairement à ce que son amour-propre de dominant lui susurrait à l’oreille, il ne contrôlait absolument rien. Ni sa vie de merde, ni son caractère de merde, ni ses émotions de merde. Il n’était qu’un fou se jetant contre un mur d’eau qui le ramenait continuellement à la plage rocheuse sur laquelle il avait échoué le jour où il s'était rendu compte qu'il n'était pas aussi fort qu'il l'espérait. Le fait que l’autre s’arrachait les morceaux de peau de sa lèvre inférieure prouvait en partie qu'il visait juste. Le fait qu’il fit volte face pour le repousser brutalement l’affirma totalement. La violence de son geste fit reculer Arthur jusqu'à la table de travail que son dos percuta. Il écarquilla les yeux. Diego lui avait ordonné une première fois de se taire. Une mise en garde qu’il avait ignoré et dont il allait devoir à présent affronter les conséquences. Car Bolderas venait d'exploser. Sa colère, fatiguée d'être réprimée, se déchaîna dans un éclat de rage rouge écarlate. La puissance de sa détonation accentuée par les nombreux coups de l'Hispanique souffla l'Omicron hors de la cuisine. D’une voix étranglée par la furie, il hurla qu'Arthur ferait mieux de s'occuper de ses affaires. Qu'il ferait mieux de le laisser mener sa propre vie comme il l'entendait. Il cria cette idée dans un mélange confus d'espagnole et d'anglais que le Juif tétanisé capta à peine. Tout ce qu'il entendait, c'était le son de cette grosse voix délirante dont chaque vibration faisait trembler les os coincés dans sa chaire raidie par l'effroi. Avec sa figure de fou, Diego se dressa de toute sa hauteur à quelque centimètre de lui. D'une pression de l'indexe sur le front, il le repoussa une dernière fois. "Tu ne sais pas ce qui se passe là-dedans, et je ne te conseille pas de chercher plus loin." cracha-t-il. Avec le meuble que Bolderas propulsa d'un balayement du bras tomba le silence. Un silence qui hurlait : "T'as vraiment agi comme le pire des cons Abramovic. "  Il n'osait plus regarder l'Hispanique. Non pas parce qu'il avait peur mais parce qu'il avait honte. Honte d'être la cause de ce qu'il n'aurait jamais voulu voir : Diego Bolderas dans le rôle de la victime. Et surtout Arthur Abramovic dans celui du bourreau. Son menton tira sa tête vers le bas tandis qu'il s'enfonçait dans le mutisme douloureux de ceux qui ont des remords.



Le regard du Juif escalada le corps encore tendu de l'Hispanique pour rencontrer son visage. Il était penché sur une photo gisant sur le sol. Arthur se risqua à y jeter un coup d'oeil. Sur le papier glacé, le jeune Diego se tenait debout plus qu'il ne posait devant ce qui ressemblait à un aéroport. Tout était écrit en espagnole. L'Omicron ne regretta jamais autant de ne pas savoir parler une langue. Il n'osa pas s'attarder trop longtemps sur le cliché de peur de froisser le sentiment d'intimité déjà irrité de l'autre. "Je crois ..." Il redressa la tête pour fixer le vide. "Je crois qu'il vaut mieux que je parte." Il n'avait rien emporté avec lui et pourtant il s'arrêta devant la porte menant au jardin avec le sentiment d'omettre quelque chose. Après un court instant, il emboîta le pas vers la sortie en oubliant derrière lui les excuses qu'il devait à Bolderas.





Sur son téléphone, il y avait également une dizaine de messages dans sa boîte vocale. La plupart d'entre eux venait du même numéro. Le Juif porta l'appareil à son oreille. "Arthur, c'est le Docteur Varsovik. Je sais." La surprise réduisit ses deux pupilles en une simple fente noire. "J'ai compris." Il pressa l'arête de son nez entre son pouce et son indexe et poussa un soupire profond qui le vida de tout l'air de ses poumons. " Recontactes moi. Nous devons en parl..." Téléphone rouge.

Qu'ils aillent tous se faire foutre.  

Le mot de la fin.
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Diego R. Bolderas

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyJeu 15 Nov 2012 - 6:48

Je n’écoutais absolument pas ce que le petit Omnikron me disais, oh je l’entendais, bien évidemment, mais cela ne percuta pas mon cerveau. Pour la simple et bonne raison que je mettais mis a déblatérer tout un tas de trucs à la seconde, sans reprendre mon souffle. Il voulait savoir ? Eh bien je lui donnais des explications. A ma manière. Mais tout ce que je désirais c’était qu’il la ferme, ou qu’il change de sujet une bonne fois pour toute. Je suis déjà assez fatigué par toute cette journée, je n’ai pas envie en plus de tout ça de me justifier auprès d’un mec que j’ai frappé plus tôt dans cette journée. Parce qu’avant ça, rien ne nous auraient fait arrêter l’un sur l’autre. Rien. Je ne comprends même pas pourquoi il me brime de la sorte. Cela fait des heures que nous parlons de ça.

Je vois bien qu’il est exaspéré par mon comportement, et il en est de même pour moi pour lui. Au moins une chose que nous avons en commun. Je lui ai dit ce que j’avais à lui dire, et maintenant la chose que je désire le plus, c’est qu’il me réponde par oui ou non à la proposition que je lui ai faite. Je crois qu’on a tout besoin de se reposer et de ne plus y penser. J’aurais dû me douter que lui, ne serais pas de cet avis. Que faut-il faire pour qu’il arrête de parler ? De poser des questions et de se montrer plus qu’agaçant avec ça ? Je ne parle pourtant pas Espagnol, là tout de suite, qu’il y a-t-il dans ma phrase –je ne veux plus en parler- qui n’est pas compréhensible ?

Je soupir longuement en laissant tomber ma tête vers le bas quand il commence sa phrase. Il essaye de me faire prendre conscience que la vie n’est pas un jeu, et imagine l’une des situations les plus sordides, après la mort, qui puisse arriver. Imitant un médecin expliquant mon état à ma mère. Sauf qu’il n’aurait jamais dû aller aussi loin. Pauvre cruche ? Même s’il ne le pense pas réellement, de quel droit se permet-il ? Ma tête se relève vivement pour le fixer, je sens les nerfs de ma mâchoire faire des yoyos. Pendant que le jeune homme se levais doucement de son siège je ne pouvais m’empêcher de rétorquer.

« Attend ! Putain j’y crois pas… Comment tu oses insult… »

Bordel. Je donne un petit coup dans le tiroir derrière moi, une douleur vive se faire ressentir dans mon bras. Putain j’avais oublié que ce truc y était planté. Je ne suis pas franchement malin dans mon genre, je vous jure. Les ongles enfoncé dans mon avant-bras pour atténuer la douleur je retrouve le regard de mon invité qui s’approche lentement de moi. Il ne s’arrête pas, il compare maintenant toute cette soirée à de la dynamite, que le résultat, quoi qu’il se passe resterais le même, insultant au passage à nouveau mes capacités intellectuelle. Cela monte en moi, je le sens bien que cela ne vas pas tarder à recommencer, que mes nerfs vont –encore une fois- lâcher s’il ne s’arrête pas.

En revanche, il s’arrêta pile poil devant moi. Je redressais ma posture, sans doute par instinct, parce que je suis plus grand, et que je veux garder un minimum le dessus sur lui. Nos regards ne se lâchaient pas, et si ces derniers étaient des revolvers, je me demandais qui allait tirer le premier. Un vrai duel. Il dégaina le premier, et autant je voulais que cette discussion se termine, autant j’étais curieux de savoir ce qu’il allait oser me dire, comme ça, droit dans les yeux, à quelques centimètres l’un de l’autre. Par je ne sais quel miracle, un sourire tout à fait malsain se nicha au coin de mes lèvres, mais au fur et à mesure que le juif m’émettait ses hypothèse, ce dernier s’effaça. BANG. Touché.

« Tais-toi. »


Il me fallait quelques instants pour réaliser tout ce qu’il m’avait balancé en pleine tronche. La peur de ne rien contrôler. De ne pas ME contrôler. Finalement il y a bien une chose sur laquelle je veux bien avouer m’être trompé. C’est qu’il en avait sacrement dans le pantalon pour oser me dire tout ça, dans les yeux, sans laisser paraitre ne serais-ce qu’une once de peur. A croire que je m’étais totalement trompé sur son compte. Je tourne la tête en direction de la fenêtre, me mordant la lèvre inferieur et n’écoutant pas sa dernière phrase, je ne dis rien non plus, du moins pas tout de suite. Il me faut digérer avant. Puis me remettant de tout ça, je le repousse de devant moi, le faisant reculer au fur et à mesure.

« ¡CALLATE!* ¡Joder de mierda! Mais t’es qui toi pour me sortir toutes ces conneries ? T’es un putain de médecin de mis dos ? En quoi ça te regarde hein ? Tu m’as aidé, je me suis excusé, et je t’ai remercié. Je te propose de dormir en mi casa et toi tu me fais une analyse psychologique de mierda ! J’en ai rien à foutre de ce que tu penses, es mi vida et j’en fais ce que je veux ! Tu ne sais pas ce qui se passe là-dedans, et je ne te conseille pas de chercher plus loin. » J’avais posé mon doigt sur ma tempe à ce moment-là puis l’avais posé sur son front. « ¿Lo entiendes?** »

Nous étions maintenant dans le salon, tellement je l’avais fait reculer, et tellement il me fallait sortir de cette cuisine. Mon bras valide balaya une commode qui était sur le côté faisant tomber une photo de famille au passage. Derrière le verre brisé je fixais le papier glacé qui mettait en scène mon départ d’Espagne, mon adoption, devant l’aéroport de Madrid.



*Ta gueule.
** Tu as compris ?

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptySam 10 Nov 2012 - 1:29

Diego reprit Arthur. Ses « tuteurs légaux », il tenait à ce qu’il soit surnommé « parents ». Cette correction sonnait sèchement dans sa bouche, comme un claquement austère et brûlant de sous-entendus contre son palais. Le Juif n’oublierait jamais ce ton qu’il avait choisi employé. Comme il n’oublierait jamais de corriger cette regrettable erreur. « Tout aurais surtout été plus facile si cette cinglé jalouse m’avais laissé tranquille. » répliqua l’Hispanique lorsque l’Omicron acheva sa tirade. Le brun serra les dents. Tellement fort que sa mâchoire émit un léger craquement. Il pressa un peu trop fort le bras de Diego, feignant vouloir coller avec efficacité les trois morceaux d’adhésif. « Laisse ça tranquille c’est bon. » récrimina l’autre. Arthur leva brusquement ses mains pour les maintenir, doigts écartés, juste à côté de sa tête baissée. Mieux valait que ces deux tortionnaires ingouvernables restent tranquilles près de ses oreilles. « Tu crois quoi ? » Le Juif laissa tomber son dos contre le dossier de son siège. « Rien … Absolument rien Diego. » « Que j’ai essayé de me suicider ou une connerie dans le genre ? » « Quoi ? » L’embarras déforma son visage d’un sourire crispé. « N…Non … Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je … » Mais l’Hispanique ne le laissa pas rentrer dans de vaines explications. Il cracha ses paroles en un seul souffle. Une seule respiration enfiellée par une soudaine nervosité. Il affirma qu’il avait réagi ainsi uniquement pour protéger ses parents – ce qui fit soupirer la rationalité de l’Omicron-, que ce n’était pas la première fois qu’il prenait une dose de médicaments aussi forte, que ce n’était donc pas la première fois qu’un pareil accident survenait, qu’Arthur n’avait tout simplement pas de chance que ce soit tombé sur lui. Il avait jeté son Ice Tea au mauvais endroit et au mauvais moment. Mais tout cela n’avait pas la moindre importance. Cela ne valait pas la peine de s’en soucier vu qu’il « tenait encore debout. » Le Juif n’eut jamais autant envie de casser deux jambes. Histoire de rabattre cette présomption irréfléchie sur ses genoux.

Et puis Diego rangea la table.

Cette action aurait pu passer inaperçue aux yeux d’Arthur si ses mouvements n’avait pas été aussi raides et mécaniques. Ses sourcils frôlèrent le bord de ses yeux lorsqu’il remarqua la soudaine proéminence des veines de Bolderas. Malheureusement pour le calme ce dernier, la pièce fut rapidement en ordre. Il percuta alors du bout de son indexe sa boîte de médicaments avec la douce folie de ceux qui craquent logée dans son regard. La secousse fit chanter joyeusement les pilules. « Tu crois que c’est facile de devoir être obligé de prendre ces conneries tout les jours ? J’ai les nerfs qui craquent assez vite comme tu as pu le remarquer. Et si j’ai pris double dose ce soir, c’était à la base pour éviter que ça recommence. Crois-le ou non, ça m’amuse pas plus que toi. »

Silence

« Bref, j’veux plus en parler. Tu veux pioncer ici ? »

« J’ai l’impression que le jour où tu comprendras que la vie n’est pas un jeu sera celui où ta mère regardera droit dans les yeux le médecin qui l’aura appelé en urgence et qu’elle y lira : " Votre fils enchaînait les overdoses de prozac. Ses neurotransmetteurs sont endommagés alors dans quel état espérez-vous qu’il soit ce soir pauvre cruche ?! " »

Il se leva du siège qu’il n’avait pas quitté jusque là pour se hisser à la même hauteur que le petit Diego, grandissant ainsi la portée de ses mots.

« Je suis bien placé pour savoir que la science ne sera jamais soumise à la volonté de l’homme. Un mélange de nitrate d'ammonium et d’hydrocarbures amorcé avec de la TNT aura toujours le même effet. Toujours. Quoi que tu fasses, quoi que tu désires, quelques soient tes intensions, l’explosion aura lieu et tuera des centaines de personnes si tes calcules sont erronés. C’est la même chose pour le prozac et cette soirée qui a prouvé que tu étais nul en math. »

Ses pas l’amenèrent jusqu’à l’Hispanique. Il s’arrêta juste en face à lui, son regard que le reproche faisait fumer enfoncé dans le sien.

« Si tu prends tant de médicaments, je ne pense pas que ce soit parce que tu souhaites te suicider. Si tu augmentes tes doses c’est parce que tu as peur. Tu as peur de ne plus rien maîtriser, de perdre le contrôle, de ne plus être le meneur de ta petite partie si soigneusement organisée. Mais tu veux que je te dise ? En occultant les risques d’un surdosage, si il y a bien une chose que tu prouves c’est que tu ne maîtrise absolument rien ! Ni tes peurs. Ni tes émotions. Ni ta fierté. Ni tes caprices. Ni cette vie que tu as l’illusion de feinter. Si tu veux avoir le contrôle sur ta vie Bolderas, apprends d’abord à te contrôler toi-même.» Il secoua faiblement la tête sans que ses pupilles ne cessent un seul instant de transpercer leur cible. « La vie n’est pas un jeu. J’en suis aussi sûr que je suis certain que si je ne t’avais pas fait cette maudite piqure, tes veines auraient explosées durant ton sommeil sans que tu ne t’en rendes compte. »

Le silence succéda à ses mots. Un silence qu’Arthur semblait vouloir étouffer entre ses dents tellement il les compressait les unes contre les autres.
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Diego R. Bolderas

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyMer 7 Nov 2012 - 1:49



Quoi qu’il en soit, Arthur acquiesça sans broncher quand je lui donnais la suite du programme, et puis de toute façon, il n’avait pas franchement le choix. Soit il faisait avec moi, soit il faisait sans moi, ce n’était pas comme si je ne lui avais pas demandé son avis une minute plus tôt. Cette journée avais eu bien trop d’imprévu à mon goût, alors maintenant on va faire à ma manière, et comme je l’ai prévu. Je veux seulement pouvoir rentrer chez moi et ne plus en bouger jusqu'à demain. Et tant pis s’il change d’avis, ce ne sera désormais plus mon problème.

