Nitty gritty dirty little freak. || Arsène. ((OVER))

Id Card ÂGE : 18 ans. DATE DE NAISSANCE : 3 Mars 1996. LIEU DE NAISSANCE : New York CLASSE: Senior 2 CONFRERIES AU CHOIX Alpha Psi ou Lambda RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse. AVATAR: Samuel Larsen SCÉNARIO OU PI ? PI

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→ Samuel Larsen [color=red]ϟ[/color] Arsène Bishop

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Des Doc Martens noires au cuir élimé qui frappent le sol au rythme des basses assourdissantes, deux jambes musclées dans un jean gris qui tremblent de fatigue. Catharsis. Arsène et ses tatouages et ses piercings qui transpire contre d'autre corps, Arsène et ses cheveux bruns qui retombent en cascade sur sa machoire carrée, Arsène et la musique et plus rien n'existe.

Dans les toilettes de la boîte, sous les néons verdâtres qui clignotent, le reflet d'Arsène dans le miroir craquelé. Sa peau normalement pâle qui tourne au gris, ses yeux verts aux pupilles dilatées surmontant des cernes d'un violet profond ; Arsène qui sourit à son sourire figé. Ses lèvres pleines et ses dents blanches qui deviennent floues à cause de l'alcool ingurgité. Le mètre 80 d'Arsène qui subit les assauts répétés de la vodka, son éternelle veste en cuir recouverte du vomis de quelques étrangers. Et Arsène, ses longs doigts accrochés au lavabo comme un naufragé à sa bouée, qui se dit entre deux nausées : plus jamais ça. Jusqu'à la prochaine fois.

Il y a de l'alcool, des drogues, et la musique qui circulent dans le corps élancé du jeune homme. Ses nombreux bracelets et ses bagues qui s'entrechoquent quand Arsène danse trop près des autres corps. Son t-shirt rouge délavé a disparu depuis des heures mais ça n'a pas d'importance. Sa garde-robe de New-Yorkais comporte les mêmes t-shirts, les mêmes jeans, les mêmes vestes. Rien de détonnant dans l'apparence d'Arsène, rien qui le différencie des autres au premier abord. Mais le diable est dans les détails ; des mains qui tremblent un peu trop, des yeux un peu trop vides, un sourire parfois un peu trop forcé, un peu trop de tatouages et de percing pour une société aseptisée bien pensante. Arsène n'est pas défoncé constamment. Arsène est juste un peu trop différent.



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Lumières, gyrophares, cris, musique, bruit ; les rues animées de l'éveil constant des New-Yorkais. Arsène au sommet de sa solitude qui déambule dans la foule compacte de touristes sur Times Square, sa basse et ses rêves de gloire en bandouilière. La solitude a souvent été sa compagne ces dernières années, toujours prête à le happer dans un bouillon tourbillonnant d'inspiration ; aspirant artiste inspiré par la Ville qui ne dort jamais. Arsène qui ne perd jamais espoir et se trouve chanceux d'être né dans la Grande Pomme, parce que quel autre endroit sur Terre peut t'ouvrir des fenêtres quand on te claque une porte au nez ? L'ambition déraisonnée d'un jour vivre de son art le rend perfectionniste et exigeant, seulement avec lui-même. Arsène et son amour démesuré de l'être humain, sa certitude que derrière chaque morsure se cache un sourire, derrière chaque arme pointée sur une tempe se cache un appel à l'amour. Arsène et son grand cœur naïf qui finira par payer le prix fort de sa gentillesse, parce qu'il ne sait simplement pas dire non. Sa volonté de faire plaisir à tout le monde avant de penser à lui sans que personne ne lui rende la pareille, cette sensation d'abandon quand il se retrouve seul la nuit qu'il combat en aimant la vie, la pluie, l'Homme, le vent, la vie la vie la vie comme s'il n'y avait pas de lendemain.

