Wynwood University
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 37°2 le matin. [Evangeline]

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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyMar 25 Sep 2012 - 23:27


J'aime ce clip parceque il se fait tabasser. (a)


Emeric avait approché sa tête de mon ventre puis de mon bras plein de glace et collant à cause du sucre. Sa langue se posa délicatement sur celui-ci puis il remonta jusqu'à mon coup pour l'embrasser langoureusement. Avant, je l'aurais repoussé directement trouvant que ça devenait trop chaud. Bizarrement, sur le coup ça ne me posait aucun soucis, je le laissai faire sans rien dire, enfin, ce n'était pas comme si je pourrais faire grand-chose.

Il déposa un baiser rapide sur mes lèvres puis se releva pour me tendre la main m'incitant à faire de même.

- Tu le tiens, ton article. Beauté facile, bon marché est à la disposition de tous. Mais faudra quand même que tu expliques aux gens les inconvénients. C’est rade et dès que ça sèche, c’est juste gerbant. Donc, tu m’as demandé de choisir et je choisis de nettoyer cette merde, sans hésiter. Et sous une douche, maso’ ! Imagine si on veut retourner dans l’eau après. D’accord le chlore c’est miraculeux mais quand même.

Je lâchais un rire amusé, il était con n'empèche. Une main sur ma taille, l'autre sur mon sac il me traina vers les douches. Cette fois, je n’aurais pas dû lui offrir une confiance aveugle, je m’en rendis compte quand je me retrouvais sous l'eau glacée de la douche. Je laissai échapper un petit cri.

- Ça c’est pour la séance maquillage !

Je me courbais en avant question de pas tout prendre dans le visage, je levais un peu les mains avant de me retourner en le suppliant des yeux d’arrêter. Évidement, il ne le fit pas, à quoi je m’attendais aussi. Je me redressai finalement et m’emparai de l’objet refroidi qu’il tenait en essayant de le lui arracher des mains en riant. Je tirais comme une dingue mais il était beaucoup trop fort.

Ok, méthode n° 2.

Je m’approchai donc de lui en le poussant dans un coin en souriant. Je posai un baiser sur sa joue, puis sur le bord de sa lèvre et finalement en pleine bouche. Tout en l’embrassant je pris le bras avec lequel il tenait encore le jet d’eau puis doucement le pris de sa main. Une fois celui-ci dans la mienne je reculai et lui tenais l’eau en plein visage en riant.

-Fais gaffe chéri, tes hormones vont finir par te tuer.

Après l’avoir à son tour cpmpletement aspergé de la substance glaciale je changeai la température sur tiède. Une fois l’eau un peu plus rechauffée je la fis couler sur mon visage en fermant les yeux et une fois toute la glace dégagée je passai une main sur mon visage. Tout les deux propre je tirais éméric vers les cabines.

-J’ai trop la flemme de retourner dans l’eau. Autant se changer maintenant. Je t’invite dans les cabines des filles aller.

En ricanant j’ouvris la porte qui allait vers les vestiaires des femmes. Personne. On ne risquait pas de se faire chopper. Du moins, pour l'instant.

-Attends-moi ici. Dis-je en m’enfermant dans une des cabines.

J’enfilai rapidement ma robe par-dessus tout, passait un coup de brosse dans mes cheveux, refit mon chignon et mis du déo sous mes aisselles. J’appliquai mon mascara quand j’entendis une voix féminine gronder Emeric.

-Vous faites vachement masculin pour être dans les vestiaires des femmes. MADAME ?

J’écarquillai les yeux en me retenant d’éclater de rire. Sans hésiter je rangeai mon maquillage et ouvris la porte. Devant moi se trouvait une femme énorme, d'environ 70 années et nue. Je la regardais un sourire aux lèvres que j’empêchai de tourner du gentil au moquer, je me plaçais rapidement à côté d'Emeric.

-Euh, désolé Mme, c’est moi qui lui ai dit de m’attendre ici.
-Ah, je comprends toute Mademoiselle, vous savez, le sexe dans les vestiaires ce n'est pas toujours confortable.

J’écartai les yeux. Cette femme était une blague. Je ne pue finalement plus me retenir et laissais éclater mon rire. Désolée je mis une main devant ma bouche.

-Ne vous inquiétez pas pour ça, on supporte tout actuellement. Hein mon lapin d’amour ?

Évidement, cette phrase était fausse, d'A à Z, rien qu’à entendre le surnom c’était évident. Mais bon, autant jouer le jeu, cette femme était sûrement une folle qui s’était échappée de l’asile. Je donnais une claque sur le cul d'Emer .

-Aller, viens chéri, on va aller essayer les toilettes.

En m'éloignant je l'avais entendue murmuré quelque chose du genre "ah les enfants d'aujourd'hui", je le tirai avec moi vers l’extérieur.

-Haha, tu savais ça toi qu'on couchait ensemble dans les vestiaires ?

Je jetais un coup d'oeil sur mon tel. Il était 18h00 déjà, Wtf, comment le temps passait énormément vite. Je soulevai mon portable en lui indiquant l'heure sur celui-ci.

-Je vais devoir y aller mon "lapin d'amour", mes révisions m'attendent.

Je lui souris et m'approchais de lui. Après un baiser langoureux et avec un peu trop d'amour je me reculais et lui fis un dernier clin d'oeil, puis, tournais les talons pour me rendre sur le parking. La journée que j'avais jugé horrible au début ne s'était pas terminée si mal que ça finalement.

SUJET CLOS. ♥
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptySam 18 Aoû 2012 - 0:29

Quand Evangeline releva les yeux armée d’un dangereux regard où s’entremêlaient un esprit de haine et de vengeance, le garçon serra les dents et esquissa un sourire crispé. Ainsi, il lui faisait part de son sentiment d’innocence, priant intérieurement pour qu’il n’y ait pas de représailles. Toutefois, l’éclair malicieux qui traversait les prunelles bistrées n’avait pas l’air de traduire une quelconque satisfaction de son maigre argument. Un sourcil haussé, elle scrutait d’un œil dérangeant son cornet à peine entamé. Méfiant, il lui fit les yeux doux. Non, elle n’allait tout de même pas oser. Un rire espiègle s’échappa d’entre ses lèvres. Nulle seconde accordée à l’esquive. En un temps record, le mélange des deux boules de glace s’était déjà écrasé sur son visage. Oh que si, elle avait osé. Et elle avait été jusqu’à récupérer la glace tombée contre son sternum pour l’étaler sur ses pauvres joues. Les lèvres pincées, les iris fixes, bouche close, Emeric la dévisagea un instant avec cette même expression de rancune et d’hébétude qu’elle avait empruntée un peu plus tôt. Mais à peine brisa-t-elle le silence qu’il recouvra la vie et se râpa vivement la peau d’une main, mine écœurée.

- Sérieux qu’est-ce que tu fous ?! T’es dégueulasse ma vieille !