Arrivé sur le parking du lycée en moins de temps qu’il n’en faut pour tenter de prononcer ‘Zbradaraldjan’*, Nous nous dirigeâmes vers ma voiture, et après une dernière question de ma part pour savoir ce qu’il voulait finalement faire, qu’il n’était pas trop tard pour reculer et rentrer chez soi sagement comme le petit Omnikron qu’il était, il me répondit par une autre question. Eviter une embolie gazeuse ? Non pas vraiment… surtout que je ne sais même pas ce que c’est et en quoi ça consiste. Je fronce les sourcils en essayant de trouver la signification, mais le Khi me balança tout son désespoir dans un soupir avant de me dire qu’il fallait mieux qu’il me suive. Sympa. A mon grand étonnement il s’installa à l’arrière, alors que je démarrais la voiture.

« Tu m’excuseras j’ai pas de siège bébé, t’aurais peut-être préféré ? »

Le plus prudemment que je puisse, je roulais jusqu'à ma rue. Je ne suis pas du genre à respecter les limitations de vitesses et toutes ces conneries, mais pas ce soir. Je crois que j’ai suffisamment joué avec le feu comme ça. Enfin je me gare dans la grande allée éclairé par les lampes au sol. Soulagé d’être rentré, d’être chez moi, dans ma bulle, enfin dans un environnement que j’affectionne. « Wow… C’est … Grand. » Je laisse esquisser un sourire du coin des lèvres. C’est vrai que je n’ai pas à me plaindre. « Et encore tu n’as rien vu. » Suivi par Arthur j’entre enfin dans la villa. Je lance mes clefs et mon sac sur une commode dans l’entrée. Pendant qu’il semblait regarder nos photos de familles, de divers voyages, je lui faisais signe de me suivre. Sinon je sens que dans deux minutes il va me demander de lui montrer les albums photos de mes premières couches.

Après avoir cherché tous les bidules qu’il m’a demandé, et dieu merci j’avais tout dans la pharmacie de ma mère, je m’installe sur la table regardant partout sauf mon bras. Pas que je n’ai pas l’habitude, mais c’est très désagréable, et pour le coup, c’est fait maison. « J’espère que je ne te ferais pas trop mal » « J’espère que tu sais ce que tu fais, sinon j’t’arrache la jugulaire avec les dents. Ca va j’deconne. Mais fait gaffe Abramovic, c’est tout. » La sangle se resserra plus fort. Ok ce n’était pas drôle. Je pris la compresse désinfectée, attendant quelques secondes pour l’appliquer rapidement sur ma veine. « Ne t’inquiète pas. Je ne vais pas la laisser dans ta veine. Il ne restera que ce petit tuyau en plastique.» « Okay mais dépêche, trop de suspens là. » Je serais les dents tellement fort qu’une de mes molaires auraient pu éclater. Ça pique, ça fait tout sauf du bien, mais cet éternel ‘c’est pour ton bien’ résonne dans ma tête.

Le calvaire était fini. Ou presque. Je ne sais pas combien de temps je vais devoir garder tout ce bordel accroché à mon bras. Ses yeux fixant les miens il me dit que tout aurais été plus simple si je n’avais pas décidé de rentrer chez moi, que mon absence risque fortement de se remarquer, et que la procédure les obligent à prévenir mes… tuteurs légaux. « Mes parents. » Le reprenais-je assez sèchement. Je n’aime pas vraiment qu’on me mette une étiquette sur le cul parce que je suis adopté, non. C’est eux qui m’ont élevé, je n’ai jamais eu de traitement de faveur, et aussi triste soit le début de ma vie, c’était comme ça. « Tout aurais surtout été plus facile si cette cinglé jalouse m’avais laissé tranquille. » Et contrairement à ce qu’il pensait, non je ne savais pas que tout allais se passer comme ça. Tout ce qui s’était passé, n’était qu’un mauvais coup du sort, rien d’autre, et je n’essaye de convaincre personne, ni moi d’ailleurs. J’en étais certain c’est tout.

« Laisse ça tranquille c’est bon. Tu crois quoi ? Que j’ai essayé de me suicider ou une connerie dans le genre ? Si j’ai pris toutes ces précautions, c’est pour mes parents, ma mère est fragile, je ne veux pas qu’elle s’inquiète pour ça. Je tiens debout non ? Alors il est où le souci ? Parce que j’ai pris une dose un peu trop forte ? C’est pas la première fois que ça m’arrive tu sais. C’est juste tombé sur toi ce soir et j’en suis désolé. »

Je reprends mon souffle et détourne le regard un moment. Il faut que je m’occupe, je vais craquer. Il pose trop de question, me fait trop de reproches. Je me relève doucement en rangeant les compresses et l’aiguille vide. Adossé contre l’un des plans de travail de la cuisine je reprends finalement, plus calmement, en donnant une pichenette dans mon pilulier.

« Tu crois que c’est facile de devoir être obligé de prendre ces conneries tout les jours ? J’ai les nerfs qui craquent assez vite comme tu as pu le remarquer. Et si j’ai pris double dose ce soir, c’était à la base pour éviter que ça recommence. Crois-le ou non, ça m’amuse pas plus que toi. »

Je suis exténué, j’ai besoin de m’allonger, je veux oublier cette journée que je qualifierais sans doute –pour le moment- comme la pire de ma vie. Je ne me sens pas de devoir reprendre le volant, et pour être honnête je n’en ai pas franchement envie. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place.

« Bref, j’veux plus en parler. Tu veux pioncer ici ? »
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyJeu 1 Nov 2012 - 1:41

Lorsque le Juif insinua qu’il ne rentrerait pas en bus, Diego n’attendit pas plus longtemps pour appuyer sur le téléphone vert qui le mit directement en ligne avec son contact. Il appela un taxi. Ou plutôt commanda un taxi. Les sourcils d’Abramovic s’arquèrent. L’étonnement les poussa bien haut sur son front. Bolderas le fauve belliqueux venait de rentrer ses griffes tranchantes pour resserrer le nœud d’une cravate imaginaire. Il ordonna qu’une voiture vienne le chercher devant l’hôpital « parce qu’il en avait besoin. » Les préjugés d’Arthur ne lui permettaient pas d’imaginer un jeune homme réfléchissant avec ses poings capable d’imiter avec autant de naturel le ton subtilement impérieux des employeurs. Et pourtant, un taxi n’allait pas tarder à venir pour satisfaire les soudaines exigences du digne fils d’Alan et de Karen. Commander était dans la nature de l’animal. A la grande surprise d’Arthur, Diego était en réalité un Enfant Roi. « On vas retourner au lycée, juste pour récupérer ma bagnole, sinon ça va m’emmerder. » « Oui … D’accord. » « Ensuite on ira chez moi pour mon bras, y’a tout ce qu’il faut. » « Très bien. » Il n’avait pas vraiment le choix : tout se passerait comme le petit Bolderas l’exigeait.

La voiture -qui n’avait rien de l’ignoble taxi jaune que l’Omicron attendait- ne mit pas longtemps à arriver. Tout comme elle ne mit pas longtemps à déposer son étrange cargaison d’âmes désaccordées devant Wynwood. Diego pointa sa clé sur son cabriolet garé un peu plus loin sur le parking qui le salua en illuminant ses phares. « Bon t’es sur ? J’pense pouvoir me démerder, et je peux aussi te déposer, à la condition que tout ce qui s’est passé ce soir reste entre nous. Sinon, grimpe là-dedans. » « Tu sais comment éviter une embolie gazeuse ? » La tête marquée d’une expression incertaine de l’Hispanique parla à la place de sa bouche restée pantoise. Arthur baissa son menton en soupirant bruyamment. « Je crois qu’il vaut mieux que je vienne. » enchaîna-t-il sans laisser une chance à l’autre de tenter une réponse. En pensant à la jeune fille qui sortait de son corbillard, il s’installa sur le siège arrière.

Pour éviter la place du mort.




« Wow… C’est … Grand. » C’est tout ce que la bouche d’Arthur, entrouverte par la stupéfaction, parvint à articuler. Effectivement, la maison de Diego Bolderas était immense. Une large et haute villa qui accueillit leurs pas en écartant autour d’elle une grande étendue d’herbe parsemée soigneusement de bouquet de fleures. Le jardin était délimité par une rangée de haies méticuleusement taillées –histoire de marquer fièrement les limites du vaste territoire Bolderasien-. L’allée de pierres lisses conduisit les deux adolescents jusqu’à la porte d’entrée enlacée par les plantes grimpantes. Le Juif, caché derrière les larges épaules du fauve, entra dans la gueule grande ouverte de la maison. L’intérieure, bien que tout aussi sophistiqué que l’extérieur, était plus chaleureux. Des murs et des meubles d’une couleur chaude, une décoration retraçant le fil de longues années passées à parcourir le monde. Et puis il y avait des photos. Des photos de Carl et de Karen. Des photos de L’Hispanique aussi. Des photos qui disaient : « Regarde Diego ! Tu vois que tu fais partie de la famille. » Alors le petit Bolderas souriait. Et plus les années passaient, plus le jeune homme feignait le bonheur sur ses lèvres avec une exactitude de plus en plus précise. De plus en plus professionnelle. Car ces images étaient bien la preuve des étonnantes compétences de Diego. De son mécanisme d’auto-défense aux rouages soigneusement graissées par la solitude. De son système interne d’agonisant devenu réflexe Pavlovien. Un professionnel du mensonge, de la tromperie et de l’illusion des sentiments. « Regardez moi. La vie n’est pas tendre mais je m’en balance. Je suis heureux. » Arthur aurait pu croire en ce rictus faussement radieux si cette boîte de médicament n’était pas tombée de sa poche. Le Juif suivit l’Hispanique jusque dans sa cuisine. Il dicta à celui-ci une série de d’ustensiles nécessaires au bricolage de son bras –un petit morceau de tissus propre, du papier collant, une boîte de mouchoir, une paire de ciseau, une sangle, une aiguille assez longue ainsi que du désinfectant-. « J’espère que je ne te ferais pas trop mal » dit-il en serrant d’un coup plus sec qu’il n’aurait du l’être la ceinture faisant office de garrot. Il lui tendit un mouchoir humidifié avec du désinfectant. « Ta veine va grossir. Tu ne pourras pas la louper. Applique ça dessus avant que je ne te pique. » Il introduisit l’aiguille stérile dans le caténaire. « Ne t’inquiète pas. Je ne vais pas la laisser dans ta veine. Il ne restera que ce petit tuyau en plastique.» articula-t-il impeccablement en caressant l’extrémité souple de la perfusion. Sans lancer un seul regard censé être rassurant à son « patient », il enfonça l’aiguille dans son bras. Tout se passa comme prévu. Il s’assura que la tubulure était complètement vidée de son air en la remplissant du précieux liquide médicamenteux jusqu’à ce que celui-ci déborde. Après quoi, il relia les deux bouts. Il s’appliqua à fixer le tout à l’aide des morceaux d’adhésif. « Tout aurait été beaucoup plus simple si tu étais resté à l’hôpital. Ils ne vont pas tarder à remarquer ton absence. La procédure exige qu’ils préviennent tes … enfin … tes tuteurs légaux. » Pendant un instant, ses mains s’immobilisèrent. Ses yeux bruns s’étaient tournés vers Bolderas. « Tu savais que ça allait se passer comme ça. Tu n’as pas pris tant de risque pour n’inquiéter personne. N’essaye pas de me le faire croire tout comme n’essaye pas de t’en persuader. » Il avait osé un ordre. Il en sera étonné lui-même. Mais plus tard, lorsque son reproche aura pris fin. Il hocha la tête en plissant les yeux. « Alors pourquoi t’être enfui ? » Il y eut un long silence durant lequel les deux regards s’affrontèrent. Abramovic trouva la force de ne pas sourciller. « Certainement pas pour ton bien en tout cas. » dit-il en arrachant brusquement l’un des papiers collants. Peut-être parce qu’il n’était pas parallèle aux autres. Peut-être seulement.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyDim 7 Oct 2012 - 21:45

J’observais le moindre tic de l’expression de son visage à présent. Ce qui me ferait encore une excuse pour m’agacer, encore, et toujours. Quoi que… je crois que finalement je n’en ai pas envie. Pour une fois… autant en profiter. Tout ce que je voyais c’est que son visage de détendait un peu, sans être trop décontracté non plus. D’ailleurs il ne rajouta rien de plus, sur ce que je venais de dire et en guise de réponse à la question que je lui avais posée un peu sèchement, de savoir si oui ou non il restait avec moi, le jeune homme me répondait quelque chose à laquelle je n’aurais jamais pensé.
Le bus démarra, nous laissant tous les deux sur le trottoir et en même temps que lui, mes yeux se posèrent sur mon bras qui saignait toujours. Non, je ne lui pardonnerais certainement pas ça. A elle, pas à lui. Lui c’est une autre histoire. Et puis mine de rien, il m’a sorti d’un beau merdier, alors bon. Mon téléphone toujours en main, j’attendais tout de même de savoir s’il était partant ou s’il rentrerait par ses propres moyens. Mais avec ce qu’il me dit, je pense avoir ma réponse. « Nous emmener. » J’appuyais donc sur le petit bouton vert, pour appeler l’un des voituriers de mes parents, en regardant mes pieds. Bip. Bip.

« Bonsoir, c’est Diego. […] Oui, le fils d’Alan et de Karen, j’aurais besoin d’une voiture rapidement. […] Devant l’hôpital. Inutile de vous dire que cela doit rester entre nous. […] Merci bien. »

Maintenant, nous n’avions plus qu’à attendre la fameuse voiture de luxe avec chauffeur. Je posais mon dos contre un mur, observant les rues assombrie par la nuit, dansant sous les lumières de l’hôpital et de ses ambulances. Je n’avais même pas remarqué qu’il faisait nuit noire en fait. Je réfléchissais rapidement à la suite du programme, et d’ailleurs, Arthur devait attendre la même chose puisque je n’avais rien dit de plus que d’appeler directement.

« On vas retourner au lycée, juste pour récupérer ma bagnole, sinon ça va m’emmerder. Ensuite on ira chez moi pour mon bras, y’a tout ce qu’il faut. »

Après quelques minutes, la voiture se gara enfin en face de nous, je fis signe au petit gars de me suivre, avant de m’engouffrer sur la banquette arrière, en précisant que nous allons à Wynwood. […] Au bout d’une petite quinzaine de minutes nous étions arrivés. Je donnais un petit pourboire au chauffeur, en indiquant un doigt sur ma bouche. Si mes parents seraient au courant de tout ça, inquiet comme ils sont, ils rentreraient en avance de leurs voyages et tout le blabla. Alors non. J’attrapais mes clefs dans mon sac, mais avant de repartir je préférais lui demander une dernière fois.

