Triple S in the place !

Age : 16 ans
Date et lieu de naissance : le 7 Novembre 1996 à Miami
Classe : Junior Year
Confrérie : Nu Zeta
Riche ou boursed'étude ? Bourse d'études

«Tu te lèves le matin, raplapla... ou presque, parce que tes cheveux, eux, sont bel et bien en forme(s). Ils sont même en pétard contre toi. Ils sont quasiment noir de jaie à la différence que les rayons du soleil qui passent à travers ta fenêtre leur donne des reflets plutôt terre de sienne que bleu métallique. Une nuance probablement dûe, entre autres, au fait que malgré la nationalité coréenne, les gênes d'asiatique, de tes parents, tu aies toujours vécu dans la sublime ville de l'État de Floride, ville connue pour son soleil, Miami. En revanche, tu as toujours eu cette peau blanche qui, au réveil te donne un teint blafard mais t'illumines au cœur de la journée. Cette carnation, tu l'as préservée à cause de -ou grâce à- tes problèmes de peau. Si par malheur tu passais trop de temps sous le soleil sans protection (ombrelle, crème solaire, vêtements...), tu finirais rouge comme une écrevisse, l'épiderme pelant comme on retire un masque peel-off à une Eta Iota. Alors tu es pleine de précautions afin de garder cela dans un ton laiteux mais sain. Ce qui est drôle est que certains idiots t'appellent parfois «la jaune» à cause de tes origines. Mais la bande de racistes qu'ils sont n'ont décidément pas les yeux en face des trous lorsqu'ils toisent la belle fille aux ancêtres coréens que tu es. Qu'importe, toi, lorsque tu ouvres les tiens pour faire face à leurs jugements, tu as de magnifiques iris noirs soulignés par de fins traits qui te donnent un regard de biche, ton atout principal, des yeux en amande. Douce. Cela aussi tu y es attentive, tu te maquilles avec parcimonie, en faire trop serait un gâchis, le but n'étant pas de ressembler à un pot de peinture, de plus, tu ne choisis que des produits végétaux et non testés sur des animaux, question de principe. D'ailleurs tu ne fumes ni ne bois car en plus de ruiner l'hygiène de vie cela bousille la santé. Un mode de vie dont tu ne veux pas, la vie est bien trop précieuse.

Ah et tu es petite. Parfois tu as peur qu'on t'écrase...»

« Le matin, t'es toujours ronchon, surtout le Lundi, premier jour d'école. Mais dès ton arrivée en classe, tu te concentres, studieuse. Après tout, tu viens pour décrocher un diplôme, non ? Alors, tu peux bien attendre la pause pour discuter avec tes amis, car oui, malgré ta timidité, tu as ton petit cercle. Généralement des gens avec les mêmes convictions que les tiennes car tu comprends difficilement les autres. Autrement dit, peu de personnes car tu as un mode de vie incluant une mentalité assez particulière pour une jeune fille de ton âge : tu es vegan, tu ne bois pas, tu ne fumes pas et non, tu ne comptes pas donner ta virginité au premier beau garçon qui passe juste pour faire comme tes copines et de toute façon, tu ne ressens aucunement le besoin de le faire savoir au monde entier. Si des questions sont irrésolues, ce n'est pas ton problème. Non mais, ce n'est pas parce que l'on a pas honte de ce que l'on est qu'il faut forcément l'exhiber. Excepté peut-être le fait d'être vegan, ça, tu n'as pas pu t'empêcher de l'exposer au grand jour, quitte à l'imposer quelque fois en prônant la cause de tes animaux chéris et cela au travers de ta confrérie d'appartenance : les Nu Zêta ! On te traite parfois de moralisatrice, refoulée, rabat joie, trouble fête mais tu ne te démontes pas pour autant. Ceux qui ont le privilège de gagner ton amitié et ta confiance voient en toi une oreille attentive, une jeune fille pleine d'entrain et une grande optimiste. Enfin, sauf quand ton côté pleurnicheuse te rattrape au moindre problème qui débarque.»

« Tu viens de t'acheter un moleskine, tu sais que tu vas t'en servir pour noter diverses pensées mais là, à peine posée sur le bureau de ta chambre d'internat, qui est vide à ce moment même, tu as une idée très précise en tête : écrire une sorte de lettre que tu n'enverras jamais. C'est comme la lettre de ta vie. Du moins ce qu'elle était jusqu'à présent.

Chère mère,
Je t'écris ici ces quelques mots pour te parler de ma vie avec mon point de vue. Une manière personnelle de t'exprimer mon ressenti global sur mon maigre vécu d'adolescente et pourquoi pas aussi de te délivrer un message bien particulier, parfois d'amour, certaines fois de regrets avec un léger zeste d'auto-dérision et pour finir un arrière goût d'amertume. Une cuisine pleine de promesses, n'est-ce pas ?

