| | Éternellement [Miranda] | |
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| Sujet: Re: Éternellement [Miranda] Lun 5 Mar 2012 - 23:23 | |
| «Je dois partir un moment.» «Comment ça "partir un moment" ? Où ça ? Quand ? Combien de temps ?» «Chez mes parents. Maintenant. J'en sais rien. Peut-être une semaine.» «Pourquoi tu me dis ça comme ça d'un coup ? Pourquoi tu dois partir maintenant, subitement ? Expliques moi au moins ! Aero, regardes moi et expliques, bordel !» Le jeune homme n'osait même pas adresser un regard à Min Yeon. Il avait déjà passé les deux dernières semaines à l'éviter le plus possible même lorsqu'il la prenait dans ses bras pour la consoler. Après tout, sa mère était morte tout récemment, il ne pouvait pas la laisser comme ça, sans le moindre geste d'affection à son égard. Pourtant, aujourd'hui, il devait partir et ne pouvait pas l'expliquer à Min Yeon. «J'ai pas le temps. Mais je reviendrai.»
Le garçon avait déjà fait ses bagages la nuit passée pendant que Min Yeon dormait. C'est d'ailleurs en se réveillant qu'elle le découvrit, assis au bord du lit, les valises à ses côtés. Il avait attendu qu'elle se lève avant de partir. Il voulait lui dire "au revoir" tout en sachant que cela se passerait dans la panique et la tristesse. Cependant, il savait bien qu'il reviendrait et que tout reprendrait son ordre initial. Si elle lui faisait confiance, elle finirait par comprendre. «Alors, je t'attendrai...»
Seulement, après trois semaines, on commence à se demander si ce n'était pas une ruse, une manière détournée de rompre le contact. Au bout d'un mois, on est sûre que c'était la fin, on décide de partir à son tour... - Hey !
J'avais vraiment perdu la notion du temps et du lieu où j'étais lorsque je fus interpellée. Je m'arrêtais net. Coup d'œil à l'horloge murale. 18h30. Je me retournais. Une jeune fille qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Amiyah était là, mais le regard sévère, plutôt différent de celui qu'Amiyah avait l'habitude d'avoir. Je devais la déranger... Quant à moi, avec mes yeux rougis, je faisais certainement pitié à voir. Encore heureux, je n'avais pas encore pleuré. J'aurais eu bien trop honte.
- Je peux entrer ou tu as réservé la salle ?
Je faillis la rejoindre pour la saluer mais cette question et ce ton confirmaient mes doutes. Il ne s'agissait pas d'Amiyah mais de sa sœur jumelle dont elle m'avait tant parlé. De plus, ma réponse ne se fit pas attendre, elle semblait impatiente et balança alors son sac dans un coin. Je m'avançais jusqu'à la chaîne hifi pour éteindre la musique et enfin répondre à mon interlocutrice. Ma voix était plus posée que précédemment, je me sentais plutôt mal à l'aise même. Cette fille froide et distante m'avait entendue chanter. Qu'on me regarde danser ne m'a jamais génée, je me sais plutôt douée dans ce domaine que j'exerce depuis toute petite. En revanche, le chant, ce n'est pas vraiment mon truc, et ce, qu'importe ce qu'en dit mon ancienne amie.
- Euh... Oui, oui, tu peux... J'ai rien réservé du tout.
De toute façon, avec tout le temps que j'y avais passé aujourd'hui, réservation ou pas, je n'allais pas refuser l'entrée à qui que ce soit. D'ailleurs, si je restais encore une heure de plus seule avec cette chanson, j'allais m'effondrer en larmes.
- Ça te dérange si je reste encore un peu avant de quitter la salle ? Parce que ça doit faire six heures que je danse sans arrêt, j'ai besoin de me poser un instant.
