Que choisir comme titre ? [Déborah]

- Si vous connaissiez l’existence de ce bibliothécaire, vous vous exprimeriez correctement. Je peux donc constater que votre connaissance de la langue n'est qu'abordable. Cela m'étonne de vous.

Ses paroles répondaient aux propos de la jeune fille qui se "plaignait" de sa phrase incorrecte. Si adorable et si charmant ce professeur. On se demande bien pourquoi il n'a pas vraiment d'ami. En même temps, s'il en avait, je ne voudrais surtout pas les rencontrer ensemble. Mais au moins, il est vrai qu'on ne peut pas vraiment lui reprocher sa politesse, cela faisait parti de son éducation. Après un instant de marche, la jeune fille s'arrêta pour tremper ses pieds dans la mer. Le professeur, lui, resta en arrière pour éviter de salir ses chaussures. Évidemment, il ne les enlèvera pas pour tremper ses pieds dans l'eau, il trouvait cela quelque peu futile. Mais cela n'a guère d’importance.

- Et en fait , je ne sais rien de toi , mec .

Elle ne savait rien de lui et n'en saurait pas plus.

- Il n'y a rien à savoir sur moi. A part que l'on ne doit pas me manquer de respect, en me tutoyant par exemple et en m'apostrophant de façon négligeante..

Il détestait cela. Le manque de respect était une chose capital chez lui. Un tutoiement de trop et boum ! Une gifle. Bon, peut-être un peu exagéré, mais si on est trop insolent avec lui, c'est sûr, vous aurez droit à la gifle. Si doux et si charmant ! Je suis sûre que tout le monde pense à lui lorsqu'il pense au prince charmant.
Il tira encore quelques bouffées de sa cigarette, regardant son élève devant lui, baisser la tête en arrière. Elle était plutôt jolie, mais bien trop gamine pour lui. Et cela plaçait un obstacle sur sa beauté. il en fallait vraiment peu pour Monsieur de la Vaubyessard. Mais qui sait, si ça se trouve, plus tard, s'il devient amoureux. Ici je mets une supposition, parce que je ne pense pas que cela deviennent réalité. Enfin, si il devient amoureux, cela sera peut-être d'une femme très intelligente mais pas riche du tout ... hum ... ouais, en fait je ne sais pas. Personnellement, je n'y crois pas trop, mais c'est-on jamais. L'homme change, même Tristan de la Vaubyessard ! Bref, arrêtons les digressons. Je disais donc qu'il diminua la longueur de sa cigarette en aspirant de la fumée qui asphyxie ses poumons. Tristan avec parlait de lui, et il n'avait rien de plus à dire.
Il aurait pu reprendre la question de la jeune fille et la retranscrire pour elle, mais il se moquait bien d'elle et de sa vie. Il savait qu'elle était riche, qu'elle le montrait, il pouvait se contenter de cela, bien qu'il en sache un peu plus. La vie des autres, ce n'était pas sa grande passion. Sauf s'il pouvait en soutirer quelques bénéfices. Ici, il n'avait besoin de rien, et certainement pas venant d'une jeune fille qui n'était pas capable de rester à la place que lui donnait son âge. Il ajouta ceci après sa précédente phrase, empêchant ainsi la jeune fille de caser un mot pour ne continuer cette trépidante conversation.

- Et je vous préviens immédiatement, je me moque de votre vie comme de ma première chemise. je suis votre professeur, vous êtes mon élève. La discussion s'arrête ici. Si jamais vous continuez d'être insolente, ça ira mal pour vous.

Il tira les dernières bouffées que lui laissait sa cigarette et la jeta par terre. Il se moquait de salit environnement, car de toute façon, la plage serait nettoyer durant la nuit. Ainsi, il donnait du travail à ce qui en avait besoin. Cette pensée le fit sourire.

- Et dire que ce sont des pauvres qui nettoient nos plages, c'est plutôt amusant.

Et vas-y que je descende les autres. Parfois, ce type, il m'énerve. Les gens comme lui, je ne peux pas les voir. Mais bon, pourquoi est-ce que je raconte sa vie ? Ben ... je sais pas, peut-être parce que je m'amuse bien à la critiquer moi-même. .. Dans ce cas, je pense qu'il faudra que je vous abandonne afin de réfléchir à ce que je viens de vous dire ... Mais j'en ai marre de faire des digressions !
Tristan reprit lentement sa marche. Il fit deux pas avant de reprendre la parole.

- Ils doivent vraiment ne pas être intelligent pour faire ça comme travaille.

Encore et toujours les belles pensées de Tristan. Il fallait bien qu'il discute, et c'est le seule sujet sur lequel il s'entendait bien avec cette élève.

