Madame Spinelli ♥ [ V & P ]

Heureusement pour la santé psychologique de Valentin, Paige lui proposa d'aller pousser la chansonnette. S'il continuait à parler de cette nuit-là, il allait dire encore des conneries, alors autant s'arrêter, de peur que Paige finisse par le croire pervers, ou tout autre chose de pas moins glorieux. Il attrapa donc la main de la jeune femme qui les conduisit jusqu'au podium du karaoké. Il espérait qu'il y ait de bonnes chansons ... Vu qu'elle lui avait si gentiment proposé de choisir la chanson, il n'allait pas refuser, vu qu'à part les chansons qu'il aimaient, il n'était pas un très bon chanteur.

Quand ils arrivèrent sur le podium, Valentin trouva une chanson parfaite, un duo, avec un de ses chanteurs fétiches, Ne-Yo & Rihanna - Hate that I love you. Il espérait que le choix de la chanson aille à son amie. De toute façon, elle n'avait pas le choix ! C'est alors qu'ils se mirent à chanter. Ca allait, il n'avait pas trop l'impression de chanter faux, mais il fut bien heureux tout de même quand la chanson fut fini.Il se tourna vers la blonde :

- Fiou ! J'ai bien cru que j'allais pas m'en sortir ! dit-il en riant. Tu viens, on va manger un morceau ! Ca m'a vraiment ouvert l'appétit cette petite chanson !

Il attrapa alors la main de Paige et l'entraîna avec lui, de peur de se faire recevoir des tomates à la figure. Au moins, il avait pu un peu décompressé, mais il avait une faim de loup bizarrement. Vu qu'il était avec Paige, ils pouvaient aller ensemble manger un morceau, et passer encore un petit moment ensemble.

Valentin s'efforçait de la rassurer. S'il était capable de rien une fois bourré peut-être qu'elle avait imaginé cette petite danse. Même si dans ses souvenirs les pas étaient mal maitrisés et complètement grotesques. Selon elle, cette sorte de slow avait existé. Mais il se pouvait très bien que ce soit un rêve ou un illusion et qu'elle ait tournoyé avec un balais. Dans ce cas, Paige se ferait vraiment peur !

Et malgré les propos plutôt encourageant qu'il tenait, il sombra lui aussi dans le doute. Ce qui ne fut en aucun cas une aide pour la jeune demoiselle. Les mots de l'étudiant étaient à double sens et il semblait s'en rendre compte. Paige devait faire face. Elle chercha les bons mots avant de se lancer dans un quelconque discours.
L'anglaise sortit la paille de sa bouche et avala avec difficulté la gorgée de milkshake. Sa gorge était nouée. Elle ne savait comment agir. Ses souvenirs étaient vagues et confus. Elle n'arrivait à savoir si ce qu'elle éprouvait pour Valentin était une simple amitié ou un attrait physique.

« Hé ! Ça te dit d'aller chanter une petite chanson ! On est dans un karaoké autant en profiter, non ? Je pense qu'on est trop à cran là ! On ferait mieux d'essayer de ne plus y penser et la réponse apparaîtra sans doute plus clairement. Tu viens ? »

Elle s'était levée, tendit la main à l'italien tout en lui offrant un sourire encourageant. Elle espérait qu'il se prêterait au jeu sans trop de difficulté et sinon elle irait sur la petite scénette seule et l'encouragerait à la rejoindre. Paige connaissait le patron du bar à force de venir tous les jeudis et savait pertinemment qu'il était du genre à aller chercher le garçon en lui chuchotant qu'il est une poule mouillé s'il ne fait pas comme la petite et fragile blondinette ! Un partenaire de taille, à l'avance, dans son camps. Il n'y avait plus qu'à y ajouter les applaudissements des quelques consommateurs... Et le tour est joué !