« Bon t’es sur ? J’pense pouvoir me demerder, et je peux aussi te déposer, à la condition que tout ce qui s’est passé ce soir reste entre nous. Sinon, grimpe là-dedans. »


Dis-je en pointant la clef sur le cabriolet qui demeurait seul sur le parking. Je n’étais pas obligé de me le coltiner encore, je n’étais pas non plus obligé de le déposer. Mais je jugeais que c’était le moindre des choses, parce que mine de rien, il en avait faire des choses pour moi ce soir. Il y a même une part de moi qui se demandait s’il ne devait pas être complétement pardonné.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptySam 29 Sep 2012 - 18:09

Diego fit signe au chauffeur d’attendre. L’homme laissa tomber ses bras sur le volant de son véhicule en soupirant. L’étudiant se tourna vers Arthur pour planter dans son regard ses yeux qu’une colère presque imperceptible avait rendu nitescents . « Personne ne mérite de mourir. » commença-t-il. « Et si c’est dieu qui le décide, et bien c’est un sacré con. » Et puis il lui fallut trente secondes. Trente petites secondes pour lui dire que son père était mort, que ça mère en était devenue folle et qu’il avait été placé dans un orphelinat. Trente courtes secondes pour raconter le massacre de toute une famille à cause d’un simple mot qui ronronne dans notre bouche lorsqu’on le prononce : la mort. Des secondes qui rendirent les pensées du juif muettes. Il regardait Bolderas. Il le regardait et il ne voyait plus le dangereux prédateur qui l’avait battu dans la cafétéria pour une histoire d’Ice Tea. Il ne voyait plus un lion rugissant de colère au souvenir de l’extermination de sa propre horde. Il avait devant lui un jeune homme d’à peine 17 ans qui avait vu son père et sa mère mourir trop tôt. Chacun à leur façon. Le corps d’Arthur était face au bus mais sa tête était tournée vers Diego. Ses yeux n’étaient pas écarquillés. La surprise de cette révélation était moins grande que sa compassion. Une compréhension qui se traduisait par un regard vague, pas trop peiné pour être embarrassant ni trop indifférent pour être cruel. Les maxillaires de Bolderas se compressèrent. Il tentait d’étouffer avec force une émotion qui se lisait tristement dans son regard luisant d’humidité. Il ne pleurait pas. Il était trop fier pour ça. Le chauffeur klaxonna. Diego pointa dans sa direction un doigt menaçant. « Toi, ta gueule. » dit-il sur un ton cassant. Il se tourna à nouveau vers le juif et continua de sa voix d’écorché batailleur : « Maintenant soit tu montes dans ce bus et tu m’oublie définitivement, soit tu décides de rester avec moi, et j’appellerais un taxi pour rentrer. » Il composait déjà le numéro. Le menton d’Arthur tira sa tête vers le bas.

.

Les portes du véhicule se fermèrent dans un soupire mécanique. Le bus reprit sa route en faisant grogner son moteur. Abramovic avait répondu à sa question. Il n’était pas revenu là-dessus pour surenchérir dans les nombreux malheurs pouvant pourrir le goût d’une vie. Il en reparlait parce que maintenant qu’il avait vu Bolderas comme un humain et non plus comme une bête, il s’était rendu compte que c’était pour essayer de le comprendre qu’il lui avait posé cette simple petite question dans l’ascenseur. Et c’était par respect qu’il lui répondait à présent.

« Là où ton taxi va nous emmener, il faudrait qu’il y ait des mouchoirs, du papier collant, du désinfectant ainsi que de quoi te faire un garrot » annonça-t-il en regardant sa plaie. Etonnement, il s’en foutait de savoir où il allait l’emmener. Maintenant, il se moquait bien de savoir ce que le jeune Diego Bolderas pouvait lui faire. C'est à dire strictement rien de grave.

[Non ce n'est pas ça mon secret .-. Mais comme c'est un indice que seul Diego est sensé savoir je le met sous hide ]
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Diego R. Bolderas

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyLun 24 Sep 2012 - 0:56

Outre le fait que cette véritable folle furieuse m’avait renvoyé le bouquet de fleur que je lui avais gentiment donné, et d’arracher avec un plaisir sans doute jouissif et plus que sadique les fils et l’aiguille de la perfusion de mon bras, je ne m’était pas énervé cette fois-ci. Tout d’abord parce que je n’en ai pas la force, deuxièmement parce que c’est une fille. Mais croyez-moi, ce n’est pas l’envie de lui mettre une gifle magistrale dans sa gueule qui m’avais manqué. Non mais d'où sortait-elle celle-là ? Je crois même qu’elle est bien plus dangereuse que moi. Pendant quelques minuscules secondes je l’avais regardé dans les yeux, un regard plein de haine. Je ne lui ai pas manqué de respect il me semble. Et c’est encore moins de ma faute si elle s’est prise de gueule avec Abramovic. C’est dans un dernier cri d’hystérique que je lui avais présenté toute ma compassion avec un joli majeur en l’air.

Dans l’ascenseur, alors que Arthur esquivais dans un premier temps ma question, en me rétorquant du tac au tac, pourquoi je prenais ce genre de médicament. Ce qui me calma d’un seul coup. Très bien monsieur, s’il ne veut pas en parler, je n’insisterais pas, après tout je m’en contrefous, je voudrais juste savoir pourquoi elle s’en est prise à moi sans raisons. Du moins, sans savoir pourquoi. Je toussotais légèrement pour bien montrer que tout ça n’était franchement pas à mon goût, et encore moins a mes habitudes. Mon bras me lançait, me brulais, j’avais l’impression que les battements de mon cœur était dans mon biceps à présent. Et puis, sans crier gare, il me déclara ne jamais avoir eu de petite amie.

« Si je peux te donner un conseil, ne te met jamais avec elle. Elle risquerait de t’étouffer dans ton sommeil. »

Je ne le regardais même pas, je fixais les portes en fer, plantant mes ongles dans ma peau, autour de la piqure pour atténuer la douleur. Ce qui ne faisait qu’en fait l’accentuer. Une fois arrivés en bas, nous nous rendons assez rapidement à ce qui semblait être un arrêt de bus. Dieu, ce que ma voiture peut me manquer à cet instant précis. Ce qui me semblait étrange, c’est que cette fois, c’était moi qui le suivais, et non le contraire. Sans avoir recours à la force, ni quoi que ce soit. Je continuais de regarder ma plaie, et mon sang qui s’en échappais légèrement, quand mon camarde me lâcha « Cette fille va mourir » Quoi ? Je relevais la tête pour voir un brancard, et des médecins s’affairer autour. Décidément, plus je passe de temps avec ce garçon, et plus il m’impressionne. Dans le genre positif on ne fait pas mieux.

« Ca va pas de dire ça ? Tu n’en sais rien après tout. »

Je rigole rarement avec ce genre de chose. La mort est quelque chose qui me fait peur. C’est une chose à laquelle je m’interdis de penser, parce que cela me prend la plupart du temps, au ventre. Cela me met mal. Et pourtant je l’ai bien frôlé un certain nombre de fois. Inconsciemment. Et en guise de réponse, il me pose cette question, qui me raidit tout à coup. Est-ce qu’elle le méritait ? Si dieu l’avais décidé, si moi j’avais mérité de survivre. Je n’eue pas le temps de répondre tout de suite que le bus, le nôtre visiblement était arrivé. Quand les portes s’ouvraient pour nous laisser monter, je faisais signe au chauffeur d’attendre un instant. Je me tournais vers Arthur, le regardais dans les yeux cette fois.

« Personne ne mérite de mourir. Et si c’est dieu qui le décide, et bien c’est un sacré con. On ne retire pas la vie d’un père de famille à un enfant de trois ans. Vie disparue qui a rendue complétement folle sa femme, et obligé leur enfant à être placé en orphelinat et arraché à ses racines, sans jamais pouvoir revoir sa mère. On n’explose pas une famille de la sorte quand on est censé être quelqu’un que tout le monde affectionne. Tout comme cette fille qui doit avoir des parents effondrés.»

En moins de trente seconde je lui avais raconté ma vie. Ce père de famille, c’était le mien, mort dans un accident de la route, et cette femme… c’était ma mère. Mes vrais parents et cet enfant en question, c’était moi, qui n’avais pas eu assez de temps pour les connaitre. Je serrais des dents pour que les larmes ne montent pas dans mes yeux azur. Et une fois de plus enfouir ce que je ressentais. Le chauffeur de bus s’impatientait visiblement puisqu’il donna un coup de klaxon dans le vide, pour nous faire signe de faire rapidement. Je me retournais vivement vers lui en le pointant du doigt.

« Toi, ta gueule. » Dis-je sévèrement. « Maintenant soit tu montes dans ce bus et tu m’oublie définitivement, soit tu décides de rester avec moi, et j’appellerais un taxi pour rentrer. »

Il avait le choix. L’envie de l’abandonner ici, tout seul, me tentait, mais sans lui, il y aurait eu également bien plus de complications. Dans tous les cas, je ne monterais pas dans ce bus. Et je pense que le chauffeur était assez d’accord avec ça. J’avais déjà mon téléphone en main pour appeler un des chauffeurs de mes parents adoptifs.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptySam 22 Sep 2012 - 14:44

Diego se tourna vers Arthur avec l’air outré de ceux qui n’arrivent pas à croire qu’ils viennent de se faire insulter. « Nan mais elle est tarée ta copine ! C’est qui qu’elle appelle ‘ça’ ?» demanda-t-il sur un ton tellement brutal qu’il supposait qu’il connaissait déjà la réponse. Le Juif haussa les épaules avec un sourire désolé, espérant que ce geste passif suffise à assommer la guerre qui s’apprêtait à éclater. Il devinait déjà la réaction de Morgane. Elle aurait tout à fait été capable d’extirper la boîte de médicaments de sa poche sans même qu’il ne s’en rende compte –elle était très douée pour prendre et garder ce qui ne lui appartenait pas-, de la coller contre le torse de l’autre et de lui souffler tout en le fixant droit dans les yeux : « Dis moi, Diego, combien ? Combien pour ma folie ? Combien pour avoir été assez tarée pour te dire que t’es qu’un gros con malade ? » Fort heureusement, l’Hispanique ne laissa pas le temps à la demoiselle en robe de chambre de répondre. Il lui flanqua un bouquet de fleurs dans les mains qu’elle ne manqua pas de lui renvoyer dans la gueule sans sourciller. « Désolé jeune fille… Mais on a des trucs à régler. Il viendra te voir… » « Plus tard. » compléta Arthur. « Plus tard.» « Voilà.» « N’est-ce pas ? » Les yeux de Morgane tombèrent froidement sur les files qui pendaient le long du bras de Diego. « Sur ce. » « Sur ce. » répéta-elle. L’aiguille déracinée emporta avec elle un cri de surprise. D’un coup sec, elle venait d’arracher la perfusion. Des perles de sang commençaient déjà à sortir de la veine écorchée. Elle eut l’un de ces sourires auxquels il est impossible d’y accorder une émotion. « Au revoir … Diego. »



Dans l’ascenseur, Arthur ne disait plus rien. Qu’il ne parle pas n’était pas nécessairement étonnant mais que son visage d’habitude si expressif se taise était presque inquiétant. Diego semblait l’avoir compris puisqu’il se montra étonnement respectueux envers ce mutisme. Ils avaient descendu trois étages dans le silence. «C'était qui 'elle' ? Ta petite amie? » lui demanda Bolderas sur un ton volontairement conciliant. « Et toi … Pourquoi tu prends ces médicaments ? » Le ton employé par l’Omikron, par contre, étant involontairement acerbe. Il lui accorda un regard vide. Pas assez vif pour être menaçant ni assez coloré pour être rassurant. « Je n’ai jamais eu de petite amie. » Ting ! Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur le parking. Quelques instants plus tôt, Diego l’avait poussé devant lui pour cacher les tubes de plastique sous son t-shirt –qui sortaient de partout maintenant qu’ils étaient détachés-. Morgane les avaient regardés s’éloigner dans le couloir en hurlant : « Vas-y, héros, cours sauver les personnes qui ne méritent pas de l’être ! ». L’Hispanique avait tenu le Juif devant lui comme un bouquet de fleurs. Une fois en bas, c’était le Juif qui trainait l’Hispanique derrière lui comme un boulet effroyablement pesant.

Il le conduisit jusqu’à l’arrêt de bus en face de l’hôpital. Il fixa la plaie sur le biceps gauche de Diego d’un œil plat. Il lui fallait du désinfectant pour enfoncer à nouveau le tube dans la veine sans risque d’infection. Mais avait-il vraiment envie de la faire, la piqure ?

Une ambulance s’arrêta un peu plus loin sur le parking réservé aux urgences. Les médecins se dépêchèrent d'en sortir le corps d’une fille allongée sur un brancard. D’après l’état de son visage, elle avait été renversée par une voiture. « Cette fille va mourir. » Arthur l’avait dit comme ça. Aussi simplement que cette constatation lui était venue à l’esprit. C’étaient des mots simples. Il n’avait eu aucune difficulté à les prononcer. Sa langue s’était roulée sur elle-même avant de se délier pour rebondir contre son palet. Cela avait suffit pour former le son. La phrase. La fille qui sortait de son corbillard allait mourir. Quel paradoxe d’être obligé de devoir utiliser des mots simples pour une pareille signification. Mourir s’est la peau qui se déchire, la chaire qui éclate, les viscères qui jaillissent. C’est d’abord la douleur, la vraie, l’insupportable, puis les picotements violents qui endorment lentement. Ce sont les tremblements, le froid et la peur. La peur parce qu’on a compris. Compris que la mort, c’est aussi disparaître des photos de famille, ne pas voir le monde grandir, regarder ses rêves se noyer dans le liquide chaud qui ruissèle sur le pavé juste à côté. Puis c’est perdre la sensation d’être dans un corps. C’est le cœur qui bat au ralentit. Le cœur qui s’arrête. La vision qui se brouille. Les lumières. Les sirènes. Et enfin le grand rien. Le plus assourdissant des silences derrière les yeux grands ouverts d’un cadavre dont la forme a perdu toute dignité humaine. « Tu crois qu’elle le méritait ? » C’était une question qu’un enfant aurait pu poser à sa mère mais, étrangement, Arthur y avait mis toute la sincérité du monde. « Si c’est Dieu qui choisit le droit de vie et de mort des hommes, tu crois que c’est lui qui a décidé qu’elle devait mourir ? » Il n’écouta que d’une oreille la réponse de l’autre. Une fois que ce-dernier se tut, il attendit un moment avant de se tourner vers lui.