Ils étaient quittes, qu’elle disait. N’importe quoi. Cette petite teigne avait pris au moins deux coups d’avance avec ses histoires. Seulement qu’elle ne se fasse pas d’illusions, il ne la laisserait pas vaincre aussi aisément. Sa vengeance serait rude. Nonchalamment, elle lui arracha son pot des mains et en ingurgita une bouchée. Bouchée qu’elle regretta amèrement, aux vues de son air rebuté. Il sourit, victorieux. Bien fait. Ça lui apprendrait à se la jouer vandale et kleptomane. Le bonheur n’était toutefois que de moitié puisqu’elle lui s’amusa à récolter l’infâme mélange qu’elle lui avait balancé dessus pour…

- NON !

Trop tard. Pour le semer dans son amaretto-sabayon. Mine innocente, elle récupéra le morceau de carton et le posa sur la pelouse non sans avoir esquissé un sourire sournois.

- Blasphématrice. lâcha-t-il en riant.

Même s’il ne savait pas en réalité s’il était plus convenu de rire ou de pleurer. Il pencha légèrement la tête sur le côté. De rire, de toute évidence, puisque la jeune femme semblait partie dans un fou-rire. Et il n’avait pas besoin d’être doré d’un diplôme de psychologie pour dénicher la cause de cet élan moqueur : lui. D’un revers de la main, elle rejeta sa tignasse brune en arrière et s’approcha, exprimant sans retenue le fond de sa pensée. Aoutch. Joker ou gros yéti, que de compliments. Il lui fit une petite tape sur l’épaule.

- Entre-nous je crois que je préfèrerais encore que tu me compares à Micheal Jackson ou à Justin Bieber, vile créature.

Il leva les yeux au ciel, toujours armé d’un sourire amusé. Ses lèvres à elle découvraient également le blanc de ses dents en une élégante expression. Mais cette fois, plutôt que de le brimer, elle salua d’un baiser son nez parfumé. Un élan de chaleur s’éprit de lui. De méfiance, aussi À l’affut d’un piège, l’Allemand redoubla sa garde tandis que les caresses s’évadaient sur ses joues. Il fronça imperceptiblement les sourcils, analysant la situation. Qu’est-ce qu’elle pouvait tenter ? De le frapper ? De se jeter dessus et de le faire tomber dans la piscine ? De prendre une photographie (très) compromettante ? De lui renverser le reste dans les cheveux du dessert dans les cheveux ? Pire : dans maillot ? Les dernières perspectives étaient terrifiantes. Pourtant, quand il sentit les lèvres chaleureuses de l’étudiante effleurer les siennes, il ne retint pas ses doigts qui doucement migraient sur les épaules dénudées. Pas plus qu’il ne se retint quand ils tombèrent à la renverse sur l’herbe fraichement coupée. Ses joues collantes lui laissaient une impression dégueulasse mais il parvenait presque à l’oublier, encerclé par l’étreinte féminine. Ses paumes glissèrent jusqu’à ses hanches, redessinant timidement le tracé de la cambrure de son dos. Elle brisa le contact, se redressa légèrement. Et quand leurs regards se croisèrent, elle se remit à rire, invoquant les vertus de la douche. Ouais. Dans leur malheur, ils avaient de la chance. Ici, ils ne manqueraient pas d’eau pour laver toute cette merde.

- Je dois dev… avait-il commencé à articuler avec un regard entendu.

Mais ça, c’était avant que la jeune femme ne s’empare du pot en carton pour en déverser le contenu dégoulinant sur son bras. Surpris, le garçon se redressa abruptement, ses pupilles rondes arquées sur la peau salie. Une fois, deux fois, trois fois. Son regard passa de la tâche aux yeux rieurs de la fille. Quant à lui, il ne quittait plus son expression ahurie. Ok. Tout à fait normal. Il avait été choisir celle du lot qui avait le plus fameux grain. Mine amusée, il la dévisagea, laissant son doigt s’entortiller autour de l’une de ses mèches trempées.

- T’aurais pu jouer dans Alice au Pays des Merveilles. Tu t’apprêtes à postuler pour le nouveau numéro de ton magasine féminin préféré et tu te sers injustement de nous (et donc de moi) comme cobayes ou quoi ? Article spécial vacances : les bienfaits de la glace sur la peau. Mais je me dois de tristement te rappeler que je n’ovule pas tous les mois, hein. Tu peux abandonner mon cas les résultats vont pas être très fiables. Par contre sur toi…

Son sourire s’illumina et il la fit à son tour basculer en arrière, plaquant ses mains sur son bras pour étaler sur son ventre la mixture.

- Hmm. La vanille, d’abord. Il paraitrait qu’elle a des vertus régénératrices. Enfin t’es pas encore en âge de penser à ça, hm ? Mais quand même, c’est pas négligeable. Elle va au moins permettre d’annuler les effets vieillissants de l’alcool.

De l’abdomen, il remonta jusqu’à ses joues roses. Sans pitié aucune, il avait décidé qu’elle finirait plus sale que lui.

- Bon. Les amandes, ensuite, qui hydratent, relaxent et nourrissent.

Ses lèvres se posèrent sur sa main et remontèrent inlassablement jusqu’à son épaule, léchant au passage de son bras les restes en cocktail.

- Les lactoses pour assainir. murmura-t-il, arrivé au coin de son oreille.

Il descendit au creux de sa nuque qu’il embrassa chaudement, retrouva les bretelles de son bikini avec ses doigts joueurs.

- Et enfin le froid, tout simplement, qui a des propriétés apaisantes, resserre les pores, maintient en forme l’élasticité de la peau et assure la bonne circulation du sang.

Bisou rapide sur ses lèvres. Il bondit joyeusement sur ses pieds, attrapa la main d’Evangeline et la contraint à l’imiter.

- Tu le tiens, ton article. Beauté facile, bon marché et à la disposition de tous. Mais faudra quand même que tu expliques aux gens les inconvénients. C’est super crade et dés que ça sèche, c’est juste gerbant. Donc, tu m’as demandé de choisir et je choisis de nettoyer cette merde, sans hésiter. Et sous une douche, maso’ ! Imagine si on veut retourner dans l’eau après. D’accord le chlore c’est miraculeux mais quand même.

Tout en parlant, il l’avait attrapée par la taille et s’était saisi de son sac de l’autre main. Arrivé près des cabines, il lâcha ce dernier, resserra son emprise, en ouvrit une, actionna la douche en eau froide et maintint fermement la fille sous le jet glacé en riant.

- Ça c’est pour la séance maquillage !

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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyJeu 2 Aoû 2012 - 21:37

Commandes faites, cornet à la main pour moi et un pot pour Émeric nous nous assîmes dans l'herbe. La serviette d'Em posée délicatement sur mes épaules je me concertais sur ma glace qui comme il l'avait dit il y a quelques minutes n'était pas un grand changement de gout.

Emeric brisa la barrière de silence qui s'était construite entre nous. Il me montra son bras, je devais avouer que je lui avais laissé une belle trace de mes ongles. J'éclatai de rire, oui ça ne se faisait pas de se moquer mais sa façon de faire l'innocent me faisait simplement marrer. Il était partie dans tout un discours sur le beau tatouage que je lui avais fait sur le bras quand il stoppa, il venait de jeter un morceau de glace dans mon décolletée. Merci.

- Hahaha j’suis désolée c’est… ! J’aurais voulu le faire exprès que j'me serais raté ! Désolé, désolé !