« Au fait... Habituellement je garde toujours un t-shirt et un short ou plus court s'il fait vraiment chaud... Mais je ne me suis jamais vraiment couchée bourrée et si ça arrive je n'ai pas bougé ni changé de vêtements et j'ai mal au dos à cause d'un sol dur ou autre... Mais si tu viens chanter je te laisse le choix de la chanson ! »

Une sorte de petit défi. L'atmosphère se devait d'être détendue. Et puis c'était peut-être le début d'une amitié entre eux. Sans alcool, sans souvenirs flous, sans paris stupides... Juste des amis. Tout pouvait commencer maintenant.


EDIT : Si tu pouvez trouver quelque chose pour clore le sujet tu serais un ange ! C'est pas que j'en ai marre, juste que je prépare une surprise pour la rentrée et je dois arrêter tout mes RPs en cours...

Quand Paige reposa le téléphone sur la table, il le récupéra et le fit glisser dans sa poche, pendant qu'elle le menaçait en riant. Elle n'aurait pas fait ce grand sourire à la fin, il l'aurait pris avec autant d'humour. Après tout, il commençait à bien la connaître. Il lui rendit son sourire, pour finalement dire :

- Je suis sûr que je ferais un excellent milkshake, le Spinelli, arrivé tout droit d'Italie, recette mystère ! Mais ne t'inquiète pas, je les garde pour moi !

Et il s'arrêta ici. Il avait bien conscience qu'il aurait du continuer, ou même sire autre chose, mais rien ne sortit de plus. Il y avait cette ambiguïté dans cette dernière phrase qui le gênait. Mais il ne fit rien transparaître, il ne voulait pas qu'elle aussi voit des choses où il n'y a rien. Puis elle continua, avec des inquiétudes, sur leur nuit passée ensemble, où ils s'étaient réveillé nus et avec une gueule de bois.

- Je pense pas qu'on ait pu faire autre chose, car quand je suis bourrais, je suis capable de rien ... A part, apparemment danser, ce qui m'étonne ... Mais pour ce qui est du reste, je suis sûr qu'il ne s'est rien passé ! Et puis, tu sais, je dors toujours sans rien sur le dos, donc de mon côté c'est normal !

Oui parce que pour Paige, il ne savait pas du tout. Mais il avait essayé de se convaincre, il avait même réussi, mais elle lui avait rappelé qu'ils avaient dansé, et qu'il ne lui avait pas marché sur les pieds. Alors s'il avait été capable de danser, il se demandait bien s'il avait pu faire autre chose d'un peu plus, personnel. Puis il continua sur ce qu'elle avait dit à la fin :

- Et moi non plus j'ai pas trop envie de me torcher à nouveau, surtout qu'il y a sûrement d'autres moyens, autres que celui-là pour essayer de se rappeler ...

Ah non, il pouvait de nouveau plus continuer. Il était un peu trop gêné là. C'était pas son genre pourtant. Mais quand il ne se rappelle de rien et qu'il n'a pas pu être maître de ses actes, il ne sait plus où se mettre, et c'était ce qui arrivait. Et il disait aussi des choses pleines de sous-entendu. Ce genre de situation ne l'arrangeait décidément pas.

Paige avait lancé le sujet des photos dans l'espoir de découvrir quelque chose. Elle avait réellement l'impression d'être dans un film. La situation était grotesque et caricaturale. Pourtant c'était bien arrivé à elle Paige McCarthy, la fille folle sur les bords mais toujours responsable. Elle allait réellement devoir se calmer. Mais bon, n'est-ce pas ce qui arrive quand on laisse une adolescente seule, dans une ville aussi immense que Miami ? Non, elle ne rejetait pas l'entière responsabilité sur ses parents...Seulement s'ils avaient su lui donner des limites... La petite chose fragile qu'elle avait été s'était transformée en cheval fou lancé au triple galop. Incontrôlable et se confrontant trop rapidement aux expériences de la vie. Un mariage... Un mariage ! Dans la ville du pêché en plus de cela ! Las Vegas... Dans tous les films, on y voit des gens faire des choses idiotes. La blondinette aurait dû se méfier ! Elle aurait dû dire une autre ville lors de leur petit pari.