« Et toi, tu crois que tu mérites d’avoir survécu ? »

Le bus était arrivé.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyVen 14 Sep 2012 - 20:51

Une seule envie. Sortir d’ici, de cet hôpital qui pue le médicament, de cet endroit trop propre, bien trop propre et pourtant bondé de bactéries, maladies en tout genre. Je déteste les hôpitaux. Enlever tout ce bordel qui pend à mon bras, m’habiller et rentrer chez moi. Et avec ou sans l’aide du Khi Omnikron. Il me faciliterait bien entendu la tâche, mais je suppose encore une fois qu’il restera planté là, à réfléchir au lieu d’agir. Tant pis pour lui, moi je suis fatigué, je veux rentrer chez moi, prendre une bonne douche et me recoucher jusqu’à demain. Cette journée n’en finit pas, et j’ai enchainé les galères. Tout ça à cause de quoi ? Ou plutôt de qui ? Lui… S’il n’avait pas trébuché, s’il n’avait pas tenté de se sauver, s’il ne m’avait pas agacé… Et surtout si je n’étais pas aussi nerveux. Enfin bref passons.

Depuis que j’ai ré ouvert les yeux, et que j’ai ouvert la bouche, Arthurus semble avoir perdu de son courage. Il me bredouille des bouts de phrases, sans les finir, le ton de sa voix aussi est redescendu d’un étage. Habituellement, j’aurais été plus que satisfait de ce comportement, mais là, non. J’ai autre chose à penser. Je lui lançais un regard ferme, pour qu’il arrête de me la jouer enfant martyre. Pas un regard spécialement noir, parce qu’au fond, c’était sympa d’être venu me voir, et surtout, d’avoir appelé les secours. Il aurait très bien pu me laisser crever seul dans cette cafétéria. Toujours assis sur le lit, je lui tendais le bras pour qu’il bidouille les fils. Ce n’est pas la première fois que je me barre d’un hosto sans l’approbation des médecins, et certainement pas la dernière fois.

Pendant qu’il décrochait ma perfusion, que je posais juste à côté de moi, prenant bien le soin, j’enfilais mon jean, mes chaussettes et mes chaussures. J’attrapais le tee-shirt avec lequel j’étais arrivé pour le mettre dans le sac, et pourvoir l’échanger avec le propre… Celui qu’Arthurus déployais devant moi. Un magnifique tee-shirt « Life is Game » Blanc et bleu qui avais viré rose bonbon. Je serais deux fois ma mâchoire avant d’arracher le tee-shirt de ses mains pour l’enfiler. Je tirais dessus pour voir l’étendu des dégâts.

« C’est quoi cette merde ?! C’est pas vrai… T’es encore plus nul que moi en tâches ménagères. C’est bon t’a gagné cette bataille, plus jamais je te demande de faire ma lessive. »


Bon maintenant en route, on va ne pas croupir ici non ? Mon sac était prêt, Y’avais plus qu’à planqué la perfusion, et mon petit rat avais pris la bonne décision, m’aider, d’une manière ou d’une autre. Et avec… Un bouquet de fleur en guise de cache. Je crois que j’ai failli exploser de rire quand il me l’a tendu.

« Inaperçu ? Franchement ? On dirait deux gros gays là. Tu ne veux pas qu’on se tienne par la main non plus ? »

Ce n’était pas un reproche, juste une manière de plaisanter. Bien qu’il y avait une partie de vrai dans ce que je disais. Que penseriez-vous si vous voyez deux hommes, en mode furtifs dans les couloirs d’un hôpital, l’un vêtu de rose, un bouquet de fleur à la main, et l’autre qui le tiens pour le suivre ? Nous sommes d’accord. Je me rapproche de la porte en cachant mes fils, et tombe nez-à-nez avec une jeune fille, sans cheveux. Et elle n’a pas l’air contente. Pas du tout. « Tu pars déjà ? ». Impossible que cette question me soit adressé, surtout que ce n’est pas moi qu’elle fixe. Et très vite, la situation me le confirme. Je les regarde se répondre du tac au tac comme si je suivais un match de ping-pong. Mais pour le moment je préfère me taire. Cela ne me regarde pas. A moins que… « Son nom ? » « C’est vraiment nécessaire ? »

« Hého, je suis là au cas où vous n’aviez pas remarq… »

Inutile de tenter une quelconque approche. Ils ne m’écoutent pas. Je souffle en grand coup, et m’adosse contre la porte de ma chambre. Ils finiront bien par arrêter de parler, et elle, finira bien par nous laisser passer. Je regarde le plafond un instant, jusqu'à que je comprenne que la fille d’adresse à moi. Elle débite trois mots à la seconde surtout pour me dire des conneries pareilles. Entre ses phrases j’arrive juste à caler : « Non. » « Mais en quoi ça te regarde toi ? » « Je t’ai dit que non. » « Et t’es qui ? » « T’es de la police ? » Il réussit à la faire taire sur mon compte. Je fini par me retourner vers Arthur, l’air totalement ahuri.

« Nan mais elle est tarée ta copine ! C’est qui qu’elle appelle ‘ça’»

Cette fois ça suffit. En plus de me taper –façon de parler- ce rat de bibliothèque, je dois également me farcir ses amis bizarre, très peu pour moi. Je fourre le bouquet de fleurs dans les mains de la jeune fille, cale ma perfusion dans mon jean, et cache le tout avec mon tee-shirt. Je prends Arthur par le bras et force cette fois le passage.

« Désolé jeune fille… Mais on a des trucs à régler. Il viendra te voir… plus tard. N’est-ce pas ? Sur ce. »

Dans une révérence presque parfaite, je presse le pas à travers le couloir, sans me retourner, surveillant en même temps s’il n’y a pas d’infirmier à l’horizon. La voie est libre. Emmenant ma proie avec moi, un peu à l’avant, pour qu’on ne puisse pas voir mon bras, et nous engouffrent dans le premier ascenseur que je vois. Tout ce que j’espère, c’est qu’elle ne nous a pas suivis. Je presse le petit bouton ‘zéro’ qui mène au parking, par ici nous ne risquons pas de nous faire repérer. Et puis, il a bien dû venir en voiture. Silence de mort dans la cabine de fer. Même moi, qui à toujours quelque chose à dire, j'hésite. Il n'a pas l'air bien le petit rat.

«C'était qui 'elle' ? Ta petite amie? »
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyVen 14 Sep 2012 - 0:23

L’hôpital était grand. Il était long, large et surtout haut. Les nombreux couloirs s’étendaient comme les fils d’une toile et le hasard voulu que ce soit dans ses filets qu’il tombe. Il tenait un bouquet de fleurs bon marché. Les portes de l’ascenseur se refermaient derrière lui tendit qu’elle s’avançait pour voir vers quel étage il la fuyait sans l’avoir vue.

o°o

Arthur laissa ses questions sous-entendues en suspend tout en sachant que l’Hispanique lui confierait tout sauf la vérité. Que cela ne tienne. Éclairer cette sombre histoire n’était pas son véritable objectif. Il voulait juste que Diego imprime, quelque part dans ce cerveau tout de muscles bâti qui s’amusait à faire du crole dans sa boîte crânienne, que personne ne le croira lorsqu’il prétendra qu’il pensait que ses médicaments étaient comme une poignée de bonbons en moins doux. Des sucreries amères à avaler sans compter. L’autre le salua d’un reproche : le ton du réveil ne lui avait pas franchement plu.
« C’est sympa de se réveiller avec toi. ». La tête toujours enfoncée dans son oreiller, il ajouta : « Dit-moi, t’a appris la notice par cœur ? »
« Non non … Pas la notice mais … » Le juif se mordit la langue pour l’empêcher de remuer dans sa bouche des explications que Diego lui indiqua comme étant plus qu’inutiles en lui coupant la parole.
« Et oui, t’a raison je m’en fous, enfin non. Mais je sais tout ça, pas besoin de me le rappeler, ni de me demander quelconques explications. » Arthur eut un petit rire qui disait qu’il avait attendu cette réponse. Les yeux clairs du malade se levèrent vers lui. « Je suppose que je dois ce lit douillet à ton courage ? »

Le corps du brun traduisit cette remarque comme un reproche mal cachée derrière une moquerie. Sa susceptibilité déclencha par indignation une décharge électrique dans son dos. Le lion, même blessé, restait un prédateur orgueilleux grondant sur ses proies qui approcheraient son territoire de trop près et le rat un nuisible grignotant des formules mathématiques dans une bibliothèque ou un égout –selon l’expression-. Les deux adolescents n’appartenaient pas au même monde animalier. C’est sous cette constatation que l’Omicron mâcha un « mouais » un peu pâteux. Un médecin rentra dans la chambre. Arthur tenta de se faire tout petit pour ne pas être trop remarqué –ce qui ne fut pas vraiment difficile-. Il se colla dos contre le mur, la tête baissée sur ses mains qu’il n’avait décidément jamais vues aussi propre. Il avait dû prendre le bus pour la première fois pour atterrir ici. Sachant qu’une simple barre d’appui avait vu plus de doigts couverts de pisse que la lunette d’une toilette publique, il avait pris soin de passer plusieurs fois près d’un lavabo. D’une oreille attentive, il écouta Diego s’expliquer face au docteur, dire qu’il s’était trompé de dosage –Il mentait bien- mais que maintenant il se sentait mieux et qu’il voulait sortir. Un souhait qui n’était évidemment pas réalisable. Le médecin se tourna vers Arthur, lui signalant qu’une infirmière ne tarderait pas à le mettre dehors s’il trainait trop avant de s’éclipser dans les couloirs. A peine la porte s’était-elle fermée que l’Hispanique se releva.
« Bravo, t’as pas oublié mon sac. Passe-moi mon tee-shirt dedans. »
Le juif n’eut pas besoin d’ouvrir la besace de l’autre pour se rappeler de l’état du fameux t-shirt –un tout petit bout de tissus rugueux d’un rose tout décoloré qui regrettait presque l’époque où il était couvert de malbouffe-.
« Heum … » C’est tout ce que ses lèvres courbées par un certain embarras purent laisser passer. Diego ne sembla pas remarquer son malaise puisqu’il enchaina. « Et… Tu sais enlever ces machins toi ? » dit-il en soulevant son bras gauche décoré comme un sapin de noël. « Oui oui … Je sais comment les retirer.» « Tu vas m’aider à sortir d’ici. » « Hin ? Qu … Quoi ? » Il y eut une de ces courtes pauses durant lesquelles on ne pouvait que bêtement cligner des yeux. Le bégaiement d’Arthur la brisa. « Mais … Mais attends tu … » Il sortait tout juste d’une crise qui aurait pu le plonger dans le coma. Il ne pensait pas que ces « machins » comme il les appelait étaient plantés dans son bras pour son bien ? A l’étage juste au dessus, un homme était en train de prier pour un nouveau foie, pour pouvoir survivre pendant que Diego, lui, se plaignait de devoir vivre une nuit avec une perfusion. Le juif soupira. Il avait poussé sa bouche sur le côté, prouvant de cette moue résignée qu’il n’y aurait aucune opposition de sa part. Après cette histoire, peut-être que le fauve retournerait dormir sur son rocher planté au beau milieu de la Terre des Lions où il lui ficherait enfin la paix.

« Je … Je vais juste … » Il avança une main hésitante vers la pochette remplie du liquide translucide qui se mélangeait au sang chaud de l’Hispanique. Il la décrocha simplement de son perchoir. « Voilà. Et … hum … » D’un autre petit voilà, il lui présenta son t-shirt. « Désolé. »

o°o

On lui avait indiqué la chambre 63. Il était là, derrière cette porte, et il allait regretter de ne pas l’avoir vue elle. Dans l’hôpital il était réputé chez le personnel. Elle, c’était sa jalousie qui était réputée.

o°o

« Essaye de cacher ta perfusion avec ça. Tu passeras plus … »
Il hésita un instant après un bref coup d’œil sur sa tenue. « Inaperçu. » Il lui tendit le bouquet de fleurs bon marché. « Ah … » Ils avaient presque oublié la boîte de médicaments dans la précipitation. Abramovic s’avança pour les ramasser au passage.

La porte s’était ouverte et le corps entier du juif s’était tu.

« Tu pars déjà ? » Devant eux : une fille qui paraissait plus âgée qu’elle ne l’était en réalité. C’était peut-être à cause des ses yeux qui avaient trop à dire pour une jeune femme de 19 ans. Ou peut-être à cause de ses cheveux qui n’étaient plus sur sa tête. Elle croisa les bras sur son gilet trop grand pour elle, comme elle le faisait toujours. Fermée. Comme toujours.
« Un ami. C’est juste … un ami … » fini pas dire Arthur.
« Un ami ? »
« Oui. »
« Son nom ? »
« C’est vraiment nécessaire ? »
« C’est pour lui que tu n’es pas venu me voir. »
« Eh bien … »
Il se rappela soudainement qu’il ne savait pas mentir. « Oui. »
« Alors oui c’est nécessaire. »
« Diego. »

Les mots avaient fusé comme les cavaliers d’une joute équestre.
« Diego … » dit-elle pensivement tout en le rangeant dans un coin de sa mémoire. Ses yeux brun trouvèrent ce qui se cachait entre les doigts du brun. « Pilules du Bonheur. Je les connais. Mon voisin de chambre en prenait aussi. » L’Omicron se dépêcha de les fourrer dans sa poche.

Et puis les yeux la fille violèrent l’intérieur de ceux de l’Hispanique.

« Tu es ici parce que tu en as pris trop ? Tu es ici parce que tu as voulu te tuer ? Peut-être pas consciemment. Peut-être que tu as essayé de te tuer inconsciemment. Peut-être que tu es atteint d’une hémorragie interne. Peut-être que tu saignes mais que tu ne le vois pas. Peut-être que tu le sens juste. Peut-être que les médecins ont analysé plusieurs tâches sur une photo de toi souriant entouré de ta bande de copain. Peut-être qu’ils les ont appelés des caillots de sang et que ce sont eux qui font saigner ton âme. Peut-être que tu n’as pas voulu le croire. Peut-être que ton inconscient a préféré ne pas le croire. Peut-être que c’est parce que tu as peur de te faire soigner dans un asile. Peut-être que c’est parce que tu as peur du mot folie ? Peut-être que c’est pour cette raison que ton inconscient veut faire croire à ton âme qu’elle va bien en lui injectant une dose de Bonheur. Peut-être que parfois il en injecte un peu trop. »
« Morgane … » C’était la voix d’Arthur. Elle était plus grave que d’habitude. Plus dure aussi « Arrête. » Silence « Tu n’es pas venu me voir pour ça ? » « Ca suffit. Tu ne sais même pas ce que tu dis. »




[Sorry mais je n'ai pas le temps de relire :S J'espère juste que le tout est fluide (au moins avant que j'édite/PAN/)]
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Diego R. Bolderas

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyMar 14 Aoû 2012 - 5:16

Je suis un con. Un gros con clairement irresponsable. Je me suis mis dans un état pas possible pour une raison complètement débile. La notion du temps, les bruits autour de moi ou même tout ce qui peux se passer me sont lointain, voir même inexistant, je suis dans un monde qui n’a plus rien de vraiment réel. Non je ne suis pas mort, pas de fausses joies. Je suis inconscient, et dans tous les sens du terme. Et du fait, je ne peux pas me concentrer ni même réfléchir correctement. Si mon cerveau était encore en état, j’espèrerais me réveiller vite, assez vite pour pouvoir filer mine de rien, comme si rien ne s’était passé. Mais non. Je suis en train de courir dans un couloir sans fin, donnant le meilleur de moi-même pour atteindre cette porte qui s’éloigne de moi au fur et à mesure que je crois m’en approcher. Je veux savoir ce qu’il y a derrière. Je ne ressens aucune douleur, réelle ou irréelle d’ailleurs. Mon but en cet instant est d’atteindre cette porte.