Arsène qui ne se donne aucune limites pour profiter de chaque jour, Carpe Diem quam minimum credula postero ; Horace des temps modernes qui ne se soucie de rien sinon de vivre. Arsène le cœur sur la main et les pieds sur Terre qui sait qu'on va tous mourir, alors pourquoi se soucier du quand où pourquoi comment quand on peut se soucier du maintenant ici vivre à fond. Arsène et son rejet des faux-semblants et de l'hypocrisie qu'on interprête comme un manque de tact parce que bon, il est maladroit. Inadapté à la vie en société parce que les conventions sociales sont ses barrières et qu'il les franchis sans se soucier du regard des gens. Il n'y a rien de plus simple que de se fier aux apparences alors fiez-vous à celle d'Arsène parce que ce qu'il dit c'est ce qu'il pense et ce qu'il montre c'est ce qu'il est. Pas de perte de temps à jouer un double jeu, Arsène c'est l'honnêteté brute d'un enfant qui grandit trop vite. Arsène et ses réactions qui peuvent parfois surprendre, parce que s'il a envie de vous prendre dans ses bras la première fois qu'il vous rencontre il le fera ; et s'il a envie de manger des pâtes en cours il emmenèra son plat de carbo. Parce qu'il est comme ça, naturel, spontané, drôle et un peu fou.

Arsène qui aime sortir tous les soirs, boire, fumer, baiser, manger ; et qui ne s'en cache pas. Arsène qui se débrouille toujours pour se mettre dans des situations délicates, des situations délirantes ; et qui vous emmènera avec lui si vous lui tendez la main. Pas de réserve, de rancune, de méfiance ; mais beaucoup de colère en lui qui explose souvent et détruit tout sur son passage. Parce que sa colère est égale à son amour, et s'il aime sans limite, il explose sans vergogne. Arsène c'est un voyage sous acide aux confins du monde connu: ça fait peur, mais c'est unique.



Pas d'histoire d'amour éternel derrière la naissance d'Arsène, juste le destin. Deux âmes égarées qui se rencontrent quand plus rien ne va et décident d'arranger les choses, à leur façon.

Il y a Salina qui arpente les rues de Juárez jours et nuits dans l'espoir de trouver de quoi payer sa dope. Salina dont les deux sœurs ont disparu et qui espère de tout cœur ne pas finir dévorée par la Ville qui mange les femmes. Salina qui a 18 ans et se dit qu'un jour, les Etats-Unis lui ouvriront les portes. Plus de parents, de sœurs, d'amis, d'attaches ; Salina qui est seule au monde au milieu de millions de personne et qui n'en a pas une pour la faire sourire. Salina qui s'accroche à la drogue pour ne pas sombrer, qui s'étouffe de solitude dans le désert mexicain.

Il y a Walter qui nettoie des piscines à El Paso sous une chaleur accablante pour ne pas rentrer chez lui. Walter qui rêve du Mexique parce que l'Amérique et ses bombes pleines de liberté lui ont coûté son frère et la santé mentale de sa mère. Walter qui nourrit sa mère à la petite cuillère 7 fois par jours, une bouchée on avale une bouchée on avale et c'est comme ça pendant des heures, jusqu'à ce que son fils soit aussi vide que sa compote. Walter qui a 23 ans et pas d'avenir en dehors des couches de sa mère qui n'a même plus la force de vivre pour son fils. Le grand est mort et le petit lui torche le cul.

