[TERMINÉ] Rakastan te. [Lena]

Un mois s’était écoulé depuis la soirée à la plage. Le moment où il m’avait tout avoué, tout dit. J’avais tout su. Et je ne lui en voulais pas. Je ne lui en avais jamais voulu de tout ce qu’il avait pu faire depuis Aspen… Je m’en voulais à moi. J’avais fait une chose pour la même raison que ce que Pollo avait fait au moins deux fois. Et à lui, je ne lui en voulais pas. Je n’avais rien fait… Mais je ne pouvais pas me reprocher mes erreurs passées. J’avais reconstruit une vie qui me plaisait désormais.

Pollo et moi étions dans la salle d’attente de mon gynécologue. Enfin, nous allions savoir si je portais une fille ou un garçon. La porte du médecin s’ouvrit, et directement, nous nous levâmes d’un bond, heureux comme jamais. Il nous dit d'entrer dans la salle ce que nous fîmes sans nous faire prier. Le médecin nous serra la main à tour de rôle. La pièce était petite, carrée. Elle contenait un fauteuil typiquement médical avec un drap blanc par-dessus. Il y avait la machine qui permettait de voir ce que contenait le ventre de la personne qui venait faire une échographie ainsi qu’une commode contenant certainement tous les ustensiles, produits nécessaires. Le médecin portait une blouse blanche et avait des lunettes carrées. Il était grand, et avait un visage assez réconfortant, amical. Il me demanda de m’allonger sur le fauteuil, ce que je fis sans tarder. Pollo restait debout en face de moi. J’étais, comme à mon habitude, souriante. Le médecin nous parla quelques minutes en lançant quelques vannes avant d’annoncer qu’il allait commencer le diagnostic. Il leva légèrement mon t-shirt jusqu’en haut de ma poitrine après avoir remonté légèrement le dossier du fauteuil. Il m’étala l’espèce de crème transparente et gluante sur mon ventre. Il vint allumer l’appareil, retourna près de moi et prit le petit objet qu’il déplaça sur mon abdomen. Soudain l’image apparue à l’écran. Pollo et moi avions le regard rivés dessus. L’homme à la blouse blanche nous regarda tous les deux et dans un sourire agréable nous annonça en trois mots la nouvelle tant attendue.

C’est une fille !

- - - - - - - - - - - - - - - - Flash Futuriste ?! - - - - - - - - - - - - -

Pollo me sourit en caressant mes cheveux, ce contact me fit sourire. Puis sa main vira derrière ma nuque certainement chaude.

D'accord, je cesse de m'en faire... Mais, ça serait tellement parfait si...

Il se pencha vers moi, ses douces lèvres frôlant les miennes pour déposer un chaste baiser sur le coin de ma bouche. Ses lèvres remontèrent lentement vers mon oreille. Elles s’emparèrent de mon lobe alors que mes mains allèrent dans le dos de mon fiancé, le caressant lentement. Il suça mon lobe doucement avant de me murmurer quelque chose.

Si tu me faisais l'honneur d'accepter ma présence à tes côtés la prochaine fois que tu t'y rendras. Et toutes les autres... Et tout au long de ta vie, en fait. Je ne veux plus te quitter, ma belle fiancée.

Je fis un large sourire, mais sans attendre nulle réaction de ma part, il m’attira contre lui, notre propre corps plaqué à celui de l’autre. Ses lèvres allèrent dans mon cou, l’embrassant de plus en plus passionnément, jusqu’à me faire sans doute un suçon, alors que ses mains glissaient vers mes fesses. La sensation d’un suçon dans le cou me procurait un moment d’extase complet. Je ne savais comment ni pourquoi ça me faisait ça, mais j’aimais beaucoup, surtout venant de Pollo. Mes mains remontèrent son dos, pour arriver près de sa nuque. Je repoussai doucement sa tête, pour qu’il puisse me voir, et rapprochai mes lèvres en proie à un baiser sans fin. Passion, amour, fusion, tout se mélangeait. Un baiser atrocement parfait. Je reculai mes lèvres, même si elles restaient presque collées au siennes pour lui susurrer quelques mots.

Reste avec moi éternellement, mon amour. Moi non plus, je ne veux plus te quitter, mon beau fiancé.

Un sourire pouvait se sentir, et notre baiser repartit de plus belle ! Je m’amusais à lui mordre sa lèvre inférieure, sachant l’effet que ça pouvait produire sur lui. Mes mains caressant lentement la totalité de son dos. Qu’est-ce-que j’aimais être avec lui !

Bordel, je t’aime Pollo.

Le regard de Pollo s’intensifiait en colère. Je pouvais le voir qui fronçait ses sourcils, et qui serrait les poings. Il baissa la tête vers mon ventre, prenant mes mains entre les siennes. Quelques secondes passèrent avant qu’il ne lâche une seule question, hésitante, l’énervement se faisant ressentir.