Un petit rire s'échappant de Valentin, la fit revenir à la surface. Paige s'était noyée rapidement dans un torrent de souvenirs sur le voyage. Le garçon en avait bien ! Il avait des clichés du séjour ! Et elles devaient être assez amusante pour lui donner ce petit sourire. L'étudiante sentit son cœur s’accélérer au moment du verdict. Elle prit le téléphone et regarda. Oh God ! Position peu flatteuse, langue, grimace, posture... Une véritable photo dossier ! A supprimer avant qu'elle fasse le tour du lycée ! Quoi que... Paige se reconnaissait bien ! Folle et prête à faire n'importe quoi pour sourire. Elle ne devait pas avoir encore trop bu à ce moment là. Pas sobre, juste alcoolisée...

La photo suivante était beaucoup plus personnelle. Paige préférait plutôt que ce soit l'autre qui fasse le tour du net. Elle était en sous-vêtements, sans maquillage, sans artifice... La blondinette s'en souvenait vaguement. Elle avait voulu se changer et avait attrapé un des peignoirs de l'hôtel. Doux, léger et transparent, la demoiselle en était devenue fan. Elle l'avait porté un long moment en tournoyant sur elle-même. Bon, à la fin, un mal de cœur avait pointé le bout de son nez et elle s'était étalée sur le grand lit.

Finalement celle devant laquelle, elle resta le plus longtemps fut celle du baiser. Un léger frisson parcourant ses organes à cette vue. La photographie était bien prise. Ils étaient mignons comme ça... Y avait-il eu plus qu'un bisou ? Elle ne le savait pas vraiment.
Paige reposa le portable sur la petite table du bar et prit une gorgée de la boisson rose.

« Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas ! C'est ce qui se dit, non ?... Tu diffuses ces photos et je fais de toi un milkshake, Monsieur Spinelli ! Attention, il ne faut jamais prendre à la rigolade mes menaces ! »

Après une tentative veine de prendre un air dissuasif, elle souriait de toutes ses dents. Paige essayait tant bien que mal de prendre les choses à la légère. Seulement elle n'arrêtait pas d'essayer de remuer le passé pour tenter de trouver des réponses. Qu'avaient-ils fait ? S'ils avaient été sages, pourquoi se réveiller nus dans un lit ? Devait-elle faire un test ? Sauraient-ils un jour la vérité ? Valentin savait-il plus de choses qu'il ne voulait en dire ?

« Tu penses qu'on a pu faire d'autres choses ? J'veux dire, tu sais, plus que les baisers et le mariage ? Je me souviens du moment où on est rentrés dans la suite très tôt dans la matinée. J'avais sauté sur le lit pendant que tu mettais de la musique et après on avait dansé un slow... Ouais je revois trop la scène ! Mais pour le reste... Tu sais quand on perd quelque chose, y a toujours quelqu'un qui te dit de retourner sur tes pas, de refaire les mêmes gestes pour découvrir la vérité... Ben tu vois, bizarrement, j'ai pas tellement envie de me torcher encore une fois ! »

Elle rigola doucement. Si c'était la seule solution, elle préférait encore rester dans l'ignorance. Mais si, Paige savait au fond d'elle-même que sa curiosité finirait par refaire surface et elle recommencerait tout ça. Un verre du même alcool, un baiser, une blague... N'importe quoi !

La jeune femme avait apparemment envie de goûter à ce milkshake à la fraise, car elle prit assez vite la paille libre, après avoir fait sourire de nouveau Valentin en lui disant qu'il la connaissait mal s'il croyait qu'il allait boire cette boisson tout seul. Puis elle continua sur les alliances et sur les photos ... Ah non, il n'avait pas l'habitude de prendre des photos, à moins que bourré il en est plus envie. Mais à ses faibles souvenirs, il n'en avait pas.

- Je pense pas en avoir moi non plus. Mais sait-on jamais ...

