Une histoire compliqué est tout de même mieux que l'absence d'histoire - Diego et Molly

J’étais là, devant elle, à moitié honteux, à moitié gêné, et encore une fois à moitié énervé contre moi-même. Parce que je l’avais embrassé, sous le coup d’une pulsion, et qu’elle ne m’avait pas repoussé, simplement mon esprit lui avais encore déraillé, je ne voulais pas qu’elle croit que je profitais de la situation, que je profitais d’elle, d’un moment de faiblesse. Celui qu’elle avait eu un instant plus tôt, comme si au fond elle me devait bien ça, ce que je ne pensais absolument pas. Cela faisait bien trop longtemps que j’en rêvais, de presser mes lèvres contre les siennes, que le temps s’arrête autour de nous à ce moment-là, que plus rien ni personne n’existent, comme s’il n’y avait que nous, ensemble. Et se foutre complètement de ce que les autres pouvaient en penser. Je voulais que ce soit notre histoire qui commençait à s’écrire, de la bonne façon cette fois.

Mais non, mes souhaits sont exaucés, elle ne me dit pas que c’est ridicule, elle me demande de recommencer, je ne souris presque pas, je suis concentré sur son visage, sur ses yeux, sur ses lèvres sucrées, l’expression de mon visage est sérieux. Je ne veux pas, je ne veux plus jouer avec elle, comme j’ai pu le faire auparavant. Je passe un peu ma langue sur mes lèvres pour les humidifier, dois-je obéir ? Et recommencer comme elle ma l’avais demandé ? Mais pour tout vous avouer, je ne m’y attendais pas, alors il faut que mon cerveau fasse la connexion. Alors la demoiselle prit les choses en main, c’est elle qui s’approchait maintenant, et je peux vous assurer que je ne m’arrêterais pas cette fois. Non.

« Tout ce que tu voudras… »

Sa main dans ma nuque me fait frissonner, j’ouvre légèrement la bouche pour jouer avec sa langue, quelque chose de passionnel, fougueux et tendre à la fois. Tellement que nous finissons par être totalement collé l’un à l’autre, son corps contre le mien, je peux sentir son cœur battre contre ma poitrine. Et cette fois c’est bien réel, ce n’est pas le fruit de mon imagination. Ma main caresse en même temps sa joue, et l’autre est dans son dos, pour la tenir bien contre moi, comme si nous voulions complètement fusionner l’un l’autre. Et puis elle se recul un peu, regardant autre part, et fini par le dire de ne pas m’excuser, parce qu’elle, n’aurais jamais osé le faire en premier, du moins c’est comme ça que je le traduis. Cette fois mon sourire revint, c’était tellement mignon quand elle était timide comme cela, même avec ce qu’il vient définitivement de se passer.

« Si tu savais depuis combien de temps je rêvais de cet instant… »

Maintenant elle déposait avec tendresse en baiser dans mon cou, ce qui a le don de me faire frissonner deux fois plus. Je pouvais sentir l’odeur de sa peau, de ses cheveux, un parfum enivrant. On y était, tout ce qu’on avait toujours voulu faire, ou avoir se réalisait. A cet instant, j’étais sans doute l’homme le plus heureux du monde. Je voulais créer tout un tas de souvenirs, des beaux, des qu’on avait jamais vécu. Alors, dans un dernier geste tendre je me relevais, et passait bras en dessous de ses jambes, pour la porter comme une princesse, une marié, ce que vous voudrez, et me dirigeait vers le bord de l’eau, la couvrant de petit bisous par moment. D’un simple jeu de jambes j’enlevais mes chaussures dans le sable, et retirait celle de Molly, pour ensuite la déposer les pieds dans l’eau. Non, je n’allais tout de même pas le jeter dedans. Je la pris dans mes bras, et fixait l’horizon.

« Quoi qu’il arrive, je veux que tu te souvienne de cet instant, de cette soirée. »

Sait-on jamais. Je pris sa main et la déposait sur ma poitrine doucement, là où mon cœur battait.

« Et... Si un jour tu doutes, si tu te poses des questions. Souviens-toi de ça, de mon cœur qui bat aussi fort pour toi. »

Elle m‘avais sourie, ses yeux brillant et larmoyant disparaissaient peu à peu, et je préférais cela, jamais je ne voudrais qu’elle pleure par ma faute, jamais. Et au fond de moi, je savais que j’en étais capable, dans ma vie j’avais fait pleuré bien trop de filles, certaines plus que d’autres, avec ou sans remords de ma part, mais pas elle, non. Je me l’interdisais, je n’avais pas le droit, alors quitte à remettre la faute entièrement sur mes épaule ce n’était pas bien grave au final parce que tout ce dont j’avais envie, c’est qu’elle soit heureuse, d’une manière ou d’une autre. Non je ne pouvais pas dire ‘même’ avec un autre, parce que ces mots-là, il faudrait me les arracher littéralement de la bouche. Cela m’était complètement inconcevable.