Je relevais mes yeux après avoir regardé les gros morceaux de glace coincée entre mes seins. Je lui fis un sourire ironique et lui jetais un regard haineux quelque peut joué. Je levais un sourcil et regardai ma glace. Une idée de génie me traversa la tête et je pouffais quelque peut de rire.

Vengeance.
La boule qui me restait atterrissait sur le nez d'Emeric accompagné du cornet. Je lui souris d'un petit air provocateur et pris la glace qui avait déjà à moitié fondu de mon décolleté pour l'étaler sur ses joues.

-Voilà. On est kitt ! Tu es tout beau comme ça.

Je lui pris son pot de glace des mains et pris une petite cuillerée de la substance glacée. Ma mine s'assombrit et laissa place au dégout, comment il pouvait prendre des parfums, aussi dégueulasses. Je lui rendis son pot pour reprendre ma glace qui était encore sur son nez. Elle était foutue, c'était mort, j'allai plus la manger.

-Tiens. Bon appétit!

Je fis un sourire sarcastique et posai la glace dans l'herbe, je la jèterais plus tard. Mes yeux se reposèrent sur Émeric. Oh mon Dieu. On aurait dit le monstre de glace. Je me remis à pouffer de rire. je rejetai mes cheveux en arrière et m'approchai de lui.

-Haha tu ressembles au joker dans The Dark Knight. Ou à un bonhomme de neige. C'est comme tu veux.

Sexy.Ou pas. Je lui souris et déposai un baiser sur son nez plein de glace à la vanille. Miam. Un mélange de morve et de vanille, délicieux. Je passai alors aux joues et continuai mes baisers rapides. Dégueulasse hein? Mon chemin se termina finalement à ses lèvres où je n'hésitai pas à dévorer non plus, nos langues de melèrent l'une à l'autre en pleine harmonie, un petit jeu de touches, comme une pianiste sur son piano. À chaque baiser je le poussais un peu plus en arrière pour finir finalement sur lui, coucher dans l'herbe. Normalement ce serait lui qui aurait dû être sur moi mais comme quoi, la femme domine l'homme ! La glace avait commencé à sécher et le visage d'Émeric était tout collant, j'arrêtai finalement le baiser et, toujours couchée sur lui je le regardai en rigolant.

-Une douche ne te ferait pas de mal. Et à moi non plus d'ailleurs.

Oui, j'avais les seins et le décolleté collant mais j'allai éviter d'en parler aller, je m'étais déjà assez faite narguer pour la journée. Je relevais, le cornet à la main, je soupirai, le masacre était déjà commencé, autant le terminé. Je pris les derniers restes de glace et les versai sur mon bras droit [no comment x) ]. C'était vraiment dégueulasse mais dans 10 minutes je me serais rincée. Du moins, je l'espérais.

-Bon aller tu choisis, soit on retourne dans la piscine et on bousille toute l'eau soit, on se casse aux douches. Comme tu veux.

HRP: Oui oui je sais, ma réponse est plus que bizarre. Tu me dis si je change quelque chose. o/
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyMer 25 Juil 2012 - 17:22

L’air brassait violemment leurs peaux humides, accentuant leur descente de cette sensation particulière de vitesse. Rythmée par sa cadence, l’adrénaline grimpait en flèche pour gonfler d’espoir d’invincibilité les cerveaux et tordre avec ses doigts d’adresse les estomacs. L’oxygène raréfié s’insinuait avec davantage de force dans leurs poumons et nourrissait vigoureusement le cri puissant qui s’échappait des lèvres d’Emeric. Teinté d’euphorie, d’ivresse et de plaisir, il explosait en un artifice de passion et métamorphosait à son passage l’atmosphère froide et glaciale du tube bleuté en un chaleureux palais. Il irradiait de bonne humeur, transpirait la gaieté, et rien ni personne n’aurait pu changer ça. Ni le plastique et les alliages du toboggan qui lui éraflaient rudement le dos, ni les ongles taillés d’Evangeline qui s’enfonçaient sous sa peau, ni même tous les compromis, toutes les responsabilités qu’impliquerait sans doute cette journée. Il était heureux, voilà tout. À l’image de ses sensations, il lui sembla que le temps s’était arrêté quand le cylindre les propulsa dans les airs. Telles deux particules en suspension, ils flottaient ainsi entre plumes et pétales. Puis, brusquement, la chute.

SPLASH !
Leurs deux corps étreints percèrent le voile cérulescent des flots. Instantanément, ils les enveloppèrent d’une vague de fraicheur et de vie, invitant le sable du sablier à s’écouler à nouveau. S’il avait eu libre droit sur l’oxygène, Emeric aurait volontiers prolongé son apnée mais il n’était pas non plus question d’assassiner la petite Russe. Toujours fermement tenue entre ses bras, il remonta à la surface, animant d’ondes la surface azurée. Quand leurs têtes se dégagèrent de la caresse aquatique, il prit une profonde inspiration, délice ultime d’une force renouvelée. À ses côtés, la jeune fille semblait toutefois juger l’aventure plus périlleuse. Chacune de ses inhalations était désormais accentuée d’innombrables quintes de toux. De toute évidence, elle avait bu la tasse et ses poumons n’avaient pas apprécié l’expérience. Raides, ses doigts se décontractèrent doucement et abandonnèrent sa chair lacérée pour se placer devant sa bouche. Quand le garçon constata l’ampleur des dégâts (qui n’étaient en réalité que dix petites entailles), il jeta un regard entre amusement et effroi à sa partenaire et s’exclama :

- Mon bras ! Qu’est-ce que tu as fait à mon bras ?!

Mais sans doute trop occupée à étouffer, elle préféra scander son idiotie que de pleurer avec lui sur le sort malheureux de sa peau scarifiée. Ou marquée, peut-être, comme un chat marquait son territoire à l’aide de ses griffes. Enfin, idiotie était un mot difficile à porter. Tout de même, elle aurait pu d’elle-même saisir son intention de franchir l’attraction à l’envers quand ils s’étaient assis dos face à la piscine. Puis…

- J’ai compté jusqu’à trois !

Entre la mort de rire et l’asphyxie, elle le traina vers la petite échelle et, tout aussi amusé, il la suivit docilement. Sur le plat, surtout au sec (ou presque), il vacilla de quelques pas, le temps de s’habituer à nouveau à porter un poids sur ses chevilles. Tendres, les bras féminins encerclèrent alors sa taille et il sentit contre la sienne la chaleur humide de sa peau douce. D’une paume, il effleura ses omoplates et remonta pieusement jusqu’à sa nuque. De l’autre, il parcourut du bout des doigts la cambrure élégante de son dos. Il ferma les yeux. Et elle ? Elle marchandait des sucreries. Un rire s’échappa malgré lui d’entre ses lèvres et il lui donna un semblant de coup de pied dans le mollet. Elle n’avait pas changé. Libérée de son étreinte, il attrapa sa main et l’entraina vers la camionnette blanche qu’elle avait innocemment désignée.

- Deux glaces, toi ? T’es une vraie femme rebelle, tu nargues les régimes. T’as pas peur de prendre des calories ? Enfin j’dis ça mais c’est vrai qu’un peu de graisse ‘te ferait pas de tort, hm ? conclut-il en lui pinçant les hanches.

