Johnny's brother is there now ! [FINI]

« Qu'on se le dise franchement, sa ressemblance avec son frère Johnny Stone est frappante. Normal, ils sont jumeaux, de faux jumeaux mais des jumeaux tout de même. Il vaut vraiment les connaître, à la limite les voir côte à côte, pour voir leurs différences. Tout d'abord, et cela se remarque, Alexander est plus grand que Johnny. A peine. De cinq centimètres tout au plus, ce qui n'est pas mal. Ses yeux aussi ne sont pas identques. Ils sont bleus, moins large, et c'est généralement à cela qu'on le différencie de son frère. Il a le visage un peu plus rond, un peu plus marqué, des joues un peu plus saillantes. Il n'a pas non plus tout à fait la même allure : il est plus maigre, se tient debout avec nonchalence, ne paraît pas très vif de prime abord. C'est en réalité tout le contraire. Au niveau vestimentaire, c'est là qu'il se distingue le plus. En effet, il préfère les chemises à carreaux et rayées, dans l'esprit années 60 et 70, aux tenues plus formelles de son ''grand'' frère. Il porte toujours un jean, gris ou bleu, déchiré ou non, et des baskets usées, dans un style un peu grunge. Il a aussi un tatouage en forme d'aigle sur l'épaule gauche, et aime à porter une grosse montre en or, lui donnant bien l'air d'un jeune riche, même s'il est souvent réticent à étaler ses richesses.»

« Son caractère ? Vous voulez vraiment savoir ? Eh bien, Alexander a un caractère des plus banals, un caractère comme vous et moi en fait. Comment ça, ça ne suffit pas ? Il vous faut vraiment 150 mots ? Bon, d'accord. On peut comparer Alexander à une pièce de monnaie ; un côté face, et un côté pile. Souvent, c'est lui qui décide à quelle face vous aurez droit aujourd'hui. Cela dépend de son humeur, ou plutôt de l'humeur qu'il a quand il se lève. S'il est de bonne humeur, alors vous aurez droit à son bon côté. Généralement, donc, il a un caractère assez semblable à celui de son frère : généreux, fidèle en amour comme en amitié, courageux, il ne se laisse en plus presque jamais avoir par la difficulté ou l'adversité. Il n'hésite pas à aider quelqu'un dans le besoin, quitte à sacrifier son propre confort. Il est gentil. Oui, c'est con à dire mais on peut le résumer à ça. Son côté pile est le plus sombre mais le moins complexe. Si on le laisse faire, il peut devenir très agressif voire même très violent, alors il ne vaut mieux pas le chercher, sauf si vous tenez vraiment à courir à l'infirmerie avec un oeil au beurre noir. Sérieusement. Voilà, j'ai tout dit je pense, après ce sera à vous de découvrir toutes les complexités de son caractère en le côtoyant. Ou pas. »

« Un mois. Un mois que mon frère adoré a quitté le Nevada pour Miami. Un mois à m'emmerder et faire semblant d'être attentif aux cours d'un lycée pourri. Quand je pensais à mon frère : lui s'éclatait à Wynwood High School, il rencontrait sûrement plein de nouvelles têtes et sortait sûrement tous les soirs, tel que je le connaissais, je me disais qu'il avait eu de la chance, même s'il y avait été contraint d'y aller. Oh, et puis merde, pourquoi ne pourrais-je pas moi aussi y aller à sa suite ? C'est ce que je dis à mes parents un soir de Mars. Il n'y voyèrent pas d'inconvénients. Il étaient même enchantés que je quitte un peu le foyer familial et que je commence à devenir un peu indépendant. Bah voyons. En tout cas, à peine quarante-huit heures après je me retrouvai dans un avion en route pour Miami. Deux heures de voyage à ne rien foutre, à écouter de la musique sur mon MP4, deux heures à regarder le paysage défiler par le hublot de l'avion. Deux heures qui me semblèrent durer toute une éternité, tellement j'étais impatient de découvrir Miami et tellement j'avais hâte de voir à quoi ressemble la célèbre Wynwood High School. Peut être que cet endroit qu'on pourrait qualifier de légendaire serait le point de départ pour une nouvelle vie, car on peut dire que ma vie s'est arrêté ce fameux jour de 2007. Je ne peut rien dire de plus ; mes souvenirs sont embrumés et de toute façon j'ai tout fait pour oublier cette année maudite. Pour l'instant, je suis aux anges, ou en tout cas au paradis. Je viens enfin d'apercevoir la silhouette des immeubles de Miami se découpant dans un ciel azur. Merde, pourquoi suis-je si poétique ? On peut voir la magnifique plage, aujourd'hui agitée de quelques vagues calmes. En se concentrant bien et en le voulant vraiment, on pourrait même l'entendre. Mais voilà que nous arrivons à l'aéroport. Je ne suis qu'à quelques kilomètres du lycée, peut être que mon frère serait là pour m'y accueillir. Un sourire aux lèvres, je monte dans un taxi qui va me mener vers une nouvelle vie...»