Au loin, j’entends une voix masculine, et pas bien sure d’elle. Qui était-ce ? Dans mon rêve ou à mes côtés ? Quoi qu’il en soit, je n’arrive pas à distinguer tous les mots, c’est trop loin, et en écho. Tous mes sens sont troublés. C’est vraiment la merde c’est moi qui vous le dit. Et je suis toujours en train de courir après quelque chose qui n’est pas à ma portée. Aussi bien dans la vie que dans cette inconscience. Que faisais-je un instant plus tôt ? J’étais avec quelqu’un c’est certain. Avec un jeune homme. Avec… ! La porte ne s’éloigne plus, je ne suis plus qu’à quelques mètres et enfin je pourrais l’atteindre, je pourrais découvrir ce qui m’attend derrière. Ca y est, je tends mon bras, pour pouvoir attraper la poignée, elle est brulante, mais je réussi à l’ouvrir. Et derrière… Un jeune homme, de dos, plutôt baraqué, avec un tee-shirt de mon équipe de foot du lycée, et je peux visiblement y lire. A. Abramovic. Quoi ? C’est une blague, Le rat qui m’en a fait baver, ou plutôt à qui j’en ai fait baver, il n’est pas bâti comme ça ! Et bien ici, si. Puisque le jeune homme en question se retourne pour être face à moi pour m’adresser la parole.

« Je ne pense pas que tu sois un con. Ni un connard d'ailleurs. Mais je ne suis pas un lâche ! Je suis beaucoup de choses. Je ne sais pas qui tu as envie d'être Diego. J'étais un héros le jour de ma naissance. N'essaye pas de m'enlever le peu de… »

« De quoi ? Fini ta phrase ! FINI TA PUTAIN DE PHRASE ! »

Non mais qu’est-ce qu’il ma raconte là ? C’est quoi ce bordel ? Je me touche le corps pour mieux y comprendre quelque chose, mais… mais c’est quoi ce corps ?! Il n’est pas à moi ! Ou plutôt il n’est plus à moi. Plus de muscles, je suis beaucoup plus petit qu’a la normal, je suis rentré dans le corps que j’avais quand j’avais 14 ans. C’est un véritable cauchemar. Je relève la tête complètement paniqué et me prend un coup de poing par Arthur le héros en pleine figure. Ce qui me fait basculer, et tomber lentement et pendant ce qui me semble une éternité dans une autre pièce. Alors qu’en réalité, le coup de poing, c’est quand on me prend en charge, qu’on me transporte ce que je ne peux bien évidement pas deviner.

***
La pièce dans laquelle je me trouve maintenant est entièrement blanche, avec des gens en blouse, et je suis en camisole de force, ils me tiennent par les épaules, je tente de me débattre en vain, j’ai retrouvé mon corps. Molly est là, ma molly, ma chère et tendre, elle pleure.

L’un des infirmiers. « nous allons nous occuper de lui. Il est entre de bonnes mains à présent. »
Molly. « Je ne peux pas venir ? Je serais… »
« MOLLY FAIT QUELQUE CHOSE »
« … Sans votre présence. »
« NON ! je veux ! je la veux ! »
« J'ai quelque chose à lui… dire »
« Vous pourrez le voir bientôt. »
« Molly ! QUERIDA DIME !
« hors d’état de danger. »
« QUEL ETAT DE DANGER ? NO ! MOLLY… POR FAVOR! NE LES LAISSES PAS M’EMM… »

Et je me stoppe net quand je réussi à me retourner, et me rend compte qu’un l’un des infirmiers, ou plutôt infirmière n’est autre que maeko. Cette petite garce qui s’amuse à faire de ma vie un enfer incertain. Noir. Tout est noir. Je suis maintenant seul, dans cette chambre, et une femme d’un certain âge en face de moi, les traits tirés, fatigués. Qui est-elle ? Elle s’approche doucement de moi, et me caresse le visage calmement, elle me parle en Espagnol, je ne comprends pas tout ce qu’elle me dit. Mais cet endroit… cette femme… « Mama ?! » ma voix est faible, j’ai les larmes aux yeux, il faut que je me réveille, j’ai chaud, concentre-toi, je ne veux pas rester ici, je ne veux pas la voir, elle est devenue folle, et moi j’ai encore toute ma tête. Depuis combien de temps suis-je dans les pommes maintenant ? mes mains sont toujours emprisonnée dans ce vêtement blanc, je ne veux pas qu’elle me touche je veux… je veux… « Fluoxétine. » , hein quoi ?

***
Avez-vous déjà repris votre respiration tellement fort que cela aurais pu vous faire peter un poumon ? Moi oui à cet instant même. Ma tête me fait un mal de chien. Ou suis-je ? La pièce dans laquelle je me trouve est blanche elle aussi, et la lumière m’explose les yeux, ce que ça peut être désagréable. Je reconnaitrais entre milles une chambre d’hosto. Ai-je encore basculé dans autre niveau de rêves, ou plutôt de cauchemar, puisque la personne qui se trouve à mes côtés n’est autre qu’Arthur. Mais quand j’essaye de me relever, la douleur de la perfusion, elle, se fait bien ressentir, non je suis bel et bien réveillé cette fois. Et lui, pourquoi à t-il besoin de parler aussi vite pour dire tant de choses que je ne comprends qu’à moitié, bordel, laisse-moi émerger. Pilule du bonheur, mh, il me semble que c’est le viagra non ? Et soyez certains que ce n’est pas les mêmes effets. Je n’ai pas le courage de le stopper dans son monologue, alors j’enfonce ma tête dans mon oreiller en attendant qu’il finisse, je ne sais même pas de quoi il parle au fond. Avant que quelque chose ne s’abatte à côté de moi, une boite, ma boite de médicaments. Et merde c’était donc ça.

« C’est sympa de se réveiller avec toi. Dit-moi, t’a appris la notice par cœur ? Et oui, t’a raison je m’en fous, enfin non. Mais je sais tout ça, pas besoin de me le rappeler, ni de me demander quelconques explications. Je suppose que je dois ce lit douillet à ton courage ? »

Non ce n’était pas de l’humour mal placé. Enfin si, mais ce n’était pas un reproche, je me mettais à sa place, j’en aurais certainement fait de même, et je devais sans doute le remercier. Ok, j’ai fait de très mauvais rêves, mais ma fierté, elle, et encore bien présente, alors cette dernière phrase, j’espérais simplement qu’il la prenne comme un remerciement plus qu’autre chose. Un médecin arriva presque aussitôt dans la chambre, et m’expliqua un peu ce qui s’était passé, maintenant ça me revenais, j’ignorais ses questions sur le pourquoi du comment, pour finir par inventer un faux mauvais dosage de ma part, pour éviter encore des sermons. Je lui faisait part de mon besoin et envie de déguerpir d’ici le plus rapidement possible, et techniquement ce n’était pas possible, mais pas moyen pour moi, je mettais donc levé une fois qu’il avait tourné les talons pour me mettre face à mon ‘sauveur ?’

« Bravo, t’a pas oublié mon sac. Passe-moi mon tee-shirt dedans. Et… Tu sais enlever ces machins toi ? Tu vas m’aider à sortir d’ici. »

Je lui avais montré ma perfusion au bras. Aux grands remèdes les grands moyens.

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyMar 31 Juil 2012 - 5:43

Tout se passa si vite et pourtant le temps semblait s’allonger. Une seconde. Diego commença par cligner des yeux avec un peu plus d’insistance. Deux secondes et ses pupilles roulent vers le haut, ne laissant apparaître plus que le blanc de son œil. Trois secondes et ses genoux plièrent sous le poids d’un corps devenu écrasant. Quatre secondes et il glissa le long de la porte pour finir sur le sol dans un fracas lourd. Cinq secondes s’étaient écoulées et durant ces cinq secondes horriblement longues, Arthur n’avait rien sut faire. Son cœur martela sa poitrine comme on le ferait sur un tambour au son de la chute. Trois nouvelles secondes s’écoulèrent. Puis, les mains du Juif le rattrapèrent en s’agrippant au mur lorsqu’il bascula. Il l’avait … Juste touché … Et il … Il l’avait … Il l’avait … Arthur se pencha vers l’Hispanique, la respiration hachée.

« Diego tu … Tu m’entends ? »


L’angoisse allongea son visage. Pas de réponse. Appeler le 911.

« Appeler le 911. Appeler le 911 … »


Ses doigts fébriles composèrent le numéro. On ne mit pas longtemps à décrocher.

« Service d’Urgence. Quel est votre problème ? »
« Je suis a … A la Haute Ecole de Wynwood à Chicago. Dans la cafétéria. Un étudiant a eut un malaise. Je l’ai touché et il … Il est tombé. »


Sa voix dérailla sous l’effet du choc.

« Je ne voulais pas lui faire de mal ! Je vous jure ! Il … Il n’allait pas vraiment bien. Je … Je l’ai juste touché et il … »
« Calmez-vous jeune homme. Ce n’est en rien de votre faute. Respirez doucement. Tentez de reprendre votre calme. »
« Oui … Oui … Je suppose que … Que vous avez raison. Mais … Je pense qu’il n’est pas bien ... Dépêchez-vous ! »
« Une ambulance est déjà en route. Savez-vous ce qui pourrait être la cause de ce malaise ? »
« Heum … Non pas vraiment. Il … Il avait juste l’air un peu bizarre. Peut-être qu’il avait bu … J’en sais rien. »
« Dans ce cas, positionnez-le sur le côté. Evitez qu’il soit sur le dos. »
« Sur le dos ? »
« Pour éviter qu’il ne s’étouffe. »
La phrase continua dans le crâne du Juif sur un ton plus vicieux : « Dans son vomi ». Il s’empressa de s’exécuter.
« Ne vous inquiétez pas. Les secours arrivent. »
« Merci. »

Il appuya sur le téléphone rouge. Il avait bien besoin de ses deux petites pattes de rat pour redresser le lion. Dans son geste, il remarqua que quelque chose dépassait de la poche du pantalon de Bolderas. Il n’y aurait peut-être pas porté attention s’il n’avait pas reconnue une boîte de médicaments.




o°o
« Je suis désolé d'avoir dit ce que je t'ai dit tout à l'heure. Je ne le pensais pas vraiment. Tout ce que je voulais, c'était que tu me laisses tranquille. Ou de moins un petit peu. Je ne pense pas que tu sois un con. Ni un connard d'ailleurs. Tu as sûrement des amis et une famille qui t'aiment et qui comptent sur toi. Tu n'aimes juste pas vraiment la fraîcheur d'un Ice Tea. Dans le fond ta réaction est presque ... Compréhensible. »

Arthur marqua la fin de sa phrase par un fin rictus. Il dressa un index en pivotant son visage vers l’Hispanique à côté duquel il était assis.

« Mais je ne suis pas un lâche !

Son bras redescendit tendit que sa tête tomba contre le mur sur lequel il était appuyé.

« Je suis beaucoup de choses. Un peureux ... Notamment ... J'ai peur des maladies, de leurs soldats les microbes, de leurs messagers les symptômes. De l'effet néfaste de l'alcool sur le cerveau, des rayons du soleil donnant le cancer et de la plaque rouge qui est apparue sur mon épaule hier soir. Des garçons plus costauds que moi ... Enfin … Des garçons en général. J'ai peur des filles ... Aussi. »

Il hocha la tête. Pour résumé, il était effrayé par beaucoup de choses insignifiantes mais pourtant si obsédantes. Son regard bascula lentement vers le carrelage.

« Si l'homme écoutait ses instincts, il aurait peur de tout. C'est en choisissant les peurs que nous affrontons que nous déterminons en partie qui nous sommes. Je ne sais pas qui tu as envie d'être Diego mais ... Moi ... Je crois que je veux être une sorte de ... de héros. Lorsqu'on a la possibilité d'aider quelqu'un, on ne doit pas le faire parce qu'il serait bien vu de le faire mais parce qu'il est de notre devoir de le faire. J'étais un héros le jour de ma naissance. Je sais que j'en serai le jour de ma mort. J'espère en être un de mon vivant. »

Ses yeux balayèrent le sol verticalement pour rejoindre Bolderas.

« N'essaye pas de m'enlever le peu de ce qu'il y a de bien dans ce que je suis. »

L’autre ne quitta évidemment pas son inconscience pour lui répondre. Arthur rit doucement.

« Oui, tu as raison Diego ... Quelle ... Immaturité. »




o°o
« Ne vous inquiétez pas, nous allons nous occuper de lui. Il est entre de bonnes mains à présent. Retournez vous coucher. »
« Mais je ... Je ne peux pas venir ? Je serais ... Discret et ... »

L’ambulancier reprit d’un ton calme.

« Nous serons beaucoup plus efficace sans votre présence. »
« Mais j’ai ... J'ai quelque chose à lui… »


Remettre.

« Dire. »
« Vous pourrez le voir bientôt. Ce n'est pas bien grave. Il sera rapidement rétabli. »
« Alors pourquoi l’emmenez-vous ? »


Ca se voyait que malgré tout son professionnalisme, le gars en blouse blanche eut du mal à trouver une réponse qui n’inquièterait pas l’étudiant -semblant encore être sacrément bouleversé- sur l’état de son camarade.

« Nous allons faire notre possible pour le mettre hors d’état de danger. »
« Mais … »
« Abramovic. »
C’était la voix mordante comme un vent glacial du directeur. Il le regardait d’un œil sévère. « Retournez dans votre dortoir. »




o°o
Trisha Hayes. 17 ans. La secrétaire eut un léger pincement au cœur lorsqu’elle rangea le dossier dans celui contenant les patients occupant la morgue. Elle ressemblait à une grosse framboise bien mure. Bien colorée surtout. Une fleur rouge dans ses cheveux blonds redressés par une coiffure fantaisiste, lunettes carrées aux branches décorées, petite robe banche aux imprimés rosés, maquillage naturel mais visuel, … Son mental aussi avait de belles couleurs. Elle aimait son métier. Elle aimait aider les patients. Ce qu’elle n’aimait pas, c’était savoir que l’un d’entre eux ne reviendrait jamais lui dire au revoir. Le voir traverser les portes du hall les pieds en avant. Ca la rendait triste. Ca ternissait la teinte habituellement si vive de son âme.

« Bonjour Lise. »

Elle leva son nez hors de ses dossiers au thème morbide.

« Arthur ! Que fais tu ici à cette heure ? Tu viens voir Morgane ? »

Le Juif secoua la tête.

« Non non non. Je ne suis pas là pour ça. J'ai ... J'ai besoin de votre aide. »

La secrétaire lâcha ce petit « Hum ? » qu’elle réservait pour lorsqu’elle était surprise. Arthur venait souvent à l’hôpital. Pour une maladie imaginaire ou pour rendre visite mais jamais pour demander de l’aide.