Elle me dit doucement, dans un souffle, pour me rassurer certainement, que non, je n’étais pas un con. Bien qu’au fond de moi je pensais le contraire. Je cachais des choses, pas des grosses, justes des conneries d’adolescents capricieux. Donc dans l’absolu j’en étais un, mais la dernière chose dont j’avais envie, c’était de débattre là-dessus, alors je ne dis rien, je me contentais simplement de profiter de l’instant présent, avec ses mains sur mes bras, ses yeux que je pouvais distinguer de fermé, le bruit des vagues devant nous, tout était si…parfait ? Trop parfait peut-être. Longtemps j’avais rêvé de cet instant, sans pouvoir l’atteindre. Et voilà que c’était fait… Et tout s’était fait si… naturellement. Ce qui m’avait paru étrange un instant plus tôt, s’était envolé, je ne comprenais toujours pas ce qu’elle faisait avec moi.

Et puis, d’un coup, calmement elle se décala de moi un tout petit peu, me forçant donc à retirer mes bras d’elle. En avait-elle déjà marre ? Se rendait-elle compte tout à coup de ce qu’elle était en train de faire ? Non. Rien de tout ça. Mieux, bien mieux que tout ce que j’avais pu imaginer auparavant. Elle s’était tout simplement blottie contre moi, et tout à coup je ne savais pas vraiment où poser mes mains… Sur son dos ? Sur ses hanches ? J’optais donc simplement pour entourer mon bras gauche autour de sa taille, sans trop serrer, et de faire de petites caresses du bout de mes doigts. Sa main est sur ma joue, j’ai des genres de papillons dans le ventre pendant une seconde. Jamais elle ne m’avait touché de la sorte… pas dans un contexte aussi spécial je veux dire, je penchai un peu la tête pour regarder le ciel, mais celle-ci me la tourna légèrement pour m’embrasser sur la joue. Juste après m’avoir remercié. Mais de quoi ? Quoi qu’il en soit ce fut un moment doux, et long, quelque chose de vrai, qui veux dire quelque chose, qui signifie beaucoup.

« Je ne fais que suivre les directives de mon cœur. »

Maintenant ce sont ces doigts qui parcourent les miens, qui s’y entremêlent, sans pour autant faire quelque chose de concret. Je me laisse faire. Mon cœur commence à s’emballer, je ferme les yeux très fort, je n’ai qu’une envie, une seule… mais étrangement, je bloque complètement, j’essaye de réguler ma respiration, je ne veux pas qu’elle s’en aperçoive. Qu’est-elle en train de faire ? Elle m’a complétement retourné l’esprit, je ne me reconnais pas… mais comme une pulsion soudaine, je retire ses doigts des miens, je me décale pour être complétement en face d’elle. Mais que suis-je en train de faire là ? La repousser ? Non. Je resserre l’étreinte de mes deux mains sur les siennes et la regarde droit dans les yeux pendant un court instant. Et sans crier gare, d’un seul coup, un peu brusquement je colle mes lèvres aux siennes, et lâche une de ses mains, pour en passer une dans ses cheveux. Ce que j’ai toujours désiré est en train de se passer. Peut-être pas de la façon dont elle l’avait espéré, mais c’était comme ça.

Et puis… Mon esprit reprend le contrôle. Non, non. Je ne suis sûr de rien, qu’est-ce que je suis en train de faire la ? Elle vient de me faire comprendre que… Eh merde tiens ! Mais pourquoi suis-je SI compliqué ? Je m’arrête, je me recule un peu, toujours en la regardant fixement dans les yeux.

« Mierda ! Je… heu. Excuse-moi, je n’aurais pas dû. C'est ridicule.»

Dit-moi le contraire, s’il te plait dit moi le contraire.

Je lui avais sourit. Il était si adorable quand il prenait la faute pour lui comme ça... J'ajouta quelques mots en respirant de manière à ne pas pleurer pour de bon:

-Tu n'es pas un con... Je t'assures.