Tout en gardant la paille entre ses dents, il sortit son téléphone de la poche de son jean. Il alla chercher dans ses dossiers photos, et il y en avait une, non deux... Euh non trois ! Ah bon ... C'était étrange ... Il était étrange de toute façon quand il était bourré. Bon vu les photos, il hésitait à les montrer à Paige, mais en voyant la dernière, il ne put s'empêcher de glousser, à deux doigts de s'étouffer. Il y en avait une par contre, hum ... Il la garderait bien ! Vu qu'il n'avait que ces photos là sur son portable, il a tendu la portable à la blonde pour qu'elle puisse les voir :

- Tiens ! Mais j'en ai pas beaucoup !

Il repartit ensuite dans son milkshake, gloussant toujours autant, et en observant les réactions de sa femme. Ils s'étaient éclatés là-bas, c'était certain. Mais un petit détails lui revint en mémoire, quand il avait pris la dernière photo ... La photo du baiser lui avait rendu un peu la mémoire aussi. Ils n'avaient pas fait les totales amis et commençait sérieusement à croire qu'ils avaient couché ensemble.

Mais il ne s'en souvenait vraiment pas, il se rappelait juste avoir pris cette photo quand elle était sortie de la salle de bain, alors que lui aussi était en caleçon, qu'après ils avaient joué sur le lit et ... Trou noir ! Ils s'étaient peut-être endormi ... Non, ils s'étaient sûrement endormis ! Il n'aurait jamais pu oublié une nuit de jambes en l'air, non, il serait bien trop dégoûté sinon ...

Valentin plaisanta sur la bague. Une petite touche qui plaisait à la jeune fille. Et puis, il avait bien raison ! L'alliance à son doigt ne faisait pas tache. Elle était dissimulée entre tous les autres bijoux qu'il portait. Paige la gardait pour la même raison. Un brin de sentimentalisme en plus. Elle avait adoré le moment passé avec l'italien. Elle voulait s'en souvenir et à chaque fois qu'elle posait les yeux sur cette bague, elle revoyait quelques passages brumeux. Sans que la blonde puisse enchaîner, Valentin lui proposa de s'asseoir et partit chercher une boisson au bar. Besoin de déstresser... Elle n'était pas stressée ! Enfin, un peu, peut-être... Elle ne s'en était même pas rendu compte. Mais en y repensant, Paige sentit tout les muscles de sa nuque contractés et sa jambe ne pouvait s'empêcher de gigoter dans tous les sens.

Le beau brun revint quelque temps après. L'étudiante avait à peine eut le temps de se calmer avec des exercices de respiration. Une seule boisson. Deux pailles. Et à en voir la couleur, de la fraise. C'était mignon comme attention. Pas d'alcool pour eux cette fois-ci et ils attendront sûrement avant de remettre ça. Plus elle y repensait, plus Paige se trouvait inconsciente. Des tonnes de verres, une cuite et comme si se retrouver à décuver dans un avion ne lui avait pas suffit, elle avait remis ça. C'était stupide. Surtout pour une fille de seize ans. Elle était peut-être extrêmement mature, ça ne l'empêchait pas d'être mineure ! Enfin bon, tout le monde fait des bêtises. C'est ainsi qu'on apprend la vie avec ses erreurs et ses conséquences !

« Tu es en train de me dire que tu n'auras aucune pitié à boire entièrement une boisson à la fraise comme ça devant moi, parce que j'ai le malheur de ne pas vouloir boire dans le même verre que mon mari ! Et bien, tu me connais mal ! »

Elle attrapa la paille qui était encore libre et aspira une gorgée. Un bon milkshake. Elle adorait ça en plus ! Un petit sourire vint se nicher au coin de ses lèvres. Un question planait dans sa tête, alors enchaînant sur ce que Valentin avait dit avant d'aller prendre le verre, elle lança en regarda sa main :

« En fait je trouve qu'on les a bien choisit ses alliances ! Pourtant je n'arrive plus à m'en souvenir... Et je n'ai aucune photo sur mon portable ! J'aurai bien aimé voir nos têtes vu l'état dans lequel nous nous sommes réveillés ! »

Peut-être qu'il en avait... Peut-être qu'il pourrait les lui montrer et lui raconter un peu plus en détails. Paige était certaine qu'elle finirait par y voir clair... Rien dans son portable, elle avait vérifier. Mais avait-elle son appareil photo ce jour là ? Elle n'avait pas pris se paramètre en compte et n'avait donc pas regardé sur la carte mémoire de son précieux petit appareil...