Deux pays deux villes deux existences deux histoires et deux paires d'yeux qui finissent par se croiser un matin d'Avril sur les berges du Rio Bravo. C'est pas comme dans les films, c'est pas instantané et ça parle pas d'amour ; mais Walter finit par emmener Salina parce que leurs solitudes ont accrochés ; ils sont aimantés. Ils sont deux à donner la becqueté à la vieille Bishop, deux à s'engourdir l'esprit par tous les moyens, ils sont heureux d'être en vie et d'être ensemble, ils sont heureux mais ça ne veut rien dire parce qu'en dehors des compotes de l'ancêtre, y'a rien pour se caler l'estomac le soir. Ils sont seuls ensembles, ils sont pas amoureux, ils sont plus que ça. Ils sont destinés l'un à l'autre et même si l'amour n'est pas là, ils le savent, ils font avec, ils vivent ensemble. A New York. La vieille a rejoint son fils en recrachant sa compote et le Sud les a trop mis à l'épreuve, ils partent vers le Nord et New York, New York qui accomplira leurs rêves et leurs espoirs.

Ils sont pas amoureux mais quand Arsène naît deux ans plus tard, ils savent qu'ils ont fait le bon choix. Leur fils sera beau, grand, riche, intelligent ; leur fils sera tout ce qu'ils n'ont jamais été et ne seront jamais. Walter qui a rencontré plus d'un Arsène et les a tous trouvés intelligents nomme son fils après eux. Walter qui nettoie des halls d'entrée et Salina qui chante à longueur de journée et Arsène qui grandit entouré d'amour. Arsène qui mange tous les jours à sa faim et ses parents qui le regardent avec amour et le ventre vide. Y'a pas d'argent mais y'a de la musique et de l'amour et Arsène au centre de leur monde. Salina qui reçoit des cours d'anglais de la part de leur voisine retraitée, cette voisine qui n'a pas d'enfants et aime cette famille comme la sienne. Annie la voisine qui donne des devoirs et de la viande à Salina, de l'argent et de l'affection à Walter. Annie qui va s'installer chez eux pour garder le petit Arsène, 4 ans, pendant que ses parents travaillent. Les jours défilent et se ressemblent tous, Annie qui tricote, Arsène qui grandit assez pour devenir un bel adolescent musicien autodidacte, Salina qui chante quand elle ne travaille pas et Walter qui sourit.

Salina le sent au fond d'elle, son destin n'était pas de vivre heureuse mais de donner naissance à un fils qui le sera. Walter ne sait rien, il profite de son bonheur sans se douter qu'il ne durera pas. Annie se démène chaque jour pour que Salina obtienne la nationalité américaine et Arsène qui joue de la guitare dans la rue pour s'acheter ses livres de cours, des bijoux pour sa mère et de la laine pour Annie.

L'Amérique et sa tolérance qui ne fonctionne que si on suit ses codes frappe à la porte un dimanche soir. Salina, clandestine sans papiers travaillant sans être déclarée, qui se fait embarquer par l'immigration et retourne arpenter les rues Juarez. Walter qui détruit le crâne de l'agent qui embarque sa Salina avec la basse électrique de son fils. Les 4 cordes de la basse qui se tortillent et se couvrent d'éclats de sang sous les yeux d'Annie et d'Arsène. Arsène qui hurle et Annie qui pleure, Salina qui disparaît de leur vie et Walter qui finit en prison. La vie qui éclate en morceaux.

Annie qui devient la tutrice d'Arsène encore mineur, sans père et sans mère, et qui quitte New York. Walter qui appelle toutes les semaines et envoie des tonnes de lettres mais qui ne peut pas voir son fils parce que les visites lui sont encore interdites. Arsène qui supplie Annie de l'aider à retrouver sa mère et Annie qui l'emmène en Floride : « L'immigration te surveille, chéri. Si tu vas vers le Mexique, tu n'auras aucune chance de retrouver ta mère. La Floride, c'est bien ; c'est le Sud. On peut chercher, et on va chercher. On retrouvera Salina, quoiqu'il nous en coûte ».

Arsène qui obtient une bourse au lycée Wynwood grâce à ses talents en musique, Annie qui se fait vieille et redoute le jour où son petit bien aimé se retrouvera seul, comme ses parents l'étaient avant que leurs yeux ne se croisent sur les berges du Rio Bravo.

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