J'étais tout contre lui à présent. Je sentais son coeur battre dans mon dos, son souffle sur ma nuque, je sentais aussi la chaleur de ses bras autour des miens... Je ne pouvais pas m'en empêcher, et je n'en avais pas envie: mes mains se posèrent sur ses bras sans desserrer son étreinte, au contraire... Je posa ma tête contre la sienne et ferma les yeux.
Ses mots qu'il me chuchota me firent frissonner... De plaisir bien sur.
Cette soirée était devenue notre soirée, il l'avait dit. Le fruit du hasard, mais le hasard fait bien les choses n'est-ce pas ? J'étais heureuse d'être là, dans ses bras.... Jamais je n'aurais pu espérer mieux. Oui je délire, je suis sur un nuage, complètement. Et alors ?! J'étais heureuse, et je comptais bien profiter de cette soirée autant que possible.

Je resserra mon étreinte autour de lui pendant un instant et me décale sur le coté. J'avais maintenant mes jambes sur les siennes, ma tête sur son épaule gauche et ma main sur sa joue. J'aimais caresser sa joue comme je le faisait à l'instant... C'était si... rare. Je lui chuchota un mot, un seul:

-Merci...

Pour tout. Pour cette soirée, pour ses mots, pour ses actes... Pour être lui.

Je releva la tête et déposa un baiser sur sa joue.... Un long, pas un simple baiser volé comme il peut parfois se passer entre nous. Non un vrai de vrai, qui signifiait beaucoup, avec passion... Oui vraiment. J'en avais envie, et je ne voyait pas pourquoi je ne l'aurais pas fait... OK il m'a complètement embrouillé le cerveau là, je ne répond plus de mes actes. Mais j'adore ça... Paradoxal non ?

J'avais envie de me serrer contre lui, fort fort fort, de ne plus le lâcher, plus jamais... A y réfléchir, jamais nous n'avions été aussi proche l'un de l'autre... C'était... Particulier comme moment. J'espère juste ne pas l'avoir gêné ou perturbé, enfin pas trop du moins...
Je pris sa main et joua avec, parcourant ses doigts des miens, les entremêlant puis les démêlant... Ok je ne savais pas trop quoi faire... je ne voulais pas le voir s'enfuir ou quoi que se soit d'autre après tout ! J'avais envie de rester comme ça toute ma vie... J'étais tellement bien !

HRP: je sais qu'il n'est pas très long, mais je ne savais pas trop comment tu allais faire réagir Diego sur ce coup, alors j'ai préféré ne pas trop m'avancer... Et puis ça va faire avancer la soirée plus vite :)

J’alterne mes regards entre elle, et nos mains qui sont maintenant l’une contre l’autre. Elle n’a pas reculée, elle n’a pas enlevé sa main non plus, elle s’est laissée faire, sagement calmement, en douceur. Je n’ai pas voulu la brusquer, et ça, elle a bien dû le comprendre. Molly, elle, est subjuguée par nos mains, et je pouvais sentir son pouls cardiaque s’accélérer légèrement, et je dois vous avouer que le mien ne devait pas faire le fier non plus. Alors maintenant, savoir pourquoi j’ai ‘gâché’ ce si beau moment en lui demandant pourquoi. Finalement, le moment n’était peut-être pas le meilleur venu pour en parler, mais qui ne tente rien n’a rien, si je ne l’avais pas fait, jamais je ne le saurais. Et rester dans le doute de quelque chose m’est presque insupportable. Si ça avait été un non, catégorique, jamais elle ne se rapprocherait de moi comme elle le fait, jamais elle ne s’accrocherait à nos regards et tout le reste.

De toute façon, il était trop tard pour reculer maintenant, j’avais essayé d’être le plus doux que je pouvais, j’avais tenté de poser mes mots correctement et d’être le plus sincère possible. Moi qui avais tant de facilité à dire les choses d’habitude, là j’appréhendais de une : sa réponse, de deux : la manière dont elle pouvait le prendre. C’était une phrase, une question banale, mais qui m’éclairerais sans doute sur la suite. Se tourner autour c’est bien, mais je ne me contente jamais de ce que j’ai, et encore moins quand je désire plus. En tout cas une chose est sure, c’est qu’elle ne semblait pas s’attendre à ça puisqu’elle bafouilla d’un premier temps quelques mots, même pas une phrase en entière. Alors je ne la coupai pas, j’attendais patiemment qu’elle trouve ses mots, qu’elle sache comment me les tourner, je me contentais simplement de caresser le dos de sa main avec mon pouce, comme ça, sans trop m’en apercevoir, peut-être pour l’encourager.