La blondinette semblait sur les nerfs, un peu trop excitée. Valentin ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin. C'était fou comme certaines filles pouvaient être craquantes en train de craquer ;D et Paige en faisait considérablement partie. Il s'estima heureux sur le coup de ne pas être tombé sur un ton. Oui c'est peut-être un peu méchant, mais cela aurait pris un sacré coût dans son égo s'il avait épousé un laideron. Boh, au moins elle était sympa, et il s'entendait plus que bien avec elle, c'était le principal.

Puis elle remarqua qu'il avait toujours la bague. Il décida alors de faire un peu d'humour histoire de la faire un peu décompressé. Elle semblait à cran, alors que tout roulait pour Valentin. C'était normal ça ? Sûrement parce qu'il savait très bien que ce "mariage" était du bidon. Il n'avait même plus de papier pour vérifier l'acte. Ce genre de papier devait vite se retrouver à la poubelle, sans grand intérêt pour les femmes de chambres :

- Ouais, je trouve qu'elle me va bien, pas toi ?

Il contempla sa main avec le fameux bijou tout en souriant. Oui il aimait cette bague c'était officiel. Ce n'était pas en rapport avec Paige, enfin du moins un peu, car s'il avait passé un mauvais moment en sa compagnie, il ne l'aurais certainement pas gardé, même si elle lui plaisait. Il continua sur sa lancée pour lui proposer :

- Tu sais quoi ? T'as qu'à t'asseoir ... Valentin repéra les lieux et ... Tiens, ici, et attends moi, je vais chercher de quoi te déstresser un peu, t'en as bien besoin !

Non non pas d'alcool ! Pas bon pour la santé, dixit un gars qui s'est fait deux cuites en 48 heures ! Il se dirigea vers le bar sans même prendre l'avis de la blonde. Il alla commander un milkshake à la fraise, en espérant que Paige aime la fraise ... Il prit deux pailles et retourna à la table qu'il avait montré à Paige. Quoi ? Cliché les deux pailles pour un seul milkshake ? Mais non ! Et puis il n'était pas en couple, juste ... marié. Ouais, bon voilà, pas besoin de faire le coup de la drague par conséquent. Et puis c'était fun d'en partager un.

Il s'assit donc en face de Paige et plaça les deux pailles en face d'eux.

- Si t'aimes pas, c'est pas un souci, je le finirais tout seul ! Et si tu trouves ça débile, je te force pas hein !

Il lui fit un clin d’œil avec son plus beau sourire et commença à siroter son milkshake.

Paige attendait patiemment, elle avait fini par s'asseoir sur un des fauteuils confortables qu'offrait le bar. Son esprit la torturait. Elle n'arrêtait pas de se demander si elle avait bien fait ou pas, si Valentin essayait de la joindre par téléphone ou pas, si elle avait réellement couché avec lui ou pas. Des tas de questions qui restaient sans aucune réponse. Peut-être que si elle se concentrait un peu, elle y verrait plus clair. Ou bien était-ce comme lorsque l'on cherche un objet et que l'on ne le retrouve qu'après avoir arrêter les recherches.

Elle attendait depuis quelques minutes quand elle finit par entendre l'italien l'interpeller. Il lui offrit un petit bisou sur la joue qu'elle lui rendit volontiers. Il avait toujours la même tête, le même sourire et les même cheveux décoiffés que lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Valentin était vraiment le genre de garçon avec qui la jeune fille s'entendait bien. D'ailleurs c'est peut-être à cause de cela que le feeling était si bien passé entre eux. Et surtout si vite !

