Somewhere over the rainbow. - Olive & Neal.

♦ Olive était à peine installée qu’elle lui piquait déjà sa cigarette. En temps normal, ça aurait un peu énervé Neal, mais il s’était promis de faire des efforts pour ne pas gâcher ce week-end. Et puis, après tout, il avait eu droit à son bisous. Et son surnom horrible. « Nealou » regarda Olive comme si elle venait d’une autre planète, comme à chaque fois qu’elle l’appelait ainsi. Puis il lui fit son plus beau sourire, et lui tendit son paquet de cigarettes.

- Je partage pas. Prends en une… Olivette.

Pleine d’enthousiasme, son amie rit et déclara que le week-end pouvait commencer. Neal lui fit signe d’attendre un instant et farfouilla dans sa portière pendant plusieurs secondes. Il en sortit finalement une vieille cassette qu’il agita devant Olive avant de la mettre dans le lecteur. Les premières notes de cette chanson que son père avait l’habitude de mettre sur la route résonnèrent dans l’habitacle. Elles lui rappelèrent son enfance, les journées passées à rouler, les feux de camp, les nuits à la belle étoile les soirs d’été, les nuits glaciales dans la caravane l’hiver… mais surtout, elles lui rappelèrent la liberté qu’il ressentait à l’époque.
Liberté factice qu’il aimerait retrouver un jour, et que ce week-end allait peut-être lui permettre d’atteindre, d’une certaine façon. Il se tourna vers son amie en souriant.

-Maintenant, le week-end peut commencer !

Puis il se mit à rire et il démarra sur les chapeaux de roues. Ils roulaient vite, les fenêtres ouvertes, leurs cheveux fouettant l’air et leurs visages. Neal était heureux. Il ne s’était pas senti aussi bien depuis un bon moment, et partager cet instant avec quelqu’un comme Olive renforçait sa joie. Il battait le rythme de la chanson sur le volant, faisant parfois de légères embardées sur la route déserte. Prenant la main de son amie dans la sienne, il leva le bras en l’air et se mit à chanter.

- Like a true nature's child
We were born, born to be wild

Il lâcha la main d’Olive à contrecoeur pour ouvrir la boîte à gants, qu’il désigna à son amie.

–Tiens, si tu veux changer, y’a pleins de trucs, ici. Fouille. Alors, ta semaine ?

Ils quittèrent Miami en discutant. Au bout d’une heure de route, Neal commença à avoir faim. Il proposa à Olive de s’arrêter dès qu’ils trouveraient un endroit où manger.

– Il faudra aussi qu’on s’arrête acheter 2-3 pour manger, ce week-end

Toujours plein de joie, et conscient que ça n’était pas dans ses habitudes, il se pencha vers Olive et lui déposa un baiser bien sonore sur la joue, avant de se redresser et de s’allumer une clope en souriant, et se diriger vers le « diner » qu’ils avaient repéré sur la carte.

C'était les vacances et notre jolie brunette voulait vraiment en profiter. Ses premières vacances à Miami, elle s'en souviendrait. Dans la semaine, un ami qu'elle avait rencontré grâce à Lesley lui avait envoyé un message. Elle lui proposait de partir ce week-end, faire une petite virée entre amis. Elle aimait beaucoup ce comportement chez Neal, de partir comme ça quand il en a envie. Son amour pour la nature et tout ce qui l'entoure. Olive était impulsive, on le savait tous. C'était pour cette raison qu'elle acceptait, ça ne lui ferait pas de mal de toute façon. Elle aimait passer du temps avec lui, elle se sentait vivante. C'était une personne simple, pas de ces gros charmeurs qui ne pensent qu'à leur nombril. Connaître des personnes comme Neal, ça lui devenait vital aujourd'hui. Même si entre eux, ce n'était pas toujours rose. Dans toutes les amitiés, il y a des sources de conflits. Chez eux, c'était le comportement que pouvait avoir le jeune garçon à l'égard de ses amis. Olive ne se retenait pas de lui faire savoir quand ça ne lui plaisait pas, mais l'amitié les rattrapés toujours et ils ne restaient jamais fâchés très longtemps.