Je continuais à la fixer, plein d’assurance, peut-être un peu trop, peut-être était-ce simplement ma faute, parce que je me montrais trop sûr de moi, trop intimidant, je n’en savais rien au fond. Elle baissait la tête et avait perdu son sourire. Ce n’était définitivement pas une bonne idée finalement. Elle qui voulais passer un bon moment, je viens de tout foutre en l’air. Ou pas. C’est quand elle relevait le visage doucement que je me suis aperçu de ma connerie. Non non, merde ! Je ne voulais pas qu’elle pleure, et ses yeux vitreux me montraient le contraire. Quel con je fais parfois je vous jure. Et cela me faisait encore une autre question sans réponse. Pourquoi se mettait-elle dans un état pareil ? Je n’aime pas faire souffrir les gens qui sont dans mon cœur, et encore moins les faire pleurer, alors j’étais comme tétanisé, mon sourire, lui aussi s’en est allé, je la regarde, sans trop comprendre ce qui est en train de se passer. J’ai envie de serrer sa main encore plus forte, pour la rassurer mais elle ne m’en laissa pas le temps.

« Molly écoute… »

Je voulais lui dire de laisser tomber tout ça, qu’elle me répondrait plus tard, quand elle se sentirait prête, mais elle reprit la parole elle était désolé, elle ne voulait pas me faire du mal, et le reste est plutôt confus… mais cela restait mignon. Sauf qu’elle finit par en retirer sa main pour mettre sa tête dedans, regardant donc l’horizon. Et moi, qui ne comprends plus grand-chose, je reste là, les bras ballant. Mais fait quelque chose pauvre con. Non, je continu de l’écouter, elle tiens à moi, et elle ne sait pas mettre de mots sur ses sentiments… mais attendez une seconde, ça veut bien dire que…qu’il y en a alors ? Même des tous petits ? Et que d’une certaine façon je suis dans son cœur ? Ca y est, j’ai envie de sourire, de la prendre dans mes bras mais ce serait mal venu alors qu’elle, n’est sans doute pas dans le même état d’esprit. Je ne la laisse pas finir sa phrase, je mets mon index sur sa bouche pour lui faire signe qu’il n’est pas nécessaire de continuer. Je relève sa tête pour l’avoir en face de moi et passe mes doigts sur ses joues.

« Chut. N’y pense plus d’accord. Oublie ce que je t’ai demandé, je suis un con je te l’avais bien dit. Moi aussi je préfère te voir sourire, un tout petit, voilà comme ça, allez viens par là. »

Je me décale sur le côté pour me mettre derrière elle, et passe mes bras autour de ses épaules, je calle ma tête à côté de la sienne, assez près de son oreille pour y chuchoter.

« Moi aussi je tiens à toi. Alors profitons simplement de ça et de cette soirée qui est maintenant la nôtre »

Pincez-moi je dois rêver. Elle qui est d’habitude si timide avec moi, et qui ne me dit jamais clairement les choses, sauf pour me rembarrer, aussi gentiment qu’elle puisse le faire, là elle vient de m’avouer sans prendre de détour que ses regards étaient bien pour moi, et uniquement pour moi, pour que je vienne la rejoindre, ce qui était bien évidemment fait sans quoi cette conversation n’aurais pas lieu. Cette jeune et jolie jeune fille m’étonnera décidément toujours. Au fond cela peut-être énervant parce qu’avec elle je ne sais jamais sur quel pied danser. Un coup c’est non, un coup c’est oui. Mettez-vous à ma place. Je la connaissais, c’est une chose, mais la comprendre ça c’était autre chose. Et si je ne me décidais pas un jour à lui demander clairement les choses, jamais je ne saurais. Ha les filles, ce que ça peut être compliqué. Bon nombre de garçons à ma place auraient lâché l’affaire mais pas moi, parce qu’elle prit un peu possession de mon cœur. Mais je suis trop fière pour l’avouer et le crier sur tous les toits alors qu’il n’y a jamais vraiment eu rien de concret. L’expression de mon visage peu maintenant laisser voir une certaine surprise et je me contente juste de laisser paraitre un large sourire satisfait.

Après ça, elle me reprend, pour me dire que je ne suis pas une gros lourdingue, j’aurais eu envie de rajouter ‘un peu quand même’ mais je n’en fis rien. Je la laisse continuer sagement, lentement, à son rythme, parce que je sens bien que la demoiselle a des choses à dire, et que pour une fois elle ne se retient pas, ou presque pas, alors autant en profiter aussi. Si ça peut lui débloquer quelque chose en elle, je saurais faire preuve de patience, encore et toujours. Petit à petit je me rends compte que cette porte, dont je vous parlais un peu avant, s’ouvre lentement. Et je ne vais certainement pas la forcer. Elle va s’ouvrir entièrement pour me laisser passer, j’en suis certain. Voilà on y est, j’ai –ou le destin le hasard, ce que vous voudrez- ont exaucé ses souhaits. Et mon sourire niais refait son apparition. Alors qu’elle détourne maintenant son regard du mien, j’aurais voulu lui prendre la main, faire quelque chose, mais je ne veux pas qu’elle me prenne pour quelqu’un de trop rapide, ce que je suis habituellement, mais pas avec elle. Parce que je veux prendre soin d’elle et de ce qui est peut-être, en train de se faire.

