-On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui - [Terminée, Joleen]

☝Age : 17 ans
☝Date et lieu de naissance : 15.11.94, Sydney
☝Classe : Senior Year
☝Confrérie : Lambda
☝Riche ou boursed'étude ? Riche

« Je n'ai jamais su me décrire.
Je pourrais commencer par mes cheveux, bruns, lisses, ternes. Je ne les aime pas vraiment. J'aurai aimé avoir une crinière rousse bouclée, ou des cheveux blonds très courts. Au lieu de ça, j'ai des cheveux bruns mi-longs, tristes à en mourir. J'essaie parfois de les boucler, mais ça ne tient jamais longtemps.
En revanche, je suis plutôt fière de mes yeux. Deux perles noisettes, profondes, brillantes. Toujours pétillants, pleins de vie.
J'aime assez mon corps. Je n'en suis pas folle, mais je ne le déteste pas. J'ai des seins plutôt petits, mais ça ne me gêne pas, parce que mon ventre est plat. Mes jambes sont fines, musclées ; mais mes genoux sont légèrement cagneux. C'est ce que j'aime le moins, chez moi. On dirait des genoux de vieille.
Je suis 1m68 de peau pâle, de fesses rebondies et de nez en trompette.
Ouais, je crois que je m'aime bien. »

Ma personnalité ? C'est dur, comme question.
Forcément, la première chose que l'on voit chez moi, c'est que je passe mon temps à rire. Je dois avoir l'air un peu simple d'esprit, à sourire sans cesse. On me dit souvent que je donne envie d'être heureux. Que mon sourire rend joyeux, comme un bon joint bien tassé. J'aime cette comparaison.
Mais comme toujours, ce sourire constant n'est qu'une façade. C'est un magnifique masque de dent blanche, véritable barrière aux émotions réelles. J'ai été élevée comme ça. J'ai des sentiments, j'en ai beaucoup. Je suis une véritable machine à amour ! J'accorde trop vite ma confiance, j'aime trop vite, je hais trop vite, je souffre trop vite. Mais personne ne le voit. Je suis trop entraînée à tout cacher, tout bien planquer derrière mon joli sourire.
C'est la première chose que l'on voit de moi. Mais il suffit de creuser un peu plus pour découvrir tout ce que je cache : de la joie de vivre, c'est sûr, mais aussi de la colère, de la haine, de l'amour, de l'ennuie, de la paresse, de l'orgueil, de la volonté. Je suis colérique, lunatique, naïve, chiante, mais entière. Je suis un pot pourri de sentiments, une bombe d'émotions prête à exploser.
J'espère juste que ça n'arrivera pas trop vite.

Ma vie ? Insipide, jusqu'à un certain point.

J'ai grandi dans une famille nombreuse. 4 frères, 4 sœurs. Une grande maison dans le centre de Sydney, une autre dans le désert.
Mes parents, deux riches avocats, se sont évertué toute leur vie à mettre en place un magnifique tableau de famille parfaite. Les enfants ? Machin et machine ont encore réussi tel et tel truc. Joleen ? Oh, l'école, c'est pas trop ça... Mais elle est très gentille !
Ma mère racontait notre histoire de famille comme on joue une pièce de théâtre. Mais le rideau finissait toujours par se baisser, et les acteurs enlevaient leurs masques.

J'étais le vilain petit canard. Pile l'enfant du centre. Mes frères et sœurs étaient doués à l'école et en sport, je ne savais rien faire. Rien d'utile, en tout cas. Dessiner, ça n'allait pas m'ouvrir les portes du succès, de la réussite professionnelle, et mes parents ne supportaient pas ça. Je ne veux pas me faire plaindre, mais j'étais la moins aimée, la moins jolie, la moins gentille. La moins docile.

Mes parents nous ont apprit à cacher nos émotions, parce que celui qui les montre est faible. Celui qui s'excuse, parle de ses problèmes, aime, est faible. Personne ne riait à la maison, on ne se racontait pas notre journée en rentrant le soir. C'était triste, fade, ennuyeux. Mes relations avec mes parents n'étaient pas joyeuses.

Ma mère me trouvait stupide, trop molle, trop gentille, trop naïve. Elle ne me parlait pas vraiment. Mon père m'ignorait, ou s'énervait contre moi. Ma vie n'avait aucun relief. Jusqu'à ce jour là.


Je suis rentrée de l'école plus tôt que d'habitude. J'ai voulu profiter du fait qu'il n'y avait personne à la maison pour prendre une douche , mais quand je suis entrée dans la salle de bain, j'aurai voulu remonter dans le temps.

Emily, ma plus grande sœur, était dans la baignoire. Allongée dans l'eau rougie par son sang, elle semblait terrifiée, ses yeux vides fixant le plafond dans une expression de détresse. Au début, les 30 premières secondes, je n'ai pas compris. Et puis j'ai vu les marques sur son corps, les bleus sur son visage. Je me suis retournée pour vomir et je suis tombée nez à nez avec mon père.
J'allais lui dire de faire quelque chose, quand j'ai vu sa chemise pleine de sang, son visage griffé, le couteau dans sa main.

Je n'ai pas mis longtemps à comprendre que mon père avait tué ma sœur. Je l'ai bousculé, et je suis partie en courant. Je ne suis pas rentrée chez moi ce soir là, ni celui d'après. Personne ne m'a cherchée.

Quand je suis rentrée, ma famille déjeunait dans la cuisine. Ils m'ont acceuillie comme si je les avait quitté 5 minutes pour aller aux toilettes. La salle de bain avait été nettoyée. Je n'ai jamais su ce qu'il s'était passé, pourquoi mon père avait tué ma sœur, pourquoi ma famille ne réagissait pas.
Ils avaient dit aux gens qu'Emily était partie faire un tour du monde. Les gens l'ont cru, Emily avait toujours aimé les voyages.

La semaine d'après, mes parents m'ont envoyée à l'autre bout du monde, à Miami.