« Ça va, ça va... Je suis complètement poisseuse aujourd'hui ! Entre mon portable qui n'a plus de batterie au moment où je te laissais un message, le type que j'ai interpelé en pensant que c'était toi... Mais ça va très bien à part ça ! Et toi ? »

Elle parlait vite dans son accent londonien. Elle avait fait très peu de pose et à peine lui avait-elle retourné la question, que Paige posa les yeux sur les mains de l'étudiant. Il portait la fameuse bague. Précieux indice de ce qui les unissait. Alors, avant même qu'il ait le temps de lui répondre, la blondinette rajouta :

« Je vois que tu portes l'alliance... Tu t'es fait à l'idée que... nous deux... On soit... »

Cette dernière phrase fut beaucoup plus dure à sortir, comme si les mots ne venait pas naturellement. Paige n'était même pas sûre que leur union soit valable. Peut-être que s'ils allaient voir un juge, ils pourraient rompre le contrat. D'ailleurs en parlant de ça, y avait-il au moins un papier ? Elle ne se souvenait pas l'avoir récupérer. La seule chose qui l'avait intéressé à son réveil était de mettre la main sur des sous-vêtements. Malheureusement la seule chose sur laquelle elle avait mis la main était le t-shirt du jeune homme. Et c'était dans cette tenue qu'elle était partie se réfugier dans la salle de bain. Ou elle se revoyait allumer l'eau de la douche et fixer sa main gauche perplexe. Elle était alors sortie précipitamment de la pièce pour jeter un œil effaré à celle de Valentin. C'était la seule chose dont elle arrivait à se souvenir. Comme si le reste était encore trop difficile à digérer.

Depuis que Valentin était aux States, il était comblé. Enfin surtout qu'il n'était plus bloqué par sa connasse de copine italienne. Elle l'avait libéré, tout en le blessant, mais cela lui avait été tellement bénéfique ! Depuis donc, il n'avait jamais fait de conneries, à part peut-être trop boire quand il avait appris qu'il s'était fait cocu par la femme à qui il avait donné son cœur.

Enfin bref, il venait de rentrer de son entraînement beaucoup moins intensif qu'en temps de cours. Il était tout de même un peu fatigué. Arrivé dans sa chambre, il balança son sac de sport avec tout son équipement - histoire de dire qu'il était lourd et énorme - à terre au milieu de la chambre, enleva son haut machinalement, puis son pantalon, et se demanda pourquoi il s'était rhabillé dix minutes plus tôt. Et puis pourquoi il avait pas pris sa douche aux vestiaires ? Il était vraiment ailleurs ces temps-ci, mais il avait tout de même fait gaffe que tous ces coéquipiers n'avait pas pris la peine eux non plus d'aller prendre une douche. Le jeune italien n'avait pas du voir que les douches du vestiaires étaient fermées.

A vrai dire il s'en foutait, il était un peu trop préoccupé pour l'instant. Il finit donc d'enlever le reste de ses vêtements mécaniquement et était à deux doigts d'aller à la douche, qui se trouvait à l'autre bout du couloir, sans serviette autour de sa taille. Il s'en rendit heureusement compte juste en ouvrant la porte, sentant le courant d'air sur son corps nu. Il referma donc à peine la porte et alla prendre une serviette, son gel douche et son shampooing. Sur le coup, il avait carrément tout oublié.Vraiment ça n'allait pas.

Il alla donc prendre sa douche tranquillement, réfléchissant aux derniers évènement de cette dernière semaine. Elle avait été des plus mouvementées, et Valentin n'avait pas l'air de vraiment s'en rendre compte. Il se doucha vite fait, le plus simplement et rapidement du monde. Au bout de 5 petites minutes, il fermait le robinet d'eau froide et chaude. Il s'essuya dans les douches désertes et retourna dans sa chambre.

Une fois à l'intérieur, "Hey mec t'as un mess bouges tes fesses" charmant comme messagerie non ?! Et encore on vous passera celle de sa sonnerie. Après avoir fermé la porte, il laissa tomber sa serviette - oui il aime la tenue d'Adam - et fouilla dans son gros sac à la recherche de son portable. Une fois trouvé, il remarqua qu'il avait un message vocal de ... Paige ... La cause de son état d'ailleurs.