« Alors j’en suis ravi et je te promet que tu ne seras pas déçue… »

Sans m’en rendre compte, le soleil s’était presque couché, je regardais en direction de la plage tout comme Molly, que voulait-elle à présent ? Si proche d’elle soit-je, je ne peux pas encore devine clairement ce qu’elle désire. Même si au fond j’ai ma petite idée. Le serveur refait alors son apparition, et me tape dans la main. Mais de rien mec, tout le plaisir était pour moi. Lui aussi à bien du comprendre qu’il m’avait rendu un fier service pour le coup. Je règle la note de Molly et la mienne par la même occasion, machinalement, parce qu’au fond je ne sais pas vraiment ce qu’on va faire désormais, mais ma jolie camarade elle, à l’air de le savoir puisqu’elle me demande de la suivre. Esclave de mon cœur, je m’exécute et fait un signe a Drew. Nous marchons un peu jusqu’au bord de plage, et je la regarde s’installer sur un rondin de bois, elle semble attendre que j’en fasse de même alors je m’assois à mon tour à ses côtés, fixant alors l’horizon. Elle brise le silence, pour me dire que ce n’est pas parce qu’elle n’aime pas le serveur mais que. Sans finir sa phrase et elle n’a pas besoin de la faire j’ai bien compris ce qu’elle a voulu dire par là. Quand elle passe la main dans ses cheveux, ce geste me fait complètement craquer, parce que j’aimerais que ce soit mes doigts qui se mêlent dans ses cheveux.

« Pour tout te dire, moi aussi je préfère… On est bien mieux tous les deux non ? »

Sans personne pour nous dire quoi que ce soit, ou même nous déranger, parce qu’au fond, qui sais ce qu’il peut se passer ce soir ? Je suis sûr de moi, je l’ai toujours était je ne pars jamais défaitiste, et même si cela n’aboutit, encore une fois, à rien de plus que ce que nous avons déjà ce ne sera pas bien grave en soi, mon désir pour elle ne fera qu’augmenter encore un peu plus. Cette fois je me tourne vers elle, le coucher peu attendre, parce que j’ai eu comme une révélation, un peu avant je disais bien qu’un jour il faudrait que je lui demande clairement quelque chose. Et bien n’est-ce-pas le moment parfait ? Enfin pour moi, je pense que c’est le moment ou jamais. Mais je ne veux pas que cela la mette mal à l’aise cette fois, je veux qu’elle soit franche. Je lui prends doucement la main, c’est d’abord mes doigts qui s’approchent, ensuite la paume de ma main viens de coller à la sienne. Et ce serais certainement déplacé de mêler mes doigts au sien, alors on va se contenter de ça pour le moment. Mon cœur bat un tou petit peu plus vite qu’il y a un instant. N’avons jamais été aussi proche qu’en ce moment ?

« Molly… Je veux juste savoir. Pourquoi tu n’as jamais voulu … de moi ? Je n’ai jamais joué avec toi, et maintenant je ne comprends plus vraiment ce qu’il se passe… c’est un peu étrange non ? »

On restait planté là, à se dire quelques phrases bateau, quelques phrases qui voulaient dire plein de choses en même temps, sans le faire pour autant. Par exemple la mienne, la dernière, voulait tout simplement dire : J’espère que tu n’attends personne, et encore moins un garçon, parce que je risque de devenir très désagréable, surtout avec lui, je te veux, pour moi tout seul, sans que personne ne puisse jamais nous séparer, et je ne sais pas si je supporterais de te laisser seul avec un inconnu à mes yeux, sans être inquiet, parce que je tiens à toi, comme tu ne peux l’imaginer, et que j’ai peur de me l’avouer à nouveau. Oui en gros, cela voulait dire tout ça en même temps, et sans reprendre son souffle. Mais lui avouer à nouveau me serait certainement impossible, elle est l’une des seules filles, voir même la seul, avec qui j’ai osé, et pris mon courage à deux main, pour lui déclarer ma flamme, le feu qui brulait en moi, toutes ces étincelles juste pour elle. Et pour quoi finalement ? Pour me repousser. Pas aussi violemment que certaines aurait puent le faire, en y réfléchissant j’aurais peut-être préféré qu’elle le fasse comme cela, ça m’aurais évité de m’y accrocher encore un peu plus chaque jour. C’est comme si elle avait laissé la porte d’entrée entre-ouverte finalement. Et quand on est un minimum curieux, on garde toujours un œil dessus, pour voir ce qu’il s’y passe derrière. Non ?