Il sourit, jaugea d’un coup d’œil la file qui s’étendait devant eux. Patienter. Il détestait ça. Pire, même. Il haïssait. Imperceptible, un soupir d’appréhension s’échappa d’entre ses lèvres. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Dans sa tête, cela faisait déjà cinq bonnes minutes qu’il observait les gens se décider. Heureusement, il savait pour cette fois comment sauver sa quiétude : aucune chance pour eux de dénicher quelques pièces dans les poches chimériques d’un maillot. Légèrement penché, il lui murmura au coin de l’oreille qu’il lui fallait son sac pour payer et s’éclipsa pour filer le récupérer. Le soulagement. Quand il revint, ils étaient déjà presque premiers. Le temps pour lui de retrouver son portefeuille dans son rangement mal organisé, d’y dénicher un billet de dix dollars, de faire mine de réfléchir pour la forme et c’était enfin à leur tour. Brèves salutations avec le petit homme de service et l’étudiante avait déjà formulé son choix.

- Moka-vanille ? Et la découverte des saveurs dans tout ça ? Ces filles, aucun esprit d’aventure. la nargua-t-il pour gagner une ou deux secondes.

Aw. Rapide. Finalement, il aurait peut-être du mettre davantage de conviction dans sa réflexion. Pour la cinquième fois déjà, il parcourut la liste trop longue qui s’étalait devant lui.

- Et en ce qui me concerne je vais prendre… hmmm… bab… non. Disons… pour faire vite… amaretto et sabayon. S’il-vous-plait.

Rapide et efficace, ils se retrouvèrent en un rien de temps cornet pour la dame et pot pour lui en main. Une première cuillérée en bouche, le Rho Kappa l’amena à la place qu’il s’était tantôt choisie, profitant en silence des saveurs qu’il avait rudement sélectionnées. Quand il s’arrêta, il poussa d’un revers du pied sa canne à pêche et calla son pot entre ses dents pour sortir de son sac une serviette qu’il enroula autour des épaules de la fille (il faisait toujours frisquet quand on sortait de l’eau) avant de se laisser lourdement tomber sur la pelouse. Nouvelle cuillère, nouvelle vague de saveur sur sa langue. Coup d’œil discret à son bras et…

- Putain… ! C’est quoi ça ? Tu les as carrément tatoués, tes ongles, c’est abuser ! C’est toujours pas parti. Est-ce que je te griffe et te mords, moi ? Je suis un homme martyri…

PAF !
Un geste un peu trop théâtral avec sa malheureuse spatule de plastique et le morceau de glace qu’il avait oublié de mettre en bouche se retrouva étalé dans le décolleté d’Evangeline.

- … sé…

Brusquement, le fauteur éclata de rire en plaquant une main désolée devant sa bouche, yeux écarquillés.

- Hahaha j’suis désolée c’est… ! J’aurais voulu le faire exprès que j'me serais raté ! Désolé, désolé !
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyMar 24 Juil 2012 - 23:06

Menteur. Il sera toujours le plus offrant? bien sûr que non. Mais, même ses mensonges me faisaient plaisir, le sourire en coin formé sur mes lèvres s'intensifia. Les gouttes d'eau vinrent se réfugier sur mon visage, propulsée par la main d'Émeric. Je n'eus même pas le temps de me passer ma main sur mon visage pour enlever l'eau qu'il se mit à me chatouiller. Le rire franchit la barrière de mes lèvres. J'essayai tant bien que de mal de me libérer de ses bras mais j'abandonnai vite l'idée. Emeric me lâcha finalement et ses lèvres vinrent effleurer les miennes. Je lui murmurai un<< Ok, tu es pardonné >> entre deux baisers et me laissai tirer hors du bassin. Je ne demandais pas ce qu'il voulait, je le suivis simplement. Je n'aurais pas dû, quand il m'embarqua sur ses épaules et que je vis qu'on prenait la direction des grands toboggans qui me foutait une peur bleue depuis que j'étais gosse, je savais déjà ce qui m'attendait. Encore une fois j'essayai de me défaire de son étreinte et encore une fois il était beaucoup plus fort que moi. Je me laissai donc porté jusqu'en haut des escaliers où le jeune blond me déposa finalement. Je m'assis avec lui au début du parcours, ça ne servait à rien de contester de toute façon.

- Promis faute de cheval pour l’instant je t’offre une glace pour que tu’oublies ça si on survit ! Trois… Deux… UN !

Je fermais les yeux, m'agrippai à Emeric et me retenais de crier. Ça ne tenait qu'à moi j'aurais déjà gerber toutes mes trippes mais j'allai me tenir, je n'étais plus un bébé. Je me contentais donc juste d'enfoncer mes ongles dans les bras d'Emeric en fermant les yeux. Le trajet dans le tuyau me paraissait interminable. ....5...6...7 minutes.

SPLASH.
L'eau nous entourait quelques instants avant que nous revîmes à la surface. Je me mis à tousser, je remerciai Emeric pour la belle tasse que j'avais bue. J'étais encore agrippé à lui, je relâchai la pression de ma main sur son bras sans pour autant détruire le contact physique entre nous. Je posai une main sur ma bouche en toussant.

-Oh putain Em' prévient moi la prochaine fois qu'on glisse le chemin à l'envers au moins.

Un rire se força à sortir de ma bouche et moitié sourire, moitié toussante je le tirai vers les escaliers. Une fois hors de l'eau mes bras entourèrent sa taille et je le serai contre moi.

-Pour la peine tu me dois deux glaces !

Dire qu'il y avait à peine une heure je prétendais ne jamais pouvoir le pardonner et que là je me retrouvais à acheter des glaces avec lui. J'étais stupide? Non. Juste une petite fille naïve qui croyais qu'une journée avec lui arrangerait tous les événements du passé. Mais je savais que non. Cette idée était bien trop belle pour être vrai, elle me plaisait juste tellement que je faisais comme si. Je me faisais des faux espoirs.

Mais, qu'est-ce que serait l'homme sans espoir?

J'indiquai une camionnette de glace placée sur le gazon à Emeric. Nous rejoignîmes la longue queue formée devant le petit camion blanc. L'attente allait être marrante, je le sentai. Ou pas.

Je m'étais trompée, elle n'était pas si ne longe que ça finalement. Nous arrivâmes rapidement vers les premiers et après quelques minutes c'était notre tour.

-Une boule capuccino est une vanille pour moi. Pour le jeune homme ce sera?
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptySam 7 Juil 2012 - 15:17

De son regard rieur, Emeric ne lâchait plus les étincelantes pupilles de la petite soviétique. Dans ses iris colorés, il pouvait deviner les éclats de paillettes pétillantes qui reprenaient doucement goût au bonheur et à l’épanouissement. Sous ses pommettes élégamment soulevées, il pouvait même deviner le doux tracé d’un sourire apaisé qui berçait son expression désormais emprunte d’une sérénité fascinante. Fragiles, angéliques, les mots brisèrent la barrière de ses lèvres fines. Evangeline renaissait. Et ça, c’était l’un des plus beaux tableaux qui pouvait être donné de contempler. Avec une habileté narquoise, ses sourcils s’étaient haussés, soutenus par sa tête penchée en une stratégie moqueuse. Délicieuse harmonie, elle laissa son rire s’échapper de sa gorge. Ce rire. Celui qu’il n’avait plus entendu résonner depuis un moment déjà. Mais ces intonations là, il ne les avait pas oubliées et il savait pertinemment qu’elle s’apprêtait à lui lancer une pique. Bingo. Elle s’exécuta, s’en prenant à son pauvre égo.