Enfin, elle n'y était pas directement responsable. En fait ils l'étaient tous les deux. Ils avaient fait les cons, ils avaient déliré, fait les fous, ils s'étaient éclatés en gros. Il l'avait trouvé extrêmement cool quand il l'avait rencontré dans ce bar. Il s'était promis depuis la dernière fois qu'il ne boirait plus autant, mais il avait eu un tel feeling avec la blonde, qu'il n'avait pu se contrôler. Pour la peine, il se réveilla avec une pire gueule de bois dans un avion. Direction Las Vegas.

Au lieu de s'en vouloir et de regretter, ils en avaient profité, car après tout, ça servait à rien de se mordre les doigts pour quelque chose de déjà fait. Autant en profiter. Et ils en ont encore trop profité. Ils avaient encore trop bu et se sont cette fois-ci réveillé dans le même lit, très peu vêtu - nu pour le jeune homme, mais c'est normal pour lui - et avec une simple alliance à l'annulaire. Ils avaient sérieusement paniqué les deux. Impossible de se souvenir quoique ce soit. Cela avait eu quelque chose d'excitant et de bien drôle.

Mais cela avait mis un petit froid entre les deux, pourtant il appréciait Paige. Alors quand il entendit le fameux message vocal, la pêche l'envahit de nouveau et était à deux doigts à nouveau de partir complètement nu. Il s'habilla donc d'un jean laissant apparaître un peu son beau caleçon de couleur et enfila un t-shirt noir assez moulant. Puis son regard atterri sur son annulaire. Il ne l'avait pas enlevé. Pourquoi ? Et bien il la trouvait belle son alliance. Pourquoi ne pas l'avoir changé de doigt ? Et bien parce qu'elle ne lui allait bien qu'à cet endroit. Et puis c'est un habitué des bijoux, avec son collier avec ses plaques militaires, plus ses diamants aux oreilles, plus ses deux bagues, maintenant trois, cela ne choquait personne qu'il ait une bague à l'annulaire.

Une fois prêt, il se dépêcha de rejoindre sa "femme". Lui qui avait eu une relation difficile, voilà qu'il s'était marié. Quel comble ! Il était sûr qu'elle en valait la peine, mais il n'était pas prêt pour le mariage, ni même pour une relation durable. Et puis entre eux, il s'imaginait mal des choses, bien qu'il était persuadé qu'il s'était passé quelque chose cette nuit-là.

Après avoir tourné cinq bonnes minutes, cherchant le Starlight, il le trouva enfin et entra en trombe. Il la vit direct. Elle était comme dans ses souvenirs, mais un peu plus fraîche cependant. Il devait être sûrement mieux lui aussi. Avant d'avancer vers elle, il se recoiffa vite fait avec une de ses mains en les ébouriffant.

- Salut ... Tu vas bien ?

Il lui fit un sourire timide, tout en lui déposant un tendre baiser sur la joue.

Madame Spinelli

C'était complètement dingue, surréaliste, invraisemblable, inimaginable, incroyable, improbable, stupéfiant, renversant... Chacun des mots apparaissait dans ça tête et il semblait définir encore mieux cette semaine qu'elle avait traversé. Tellement d'évènements traversés. Et pourtant Paige n'arrivait à s'en souvenir que d'une petite partie, le reste était enveloppé d'un voile brumeux. Avait-elle été dans un état second tout ce temps ou bien refusait-elle de se souvenir ? Dans tous les cas quand elle avait pris le train du retour, son sommeil avait été agité. Elle n'avait eu le temps d'en discuter. Tout ce qu'ils avaient réussit à faire était de fuir la situation et de dormir profondément pendant les neufs heures d'avions.
Pourquoi penser à tout ça maintenant ? Et bien parce qu'il était temps de voir la vérité en face, d'affronté la réalité et de mettre les choses au clair.