J’avais toujours les yeux baissé, visiblement fasciné par la tequila qui flottait dans mon verre. Oui j’avais peur. Ou tout du moins je craignais sa réponse, parce que Molly ne connais pas mon mauvais côté, du moins pas avec elle, et si elle me dit qu’elle a rendez-vous, l’attente jusqu'à la laisser seule avec cette personne inconnue sera juste tellement… affreusement gênante et beaucoup moins joyeuse. Cette hésitation, prenait trop de temps, ce qui faisait grandir en moi l’idée que j’avais raison. Moi jaloux ? Jamais. Oupas. Était-elle en train de chercher un moyen détourné pour ne pas me faire plus de mal que cela me ferais ? Ou bien parce qu’elle n’avait tout simplement pas envie de me voir aujourd’hui ? Après tout, c’est moi qui me suis imposé à elle. Je n’y peux rien, son charme joue sur moi, et me transforme en énorme marshmallow dégoulinant à chaque fois. Finalement enfin une réponse, seigneur, je vous promets de faire ma lessive moi-même si vous m’accordez cette fin de journée avec la belle. « J'aime l'ambiance qui règne ici sur cette plage. Mais tu me connais non ? Je ne suis pas du genre à donner des rendez-vous, surtout sur une plage si romantique... » Oh pour la connaitre, je la connaissais en effet, peut-être plus qu’elle ne le croyait. Et au passage, merci seigneur, une promesse est une promesse. Était-elle en train de me dire, de me faire sous-entendre que jamais elle ne ferait une chose pareille ? Le destin fait sacrement bien les choses de temps à autre, c’est moi qui vous le dit.

« Et ces regards, que tu me lançais de loin, n’était-il pas une invitation cachée pour te rejoindre ? »

Quel con. Tu sais bien que ce genre de phrase peu la mettre mal à l’aise, surtout venant de toi. Gronda le petit ange qui bataillait contre le petit démon qui m’avais faire dire cette phrase. Il va falloir que je me rattrape. Je ne veux pas qu’elle pense de moi que je suis un arrogant et rien d’autre ? Comment ça c’est le cas ? Oui bon d’accord, mais pas avec elle comprit ? Bien qu’en réfléchissant un peu ce que je venais de lui dire n’était pas totalement faux, et puis, j’aimerais tellement qu’elle me réponde que oui c’était le cas, mais pour ça il faudrait déjà qu’elle se l’avoue a elle-même. Chose beaucoup plus difficile à faire. Alors pour faire passer le tout, et me détendre un peu plus, parce qu’en vrai je suis bien plus stressé que je ne le laisse paraitre, je levais mon verre pour le boire lentement. Lentement, je conduis, et je n’ai pas envie de faire une connerie tout simplement parce qu’une fille m’avais fait stresser. Et quelle fille… Elle reprit la parole. Ça m’arrange. « Hum... Non je n'attendais personne, mais j'aime beaucoup rencontrer des gens ici, surtout quand c'est si inattendu... » Mon esprit travaille trop pour aujourd’hui, je dois me servir de mes neurones, plutôt que de mes muscles, et ça me change pas mal. Ce « si » Pourquoi était-il là ? ça affirme donc ce que je pensais. Mon esprit dérangé et mon cœur avide de sentiments entende cette phrase d’un autre œil j’en conclu que :

« Et donc tes souhaits sont exaucés ? Je veux dire, le hasard fait plutôt bien les choses non ? »Rajoute-un truc Diego rajoute un truc. « Enfin, si tu veux mon avis, je trouve qu’on s’en sort pas mal… T’aurais pu tomber sur un gros lourdingue… comme moi, mais en moins beau.»

Bon un peu d’humour ne peut pas faire de mal, et ça nous détendrais certainement. Si elle me connaissait assez bien elle savait que je plaisantais avec cette fin de phrase un peu douteuse, et plutôt narcissique. J’étais complétement tourné vers elle maintenant, me donnant enfin le droit de la regarder, elle et son magnifique visage si ensoleillé. Mon sourire était maintenant bien ancré sur mes lèvres, parce que tout ce qu’elle venait de me dire m’avais rassuré, soulagé, comme si on m’avait enlevé un mauvais poids de mes épaules.