Neal devait venir chercher la jeune femme devant chez elle, mais comme à son habitude elle avait envoyée le réveil balader et s'accorda quelques minutes de plus. Malheureusement les minutes finirent en trois quarts d'heure. Quand la jeune fille remarqua son retard, c'était plus que précipité qu'elle se préparait. Son sac à dos remplis de quelques affaires nécessaires, ainsi que d'autres choses qu'elle trouvait utile pour ce week-end attendaient à la porte de sa chambre. Alors qu'elle finissait de se préparer à l'arrache, Olive entendit les coups de klaxonne de son ami. Panique générale. Ce n'était plus une jeune femme dans la maison mais une tornade, elle ne trouvait plus la paire de chaussures qu'elle avait choisi pour partir.Elle ne pouvait pas prendre des ballerines, il lui fallait absolument ses baskets. Après quelques minutes, elle les retrouvait enfin. Au même moment, son portable sonna. C'était Neal. Elle ne prit pas le temps de répondre, de toute façon elle était prête et il lui avait raccroché au nez. Embarquant ses affaires, la jeune femme dit au revoir à son cousin ainsi qu'à sa grand-mère et sortait de la maison. Son ami avait commandé un Van, du moins il l'avait emprunté. Pour commencer, Olive déposait ses affaires à l'arrière. Ensuite, elle partait s'asseoir aux côtés de son ami.

« Coucou Nealou ! Désolée du retard.. » lui dit-elle en lui faisant une bise sur la joue.

Elle remarqua que le jeune homme fumait encore, alors elle lui saisit sa cigarette et tira dessus une ou deux fois. Son ami la regardait, elle lui faisait son plus beau sourire et commençait à rire.

« Que le week-end commence mon ami ! »

C'était vraiment un très bon week-end qui s'annonçait, simple, pleins de vie et surtout des moments d'amitié qu'elle n'oubliera pas.

HRP:

♦ Depuis quelques jours, Neal se sentait oppressé. Il avait beau avoir vécu quelques temps à Los Angeles, le fait de rester enfermé dans la ville lui faisait toujours le même effet. Il avait l’impression d’étouffer, comme si ses deux poumons étaient compressés l’un contre l’autre. Comme si tout son corps était confiné dans l’étau de la ville. La pollution, les immeubles, la foule. Tout ça l’étouffait, et il avait besoin de partir.

D’habitude, lorsqu’il partait, c’était pour une semaine. Il prenait son sac à dos, un sac de couchage et de quoi manger, parfois sa guitare. Et il s’en allait sans dire à personne où il était. A l’époque, à Los Angeles, il n’avait de comptes à rendre à personne. Sa mère et son frère étaient partis, son père passait son temps dehors. Il n’allait pas souvent en cours, préférant s’isoler quelque part chez mère Nature.

Mais maintenant, ce n’était plus possible. Il était toujours seul, mais il avait envie de réussir son année. Alors il s’efforçait de ne pas sécher trop de cours, et d’être impliqué dans la vie du campus. C’était d’ailleurs pour ça qu’il s’était inscrit chez les Nu Zêta. Pour s’investir dans quelque chose, avoir une échappatoire quand la pression devenait trop grande.

Seulement, parfois, ça ne lui suffisait pas d’aller aider au Zoo ou ailleurs avec Jude et les autres. Il avait besoin de plus que ça, d’une vraie évasion. Et c’était possible avec Olive. Ca leur arrivait souvent, quand l’un ou l’autre en avait envie, de s’échapper le temps d’un week-end ou d’une journée. Il l’avait rencontrée grâce à Lesley, et ils étaient devenus de bons amis. Il aimait passer du temps avec elle, même si il leur arrivait souvent de se disputer. Le comportement de Neal avec ses amis énervait beaucoup Olive, et elle ne se gênait pas pour le lui dire. Alors la situation dégénérait régulièrement. Mais ils finissaient toujours par se réconcilier, et la relation qu’ils entretenaient était devenue plus ou moins importante pour lui. Ils avaient tous les deux soif d’aventure, de voyages. Ils avaient besoin de voir autre chose, tous les deux.

Neal avait emprunté le van d’un de ses amis pour pouvoir embarquer Olive en camping. Si il faisait beau, ils allaient dormir à la belle étoile. Si il pleuvait, ils dormiraient dans le van. Dans tous les cas, ce serait un week-end simple, comme il les aimait. Ca lui permettrait de se changer d’idée, et d’approfondir un peu sa relation avec Olive.

Il s’arrêta devant chez la demoiselle, et klaxonna trois fois. Il attendit plusieurs minutes, mais son amie n’arrivait toujours pas. Il attrapa son portable dans la poche de son jean et composa le numéro de l’adolescente.

« Olive, qu’est-ce que tu fous ? Je suis devant, j’ai klaxonné plusieurs fois, mais apparemment t’as pas entendu. Je t’attends »

Il raccrocha et sortit une cigarette en attendant qu’elle arrive. Le week-end s’annonçait vraiment bien.