- Aoutch, touché. Mauvaise ! commenta-t-il, enjoué.

Elle enchaina, déridée. Et plus elle parlait, plus leurs sourires s’élargissaient. Elle s’enquit d’abord de lui mendier cheval, parachute et commerce –rien que ça !-, insista ensuite sur sa haine enfermée. Rire, un petit bisou sur la joue pour faire passer la pilule. Le stratagème était efficace. Il ne tiqua même pas et se contenta de lui faire une pichenette sur le nez, mine taquine.

- Je devais être en train d’enquêter sur toi, obsédé par cette simple et stupide question : depuis quand Evangeline Rosebery est aussi matérialiste ? Il me semblait pourtant que t’étais une femme qu’on n’achetait pas. Enfin t’en fais pas, vas. Il t’en faudra plus que ça pour te débarrasser de moi. Je serai toujours le plus offrant.

D’un revers de la main, il lui éclaboussa le visage et lui chatouilla les côtes.

- Même si tu aimes te foutre de moi, chacal.

Éprouvant quelques difficultés à rester à la surface dans cette posture idiote, il libéra sa victime de sa torture en embrassant la naissance de ses clavicules, d’abord, puis ses lèvres au goût momentané de chlore.

- ‘Parait que ça pardonne tout.

Il attrapa alors sa main et regagna le bord de la piscine sur lequel il se hissa avant d’aider la fille à l’imiter. Et là, brusquement, il la chargea sur son épaule et la traina de force vers l’un des nombreux toboggans. Il sélectionna le tube en colimaçon. L’éprouvant épisode « escaliers » traversé, ils débouchèrent à la naissance du parcours. Derrière, l’Allemand remit sa victime au sol, dos à lui, et ses bras encerclèrent vivement sa taille. Il s’assit avec elle et son menton vint se caler à la naissance de sa nuque.

- Promis faute de cheval pour l’instant je t’offre une glace pour que t’oublies ça si on survit ! Trois… Deux… UN ! s’exclama-t-il.

À l’aide de la plante de ses pieds, il les propulsa vers l’arrière. Ils descendraient le chemin à l’envers.

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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyVen 6 Juil 2012 - 12:16

Corps contre corps. Lèvres sur lèvres. Je tirai Émeric vers moi, une vague de chaleur, de passion et d'incertitude me renversait . Le battement de mon coeur accélérait. Le désir me submergea et effaça les dernières traces de doute. Il m'avait manqué. Il me manquait toujours. Mes mains se baladèrent sur sa nuque pour finalement venir agripper ses cheveux. La pression tranchante du carrelage sur mes hanches était douloureuse et plus je tirai Em' vers moi plus la douleur empirait. Le baiser toucha à sa fin mais nous ne nous éloignâmes pas l'un de l'autre pour autant.

Les mots qu'on échangeait se coupaient par une respiration bruyante et des sourires. Il m'avait manqué, tout chez lui m'avait manqué. Son visage adulte, sa mine enfantine, son sourire malin, la chaleur que laissait échapper son corps. Mes yeux se perdirent dans les siens et ma poitrine se levait doucement au rythme de mon souffle.

-Tu...tu m'as manqué.

Je souris mais mon regard ne quittait pas ses yeux.
J'avais complètement oublié le pourquoi du comment je lui en avais voulue. La haine avait disparue, ou presque, du moin, je ne la sentais plus. J'étais soulagée, je n'avais plus besoin de me forcer à le detester.

- Je sais que je ne suis pas obligé de me rattraper, et que je ne le serais jamais. Mais je ne parle pas d’obligation, ni de devoir. Je veux le faire, c’est tout. En tout cas…il fit une pause et amusé leva les yeux au ciel en tout cas j’espère que je ne suis pas trop décevant. Si tu t'éclates à me comparer à l’élégant et charmant héros d’un film, ce n'est pas très bon pour moi. Mon ego va en prendre un coup

Sourcils levés je penchai ma tête en riant faiblement.

-Alors déjà, ça ne te ferait pas de mal de perdre un peu de ton ego mon vieux.

Encore une fois, j'avais raison. L'estime en soi d'Emeric ne le mènerait à rien. Il était amoureux de son image, gaga de lui. Il n'était pas moche, c'est vrai mais, trop c'est trop. Je me redressai et un petit espace pris place entre mois et lui.

-Sinon, pour te faire pardonner tu m'achètes, un cheval, un parachute et toute une boutique de vêtements. Ça marche haha?

Je lui souris et m'approchai de lui. J'avais beaucoup à lui dire mais en même temps pas du tout. Je t'aime? Non, je n'aurais pas le courage. Je suis contente de te retrouver? Non plus, trop fière. Je soupirai, j'étais capable de rien enfaite.

-Alors, raconte-moi. Qu'est-ce que tu fous depuis le temps? Perso', jetais trop occupée à te détester.

Je rigolai et deposai un baiser rapide sur sa joue.
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptySam 30 Juin 2012 - 2:54

Sous l’étincelant sourire qui couvrait les lèvres d’Evangeline brillait une teinte presqu’effacée de peine. Ses mots, sa voix et même ses muscles s’appliquaient à conserver intacte son masque d’allégresse et de douceur. Toutefois, jamais elle ne gagnerait aucun combat contre la spontanéité de ses grands yeux vermeils. Elle était à la fois animée par sincérité et mansuétude, vitalité et franchise. Quatre valeurs qui toujours lui colleraient à la peau. Quatre valeurs qui, insidieuses, avaient le pouvoir de couvrir de remord la conscience d’un homme. Peut-être pas totalement celui de l’avoir trompée, autrefois, ni précisément celui de lui avoir menti sur des faits qu’elle venait de dire pardonné. Non. La gêne n’était pas née de ses actes. Ce qui étouffait lentement son individualité, c’étaient leurs conséquences. Et quelles conséquences ! Des larmes souillant le visage d’une innocente et la plaie béante d’un orgueil blessé. Élégamment, les bras agiles de la jeune sportive abandonnèrent le drapé sécurisant de l’eau et affrontèrent avec volition la chaleur mordante du soleil. Alors, dansant, ils encerclèrent la nuque d’Emeric. Elle avait relevé la tête, confrontant derechef leurs regards pour un échange embarrassé. L’une rongée par l’angoisse, l’autre déconfit par la culpabilité, ils s’affrontaient dans un mélange d’appréhension et de curiosité.