Elle se tourne enfin vers moi, et cette fois-ci ne détourne pas le regard, comme elle peut souvent le faire en ma présence. C’est bizarre comme tous les deux on ne sait jamais vraiment comment se comporter l’un envers l’autre. Cela fait quand même plusieurs longs mois que ce petit manège dure entre nous, et nous n’arrivons toujours pas à éclaircir les choses, parce qu’il est impossible qu’il n’y a rien. Il suffit de nous observer un moment. Jamais une telle tension se ressentirait s’il n’y avait rien du tout, que ce soit de son côté ou du mien. Quand nos regard se plonge l’un dans l’autre, c’est comme si plus rien n’existait autour de nous, comme si tout s’était arrêté. Cela aurais pu durer plusieurs heures que je ne m’en serais pas rendu compte. Les traits de son visage étaient parfait, ses yeux, sa bouche, son sourire, la façon qu’elle a de rougir doucement, de scruter de moindre détail de mon visage… .

Ce moment s’interrompt quand je lui ai adressé la parole. Elle rigole, un rire un peu nerveux mais tellement mignon. C’est vrai que je n’ai pas l’habitude de m’exprimer de la sorte. Et comme elle comprend toujours tout, elle finit ma citation, rajoutant un ‘heureusement’ me fuyant une fois de plus. A ce mot, j’arque légèrement un sourcil. Tu te discrédite toute seule ma belle. Je souris toujours, comment ne pas pouvoir ? Bien que j’aimerais lui montrer, lui faire croire, que non, elle n’a aucun effet sur moi, que c’est une fille comme les autres… Ce qui n’est évidemment pas le cas. Et le fait que je viens de laisser tomber une fille pour elle le prouve, mais ça, elle n’est pas obligée de le savoir. Je n’ai pas le temps de reprendre la parole, qu’elle le fait avant moi, et c’est tant mieux, parce que j’aurais sans doute sorti un truc bien mielleux et dégoulinant. Du genre lui dire qu’elle était jolie aujourd’hui. Comme toujours finalement. Ce n’est pas possible, il faut que je lui trouve des défauts sinon je ne vais jamais pouvoir la sortir de mon esprit. Le simple fait qu’elle m’est recalé ne me suffit visiblement pas.

« Quel rendez-vous ? Je ne vois que toi à ce bar, et moi. »

Bon j’avoue que ce n’est pas très sympa pour la jeune fille avec qui j’étais un moment plus tôt. Mais en jetant un coup d’œil derrière nous, je remarque qu’elle a l’air d’être entre de bonne main maintenant, et semble avoir bien vite oublié ma fuite soudaine. Il n’y a donc aucun problème. Le barman m’en doit une maintenant. J’ai bien fait de me sauver, parce que la blonde n’a vraiment pas l’air d’en avoir beaucoup dans le crâne, pas que je comptais me marier, vivre heureux et beaucoup d’enfant avec, mais je crois avoir un souci avec ce genre de nanas. Ma molly, elle, est intelligente, elle sait ce qu’elle fait, et réussi ce qu’elle entreprend, la première fois que je l’ai vu, j’ai adoré son côté sage, le nez dans ses bouquins, j’avais d’ailleurs passé un bon moment, au loin, à l’observer. Je repense à notre rencontre, et cela me fait un petit pincement au cœur.

« Tu vois… Si c’est toi qui attends quelqu’un je peux aussi m’en aller. »

Je prends un air relâché, comme si je n’en avais rien à faire, mais au fond je voudrais savoir, parce que si c’est le cas je pense que cela pourrirais ma soirée. Je souris toujours, mais c’est un peu effacé. Je fini mon verre, la tête baissée, cette fois c’est moi qui n’ose pas la regarder. Parce que si, en effet, je dois la laisser avec quelqu’un d’autre je ne veux pas qu’elle puisse lire la déception qui se reflétera sur mon visage. Je comprendrais qu’elle ne veuille pas rester avec moi, mais je n’en ai pas envie. Je veux qu’elle me dise de rester, que cela vienne de son cœur. Je sais bien que cela n’aboutira à rien si nous restons tous les deux, simplement cela me ferais le plus grand bien. Cette gêne, si apparente, s’évaporera certainement au bout d’un moment. J’en suis convaincu. Je nous connais trop bien, c’est comme cela à chaque fois.