Tout en parlant, je me dirigeais vers une chaise près d'un mur. Ce n'était qu'en m'arrêtant que je réalisais ma fatigue, mes muscles commençaient à se réveiller... Je m'attendais à ce qu'une réponse négative de la fille me tombe dessus et si cela devait se produire, je me poserai alors aux vestiaires. Un lieu que je n'apprécie guère lorsqu'il y a un peu de monde. Les gens manquent cruellement de pudeur, et les odeurs s'installent plus facilement qu'elles ne disparaissent. Mais bon, c'était déjà mieux que de ramper jusqu'à l'appartement. |
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| Sujet: Re: Éternellement [Miranda] Lun 5 Mar 2012 - 0:29 | |
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« Faites une photo de famille. » Voilà. Il m’avait donné ce sujet, à moi en particulier, la fille dont toute la famille était décédée, mise à part ma jumelle et moi-même. Alors, ce sujet m’avait mené à cet endroit que j’évitais au maximum depuis longtemps –un peu trop peut-être- à savoir le cimetière. Je n’y avais pas été depuis plus d’un an et pourtant, j’avais l’impression que le temps s’était arrêté en cet endroit lugubre. Les pierres tombales n’avaient pas changé, elles étaient toujours de la même couleur, les photos étaient les mêmes, les dates aussi. Il n’y avait plus qu’un bouquet de fleur et durant un long moment, je me demandais s’il venait d’Amiyah ou de Charlie. Les deux cas étaient probable, celle qui se faisait appeler « Cha’ » avait quelque chose à se faire pardonner, quelque chose d’atroce que jamais je ne pourrais oublier, quant à Amiyah, et bien, elle avait toujours était bien plus forte que moi contrairement aux apparences et j’étais persuadée que cet endroit ne l’inquiétait pas le moins du monde.
Oui, elle était forte. Elle avait recommencé à vivre normalement, en changeant de caractère, mais dans le bon sens. Alors que moi, j’avais décidé de devenir une garce et tant pis pour ma réputation. Ce choix avait été facile et c’était la décision la plus lâche que j’avais prise jusque-là, parce que quand on est une garce, on n’a pas de lien et que du coup, on ne souffre pas. J’avais même été jusqu’à gâcher une histoire d’amour sans aucun scrupule à cause de ce caractère qui était désormais le mien, j’avais regretté, mais au moins, on ne s’était pas assez connu pour se faire souffrir. Et le principal était là, je ne voulais plus avoir mal, plus jamais.
Bref, je m’étais retrouvée durant une grande partie de a journée dans le cimetière à fixer sans rien faire les tombes de mes parents et de ma sœur. Et au bout d’un très long moment, j’étais repartie, comme ça, sans avoir pris une seule photo. J’étais repassée dans ma chambre pour y déposer mon appareil photo, prendre mon sac de sport et enfiler mon survêtement par la même occasion. Les auditions de pompoms girls approchaient et je comptais bien avoir une place dans l’équipe. Mais je devais m’entrainer, j’aimais beaucoup la danse, mais ça avait toujours était plus la passion d’Amiyah et depuis notre séparation, je n’avais plus vraiment dansé.
Lorsque j’arrivais au niveau du gymnase, j’entendis une musique inconnue. Intriguée, je poussais la porte pour apercevoir une fille en survêtement large, en train de danser et chanter. Je l’observais un petit moment, restant silencieuse, jusqu’à ce que je commence à m'ennuyer. Elle dansait bien et avait une jolie voix, elle se serait surement bien entendu avec Amiyah. Mais avec moi, il y avait peu de chance. « Hey ! » Criais-je pour qu'elle m'entende. « Je peux entrer ou tu as réservé le salle ? » Demandais-je finalement d'une voix froide, accordée à mon regard glacial, j’étais toujours des plus accueillante. Quoique, au moins, je ne l'avais pas agressé, elle pouvais déjà s'estimer heureuse. Mais finalement, comme elle était un peu trop longue à mon goût pour répondre, je n'attendis pas qu'elle parle pour entrer et balancer mon sac dans un coin. Après tout, elle avait une langue, alors si je la dérangeais elle pouvais me le dire, ou tenter de me mettre à la porte...