Qu'est-ce qu'il faisait là...? Est-ce qu'il... t'a suivie ?

Je voyais bien qu’il stressait aussi, je voulais prendre son visage entre mes mains, mais je sentais que ses mains à lui serraient les miennes. Sa mâchoire se serrait aussi. Il était tendu. Je lui fis un sourire attendrissant, en baissant la tête légèrement sur le côté, ne pouvant libérer pour le moment.

Je ne veux plus que tu le vois, il est dangereux ma puce.

Je dégagai mes mains et les posai sur ses joues, caressant ses lèvres à l’aide de mon pouce. Je le regardai dans les yeux, me mordant légèrement les lèvres. Mon regard se perdit dans la contemplation de son visage, cependant, il s’arrêta net sur ses lèvres. Je déposai un léger baiser, avant de me reculer toute souriante, pimpante de joie et de bonne humeur. Comme si ce baiser m’avait redonné de la vie.

Mais non, ne t’en fais pas ! Il m’a seulement montré où était le gynéchologue, vu que je ne savais pas où il était.

Je savais bien que si je prononcais juste le nom Lancelot Perez, il se serait mis un peu en colère. Mais, après tout, il ne m’avait rien fait. Il m’avait même aidée à rejoindre ma salle. D’ailleurs, il avait vraiment l’air habitué à y être…

Pollo eu l'air, l'espace de quelques instants, de se sentir complètement minable devant moi. Ma réponse avait du le troubler, et je n'avais absolument pas menti. C'était la chose la plus sincère que j'avais dire. Je ne pouvais pas le blâmer d'avoir passé une dernière nuit avec Eris. Les sentiments étaient là. Autant d'un côté que de l'autre. Que pouvais-je faire contre ça ? Et puis maintenant, tout serait vraiment fini, non ? Nous serions sans doute vraiment tranquille avec notre enfant. C'était tout ce que j'espérais. Je voulais que notre bébé grandisse dans une famille sans histoire, avec beaucoup d'amour parental. Pas comme la mienne. Je ne voulais pas qu'il endure des problèmes familiaux permanents. Qu'il ou elle se sente aimé, bien.

Je... Je t'aime aussi, Lena. Et le bébé. Je vous aime, tous les deux. Ma... famille.

Il prit mes mains entre les siennes, les embrassant chastement. Il se pencha en avant et déposa sa tête sur ma poitrine, m'enlaçant entièrement de ses bras. Mes mains passaient autour de son dos, le caressant doucement, comme pour le calmer. Nous étions ainsi, pendant quelques instants encore. Je ne voulais pas me détacher de lui. Je remerciais le ciel d'avoir fait que je suis enceinte à présent d'une certaine manière. Je ne serais jamais venue le voir au gymnase sinon, et je n'aurais jamais connu ce bonheur d'être avec lui aujourd'hui. J'aurais très bien pu le voir tous les jours, Eris dans ses bras. Le voir rigoler avec elle, l'embrasser, faire toutes les choses qu'il aurait pu partager avec moi. Mais je n'aurais rien pu faire contre ça. C'aurait été son choix, et si ça avait été le cas, j'aurais du le respecter. Sa voix s'éleva, curieuse.

Comment s'est passée ton échographie ?

L'échographie. Nous n'avions pas pu encore en parler. Là-bas, j'avais croisé Lancelot. Lancelot Perez. Celui qui avait fait chanter Pollo pendant quelques temps, et qui aurait voulu que j'avorte et qu'il aille retrouver Eris. Il m'avait emmené à la salle, ne sachant pas où elle était. Je détestais les hôpitaux.

Très bien. Il faudra que j'y retourne avec toi pour qu'on sache ensemble si c'est une fille ou un garçon. J'y ai croisé quelqu'un d'ailleurs.

Un petit silence s'installa, puis je continuai.

Lancelot.

Un instant seulement, Pollo n'émit aucun son. Un silence total. Nous pouvions seulement sentir le vent contre nos visages, sentir notre coeur qui tambourinait contre notre propre torse, et nous pouvions entendre le doux bruit des vagues qui s'écrasaient légèrement contre l'eau et le sable. Une atmosphère bien calme faisant contraste avec le sujet de conversation que nous avions entamé jusqu'à présent. Peut-être qu'il ne s'attendait pas du tout à ma réaction... C'était sans doute ça. Je sentis des tremblements. Je sentis sa tête s'enfouir dans le creux de mon épaule, ses larmes la mouillant légèrement. Je voulais me retourner, prendre son visage entre mes mains, mais ses bras m'entourant, je ne pouvais presque plus bouger. Ses mains étaient encore posées sur mon ventre, créant une sorte de contact qui nous unifiait tous les trois. Pollo, l'enfant et moi. Une connexion qu'on ne peut pas enlever, pas briser sans doute. J'entendis sa voix s'élever dans les airs, tremblante.