Tout a commencé, tu le sais bien, un soir d'automne, le sept Novembre de l'année 1996. Évidemment, je n'en ai pas le moindre souvenir et c'est mieux ainsi car, qui veut se rappeler ce que cela fait de sortir de l'utérus de sa mère ? Tu m'as donc mise au monde dans la clinique de Miami, ville dont je n'ai pas sorti le moindre orteil depuis ma naissance et tu m'as élevée, moi, Sienna Shin Summers. Curieuse idée as-tu eu de me donner deux prénoms commençant par un S comme mon nom de famille. Summers, un nom américain, comme mon papa, ton mari. Il a vécu en Corée du Sud quelques années, c'est d'ailleurs là que vous vous êtes rencontrés. Je ne saisis toujours pas pourquoi tu l'as suivi jusqu'ici, loin de ta famille. Probablement as-tu eu des différents avec mes grands-parents, tu ne m'en as jamais parlé. Je ne t'ai jamais demandé pourquoi, tu me rappelles toujours ma place de gamine de seize ans. Pourtant, je sais que je suis plus mature que ça mais, je n'insiste pas et je joue mon rôle de grande "petite fille", c'est mieux pour tout le monde.

Bien, mon enfance n'avait rien de terrible non plus. Vous m'avez élevée convenablement, je suis allée à l'école chaque jour sans rechigner et j'apportais de bonnes notes à la maison tandis que toi, tu tenais ton restaurant coréen au beau milieu de quelques cafés cubains qui font la particularité des rues de Miami. J'ai toujours mangé à ma faim et papa t'aidait lorsqu'il n'avait pas de copies à corriger pour ses classes de collège.

C'est à l'adolescence que les choses se compliquèrent un peu entre nous. Il m'est arrivé d'être un peu insolente avec toi, de te trouver trop stricte et papa trop passif. Peut-être est-ce à cause de moi que vous vous êtes disputés à maintes reprises. Oui, tu ne m'entendais pas mais je me cachais dans les escaliers pour vous écouter. J'ai toujours été une sale petite curieuse. Et puis, vers l'âge de treize ans, j'ai décidé de ne plus manger quoique ce soit qui soit à base animale et puis le linge et les vêtements ont suivi par la suite. Tu m'as crue anorexique puis folle. Haha, je dois dire qu'avec le recul tout cela me fait beaucoup rire surtout quand je repense à ce que je te criais "Assassin ! Ma mère est une tueuse d'animaux !", je devais effectivement sembler folle à lier.

Aujourd'hui, tu ne comprends toujours pas mon choix d'être vegan mais tu n'essaies plus de me faire manger de la viande ou des œufs. Tu as compris que c'était perdu d'avance et même si c'est à contre-cœur, je t'en remercie. Je ne pourrais malheureusement jamais te pousser à faire de même car tu es aussi patron de ton restaurant et cela te forcerait à changer l'intégralité de tes menus et systèmes de fabrication mais bon, c'est dommage car ce serait faisable, à long terme.

Bref, au collège, je suis restée, malgré mes sauts d'humeur, une gentille fille qui allait en cours, écoutait et tout le tralala. En revanche, les amitiés se firent plus rares. Entre ceux qui me prenaient pour une fille modèle intello et coincée et les autres qui me voyaient, tout comme toi d'ailleurs, comme une anorexique un peu perturbée, le tri fut rapide. Ce n'est qu'en arrivant au lycée que je pus trouver un groupe auquel m'intégrer pleinement : les Nu Zêta ! Ce lycée, j'ai pu y entrer grâce à mon excellent dossier scolaire, peut-être la seule chose qui te rende vraiment fière de moi. Tous tes clients savent à quel point je suis "intelligente et travailleuse". Quelque part, je suis contente que tu le vantes autant même si j'ai un léger pincement au cœur lorsque je me dis que ce n'est moi que tu apprécies tant. Je regrette que nous ne soyons pas plus proches comme mes camarades avec leurs mères même si celles-ci sont affreusement superficielles au point d'avoir l'air d'être les grandes sœurs copines de leur progéniture. Mais, faire le shopping avec toi de temps en temps -même si c'est pour te traîner dans des magasins de vêtements et de nourriture bio/vegan- m'aurait fait énormément plaisir.

Sache que malgré tes hotteok au fromage, tes bibimbap (pauvres bœufs T_T), tes canards laqués (pauvre Duffy Duck T_T), ta sévérité et tes jugements hâtifs, je t'aime maman.»