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| Sujet: Éternellement [Miranda] Dim 4 Mar 2012 - 0:59 | |
| Éternellement ♫ Miranda Connor Jeudi 9 Février, Aujourd'hui j'ai séché les rares cours que j'avais car il s'agit de la deuxième date pesante de l'année, la première étant le 22 janvier, anniversaire de la mort de ma mère. Que se passe-t-il donc le 9 Février ? Et bien, ça fait exactement trois années que je n'ai plus vu Aero... Je sais bien qu'un mec qui se barre comme il l'a fait, il faut l'oublier, que ça ne vaut pas le coup mais voilà, il n'était pas comme les autres, enfin, je le croyais, il avait ce truc en plus, indéfinissable même s'il était assez silencieux, d'autres diraient mystérieux et certains le traiteraient de menteur par omission, d'homme taciturne ou que sais-je... Nous nous connaissions depuis neuf années et étions ensemble depuis quatre ans déjà, j'avais cru pouvoir me le garder éternellement, là était ma plus grave erreur. J'aurais au moins voulu connaître les raisons de son départ précipité. Enfin, façon de parler puisqu'il s'éloignait déjà de moi les semaines précédant sa fuite. N'empêche que dans tous les cas, même si je lui en veux à mort, je n'arrive pas à tourner la page, j'ai eu beau tenter de flirter, je me suis vite rendue compte que, comme au temps du collège, j'étais incapable de donner une chance aux autres, sans cesse me revenait le visage d'Aero, son doux sourire, le souvenir de ses lèvres sur les miennes, de son corps mêlé au mien, nos bons comme nos mauvais moments, ma mémoire n'avait pas de place pour un autre homme et elle n'avait pas l'intention de se formater pour cela. Et la seule personne qui avait eu un aussi bon traitement de faveur était ma défunte mère. J'avais des tonnes de paquets d'amour à donner mais ils n'avaient été distribué qu'à ces deux personnes là. Bien sûr, depuis mon arrivée à Wynwood, certains avaient gagné un peu de mon amitié mais jamais cela n'avait pris de telles proportions. Même si une jeune fille que j'avais rencontré dans de drôles de circonstances avait gagné une petite place spéciale dans mon cœur mais, notre relation était encore bien trop étrange pour être bien considérée. D'ailleurs, je ne l'avais pas vue depuis quelques temps mais il me restait quelques petites choses d'elle dont une chanson. Elle me l'avait écrite en songeant au peu de choses que je lui avais dites sur Aero, elle devait vraiment être inspirée ce jour-là pour me faire ce cadeau là. Et aujourd'hui, c'était sur cette composition que je dansais depuis quelques heures.
Après un très court repas de midi -comprendre un café noir et trois grains de raisin- , j'avais pris mes affaires de sport comprenant un ensemble de survêtement assez large et des baskets -comme dans la vidéo vers le milieu- et je m'étais rendue illico à la salle de danse du gymnase plutôt que de squatter le bâtiment de la confrérie. Mais bon l'accès au Parc était plus proche de la sortie de la salle de danse donc si je devais prendre l'air, c'était pas mal. Du coup, j'avais la musique faite plus ou moins à l'arrache gravée sur cd mise volume maximum dans la chaîne hifi, elle avait insisté pour faire un enregistrement malgré mes oppositions à répétition. «Puisque j'te dis que je sais pas chanter, arrête d'insister, t'es lourde !» «Fais pas chier, je suis bien plus objective que toi en ce qui concerne ta voix. Alors j'ai pas écrit c'te merde sentimentaliste à en faire chialer une hyène pour rien, Minnie.» «Ok, ok, je le ferai mais la prochaine fois, t'emmerdes pas à faire ce genre de choses. J'suis pas une chanteuse moi, mais une danseuse... Et toi, t'es qu'une chieuse !» «De rien, connasse.» Du coup, ça nous avait pris un bon après-midi surtout de son côté pour les samples et finalement, on a mis ça sur CD et je m'en suis pas séparée depuis, au point qu'aujourd'hui encore, je danse et chante dessus depuis maintenant au moins cinq bonnes heures. Et oui, il est déjà 17h45 ! Et j'ai beau être au bord des larmes en pensant à tout ce que représentent les paroles de cette foutue, je ne parviens pas à m'arrêter. Je sais bien que mes membres me rappelleront, plus tard ce soir, la souffrance que je leur inflige en répétant les mêmes putains de pas de danse et que ma gorge ne me laissera plus articuler le moindre mot demain matin mais je m'en moque éperduement.
«Soshite mata Fuzakete Bye Bye Bye Why did you say "Bye Bye" ? Why did you say "Bye Bye" ?» ♫
C'est niais à en crever mais aujourd'hui, plus que n'importe quel jour, je me sens au bord de l'agonie. C'est idiot hein, parce que demain je n'aurais toujours pas oublié non plus, mais lors de cette date, ses derniers mots résonnent bien plus forts dans mon esprit. Je suis une idiote. Ouais, il paraît que l'amour c'est la chose la plus stupide qui soit au monde, ça doit être vrai. Je le hais... Je n'aurais jamais du croiser sa route. De l'amour à la haine, il n'y aurait qu'un pas. Cette phrase n'aura jamais eu autant de signification à mes yeux que depuis ces trois foutues années de solitude. Sauf qu'à se croire seule, on en oublie que le gymnase est un lieu accessible à tous...♫ Et alors tu me diras en plaisantant Bye Bye Bye ... Pourquoi m'as-tu dit bye bye ? Pourquoi m'as-tu dit bye bye ? ♫ |
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