Aujourd’hui était une belle journée, et qui avais plutôt bien tournée, Après une matinée de cours banale et ennuyante, je m’étais préparé pour aller à la plage, ces derniers jours j’ai fait pas mal d’excès, que ce soit de nervosité, de mal bouffe ou encore d’alcool. Le fait que mes parents soient en voyage et donc absent, se ressentait. C’était du grand n’importe quoi. Et d’ailleurs j’ai pu faire des rencontres… plus ou moins intéressantes. Bonne comme mauvaise, cela devait être la période. L’été arrivé, cela doit être pour cela. Enfin bref, j’étais rentré chez moi pour me changer, et préparer mon sac. Et je repartais presque immédiatement, ouvrant le toit de ma voiture. Faire bronzette sur le sable chaud et prendre un peu la flotte. Je sais que là-bas les filles y sont plutôt jolies et n’hésitent pas à se promener toute la journée en bikini, je remercie celui ou celle qui a inventé ce bout de tissu. Que l’on mette les choses au clair, je ne suis pas pervers, je suis un adolescent de 17 ans normalement constitué. Autant mêler l’utile à l’agréable non ? Justement, le hasard faisant bien les choses, dans l’après-midi j’y ai rencontré une charmante demoiselle, à qui j’ai proposé de lui payer un verre au bar non loin de là.

Nous étions donc posés tous les deux sur tronc d’arbre. J’en apprenais un peu plus sur la jeune fille, qui sait, quelque chose est peut-être en train de se former, même si je n’y crois pas vraiment moi-même. En parfait gentlemen (ou pas) je lui souris sans cesse, elle me raconte des choses sur elle, je la taquine, mais elle n’a pas l’air farouche, pas vraiment de caractère. Une proie facile, un peu trop pour moi. Cela n’a aucun intérêt mais bon… Jetant un coup d’œil autour de moi je voyais une autre jeune fille de dos, au bar, une brune, qui semblait discuter avec le barman, je ne fais pas attention tout de suite. Ca va je ne suis pas mort de faim non plus. Mais au bout de quelques secondes je me sens observé, moi et… Machine. De loin je plisse les yeux pour mieux voir la petite brunette et quand je me rends enfin compte de qui il s’agit mon cœur se pince un peu. Molly… Je ne sais pas comment réagir là, tout de suite. Cette nana c’est… C’était… Je n’en sais plus rien. Elle me fait toujours perdre mes moyens, elle m’agace. D’extérieur, j’ai l’air de n’en avoir rien à faire, mais à l’intérieur c’est comme un feu d’artifice. La seule fille pour qui j’aurais pu être quelqu’un de sérieux, pour qui j’aurais pu me ranger, et mettre mon cœur sous clef, dont elle aurait été la seule à le posséder, et qui m’a repoussé surtout. Je ne sais même pas si j’en suis encore amoureux en fait… Mais une chose est sûr, c’est que je ne vais pas perdre mon temps alors qu’elle n’est à même pas vingt mètres de moi.

« J’ai une urgence excuse-moi. Je t’appellerais. »

Je mettais levé d’un bond et avait fait un clin d’œil à la jeune fille, je ne savais même pas si j’avais pris son numéro de téléphone. Tant pis. D’un air assuré je me dirige vers le bar, Ha tiens, elle m’a vu, sa réaction me fait doucement sourire, elle essaye encore une fois de m’esquiver. Mais cette fois tu ne pourras pas te sauver jeune fille, j’adore la mettre mal à l’aise, à chaque fois que l’on s’adresse la parole on dirait une petite fille. Je ne suis pas sadique non plus, simplement comprenez que mon égo en a pris un coup le jour où elle m’a repoussé. Je m’accoude au bar juste à côté d’elle, et mine de rien passe commande au barman lui montrant le verre vide de mon amie.

« La même chose, met ça sur ma note. Au fait, Tu vois la fille là-bas ? Apporte lui un verre aussi, elle a besoin de réconfort je crois. »

Je connaissais un peu le barman, et savait qu’il ne refuserait pas de voler au secours d’une fille en détresse. Il me sert, et part aussitôt s’occuper de la demoiselle en me lançant un grand sourire. Nous voilà seul, juste Molly et moi. Je ne la regarde pas immédiatement, et je crois qu'elle n'ose pas me regarder, maintenant que je suis tout proche. Je profite de cet instant ,sirotant doucement ce qui semble être une tequila.Je vais y aller doucement et éviter de me mettre dans un état pitoyable comme j’ai pu le faire dernièrement. . Je me tourne enfin, la regardant droit dans les yeux. Je ne peux pas m’empêcher de jouer un peu avec elle, mes mots sont sortis tout seul. Le tout avec un grand sourire.

« Si Mahomet ne viens pas à la montagne… »