Son enfance, que pouvait-elle savoir de son enfance ? Rien. D'ailleurs, il préféra ne pas vraiment y penser. Surtout son adolescence qu'il trouva quelque peu raté à toujours obéir et se taire. Peut-être pour ça qu'il est devenu professeur ? Mais bon, qui peut savoir ?
Tristan écouta attentivement les remarques de son élèves et sourit. Elle ne s'intéressait pas à lui et il s'en moquait. Pour dire vrai, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Le fait qu'elle le voit comme un obsédé sexuel le fit presque rire. Lui qui n'avait jamais eut de relations, cela pouvait paraître étrange. S'être tapé plus d'une minette lycéenne dans son cas serait donc un peu difficile. Mais évidemment, cela, elle ne le savait pas, et d'ailleurs, personne ne le savait. C'était du privé pur et dure.

- Vous devriez savoir qu'avec mes principes, je n'ai aucune relations avec mes élèves, et encore moins des mineures. A vous entendre dire ça, je n'ai pas l'impression de parler avec Déborah Alowa. Je vous croyais supérieur à ce genre de pensée. C'est peut-être le travail qui vous rend comme cela, ou bien autre chose ...

Il dirigea son regard encore une fois vers la mer. A quoi bon continuer sur ce sujet, c'est un jeu qui ne finira jamais et qui peut être dangereux. Le professeur resta un moment sans parler. Non, cela est possible ? ... Bon ok, c'est possible, il parle autant qu'il se tait alors ... Bref.
Il se retourna vers la jeune demoiselle et l'invita à continuer leur promenade sur la plage. Il sorti un paquet de cigarette de sa poche. Oui, il fume, mais pas tous les jours ! Ce n'est que lorsqu'il a besoin de se relaxer comme après une dure journée de travail. Pour respecter le caractère de Tristan, il avait acheté les meilleurs et pas les moins chers. Il en proposa une à Déborah. Malgré son sale caractère, il était toujours légèrement gentleman, dû à son éducation. Il alluma sa cigarette et en pris deux bouffées. La lumière peu à peu se tamisait. On ne commençait qu'à distinguer des ombres se promenant d'un bout à l'autre de la plage. La fumée le réchauffait dans sa marche. Il fallait le dire, le professeur n'était pas très bien couvert pour une soirée d'automne. Mais il s'en moquait, il aimait bien avoir froid. Sentir le vent le frapper au visage. Au bout d'un moment, il finit par dire quelque chose.

- Que pensez-vous du bibliothécaire ?

Tristan ne le connaissait pas encore et ne savait pas s'il avait envie de le rencontrer. Peut-être que Déborah pourrait le renseigner là-dessus. Et puis, il ne savait pas quoi dire pour alimenter la discussion, alors autant commencer par-là, la suite viendra peut-être toute seule après. La demoiselle devait certainement avoir des idées dans sa petite tête.

- Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas en cours qu'il faut débouter un bouton en plus de d'habitude , Monsieur le Tombeur !

Tristan esquissa un sourire en coin. Elle aussi lui envoyait des pics. C'était marrant comment ils pouvaient pas se piffrer, mais en même temps, dès qu'ils étaient dans un même lieux, ils étaient toujours côte à côté.
Parfois Déborah l'amusait, parfois elle l'énervait. Cette fois-ci, c'était l'amusement. Elle avait remarqué la chemise ouverte plus que d'habitude, cela voulait donc dire qu'elle faisait attention à l'allure de ses professeurs, où du moins ici, de son professeur de physique-chimie. D'ailleurs, celui-ci avait envie de s'amuser. Il s'approcha de la jeune fille, toujours avec son léger sourire et lui dit :

- Mais cela semble vous plaire. Il serait d'ailleurs dommage de vous enlever ce plaisir. Surtout que je suis sûr qu'avec votre âge, vous devez vous imaginez des choses avec certains de vos professeurs, qui malheureusement ne possèdent pas de grandes conditions.

Cela faisait un peu, tiens prends ça ! Je te rappelle bien ton âge, mais je descends en même temps d'autres personnes dans le style ni vu ni connu. Le tout en ayant l'air le plus naturel possible.

- Mais on ne peut pas vous le reprocher, la jeunesse est parfois une période bien difficile.

Tristan fit quelques pas et regarda la mer. Il tournait le dos à la jeune fille et se permit de sourire sans aucune retenu. Il avait envie de s'amuser et il n'allait pas s'en priver. Il se demandait bien ce qu'il pouvait faire par la suite. Continuer dans le "tu n'es qu'une petite fille" ou dans le "pourquoi pas déboutonner un autre bouton" afin de la faire réagir encore plus. Il est vrai qu'il avait déjà bien entamé le premier choix. Le deuxième aurait un peu fait ... comment dire ... pas vraiment de son rang. Quoique, avec une personne comme lui, ça pouvait passer. En s'amusant.
Il trouva un sujet de discussion, certes un peu étrange, mais bon, après une journée de cours comme ça, on ne peut pas vraiment le lui reprocher. Il se retourna et la regarda.

- En tant que jeune fille, avez-vous déjà eu des fantasmes sur moi ?