Des lèvres entre-ouvertes de l’étudiantes s’échappèrent doucement quelques mots maladroits. Les syllabes semblaient s’emmêler dans sa gorge pour ne plus former qu’un amas de sons dépourvus de toute logique de construction. De toute évidence, il n’était plus le seul plongé dans la confusion. Les yeux légèrement plissés, le garçon pencha la tête sur le côté, invitant ainsi son interlocutrice à poursuivre ce qu’elle tentait de lui expliquer. Instantanément, ses joues s’empourprèrent et elle brisa leur contact visuel, baissant dignement la tête dans l’espoir de dissimuler son trouble grandissant, sans doute. Téméraire, elle reprit ses explications avec davantage de clarté. Seulement voilà. S’il saisissait le sens de ses mots et se doutait de la véracité de sa phrase, il avait du mal à comprendre où elle voulait en venir. Timide et fière à la fois, elle redressa son menton mais lorsqu’il chercha des siennes ses pupilles, elle détourna aussitôt le regard. Imperceptiblement, il fronça les sourcils. Elle le fuyait. Pourquoi ? La question claqua dans son esprit avec une dissonance insupportable. La réponse, il ne l’avait pas. Saisi à la gorge par l’incompréhension, il laissa son cœur s’emballer par la nervosité. Comme souvent.

L’agréable mélodie de la voix d’Evangeline s’était à nouveau prononcée au-dessus du vacarme des enfants qui jouaient dans l’eau. Qu’importe. Ces enfants, ils ne les entendaient plus. Et face à lui, il n’y avait plus rien que cette fille. Cette fille qui se mordait discrètement la lèvre, cette file rougie par la gêne, cette fille injustement déstabilisée. Parce qu’au final, elle n’avait rien, strictement rien à se reprocher dans cette histoire. Lentement, il vit son visage hésitant s’approcher. Lentement, son haleine mentholée vint lui caresser les narines. Et lentement, leurs lèvres s’unirent en un baiser. Contact électrisant, saveur délicieuse d’un parfum trop longtemps oublié. Paupières closes, le garçon abandonna la longue chevelure brune et ses doigts retrouvèrent précautionneusement les épaules dénudées de la jeune femme. Elle lui avait manqué. Un peu. L’une de ses mains effleura sa nuque et remonta progressivement, se mêlant aux mèches colorées. Beaucoup. La seconde parcourut de la caresse d’une plume son dos humide et plongea pour arrêter son chemin à la cambrure finement tracée de ses reins. Passionnément. Instantanément, le rythme cardiaque du blond accéléra et la pudeur de son étreinte se convertit en frénésie. Frénésie assez mal calculée puisque sans appui rester à la surface n’était plus chose aisée. À la folie. Se serrant davantage contre l’américaine, et sans briser le contact entre leurs lèvres, il prit appui sur le rebord bosselé avec le coude qui était encore au-dessus du niveau de l’eau. Une seconde. Deux seconde. Trois seconde. Le carrelage rugueux lui rentrait douloureusement dans la peau et la position n’était pas des plus confortables. Ses deux mains revinrent se charger de l’appui alors qu’il s’écartait presque imperceptiblement du visage féminin.

- Je partais à la pêche aux thons et finalement j’ai trouvé une sirène.

Sourire.
A chacun de leurs mouvements, ses lèvres effleuraient encore celles d’Evangeline.

- Je sais que je ne suis pas obligé de me rattraper, et que je ne le serais jamais. Mais je ne parle pas d’obligation, ni de devoir. Je veux le faire, c’est tout. En tous cas…

Il leva les yeux au ciel, mine amusée. Peut-être un peu gênée, aussi.

- En tous cas j’espère que je ne suis pas trop décevant. Si tu t'éclates à me comparer à l’élégant et charmant héro d’un film, c’est pas très bon pour moi. Mon égo va en prendre un coup.
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:20

Je venais de craquer, j'avais éclaté en sanglots devant la seule personne auprès de qui je voulais paraître forte. J'étais déçue de moi, ma faiblesse avait vaincu ma fierté, j'avais vu dans son regard de la pitié, tout ce que je voulais éviter. Je ne voulais pas qu'il ressente l'obligation de me consoler ou de me dire de belles phrases juste pour que mes larmes arrêtent de couler, ça empirerait juste tout.

Je m'étais calmée mais ma colère était restée, je me détestai tellement. Emeric me confirma que s'il voulait se remettre avec moi ce n'était pas du tout pour le sexe, qu'il voulait que je lui fasse confiance et qu'il voulait me voir heureuse, toutes les paroles d'un loverboy en gros quoi.

Je sursautais quand il prit mon visage entre ses mains et qu'il enfonça son regard profond dans le mien, je ne l'entendais plus, mes yeux contemplaient son beau visage et ses paroles retentissaient au loin. Je regardai chaque detail de son visage, les mouvements de sa bouche quand il parlait, chaque petit sourire en coin qu'il faisait après avoir fini une phrase, ses yeux grands ouverts pour me prouver sa sincérité et, la petite pointe d'angoisse dans son regard qui ne l'avait jamais quitté. Cela ne tenait qu'à moi je lui aurais déjà sauté dans les bras, lui aurait tout pardonné et l'aurait embrassé jusqu'à ne plus sentir mes lèvres mais je ne pouvais pas, ma fierté, mon orgueil, tout m'en empêchait.

J'avais trop peur de souffrir. Encore.

Emeric avoua regretter ce qu'il avait fait, non, pas qu'il ne l'a pas fait avant mais cette fois j'avais ce sentiment de confiance, je savais qu'il ne me mentait pas. Ses mains vinrent de refermer sur mes longs cheveux châtains mouillés et il les essora avant de les relâcher pour qu'ils retombent sur mon dos. Après l'avoir laissé dire autant de choses c'était à mon tour, je voulais lui dire en dire autant que lui mais je ne savais même pas par où commencer, j'ouvrai ma bouche mais aucun son en sortit. Je lâchai finalement un soupir déprimé avant de reprendre ma respiration, cette fois, motivée à dire quelque chose.


-Tu m'as regardé dans les yeux et tu m'as dit que tu ne mentais pas, que tu regrettas tes actes et que tu voulais me voir heureuse. Je te crois. Tu as eu du courage et je ne t'en croyais pas capable. Si tu m'as mentis ce n'est pas grave, ta conscience se vengera pour moi mais, je sais que pour une fois, tu as dit la vérité.

Je lui fis un petit sourire et m'approchai de lui, posai mes bras autour de son cou et le regardai dans les yeux. Je venais de me rendre compte que je ne pourrais pas le pardonner, je lui en voudrai toujours, malgré les efforts que je ferais. Je détestai cette partie de moi, la rancoeur que j'éprouvais et qui ne voulait pas disparaître. Malgré ce sentiment je me forçai à continuer de sourire.

-Je te pardonne, tu n'es plus obligé d'essayer de te ratrapper.

J'espérai me convaincre moi-même qu'avec le temps j'oublierai tout mais au fond je savais que c'était impossible. Je ne voulais pas baisser les bras, pas maintenant, je pensai pouvoir tout arranger, il me fallait juste la volonté. Je continuai à sourire faiblement mes yeux plongés dans ceux d'Emeric en espérant qu'ils ne trahissent pas ma tristesse.

-Euh... On...on n'a qu'à faire comme ça... tu vois quand...

Je m'arrêtai, les mots ne voulaient pas sortir de ma bouche, ce que j'allai dire était complètement ridicule. Ma phrase était déjà commencée et je savais qu'Emeric ne renoncerait pas à l'idée de savoir ce que je voulais dire. Mes joues avaient rougi j'en étais sûr, je baissai donc gênée la tête pour qu'il ne remarque rien.