« Un jeune étudiant est arrivé ici. Diego Bolderas. J'aimerai ... Avoir le numéro de sa chambre. »

Un nouveau « Hum ? » s’échappa des lèvres brillantes de Lise.

« Tu sais que je ne suis pas autorisée à faire ça. »

Le brun baissa les yeux en poussant sa bouche sur le côté de son visage, dépité.

« Numéro 63. »

Elle sourit. Arthur lui rendit son rictus amical et s’éloigna. Il n’était pas allé très loin lorsqu’il revint sur ses pas.

«Heum … Merci. »
« De rien. »




o°o

Diego reprit connaissance au bout de quelques heures. La première chose qu’il dut reconnaître, c’était les cliquetis, les bips et les autres sons que chantaient les machines. Ensuite vint les odeurs agressantes du désinfectant et d’une propreté extrême. Enfin vint l’image d’une chambre blanche. Il était dans une chambre d’hôpital.

« Fluoxétine. »

Et Arthur Abramovic attendait son réveil.

« Plus connue sous son nom commercial : le Prozac. Ou "pilule du bonheur" si tu préfères. Il s'agit d'un médicament antidépresseur utilisé dans le traitement de la dépression, des troubles obsessionnels compulsifs, de la boulimie nerveuse, des troubles dysphoriques prémenstruels, et de nombreux autres états. »

Il se décolla de son siège pour s’avancer vers l’Hispanique.

« C'est un ISRS : un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, c'est-à-dire une classe médicamenteuse opérant dans le cerveau en augmentant notamment le taux d'un neurotransmetteur appelé la sérotonine. Mais je suppose que tu t'en fou de savoir comment ça fonctionne. »

Il s’était arrêté à quelques pas du lit.

« Les effets secondaires sont nombreux mais pas mortel. Bâillements, trouble de la vision, fatigue, vomissement, ... Par contre, un surdosage pourrait comprendre des troubles cardiovasculaires allant des arythmies asymptomatiques à l'arrêt cardiaque, atteinte pulmonaire et troubles du système nerveux central pouvant aller de l'agitation jusqu'au coma. Mais je suppose que ça aussi tu t'en fous de le réentendre. »

Il ponctua sa phrase en claquant la boîte de médicament sur la table de nuit juste à côté. Il le fixa d’un regard insondable. Intérieurement, il espérait qu’il tiendrait en compte le fait qu’il lui avait évité les sermons des médecins et les reproches de ses parents surement déjà en route avant qu’il ne lui ordonne de s’occuper de ses affaires en ajoutant une petite insulte à la fin de sa phrase.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyDim 29 Juil 2012 - 5:16

« T’es un vrai connard. » ces mots résonnaient dans ma tête, tandis que je me retenais toujours à la porte, mon temps de réaction est grandement ralenti comme vous pouvez le constater, je n’avais même pas assimilé le fait qu’il venait de m’insulter. Et puis au fond je crois qu’il avait eu raison, parce que oui, j’en étais un, de vrai connard, j’aurais même accentué le truc en étant plus vulgaire que ça, mais tout cela c’est dans ma tête, et nulle part ailleurs. Je n’ai ni la force ni le courage de répliquer là-dessus, et visiblement, pas le temps non plus. Puisqu’il s’en était allé sur ces belles paroles pour aller faire je ne sais quoi plus loin. J’essayais juste de me remettre un peu d’aplomb avant de quitter cette salle, parce que je n’aime pas être vulnérable en temps normal, alors devant les autres, qui plus est ceux que je ne porte pas dans mon cœur imaginez un peu le désastre, et c’est ce qui est en train de se passer. Et maintenant je pense que c’est un peu tard pour y penser. J’aurai du lutter encore plus contre ces effets. Mais je suis comme tout le monde, je ne suis pas un surhomme contrairement à ce que je peux croire par moment.

J’aurais voulu pouvoir partir avant qu’il ne revienne, mais malheureusement pour moi, ou pour lui, ce n’était pas le cas, certes je ne pouvais pas le voir, mais j’entendais ses pas derrière moi, pendant que je lui disais que tout cela reste entre nous. Qu’il me laisse tranquille, oui, c’est moi qui dit ça, c’est l’hôpital qui se fout de la charité n’est-ce pas ? Mais là, j’ai besoin d’être seul, ou pas. Au pire des cas, si l’air frais de l’extérieur ne me fait pas de bien, j’appellerais mes parents pour qu’ils m’envoient quelqu’un pour me rapatrier à la maison… quoi que, ils ne sont pas à Miami, et ça paniquerais ma mère pour rien, et je ne veux pas gâcher leur vacances pour une connerie pareille, surtout que dans quelques heures tout ira mieux. Normalement. Pendant qu’une main se posait sur mon épaule, j’entendais dans un bourdonnement désagréable « Heum … T’es sûr que ça va ? ». En temps normal j’aurais fait en sorte qu’il me lâche, qu’il dégage ses sales pattes de moi, mais ce serait faire un effort de plus, et je m’en sens complétement incapable.

« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? C’est bon, c’est rien ça va passer. »


Crédible ? Je pense que oui. Après il reste un Khi, il n’est pas aussi con et abruti que je peux le penser. Ma main vient se rapprocher de la poignée, pour la tirer vers moi et m’enfuir enfin d’ici, en espérant simplement ne jamais devoir le revoir, pour moi, et pour lui. Surtout si après tout ça je me souviens de ses paroles. Mais c’est quand il tente de me tourner vers lui pour me dire que je ne devrais pas rentrer seul, que tout se passe assez vite, même si son geste était calme, et en douceur, mon corps lui, en a décidé autrement, mes jambes lâchent sous mon poids, et je me sens glisser le long de la porte, jusqu'à ce que je sois complétement à terre. Mes yeux sont fermé, c’est le noir complet, tout ce que j’entends semble lointain, je n’arrive plus à bouger, même pas un orteil. Et dire, que j’aurais voulu lui exprimer mon ressenti sur ce qu’il venait de me dire, il n’est pas mon père, que ses conseils il pouvait se les mettre où je pense. Mais non au lieu de ça, j’ai perdu connaissance comme une jeune pucelle qui aurais trop bu d’alcool, tout ça parce que j’avais appréhendé la rencontre de ce soir, que j’avais doublé la dose prescrite. En terme de responsabilité on a fait mieux non ?

Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? Va-t-il tenter de me réanimer ? Et coller sa bouche visqueuse contre la mienne ? Plutôt ne jamais me réveiller que de devoir vivre ça. Ou bien va-t-il appeler de l’aide ? Ou encore me laisser crever ici ? Enfin crever… Je suis loin d’être à l’article de la mort, j’exagère sans doute. Ce n’est pas l’envie qui doit lui manquer, après ce que j’ai pu lui faire subir, mais même moi je ne suis pas enfoiré à ce point. Si les rôles avaient été inversé, et avec toute la ‘haine’ que je peux lui porter, j’aurais appelé de l’aide. Simplement, je sais que ce n’est pas la peine, je ne veux pas, je n’ai pas envie de me faire transporter, évacuer, pour une connerie pareille. Ce n’est pas comme si c’était la première fois que cela m’arrivais. Des images bizarres défilent à toute vitesse dans ma tête, des scènes que je n’ai pas le temps de reconnaitre, des sons, des paroles, il faut que je me réveille, et que je parte loin d’ici.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptySam 28 Juil 2012 - 2:35

Arthur l’avait vu. Avant qu’il ne se penche pour ramasser le seau, Diego avait eu une réaction étrange. Il avait fermé les yeux. Généralement, on ferme les yeux pour mieux réfléchir, pour s’éloigner un instant du monde afin de plonger dans les profondeurs de nos pensées. Mais le geste de l’Hispanique ne ressemblait en rien à un instant de réflexion. Premièrement parce qu’un con ne réfléchissait jamais suite à ce que sa victime déjà condamnée avait à dire pour se défendre. Et deuxièmement parce que ses paupières étaient trop plissées, ses sourcils trop enfoncés et son visage trop crispé. Le juif savait reconnaître un mal de tête lorsqu’il en voyait un. Quand il demanda à Bolderas de rentrer chez lui –plus parce qu’il voulait qu’il lui foute la paix qu’il ne s’inquiétait d’une petite migraine-, l’autre protesta froidement. Il n’avait pas besoin de recevoir d’ordres et encore moins de son bouffon des couloirs pour savoir ce qu’il avait à faire. Arthur n’ajouta rien. Il n’avait plus vraiment le courage de répondre. Le rugissement de Diego résonnait encore dans ses oreilles. « Qu’il parte ». C’était tout ce qu’il demandait. Il versa un nouveau capuchon de Monsieur Propre marié à quelques lichettes de produit désinfectant avant de se saisir de la poignée du seau. C’est là qu’il comprit que ce n’était pas une simple migraine qui battait le crâne de Diego à coup de marteau. L’Hispanique était tombé et même la chaise à côté de lui n’avait pas su le rattraper. Il gémissait faiblement. Et c’est là que le juif annonça le plus mauvais diagnostique de toute sa modeste carrière.

« Tu … Tu as bu ? ‘Fin … T’es bourré ?»

Et il y croyait … Presque fermement. L’autre lui envoya sa réponse : un regard noir à en voiler son humanité. Si Arthur était un animal, les poils de son échine se seraient hérissés.

« C’est bon, j’vais me relever tout seul. Pas besoin de me prouver une fois de plus ta lâcheté, j’en ai assez vu pour ce soir. »

Les épaules tendues du brun retombèrent en même temps que ses sourcils. Une rage incontrôlable a quelque chose de froid. Malheureusement pour la baffe que Diego attendait, les yeux d’Arthur étaient bouillonnants colère. Il aurait pu hocher la tête. S’interpeler d’un air détaché : « Lâche ? Vraiment ? ». Puis il aurait pu lui cracher au visage la définition de ce mot si hideux qu’est la lâcheté et lui démontrer par une phrase commençant pas A et une autre terminant par Z que refuser de se comporter comme un animal ne signifiait pas être un lâche. C’est lorsque le lion est affaibli que les hyènes ricassent comme des diables avant de s’attaquer à lui. Bolderas peinait à se relever et Arthur n’avait pas l’impression d’agir comme une hyène. Il aurait pu lui faire comprendre en une tirade qu’il se trompait. Il était trop vexé que pour même y songer.

« T’es un vrai connard. »

Il resserra sa prise sur son seau et l’emporta vers l’accès aux cuisines que le concierge leur avait ouvert. L’eau du robinet se jeta dans le récipient. Le juif s’appuya sur le lavabo, la tête penchée au dessus du mélange chimique qui commençait à mousser. Pourquoi jouait-il les ouvriers déjà ? Ah oui. Parce que Bolderas n’avait pas eu le courage d’affronter les aboiements du surveillant et qu’il abusait de sa supériorité et surtout de la faiblesse des moins musclés que lui. Le Khi Omicron rit doucement. Finalement, c’était peut-être lui le lion à la maigre crinière pouilleuse. Il revint vers la cafétéria avec un seau rempli tirant au bout de son bras. Arrivé au milieu de la salle, il s’arrêta net. Diego partait. Et il partait lentement. Il titubait d’un pas perdu vers la sortie. Arthur oublia que c’était un con, un connard et un lâche lorsqu’il chancela en avant, manquant de s’effondré. Il abandonna son rôle de bonne pour adopter celui de nounou. D’un pas hésitant, il s’avança vers l’Hispanique. L’autre était appuyé à la porte. Il souffla quelque chose d’à peine audible. Le brun reconnu les agréables consonances du mot « minus ». Il posa sa main sur son épaule.

« Heum … T’es sûr que ça va ? »

D’un mouvement calme, il l’incita à se tourner vers lui.

« Peut-être que ... tu ne devrais pas rentrer tout seul ... Si t'es bourré. »
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyJeu 26 Juil 2012 - 3:32

J’étais épris d’un élan de… de quoi au juste ? De courage ? De bienfaisance ? En lui ordonnant de me frapper, pour qu’il se soulage, se venge une dernière fois de ce que j’ai pu lui faire subir. Ou bien était-ce au final juste pour moi ? Pour ma petite personne égoïste ? Certainement. Et c’était même très probable à vrai dire. Autant, que cela n’étonnerais même pas grand monde. Il n’est pas un de mes amis, je ne lui accorde aucunement ma confiance et encore moins mon pardon, après ce qui a pu se passer, c’est presque hors de question. Mais comme on dit, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Étais-je l’un d’entre eux ? Alors cette réaction que certains peuvent juger d’excessive, c’est ma façon à moi de me ‘punir’. Les effets néfastes de ma médication au dosage surélevé et non respecté en sont bien entendu pour quelque chose. Sans que je l’ai prévu. C’est un comble. Et dans ces cas-là, je ne m’estime plus être le « bourreau ». Comme si je devenais maso, ou quelque chose dans le genre, et que j’avais un besoin irrépressible de recevoir des coups, de sentir la douleur, pour me sentir moins coupable.

Bien entendu, et comme j’avais pu le prédire, monsieur-je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde refuse mon invitation, une première fois, calmement, il n’en a pas envie. J’insiste, je le provoque, une fois de plus, du moins j’essaye. Pourtant je pensais que son courage, celui qui est apparu et sans crier gare, ne s’essoufflerais pas aussi rapidement. Déçu ? Non je ne m’avoue pas vaincu, je continu sur ma lancé, parce que quand j’ai une idée bien ancrée dans ma tête, je ne la laisse pas tombé sans avoir ce que je voulais. Ce que je cherche à prouver ? Moi-même je n’en sais rien, comme je vous l’ai expliqué plus haut. Je ne me contrôle plus vraiment. Et dire que c’est sensé me calmer, il faudrait que les chercheurs revoient leurs expériences, parce que ça ne marche pas vraiment. C’est donc une bonne question, l’interrogation peut même se lire dans mes yeux, sur mon visage. Prouver à la serpillère, il est marrant... Ironie quand tu nous tiens. Mais il m’a fallu qu’il me mette en colère, avec l’histoire de cette fille, en me comparant à une bête féroce, je n’apprécie pas, et cela a le don de me faire exploser. Ma voix résonne un moment dans la salle vide. Il aurait dû accepter directement ce que je lui ai dit. Au lieu de tourner autour du pot pendant des minutes interminables.

« Un jour, tu regretteras de ne pas avoir attrapé la perche que je viens te de tendre. »

Le petit semblait sincère, quand il disait que cela ne servait à rien tout cela. Je ne le prenais pas comme une esquive une feinte non. Il me mettait la vérité en plein dans la gueule. J’étais ridicule. Et je le sentais. Mes bras retombèrent lourdement le long de mon torse. Comme si je mettais pris une gifle, une gifle que je demandais, que je méritais, mais qui n’était pas claquée de la même manière que j’avais espérée. Mais ce que je venais de lui dire, ça aussi c’était sincère. J’en étais certain. Et ce n'était pas une menace. S’il y avait eu une raison, une très bonne raison à tout cela, la scène aurait été justifiée. Mais là… Je ne savais même plus pourquoi j’en étais venu à lui demander ça. Ma tête commençait à me faire mal, comme si les battements de mon cœur résonnaient contre mes tempes. Je fermais les yeux fort deux petites secondes. Je regardais Abramovic ramasser le sceau dans lequel je venais de taper. Il enchaina, pour me dire de rentrer chez moi, en m’appelant par mon prénom, qu’il terminerait plus vite, si je partais. En effet, je venais de tout degueulasser en moins d’une minute.