Lena... Comment... Comment peux tu dire ça... Comment fais-tu pour supporter... un homme tel que moi ? Je ne te mérite pas... Je suis si vil, je ne suis qu'une enflure... Comment...

Comment ? Question un peu idiote, somme toute. Je lui portai un amour aveugle et complètement confiant. Je l'aimais d'une manière inimaginable. C'était fou. Je décidai de me retourner vers lui. Je passai mes jambes de part et d'autre du transat, et pris son visage entre mes mains. J'essuyai ses larmes avec mes deux pouces, puis le forçai indirectement à me regarder.

Comment ? Parce que je t'aime Pollo, c'est aussi simple que ça.

Je lui fis un petit sourire en coin, qui signifiait que j'étais absolument sincère.

Il était minuit quand j'entendis mon téléphone sonner. J'étais encore un peu endormie, je n'avais pas eu le temps de décrocher, ni de voir qui c'était. Je tendis mon bras vers la commode en bois et attrapai mon téléphone à tâtons. Le téléphone dans mes mains, je reçu un message de mon répondeur, me disant que j'avais un nouveau message vocal du 305-093-2112. C'était donc Pollo. J'avais tellement pris l'habitude d'envoyer des sms que je connaissais la plupart de mes contacts par coeur ! J'avais encore du mal à voir mon écran correctement avec mes yeux mal réveillés, comme moi... Je portai le combiné à mon oreille, j'espérai ne pas avoir réveillé Damian avec la sonnerie du téléphone. Il avait apparemment un sommeil profond, donc je ne me faisais pas trop de soucis. Puis j'étais devenue vachement sensible à tout ce qui se passait autour de moi depuis que j'étais enceinte. Dans le message vocal, j'entendais Pollo dire qu'il fallait qu'on se voit tout de suite, qu'il avait pas mal de choses importantes à me dire, qu'il m'attendais sur la plage. Je raccrochai, et me m'assit sur mon lit, les jambes en tailleur. Je posai mes coudes sur mes cuisses et me caressai le visage avec mes mains. Je me demandai ce qu'il voulait me dire. A propos de quoi. Pourquoi c'était si important ? Et pourquoi n'attendait-il à la plage ? Bref. Je me levai de mon lit doucement, prenais quelques affaires dans ma commode, mon téléphone me servant de lampe torche. Je ne savais pas trop ce que j'avais pris, mais ça devrait aller. Je me dirigeai vers la salle de bain, mon téléphone et mes affaires d'une main, l'autre posée sur mon ventre rebondit. J'entrai dans la salle de bain, et refermai derrière moi. J'allumai la lumière, et déposai une serviette au sol de la porte pour éviter que la pièce où Damian dormait soit éclairée. J'avais pris un jean troué au niveau du genoux, la couleur usée par le temps, un t-shirt sans manche noir. Hm.. J'aurais sans doute un peu froid comme ça. Il était quand même plus de minuit maintenant, et nous serions à la plage, avec l'air iodé et froid de la mer. J'enfilai mes vêtements lentement, prenant mon téléphone pour envoyer un sms à Pollo et lui dire que j'arrivai bientôt. Je m'attachai les cheveux en un chignon défait. Je me passai un peu d'eau sur le visage, j'enlevai la serviette du sol, et j'éteignis la lumière en quelques secondes. Bon, en même temps, même avec la tête dans le cul, faut pas trois heures pour faire ça. J'ouvris la porte et allai chercher un pull, apparemment vert grâce à mon téléphone, et enfilai mes Doc Martens à l'entrée. J'ouvris la porte, et sortis prenant les clés qui étaient sur la serrure pour pouvoir la fermer après moi. Je marchai assez lentement dans les couloirs, malgré que Pollo ai voulu me voir rapidement. Mais je ne voulais pas qu'il me voit avec ma tête de zombie, complètement la tête dans le cul alors qu'il devait me parler de quelque chose d'important. Je descendis les escaliers en trottinant, mes coudes repliés sur le haut de mes hanches. Je sortis du bâtiment et me dirigeai vers la plage d'un pas plus rapide. J'étais à présent vachement plus réveillée qu'avant, et je me sentais limite en pleine forme. Bon, par contre y'avait un petit problème. La plage était grande, il faisait nuit et je n'avais aucune indication du lieu précis où il se trouvait. J'espérais qu'il se trouvait dans les endroits encore un peu éclairé. Un endroit où je pourrais le voir rapidement.

J'étais arrivée à la plage, je m'étais calée au niveau de la barrière pour voir où il se trouvait. Il était assis sur la plage. Je m'approchai doucement de lui. Vive les Doc Martens, le sable n'entrait pas du tout dans mes chaussures. J'étais à quelques pas de lui, il m'avait sûrement entendu, ou pas, il n'avait pas bougé d'un poil. Je passai mes bras autour de son cou, et déposai un léger baiser sur sa joue. Je m'assis à ses côtés, et lui fis un beau sourire.

Ca va mon amour ?