-Tu vois, ce sentiment? Quand tu embrasses la personne que tu aimes? Tu as l'impression qu'il n'y a plus que toi et elle sur terre, ton ventre est rempli de papillon et tu as l'impression que ton coeur va exploser de ta poitrine.

Je relevai la tête en évitant de croiser son regard, je ne voulais pas qu'il voie la peur sur mon visage. Peur de quoi vous direz, j'avais peur de l'embrasser, que ce sentiment ne serait plus là, que ses lèvres sur les miennes ne me firent pas bruler de mille feux, que ce soit juste un simple baiser banal.

-J'ai...j'ai vu ça dans un film. On n'a qu'à essayer.

Je me mordillai la lèvre inférieure, mes joues brulaient, j'avais honte. J'étais complètement jetée, je me retrouvais à essayer de reproduire la scène d'un film, comme si c'était la réalité, dans le film tout fini bien mais dans la réalité quelle idée, il fallait toujours s'attendre à une déception. J'hésitai, je ne voulais pas être déçue, l'idée que ce soit peut-être la dernière fois que ses lèvres frolerèrent les miennes ne me plaisaient pas. Mais, un jour je devrai y faire face de toute façon. Je me lançai donc, je m'approchai de lui et mes lèvres se plaquèrent doucement sur les siennes.
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptySam 23 Juin 2012 - 23:20

Sous une mèche rebelle, la vénusté de son regard qui pleure. Mêlée à l’eau chlorée, la majesté de la larme retenue qui roule sur sa joue bafouée, noble poésie. Dans ses iris vermeils, les papillons noirs s’envolaient inexorablement bruler leurs ailes sur la caresse d’un passé trop présent. Evangeline pleurait. Elle pleurait la beauté d’une illusion perdue, pleurait l’époque ignorante où son sourire ingénu semblait indétrônable, pleurait l’énigme des pensées d’un autre. Elle pleurait l’injustice de la condition humaine. Et armée de parole, elle expulsait le venin qui coulait inlassablement dans son sang, vomissait l’animosité ancrée dans les cellules nécrosées de son cœur, crachait toute la haine qui noircissait ses veines gangrenées par la douleur. Et lui ? Spectateur muet et impuissant, il la contemplait noyer son silence dans un flot de mots et de sanglots. Quand enfin elle parvint à étouffer son chagrin, il vit ses doigts tremblants pudiquement essuyer ses joues humectées par le baiser de Judas. Et comme d’un revers elle abandonnait sa rancœur, elle recouvrait de l’autre la douce harmonie d’un espoir mélodieux. Dessiné sur ses lèvres fragiles, un sourire vaporeux illuminait désormais de splendeur son visage. Doucement, une main écarta la mèche qui barrait ses prunelles.

- Et si ce n’est pas ce que je veux ? Pourquoi est-ce que tu te focalises sur cette idée idiote ? Tu sais…

Ses doigts glissèrent aux coins de sa bouche et, d’une pression presqu’imperceptible, il l’invita à les étirer davantage. Il lui rendit son sourire, plongeant dans les siennes ses pupilles sombres.

- Moi, je veux juste te revoir heureuse. Mais pour ça, il faut que tu me fasses confiance. Alors… Alors si j’ai le droit de dire que je veux quelque chose, c’est ça, surement. Je veux que tu me fasses confiance, c’est tout. Je ne t’ai jamais prise pour une idiote et j’suis pas ce genre de gars. J’suis pas non plus celui qui va nier. Je t’ai dit que je l’avais embrassée. Je t’ai dit aussi que ce n’était pas allé plus loin. Pas parce que je pense pouvoir te raconter n’importe quoi, pas non plus parce que j’ai honte. Juste parce que c’est vrai. Mais que ce soit ça ou se retrouver dans un lit, j’suis pas plus excusables. Je cherche pas à me justifier, ce serait une insulte pour toi. Je ne cherche pas non plus à te convaincre, tu préféreras sans doute toujours la version qui te sembles la plus vraisemblable. Alors, dans tout ça, qu’on soit bien d’accord, j’ai aucune raison de te mentir. De toute façon…

Les paumes de ses mains se refermèrent délicatement autour du visage de l’adolescente, soulignant ainsi d’une manière particulière l’intensité de ses mots.

- Et je veux que tu écoutes bien ! Jamais, Éline, jamais je n’aurais le culot de te mentir en te regardant dans les yeux ! Je l’ai jamais fait, je le ferais jamais. C’est une promesse. Ok, c’est vrai, j’suis un égoïste. Ce que j’ai fait était égoïste, complètement égoïste ! J’aurais du être plus respectueux vis-à-vis de tes attentes, « j’aurais du » beaucoup de choses. Mais sérieux, j’suis pas un connard !

Il haussa brièvement les épaules.

- Juste un type un peu paumé qui a bien merdé avec une fille sympa.

Ses mains glissèrent vers la nuque de la jeune femme et essorèrent précieusement la longue chevelure brune qui lui tombait dans le dos.

- Enfin j’dis ça, bien sûr les règles c’est plus vraiment à moi de les fixer.
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyJeu 21 Juin 2012 - 23:49

Mes "retrouvailles" avec Emeric avait complètement gachées ma journée, je savais que ce soir j'allais me coucher dans mon lit, m'enrouler dans ma couverture et me regarder un vieux classique pour bien déprimer. Donc evidement que quand il me demanda d'un air innocent si j'étais fâchée vous pouvez imaginez que mon humeur déjà misérable n'a fait qu'empirer, effectivement, Emeric constata finalement qu'il n'aurait mieux rien dit. Il se passait une main dans ses cheveux, soupira et commença à me faire tout un discours comme quoi ce qui s'était passé la fois où je l'avais quittée n'était qu'un gros malentendu, que la fille qu'il avait embrassé l'avait collé pendant trois heures et qu'il voulait juste s'en débarrasser. Bien sûr, sauf qu'elle était à moitié nue sur lui et qu'il kiffait bien quand même. Je le dévisageai d'un air de dégout puis secoua la tête déçue. Il était grillé, c'était mort et il le savait, je n'avais rien à lui répondre, je restais donc à le regarder comme une conne sans dire aucun mot. Il m'avait appelé "Éline, c'était la seule à mavoir donné un autre surnom qu'Évy, bon ce n'était pas vraiment un surnom mais quand même. J'ignorai donc tout le long discours qu'il avait fait et répliquai d'un ton insolant.

-C'est Évangeline, pas Éline

Je lui fis un regard de défi en levant les sourcils, s'il croyait que cette fois j'allais lui tomber dans les bras aussi facilement il s'était mis le doigt dans l'oeil. Il lâcha un soupir et me promit que ce n'était pas aller plus loin que le baiser, il continuait en plus, je baissai la tête et me mis à jouer avec mes doigts nerveusement, il m'avait tellement fait de mal que je ne voulais plus lui faire confiance, enfin non je ne pouvais plus. Il me forçait à le regarder dans les yeux et me fit ce regard de garçon trop mignon qui faisait craquer toutes les filles, en partie moi.

- Est-ce que j’ai l’air d’un menteur ? Réponds-moi, Évangeline, j’ai l’air d’un menteur ? Non. Et je ne suis pas un menteur. Alors si je te dis que je regrette et que ça ne se produira plus, et que j’ai envie de tout recommencer, avec toi, tu sais au fond de toi que je suis sincère et que tu peux me croire. N’est-ce pas ?