La blondinette marchait dans les rues de Miami. Ses yeux ne cessaient de tomber sur sa main gauche. Elle jouait avec, elle l'observait de loin, se demandait l'allure qu'elle avait... Alors qu'elle marchait sur un trottoir, ses mains finalement glisser dans les poches de son jean, elle vit un couple dans un parc. Main dans la main, proches, complices, amoureux. C'était beau. Ça valait une photo. C'est d'ailleurs se qu'elle fit. Elle alluma son appareil qui se trouvait alors autour de son cou. Les deux personnages, étant de dos, ne remarqueraient même pas qu'elle avait immortalisé leur instant de complicité.
Lorsqu'elle éloigna son œil du viseur, Paige se sentit ronger par de la honte et une pointe de culpabilité. Il était vraiment temps qu'elle appelle Valentin.

La jeune fille sortit son portable de son sac en cuir marron et chercha dans son répertoire. Tout à la fin, après de nombreux noms qu'elle reconnaissait. Amis, connaissances, familles, urgences... Valentin, l'italien de la soirée. Elle sourit à cette petite description qui servait de nom de famille au brun. Il y avait également une photo de lui, prise sur le moment, un verre d'alcool à la main et ses yeux bleu ressortant de manière surprenante.
La sonnerie... Encore... Et finalement une voix grave à l'accent chantant annonça qu'elle se trouvait sur la boîte vocale. Enfin, c'est ce qu'elle supposa quand elle entendit "messagio"

« Allô ? Ah merde c'la messagerie... Euhm.. C'est Paige. Voilà je pense qu'on a besoin de mettre les choses au clair. Tu sais, parler de ce qui s'est passé... Enfin voilà.. Mmmh... Rejoins-moi au bar-karaoké le Starlight dans une demi-heure... Si c'est possible sinon envoie-moi un mess..age. »

Elle s'embrouillait, ne savait pas comment demander ça et finalement entendit un petit "bip"... Plus de batterie !

« Mais c'est quoi cette poisse ! M*rde, m*rde, m*rde ! POURQUOI ? »

Elle secoua son téléphone dans tous les sens en lançant des insultes. C'était vraiment le pire des moments pour que ça arrive ! Des passants la regardaient d'un drôle d'air, elle vit même une mère boucher les oreilles de son fils.
Après quelques brèves respirations, Paige réussit à retrouver le contrôle de ses sens. Elle n'avait même plus l'heure à cause de son absence de montre. Elle était totalement dépendante de son portable désormais. Combien de temps mettrait-elle pour arriver au Starlight ? Vingt ? Dix ? Elle n'en avait aucune idée. L'étudiante avait lancé le nom de ce bar car c'était le seul qu'elle connaissait parfaitement. Le gérant avait choisit d'en faire un karaoké, l'ambiance était toujours festive. Un ou deux soirs dans le mois il y avait des soirées dansantes et en général des groupes s'y produisaient le week-end. Mais ce qui avait fait que Paige soit une client régulière de cet établissement était son côté Piano-Bar le jeudi soir. Elle y allait régulièrement pour tester sa voix et faire face à un public.


La demoiselle était face à l'enseigne luminescente. Pas loin on trouvait un hôtel avec une étoile bien recherché, un cinéma qui annoncé un affiche d'un film d'action, un restaurant dont émanait une odeur de friture trop pesante et des tas de petites boutiques.
Elle ajusta sa chemise à carreaux et pénétra dans le bar. Paige se dirigea directement vers le comptoir, le sourire aux lèvres.

« Bonsoir Jo' ! Excuse-moi mais tu n'aurais pas vu un garçon brun aux yeux bleus... Oh et avec un accent italien ? »

L'homme et sa moustache hochèrent négativement la tête mais d'un air perplexe il pointa du doigt un garçon assis, seul à une petite table. La guitariste s'y dirigea s'en attendre. Elle posa une main sur l'épaule de l'homme et annonça :

« Valentin je suis contente que tu sois venu ! Je ne pensais pas que tu trouverais ou bien que tu serais libre. Mon portable n'avait plus de batterie et...et... Oh désolé Monsieur ! Je... Sincèrement désolée ! »

La personne avait fini par tourner la tête et ne ressemblait en rien au garçon qu'elle avait en photo dans son téléphone désespérée, elle jeta un œil à la scène encore vide. Elle attendrait dix minutes et repartirait les mains dans les poches...