Je n'y suis pour rien dans cette question, je vous le promets !!! Il n'arrête pas d'appuyer sur son jeune âge pour lui faire comprendre qu'elle est encore immature. Alors, tout naturellement, il s'adapte à son niveau de mentalité. Et c'est Tristan qui pense ça, pas moi. Alors ne venez pas me frapper après ! Bon d'accord, il aime aussi être un peu choquant sur les bords, mais je n'y suis toujours pas rien.
Tristan la regardait, toujours avec son sourire en coin, le dos cette fois-ci à la mer. Il devait tout de même faire attention à ses propos, parce qu'un professeur posant cette question à une élève, ou bien même une connaissance qui est mineure pouvait paraître suspect. Dans un certains sens, il s'en moquait de ce que les gens pouvait bien penser de lui. Bon, avec une certaine limite. Si jamais le directeur vient le voir et lui pose des questions parce qu'une rumeurs court qu'il est pédophile, il ne va pas aimer. Même s'il sait très bien qu'il ne l'est pas. Les élèves ont souvent tendance à tout déformer, voir inventer des choses.

Vagabonder sur la plage en automne lorsqu'elle celle-ci est vide peut être une chose bien agréable après une dure journée de travail. En effet, inculquer des connaissances à des élèves bornés, de conditions grossières peu parfois être éprouvant pour ce professeur de physique. Le fait de se retrouver seul ainsi lui permet de réfléchir, mais aussi de s'évader de la civilisation. Ainsi, plus besoin de s'énerver. Étant sur une plage privée, les seules personnes qu'il pouvait rencontrer étaient de sa condition. Mais revenons un peu sur sa journée.
Monsieur de la Vaubyessard avait commencé ses cours dès la première heure et l'avait fini à l'heure la plus tard qui puisse exister dans l'enseignement. N'ayant eut que soixante minutes pour manger, je vous laisse deviner dans quel état il se trouve. Fatigué avec un besoin d'un peu d'évasion. Malheureusement, pour lui, sa journée la plus chargée se située pile en plein milieu de la semaine. Et en tant que bon professeur, il aime à donner de multiples devoirs à ses élèves et à les couvrir de contrôles ou d'interrogations surprises. En quelques mots, il lui restait encore deux heures de travail à effectuer chez lui.
Il prenait souvent un bol d'air ce jour-là, sur cette plage d'ailleurs. En même temps, pourquoi se promener sur une plage où devait se trouver des gens de piètre conditions ? Il avait les moyens pour circuler librement sur cette étendue de sable, il en profitait donc. Le temps était maussade, le ciel était gris foncé, le temps annonçait de la pluie. Le vent soufflait dans les cheveux bruns de Tristan, lui donnant ainsi une certaine allure qui ne passait pas inaperçue. Les mains dans son jean noir, taillé à la perfection dans un magasin de grande marque. Ses chaussures de cuire noire aussi fendaient le sable grâce à leur bout légèrement pointu. Bon, d'accord, j'exagère la description, mais c'est une façon de présenter le bonhomme plus joliment que d'habitude par une simple description morose. Bon, je reprends donc, où en étais-je ? Ha oui, maintenant je parle de la chemise. Hahaha ! La chemise, évidement, habituellement, il n'a qu'un seul bouton ouvert, mais là, comme il ne se trouvait plus en cours et ni dans l'établissement, il ne représentait plus le cadre professorale. Ce fut donc sans gène qu'il se promenait avec deux boutons ouverts, laissant entre voir son torse. Évidemment, la chemise est elle aussi noire. Il est donc normal que pour accompagner le tout, la veste qu'il porte car le temps est tout de même bien frais soir noire. Bon, je ne vous citerez pas dans quel magasin il s'est fait tailler tout son costume parce que nous ne sommes pas ici pour parler de cela. Au fait, on doit parler de quoi ? Ha oui, de Tristan marchant sur la plage ... ben franchement, tout ça n'a rien de trépidant. Peut-être pour le simple plaisir des yeux, je peux comprendre. Mais passons, il faut que j'arrête de vous embêter avec mes réflexions. Ce professeur marchait donc sur la plage pour se changer les idées. Comment tout résumer en une phrase ...
Ce n'était pas tout. Cette plage en question était plutôt fréquentée ce soir là. Une dizaine de personnes se promenant, et je peux vous dire que c'est beaucoup, surtout avec un temps comme celui-là. Tristan dévisageait les personnes qu'il croisait. S'il y avait un ami, il le saluait. Mais vu son rang et sa vanité, il n'en avait pas beaucoup. En parlant de rang, il vit une jeune personne sur le sable qui était presque comme lui, mise à part son âge. Il se dirigea vers elle, elle lui tournait le dos et ne l'aperçut donc pas.

- Je ne pensais pas qu'une jeune fille comme vous puisse se trouver ainsi toute seule sur cette plage et qui plus est, par ce temps. Ce n'est pas parce que vous possédez de l'argent que vous pouvez faire ce que bon vous semble.

Et bim. Voilà la sympathie de Tristan. Il aimait bien cette demoiselle, mais parfois, celle-ci l'énervait car elle se croyait plus grande que son âge. Ce n'est donc qu'en respectant son caractère, tant adoré, que Monsieur de la Vaubyessard la rabaissait ainsi à son âge.