La pointe d'hésitation dans mon regard avait complètement disparue, il me disait quand même que c'était pas un menteur alors que il venait de me sortir que il n'avait rien fait avec la fille avec laquelle je l'ai trouvé à moitié à poil.

-Non mais tu crois que je suis stupide? je plissai les yeux et regardai droit dans les siens Tu te rends comptes de ce que tu as fais? Tu m'as trompé, tu nies le tout et tu crois que je suis soumise au point de tout te pardonner après quelques belles paroles?! En gros je ne suis qu'un chapitre de ton livre et dans deux mois tu revivras le tout avec une autre pouffiasse aussi conne que moi qui sera tombée dans ton piège? C'est ça, j'ai raison? Tu es qu'un sale égoïste, tu t'en fous de moi, tu ne penses qu'à toi.

Les larmes commencèrent à couler le long de mes joues et je commençai à trembler, je me rappelai tout ce qu'il avait fait encore une fois.Ça ne tenait qu'à moi je lui aurais déjà donné cent coups de poings dans la gueule mais vue que je n'étais pas une brute sans cervelle j'essayais de régler ça en gardant mon calme alors qu'au fond je n'avais qu'une envie, de dégager d'ici.

-Tu sais ce qui me fait le plus mal dans toute l'histoire? C'est que tu as réussis à me regarder dans les yeux et à me mentir.

Sans le vouloir j'éclatai en sanglots, toute la scène me revint encore une fois à l'esprit et le coup dans le coeur que j'avais eu ce jours-là me refrappa sur le moment. Je me forçai à arrêter de pleurer et essuyai mes larmes. Un minimum ressaisi je réussis à sortir quelques mots.

-Tu n'es pas moche, pas du tout même, tu as un mauvais caractère et tu as du fric, tout pour attirer des meufs, tu as un ego surdimensionner et toutes les salopes aiment les badboys mais je sais que c'est n'est qu'un masque tout ça, je suis sûr que y a du bon quelque part en toi.

Très très très au fond, je soupirai, j'avais l'impression d'être le bon samaritain à parler comme ça. Je n'étais pas sa mère, j'allai pas essayer de lui faire la morale parce que j'allai m'en prendre pleine la gueule, il ne supportait pas les critiques mais fallait bien qu'un jour quelqu'un lui dit les choses comme elles étaient quoi.

-Je ne vais pas te mentir, je t'aime encore mais même si on se remet ensemble je ne compte pas coucher avec toi si c'est ce que tu veux.

Je lui fis un sourire faible et haussai les épaules, je savais qu'il allait réfléchir deux fois maintenant avant de me proposer quoi que ce soit sachant que je ne comptai pas écarter les jambes pour lui de si tôt. Enfin bref, je comprenais le proverbe maintenant, comme quoi "le bon temps c'est quand on croit que la flamme de notre premier amour ne s'éteindra jamais" un sourire se forma sur mes lèvres: L'ironie du sort.

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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyMar 19 Juin 2012 - 17:44

Marrant, ça. La jeune fille n’avait pas franchement l’air ravie de ces retrouvailles inopinées. Dans ses grands yeux sombres brulait une flamme attisée par de mauvais souvenirs. Enterrés depuis un mois déjà, ils s’animaient à nouveau derrière ses paupières lasses et Emeric pouvait y déceler toute la haine et la rancœur qu’elle avait longtemps nourrie à son égard. Acerbe, sa voix se détacha du vacarme et la lame aiguisée se planta aussi rude que vindicative dans l’intégrité de son orgueil. Aouch. Il grimaça. Elle avait l’art d’enlaidir les situations. De toute évidence, son don pour présenter les choses sans élégance s’était développé. Irascible, elle frotta ses joues humides d’un revers de la main et planta ses aiguilles tranchantes dans son regard refroidi. Son corps sévère transpirait la rage et ses muscles tendus tressaillaient sous la tension grandissante. Elle le poussa violemment en arrière et sa paume percuta sèchement le bras masculin, amortie par la surface miroitante de l’eau. Elle était hors d’elle. Il réprima un sourire. Mais elle était mignonne, comme ça. Les doigts manucurés percèrent le voile liquide et revigorèrent un instant son visage d’un peu de fraicheur. Presqu’aussitôt, elle releva sa tête dégoulinante de chlore et, cruelle, articula la question meurtrière : « elle est où ta poufiasse ? ». Réflexe. Toussotant, il se gratta la gorge, un poing callé devant la bouche.

- T’es fâchée ?

Mine embêtée, il passa une main dans ses cheveux et leva les yeux au ciel. Ok. La question était totalement arbitraire et lorsque ses iris azurés glissèrent sur la silhouette élancée il comprit qu’il aurait mieux fait de ne pas la poser du tout. Convulsivement, ses incisives vinrent écraser sa lèvre inférieure et il poussa un soupir.

- Non mais sérieusement, ‘Eline, sois pas fâchée ! Pourquoi t’es fâchée ? Ok on s’est quittés sur de mauvaises bases et ce que tu as vu à la soirée de Julien* portait à confusion mais je te promets, je te jure que c’était pas ce que tu crois. Tu m’as juste pas laissé l’occasion de t’expliquer. Elle était collante, l’autre connasse. ‘Fallait bien que je m’en débarrasse. Elle était constamment derrière mes basques, c’est super étouffant tu sais ! Alors ok, je l’ai embrassée, ok tu nous es tombée dessus mais j’ai à peine posé mes lèvres sur elle ! Un petit bisou, c’est rien, c’est simplement amical. C’…

Une seconde, il buta dans son discours, l’expression figée dans la perplexité. Les images de la scène lui revinrent brusquement à la gueule. Il se revit assis sur un comptoir dans cette cuisine hideuse, une putain de casserole coincée dans le dos et la sœur cadette de leur hôte presqu’allongée sur lui, ses doigts sauvagement agrippés à ses malheureux cheveux et sa bouche collée sur la sienne. Suspicieux, il se gratta le crane. Est-ce qu’il pouvait vraiment encore faire passer ça pour un baiser chaste de conciliation ? Boh !

- Je veux dire, c’est pas allé plus loin, je t’assure ! Il n’y avait aucune arrière-pensée. Regarde-moi... Regarde-moi… !

Délicatement, l’indexe de l’étudiant vint se placer sous le menton de la petite brune et la contraint à relever la tête.

- Est-ce que j’ai l’air d’un menteur ? Réponds-moi, Evangeline, j’ai l’air d’un menteur ? Non. Et je ne suis pas un menteur. Alors si je te dis que je regrette et que ça ne se produira plus, et que j’ai envie de tout recommencer, avec toi, tu sais au fond de toi que je suis sincère et que tu peux me croire. N’est-ce pas ?

Il sourit et essuya allègrement du bout de doigt une goutte d’eau qui pendait à la naissance de son nez.

- Alors dis-moi, qu’est-ce que je dois faire pour que tu me pardonnes ?

*J’invente. x)
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MessageSujet: Re: 37°2 le matin. [Evangeline]   37°2 le matin. [Evangeline] EmptyLun 18 Juin 2012 - 22:01

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