« Me donne pas d’ordres. Je sais ce que j’ai à faire. Et j’espère bien que tu ne balanceras rien. N’oublie pas. »


Réaction débile. Je sais. Mais je ne veux pas m’écraser devant lui, même si à cet instant je sais que j’ai tous les defaults du monde, que j’ai le comportement le plus détestable qu’on puisse avoir. Rentrer chez moi, il va falloir de toute façon, parce que dans une heure à tout casser… je risque de retomber de mon nuage, et de très haut. Je commence à me diriger vers la table ou sont mes affaires, mais… mes jambes sont un peu engourdie, et sur un sol glissant, par l’eau que je viens de renverser, cela ne fait pas bon ménage. Je me rétame lourdement sur le sol, à plat ventre, prenant soin de renverser la chaise sur laquelle j’ai tenté de me retenir. Je laisse échapper un son, je n’ai pas eu mal, mais je ne l’avais pas vu venir celle-là. On pourrait presque croire que je suis ivre. Je lance un regard assassin au petit. Signe pour faire comme s’il ne s’était rien passé.

« C’est bon, j’vais me relever tout seul. Pas besoin de me prouver une fois de plus ta lâcheté, j’en ai assez vu pour ce soir. »

J’y suis peut-être allé un peu fort. Quoi qu’il en soit je réussi à me relever tant bien que mal. Celle-là, c’était la meilleure, je viens de passer pour un abruti de première devant lui. Je suis honteux, agacé, énervé, j’ai chaud, tous les sentiments possible se mêle. Et je peux vous assurer que c’est un beau bordel. Je m’essuie un peu, et attrape au vol mes affaires pour me diriger vers la porte de sortie, toujours de dos, mon mal de tête ne s’estompe pas, je chancèle un peu, vais-je pouvoir ne serait-ce que conduire pour rentrer ? Je ne jetant même pas un dernier regard derrière moi. A quoi bon de toute façon ? C’est lui qui m’a dit de partir, pourquoi, et pour quelle raisons me retiendrait-il ? Je m’appuie un instant contre la porte avec mon bras et lui dit finalement, pour toute cette histoire, pour le surveillant, pour tout.

« Pas un… mot… minus. »


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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyMar 24 Juil 2012 - 3:10

Le cœur d’Arthur sembla s’arrêter lorsque Diego lui ordonna d’une voix sèche de le frapper. Sembla parce qu’en réalité son rythme cardiaque s’était accéléré. Il ne s’attendait pas à ça.

« Quoi ? »

Vraiment pas. D’un pas empreint de la souplesse inquiétante des fauves, l’hispanique s’avança vers lui. L’instinct de survie du juif poussa son pied en arrière. Le glapissement strident de sa semelle contre le sol hurla à sa place. Son courageomètre venait de retomber à zéro.

« Non non … » Gémit-il d’une voix faible. « Je ne ferais pas ça. Ca … Ca ne servirait à rien. Et puis je … Je n’ai pas envie de le faire. »

Son menton s’enfuit brusquement dans son cou quand Bolderas écarta les bras avec ce même air impérieux qu’ont les grands conquérants lorsqu’ils s’adressent à un adversaire déjà à genoux. Il insista, effroyablement calme : « Allez, n’ai pas peur, frappe-moi, juste pour voir ce que ça fait, la sensation que cela peut te procurer. » Arthur enchaîna des petits « Non » mal articulés en secouant nerveusement sa tête de droite à gauche. Sans qu’il ne s’en rende compte, son poing s’était resserré. L’autre continua sa tirade sur le même ton fasciné. Les épaules du brun se soulevaient sous sa respiration saccadée. Il était terrorisé. Ses yeux et son corps pliés le criaient. « J’ai peur ». Pourtant, c’était autre chose que de l’effroi qui continuait de crisper ses doigts. Sa main tremblante lui suppliait de fermer cette grande gueule hispanique mais il était …

« … trop peureux pour le faire c’est ça ? Tu voulais savoir si tu savais te battre non ? Alors essaye. »

Quelque chose de refroidit dans le regard du juif.

« Regarde-toi Bolderas. Ecarter les bras comme un saint en attendant que je te lance la première pierre. Tu cherches à prouver quoi au juste ? Que t’es un type bien ou que je n’ai pas de couilles ? Tu crois vraiment que j’ai besoin de te frapper pour prouver à la serpillère que … Que quoi au juste ? Que je suis un homme ? »

Il eut le même rire fiévreux qu’ont ceux qui savent qu’ils vont mourir et qui sont assez fous pour en sourire.

« Ce n’est pas ce genre d’homme que je veux être. Etre comme toi, une bête que cette fille dans la cafétéria a préféré ne pas regarder, ça ne m’intéresse pas.»

Il eut l’intelligence de se taire lorsque l’autre shoota dans le seau d’eau. C’est là que la voix de Diego claqua.

« FRAPPE-MOI BORDEL ! TU VEUX RESTER IGNORANT TOUTE TA VIE ? ET BAISSER LA TETE A CHAQUE FOIS QU’ON TE FAIT CHIER ? VA-Y PUTAIN FRAPPE DE TOUTE TES FORCES ! EXPLOSE MOI LA GUEULE !»

Tout s’était figé. Le hurlement de Bolderas avait tout gelé. Des jambes encore frissonnantes du brun jusqu’à son courage retombé en dessous de zéro. Arthur était entré dans la torpeur de ceux qui viennent de frôler la mort. Lorsqu’il la quitta, sa voix était encore chancelante.

« Ce qu’on est en train de faire là ... ça …»

Il baissa la tête en soulevant ses mains.

« Ca ne sert à rien. »

Ses deux bras retombèrent le long de son flanc. Sans oser regarder l’étudiant, il s’abaissa pour remettre le seau droit.

« Rentre chez toi Diego. Je terminerai mon travail plus vite si tu n’es pas là. Je ne dirais rien au surveillant. »

Il se redressa et risqua un œil sur Bolderas par-dessus la bordure de ses lunettes. Un œil qui disait : « s’il te plait … Casse-toi maintenant. »

[J'espère que mon personnage n'a pas trop fait retomber la belle action que tu avais su mettre ><]
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Diego R. Bolderas

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptySam 21 Juil 2012 - 3:21

Je n’entendais pas, ou plutôt n’écoutait pas ses explications mal formulées. Juste ce début de phrase entrait dans mon oreille et en sortait presque aussitôt. Le petit se proclamait donc hétérosexuel. Mais oui… D’ailleurs il ne finit même pas la fin de sa phrase, gêné parce que je l’avais pris en flagrant délit de déclaration d’amour ? Moi-même je ne pensais pas que ce soit d’ailleurs le cas, j’avais simplement dit cela à la base parce la situation de loin de laissait tellement paraitre. Je veux dire, c’était quand même ambiguë non ? Mais j’avais du louper un passage de ce qu’il avait pu dire avant, et puis, il faut avouer, que comme je me suis pris double dose de médicaments juste avant, j’étais calme, j’étais fatigué de m’être tant énervé cet après-midi et je l’ai expliqué, je n’en ai pas envie. Ce remède contre les nerfs trop fragile me rendrais presque de bonne humeur, même si je ne le laisse pas voir. Parce qu’a la base, même si le fait d’être ici avec lui me donnait envie de me noyer en mettant la tête dans le sceau d’eau, j’étais plutôt calme, plus calme que vous ne pouvez l’imaginer. Je haussais les épaules, d’un air in intéressé, ses orientations ne me regarde finalement en rien, je ne pensais pas l’avoir obligé à se justifier.

La phrase qui suivi, sur le fait qu’il s’entrainait à s’excuser me fit lever les yeux de mon téléphone un instant, parce que je sentais dans sa voix comme… comme ce sentiment de justification, prêt a presque tout pour se faire bien voir, pour se faire excuser, que je pouvais avoir plus jeune. Je connaissais que trop bien tout ça, et je me demandais franchement pourquoi j’imitais à présent ce qui m’avais fait chier à l’époque. Une sorte de vengeance sur mon enfance ? Ce soir, il m’agaçait doucement mais pour autre chose, parce qu’il refaisait monter involontairement en moi des choses du passé, des choses que je voulais oublier. Alors je restais là, assis sur ma table, à le regarder sans savoir quoi dire, ni quoi faire. Certes, je n’avais jamais porté de lunettes, je n’avais pas un air intello, mais j’étais tout frêle, je me laissais marcher sur les pieds, un coup de vent un peu fort aurait pu me faire basculer, et surtout, j’étais hispanique, et ça, lorsque l’on a dix ans voyez-vous, certaines personnes ne l’acceptent pas. Pauvre, pauvre ancien Diego. Mais je ne veux pas qu’il voit cette faiblesse en moi, plutôt crever. Qu’il voit en moi une bête féroce avide de sang plutôt qu’autre chose. Et tant pis pour son estime de moi. Qu’on m’aime, qu’on me déteste, peu m’importe au final. Alors je hochais ma tête de droite à gauche, comme si tout cela m’exaspérait. « Mouais. »

Enfin bref, après mes réponses négatives et ma plaisanterie de mauvais goût qu’il n’avait pas du entendre de la même manière, ni même relever, il commença à reprendre la parole. Je soupirais et posais mon téléphone sur le côté, pour le regarder dans les yeux, avec un sourire bêta aux lèvres, les bras croisé sur ma poitrine, d’un air de dire, ‘va-y mon enfant je suis tout ouïe.’ Il prenait son temps entre chaque phrase, qu’allait-il encore me déblatérer ? Ce que je ne savais pas, c’est que je me serait attendu à tout de sa part sauf à ce genre de comportement. S’imaginer Héro ? L’avais-je fait ? Je réfléchissais rapidement sans trouver de réponses précise, il avait certainement raison m’enfin. « mh mh et ? » et il s’avança dans ma direction, l’air fort, et sûr de lui, et moi j’étais là, à attendre patiemment la suite, sans ciller, sans doute amusé de cet élan soudain de courage.« Il existe deux sortes de combattants […]» Je suppose donc qu’il me catégorise directement dans la première, la suite je n’ai pas tout compris, vous savez, moi il ne faut pas me demander énormément, et puis rien que ce mot Dieu, pitié ne me dites pas qu’il croit en lui ? Mais comme je veux rentrer dans son jeu, je continu de sourire bêtement. « D’accord. » il poursuivit : « L’entraînement. […] » En effet ce n’est pas faux, mais dites-moi il me surprendrait presque. Ce que j’ignore, c’est où est-ce qu’il veut en venir avec toutes ses belles paroles. « D’accord. » Allez encore un peu, son cerveau doit tourner à dix mille a l’heure ce n’est pas possible ça. Je dois être stone, ça doit être ça, mettons tout sur le compte des médocs. « Il y a ceux qui […] Et puis, parmi tous ces rêveurs sans cervelle, il y a moi.» Autant vous dire que j’ai presque pas compris un seul traitre mot de ce qu’il vient de me dire, j’ai perdu le fil mais « D’acc… Attend quoi ? » Sans répéter, ce qu’il doit juger inutile, très bien petit chef de mes deux, je ne vais pas te déconcentrer.

Je fronçais mes sourcils au fur et à mesure qu’il me parlait, puisque plus il le faisait, et moins je comprenais, enfin dans l’ensemble si, mais il prenait de ces détours pour en venir au fait, c’était long, long et chiant. Du mouvement ! Ha enfin, il se baissa et ramassa mon sac de sport, sans pour autant me le donner, allez abrège petit. Mais quand il commença à parler de lui, ‘moi’ je fis de mon mieux pour tendre l’oreille et arrêter de penser à autre chose, je ne lui devais rien mais j’avais réellement envie d’entendre comment il se voyait. Je ne sais pas si cela changera grand-chose, mais autant essayer. En fait, il ne devait pas se sentir bien, je ne sais pas si j’étais le seul à le brimer autant, bien que mes raisons soient bien présentes et n’était aucunement gratuite à mon esprit. Comment réussissait-il à me faire sentir presque coupable ? Mais je ne vais pas baisser les yeux pour autant. Ne pas montrer de compassion, ou alors à ma façon. De loin, nous ne sommes pas si diffèrent que cela, mais pour l’accepter, sachez qu’il m’en faudra beaucoup. « Sais-je vraiment me battre ». Cette phrase je la nota bien dans un coin de ma tête. J’en avais un peu plus sur sa vie, sa confrérie, ses origines par exemple. J’attrapais mon sac d’un geste reflexe, et tomba presque des nus quand il m’annonça me la chier a la tronche. D’un geste lent, je me relevais, prenant le soin de replisser mon jean, tout en posant le sac à côté, sans vérifier le contenu. Cet air méchant, qu’il prenait, confiant, me déstabilisais pas mal à vrai dire. Surtout qu’il venait de me catégoriser de ‘con’. Se relever, très bien.

« Très bien, tu te sens pousser des ailes. Voir même autre chose. Alors frappe-moi. »


Je m’avançais vers lui avec un sourire en coin. Et j’étais très sérieux en plus. Qu’il me frappe, qu’il déverse sa colère sur moi, comme je l’ai fait avec lui plus tôt. Je ne lui rendrais pas la pareille, on sera presque quitte comme cela. Au fur et à mesure que j’avançais vers lui, il reculait légèrement, je m’arrêtais et ouvrais grand les bras.

« Allez, n’ai pas peur, frappe-moi, juste pour voir ce que ça fait, la sensation que cela peut te procurer. La sensation de liberté, l’adrénaline qui fuse dans tes veines au moment où ton poing viendra s’écraser contre moi. T’es trop peureux pour le faire c’est ça ? Tu voulais savoir si tu savais te battre non ? Alors essaye. »


Le provoquer. On restait là un moment, à se regarder dans le blanc des yeux, l’un devant l’autre, les bras toujours levé, je ne sais pas pourquoi je faisais tout cela, l’effet néfaste de mes cachets ? Je savais que je n’aurais pas dû prendre double dose. Ça montait en moi, je le sentais, ça allais arriver, et en shootant du pied violement le sceau d’eau qui trainait juste à nos pieds, renversant tout le contenu sur le sol qui venais d’être nettoyé par mon très cher Abramovic, je perdais le contrôle. Comme si finalement son discours avait réveillé ce que j’étais au fond. Reprend toi Diego, pitié.

« FRAPPE-MOI BORDEL ! TU VEUX RESTER IGNORANT TOUTE TA VIE ? ET BAISSER LA TETE A CHAQUE FOIS QU’ON TE FAIT CHIER ? VA-Y PUTAIN FRAPPE DE TOUTE TES FORCES ! EXPLOSE MOI LA GUEULE !»

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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyMer 18 Juil 2012 - 0:24

Si les rires avaient une odeur, celui de Diego sentirait mauvais. Un mélange de pourriture et de viande en putréfaction émanant du dernier repas resté coincé entre ses crocs. Arthur avala bruyamment sa salive alors qu’il s’imaginait être le dessert.

« Putain Abramovic tu faisait quoi là ? T’es gay sérieux. J’suis flatté mais c’est pas mon truc à moi. »

Le juif resta quelques instants les yeux écarquillés et la bouche entre-ouverte avant que des bribes de mots n’en sortent.

« Quoi ? Heu … Tu … »

Il avait entendu. Il secoua sa tête brune de droite à gauche.

« Non non ! Je ne suis pas homosexuel ni … »

Le fauve ne l’écoutait pas. Il installa son royale postérieur sur le trône de la nonchalance – une table qui trainait là-. La semelle de ses chaussures claqua contre la chaise lorsqu’il les plaqua dessus. Évidement indifférent face à l’évidente indifférence de son suzerain, Arthur continuait ses brèves explications.

« Je... Je m’entrainais d’accord ? A m’excuser. C’est… Plus difficile que ça en à l’air.»

Il pianota le manche de sa serpillère. S’excuser était une chose. S’excuser avec sincérité en était une autre. Bolderas sortit le pull qu’il avait emprunté à son larbin. Il le balança un peu plus loin. Il ne fallut qu’un coup d’œil à Abramovic pour qu’il constate que son bien était complètement déformé. Le pauvre morceau de chiffon n’avait jamais vu ses entrailles de tissus aussi remplies. Diego le Large serait son dernier festin. Le juif sentit une pointe d’énervement lui pincer le cœur. Elle déforma sa bouche avant de pousser un soupire hors de ses lèvres. Il ne prêtait jamais ses affaires et lorsqu’il le faisait il aimait qu’on les lui rende comme il les avait données. Cependant, en voyant l’étudiant tapoter le clavier de son téléphone, il comprit que ce n’était certainement pas lui qui allait apprendre ne serait-ce que la première syllabe du mot « politesse ». Et puis de toute manière …

Son regard se tourna vers le sac de sport de Bolderas. De toute manière, niveau vêtement, on pouvait dire qu’ils étaient quittes.

La machine à laver et le sèche-linge ne jurent que par quelques règles : le blanc avec le blanc, le noir avec le noir, le rouge avec le rouge, les couleurs claires avec les couleurs claires, les couleurs foncées avec les couleurs foncées et le tout à sécher sauf exception pour le lainage, la soie et l’acrylique. Le juif n’en avait respectées aucune. Les tâches de gras et de ketchup étaient miraculeusement parties –merci aux vielles recettes de grand-mère dénichées sur internet-, mais la teinte du t-shirt était légèrement plus … rose. Le maillot de foot, quant à lui, était légèrement plus … petit. Heureusement que le sac cachait tout ça. Pour le moment.

« Et rêve pas, le verre c’est non, le pardon, c’est non aussi. Tu t’es trop foutu de moi. En plus t’a des manières… sérieux tu me fais flipper. Tente un truc et j'te fait avaler ton balai.» gronda la voix grave de Diego.

Les yeux marron tombèrent vers le bas. Le lion croyait toujours qu’il était un androgame mais ce qu’il retint surtout c'était que quoi qu’il fasse, il ne lui pardonnerait jamais son erreur, aussi maladroite et involontaire soit-elle. Ses facéties et acrobaties lui avaient valu le ridicule rôle de bouffon et le roi comptait bien rire de lui. Les sourcils bruns se froncèrent. Fort bien. Il adopterait le rôle du pitre au bon vouloir du maître dominant. Mais Arthur n’était pas mauvais joueur. Si Bolderas voulait lui faire vivre un enfer autant lui dire ce à quoi il devait s’attendre.

« J’ai l’intime conviction que chaque enfant … »


Il posa sa serpillère contre le mur. Il n’en avait plus besoin.

« Ou plutôt chaque homme, a au moins une fois dans sa vie fermé les yeux pour s’imaginer héros. Or, pour être un héros, il faut savoir se battre. »


Il hocha la tête en s’avançant lentement vers ce roi de pacotille qui lui parut soudainement bien plus médiocre qu’il ne l’était.

« Il existe deux sortes de combattants. Ceux qui savent user de leurs muscles et ceux qui savent user de leur langue. Comme il est rare que notre bon Dieu pacifiste nous prête le don inné de l’art de la guerre, ce savoir il faut le prendre. »


Il écarta les bras.

« L’entraînement. Il n’y a que ça qui donne de la consistance aux rêves des rêveurs. »

Il s’arrêta, prenant le temps d’entortiller la manche de son pull dans ses doigts avant de les refermer contre sa paume.

« Il y a ceux qui apprennent à manier un boken tout en sachant que leur morceau de bois ne les sauvera pas du canon d’un flingue. Il y a ceux qui apprennent les arts martiaux tout en sachant que, face au danger, le vrai, si leurs jambes ne sont pas figées par la peur elles ne peuvent leurs servir qu’à courir vite. Il y a ceux qui apprennent à tirer tout en sachant qu’ils ne se pardonneront jamais le meurtre d’un être humain. Et puis, parmi tous ces rêveurs sans cervelle, il y a moi. »

Il se pencha pour ramasser le sac de sport rampant à côté de lui.

« Moi, j’apprends à m’excuser tout en sachant que je ne serai jamais pardonné. J’apprends à raconter tout en sachant que je ne serai jamais écouté. J’apprends à répondre tout en sachant que je ne saurai jamais parler. Pour résumer, … »

Il prit une grande inspiration avant de reprendre.

« Je ne sais ni me servir de mes muscles ni de ma langue. Alors, quel genre de combattant suis-je ? Sais-je seulement me battre ? Et puis de toute manière, qui suis-je au juste ? Un juif ? Un binoclard ? Un Khi Omicron ? »

Ses yeux glissèrent vers ceux de Bolderas.

« Je vais te dire qui je suis. Je suis celui qui a renversé son plateau sur ton t-shirt avant d’y ajouter le contenu de son verre d’Ice Tea. Je suis celui que tu as coincé dans un coin comme un vulgaire animal et qui t’a menacé avec une chaise. Je suis celui que tu as cogné encore et encore et qui t’a répondu en te frappant avec son plateau. Je suis celui qui a fait ta lessive … »

Il envoya le sac d’un geste sec vers l’étudiant qui bien sûr l’attrapa.

« Et qui maintenant te la chie à la gueule. »

Il plissa les yeux.

« Ceux qui sont comme moi, ceux qui ne savent ni parler ni se battre, ceux que des cons comme toi mettent à genoux chaque jour apprennent une chose … »

A présent, il ne bougeait plus.

« Se relever. »

Ne croyez pas que toute trace de peur avait quitté sa personne en l’espace de ces quelques mots. Arthur Abramovic venait de cracher le plus grand « fuck you » qu’il n’eut jamais fait sur le visage de Diego Bolderas et il était terrorisé à l’idée de l’avoir fait.
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MessageSujet: Re: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyDim 15 Juil 2012 - 21:27

L’heure de la punition ultime était arrivée. Enfin elle était déjà bien entamée d’une bonne demi-heure. Il ne manquait plus que je sois à l’heure. Vous pensez réellement que j’allais y aller en courant et tout sourire ? Certainement pas, cela ne me faisait déjà assez chier comme ça. Pour être honnête j’avais même pensé à ne pas y aller du tout, mais ce rat de laboratoire, Abramovic avait mon sac de sport, et son contenu, mes affaires pour l’entrainement, que je lui avais imposé de nettoyer aujourd’hui, après sa petite expérience sur moi. Alors j’étais en quelque sorte obligé d’y aller, ne serait-ce que pour récupérer mes affaires. Quoi qu’il en soit, après mes cours j’avais pris le temps d’aller manger un morceau en ville avec une charmante jeune fille, ne regardant pas l’heure, ni le temps passer. Je ne suis pas homme de ménage moi, déjà que je ne le fait pas chez moi, j’ai du personnel pour cela, je ne vais franchement pas le faire pour une connerie que j’ai faite. J‘avais réussi à me calmer dans l’après-midi, et par précaution, j’avais avalé un dose de plus de médicaments. Sait-on jamais. J’avais donc abandonnée la demoiselle pour rejoindre le petit Abramovic, tueur de fierté.

En arrivant dans le couloir de la cafeteria, j’étais prêt à faire demi-tour. Je n’appréhendais pas le rendez-vous, mais ce gars-là me met littéralement hors de moi, volontairement ou non d’ailleurs. De plus il me parait être d’une maladresse hors-norme. Mon pied et mes fringues en sont la preuve. Bien que pour les fringues je ne suis pas vraiment certain que ce soit de la maladresse. Et je n’ai franchement plus envie de m’énerver après. Mine de rien il a réussi à presque me faire sortir de mes gonds. Presque. Je n’étais pas à mon maximum, sinon vous pouvez être sure que cet Abramovic ne serait plus là pour vous dire ce qu’il s’était passé. Je m’arrête devant la porte de la cafeteria, ma canette de soda à la main. Courage Diego, tu n’es pas obligé de lui adresser la parole après tout. Chacun fait son petit truc, et basta. Enfin, lui fera son petit truc, et je pourrais m’en aller l’esprit libre. Mais avant de pousser la porte j’entends quelqu’un parler à l’intérieur. Par curiosité et par méfiance je fronce les sourcils et colle mon oreille à la porte pour mieux entendre ce qui s’y passe. « Nous buvions un verre ensemble ? Tu en dis quoi ? […] Tu sais Diego, j’aurai jamais cru dire ça un jour à un balai ou même à un homme de ta carrure mais … je t’apprécie beaucoup […]. A l’écoute de mon prénom, je me raidis soudain, je ne comprends pas tout ce qui se passe à l’intérieur.

« C’est quoi ce bordel ? »

Je pousse la porte, d’un geste discret, pour passer ma tête dans l’encolure, faisant attention de ne pas faire de bruit et tombe nez à nez avec Abramovic continuant son discours avec… une serpillère. Quand je vous disais que ce mec-là était complètement malade. Je ferme la porte derrière moi, et le regard avec un air plus que dubitatif. Il se retourne enfin, se mettant dans une position de ninja semi-débutant semi-handicapé, me menaçant une fois de plus avec ce qui semble être pour lui une arme. Je croise les bras sur ma poitrine, arquant un sourcil, l’observant reposer lâchement la serpillère en me demandant s’il doit la garder, ou si je vais le cogner, je rigole doucement, pas un vrai rire, juste quelque chose de pathétique, je ne prends même pas la peine de lui répondre, comme si j’avais peur d’un balai.

« Putain Abramovic tu faisait quoi là ? T’es gay sérieux. J’suis flatté mais c’est pas mon truc à moi. »

Et quand bien même ce le serait, ce ne serait certainement pas avec lui. Rien que l’idée me donne des frissons de dégouts. Je me dirige vers une table et m’assoit dessus, posant les pieds sur une chaise, pour être un peu surélever. Diego Bolderas, inspecteur des travaux fini pour vous servir. Je sors son pull de mon sac, que je n’ai évidemment pas pris la peine de laver après l’avoir porté toute la journée. Il doit même être un peu agrandi maintenant. Mais je n’en ai que faire. Et le lance sur une chaise vide. Je continue de siroter mon soda et de pianoter sur mon téléphone, sans prendre le soin de regarder ce qui a déjà été fait ou non. Je fais acte de présence et uniquement cela. Déjà que je pense avoir bien mieux à faire, faut pas trop m’en demander non plus.

« Et rêve pas, le verre c’est non, le pardon, c’est non aussi. Tu t’es trop foutu de moi. En plus t’a des manières… sérieux tu me fais flipper. Tente un truc et j'te fait avaler ton balai.»
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MessageSujet: Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage   Piégé comme un rat ou tournant comme un fauve en cage EmptyVen 13 Juil 2012 - 1:04

« Tu sais Diego, lorsque je t’ai dit que je ne voulais pas réellement te renverser mon Ice-Tea dessus, t’écraser le pied avec une chaise et te frapper avec un plateau, ce n’était pas juste pour la forme de mes supplications. C’est difficile à croire. La vérité est souvent difficile à croire. La peur est une émotion d’anticipation. Elle informe notre organisme d’un danger potentiel ce qui permet de prendre les mesures pour nous protéger. Elle est, par conséquent, nécessaire à notre survie. »

Arthur passa sa main dans son cou.

« Mais le problème, c’est que je n’avais pas peur : j’étais paniqué. La panique elle par contre ... Est nuisible à notre survie car elle nous coupe de la réalité. Lorsque tu t’es approché de moi, le dos couvert de toute cette bouffe que je t’avais renversée dessus, j’ai imaginé le pire des scénarios catastrophiques et j’ai … réagi maladroitement. »

Il soupira bruyamment, laissant tomber ses épaules.

« D’accord … Extrêmement maladroitement. D’une manière totalement abusive et inutile. », dit-il en secouant faiblement la tête.

« Je ne suis pas certain d’avoir été très clair. Je me doute que tu n’aimes pas les sciences et je peux tout à fait le comprendre mais … Tout ce qu’il faut retenir c’est que je suis vraiment désolé de ce que j’ai pu te faire et que ce n’était pas du tout intentionnel. »

Il prit la pose de ceux qui attendent une réaction, le menton en avant et les sourcils arqués, ses lèvres élastiques étirées jusqu’à ses oreilles. La serpillère en face ne bougea pas d’un poil et pourtant le petit juif se pencha vers elle avec le même sourire satisfait qui s’était élargi davantage.

« Oh tu … Tu comprends et tu me pardonnes ? Et bien, je pense qu’il faudrait fêter ça. Et si … »


Il attrapa le manche en bois et plongea le torchon dans le mélange d’eau chaude et de produit parfumé qui patientait dans un seau à côté de lui.

« Nous buvions un verre ensemble ? Tu en dis quoi ? »

Il rigola doucement. Le chiffon trempé claqua fermement contre le sol lorsqu’il le jeta dessus. D’un geste rapide et précis, le brun commença à astiquer.

« Tu sais Diego, j’aurai jamais cru dire ça un jour à un balais ou même à un homme de ta carrure mais … je t’apprécie beaucoup. Tu sais quand te taire et surtout quand ça ne vaut pas la peine de parler. »

Le bruit d’une porte se fermant le fit sursauter. La surprise le statufia dans une position de ninja – une jambe un l’air et une serpillère pointée vers l’ennemi- que son équilibre particulièrement inexistant ne lui permit pas de conserver bien longtemps. Assez cependant pour menacer Diego Bolderas le vrai avec Diego Bolderas le balais.  

« Oh … Heum … Je … »

Il laissa tomber le bout de tissus mouillé de son arme sur le carrelage dans un bruit poisseux. Il se gratta sa gorge qui s’était brusquement resserrée à l’arrivée du roi des sauvages. Après un long moment de silence, il osa la question idiote qu’il se posait pourtant réellement :  

« Je... Je dois préférer garder la serpillère ou tu ... Promets de ne pas me cogner ? »


Dernière édition par Arthur Abramovic le Ven 23 Aoû 2013 - 16:58, édité 2 fois
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