Wynwood University
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 We Believe In Music-Shin ♥

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MessageSujet: Re: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyMar 3 Fév 2015 - 17:59


We Believe In Music ~Shiiin ♥
Il faudrait qu'on arrête de croire que les jeunes ne peuvent rien nous apporter, que tout est fixé dans le marbre et que la connaissance et la transmission du savoir est l'apanage des gens plus vieux, ce qui sont sensés être érudits. Penser comme çà c'était fermer son esprit à une grande partie du monde, à plein de choses importantes. Je dis çà parce que c'est quelque chose de véridique et je le vois tout les jours au travail, je le voyais surtout à la faculté quand moi même j'étais étudiant, avec quelle facilité les professeurs refusent d'admettre leurs erreurs, de contredire les élèves quand ils essayent d'exposer leur point de vue, de refuser d'admettre que les élèves peuvent eux aussi leurs connaissances. C'est grave à mon sens, et c'est le problème du système scolaire de nos jours, on ne cherche pas à ce que les élèves développent un libre arbitre et pensent par eux mêmes, on leur bourre le crâne et puis c'est fini, on demande pas de réfléchir. Je ne vois pas les choses comme çà, que ce soit pour ma matière ou pour les autres, prenez l'Histoire par exemple, plus que d'autre matière il faut que les élèves puissent avoir le mot à dire, autrement leur prof leur donne leur vision de l'Histoire et basta ! Pour la musique c'est différent, c'est un univers tellement vaste que même un professeur ne peut pas prétendre tout connaître. Et c'était une prétention que je n'avais pas, dès qu'un de mes élèves voulait partager un sujet, parler d'un style de musique, même que je n'aimais je lui laissais dire ce qu'il avait à dire faisant profiter les autres élèves, voilà ce que c'était pour moi enseigner, faire partager aux autres et que les autres partagent aussi, pas de stupides cours magistraux qui en définitive ne servent à rien d'autre que de dégoûter un peu plus les élèves des cours. Mais à Wynwood globalement les professeurs ne pratiquaient pas le bourrage de crâne et aimaient eux aussi faire participer le plus possible les élèves et c'était tant mieux.

Après je suis certes quelqu'un qui apprend tout les jours, auprès de tout le monde, je reconnais le fait d'être assez exigeant, je ne vois pas la musique comme une matière bouche-trou qu'on prend comme çà pour avoir de bonnes notes faciles en fin d'année. Même si c'est une option ici, ça m'énerve qu'on pense que c'est une matière de seconde zone qu'on prend par défaut, et je le sais que beaucoup de gens le pense, une grande majorité de mes élèves font ça parce qu'ils ne veulent pas les autres options et qu'ils pensent qu'ils vont jouer Au Clair de la Lune à la flûte comme au collège. Manque de bol je suis exigeant et passionné, si je ne note pas souvent mes élèves, puis ce que je ne pense pas que la note soit très indicative en musique, mais quand je décèle du potentiel dans un élève je vais essayer de le pousser à progresser. Bon bien sûr ceux qui en on absolument rien à faire de ce que je raconte, je ne peux rien faire pour eux, au pire ils dorment et ils regrettent d'avoir pris musique, mais les élèves passionnés, qui veulent progresser, qui aiment vraiment la musique et qui veulent la partager et faire découvrir de nouvelles choses aux autres, j'aurai tendance à en exiger plus d'eux par ce que je sais qu'ils ont un potentiel. Je sais que vous voyez où je veux en venir, je n'ai pas trente six élèves super motivés en cours, encore moins des élèves qui ont le potentiel et la volonté de vouloir faire de la musique, leur vie. Je dois en avoir deux ou trois comme çà qui sortent du lot, mais aucun qui ne m'impressionne autant que Shin Young Hae. Ce n'est pas du favoritisme de dire çà mais il faut quand même admettre que ce gamin a un don, il est fait pour ça, il est fait pour la musique et on voit que c'est tout pour lui. Parce qu'on voit très bien qu'il ne fait pas de la musique par défaut, que pour lui c'est un combat de tout les jours, on voit que ce n'était pas quelque chose d'acquis pour lui et qu'il a bataillé ferme pour faire de la musique et que maintenant qu'il en fait il y a toujours cet aspect de lutte, non décidément ce gamin était extraordinaire sur bien des points de vue.

La musique n'est pas venue comme çà dans ma vie à moi, il a fallu un déclic, une étincelle, une guitare pour tout vous dire, cadeau de mon père pendant notre voyage à Toronto. Il ne pensait pas à l'époque que cette guitare allait prendre toute une importance pour moi, que j'allais vraiment apprendre à faire de la musique, pour lui j'allais juste grattouiller pour m'amuser. Mais il avait déclenché là une machine qui n'était pas prête de s'arrêter, j'ai commencé à apprendre tout seul, jusqu'à ce que je puisse trouver des gens avec qui jouer, mes amis de toujours, Jean et George. Là mes parents ont compris que ce ne serait pas un simple passe-temps et ça ne leur a pas plu. Mon père me voyait comme son digne héritier, reprenant sa place à l'usine, très peu pour moi. Je vous explique pas l'ambiance quand je leur ai dit que je voulais faire musicologie. Et puis il y a un an, j'ai rompu avec Rosy, et j'ai voulu tout arrêter. Et ça a été pour moi une nouvelle lutte, contre moi-même, maintenant j'étais à Miami et j'enseignais la musique, content que cet art ne soit pas sorti de ma vie. En quelques sortes je me retrouve un peu dans une personne comme Shin, il a soif d'apprendre et de partager, ça fait plaisir de voir quelqu'un d'aussi enthousiaste que lui et de passionné.

Contrairement à pas mal de personnes je ne suis pas super fan du week-end, si il est synonyme de repos, c'est aussi la période de la semaine que je passe tout seul, et je suis du genre à angoisser dans ce genre de situation, la vision de mon appartement vide m'est insupportable. Alors je m'occupe comme je peux, je compose surtout, pas vraiment pour moi, remonter sur scène était un projet que je n'envisageais pas de si tôt, non j'avais d'autres idées pour mes compositions, un certain projet que j'avais hâte de mettre en place. Je compose au lycée, je suis au calme là bas et puis j'ai accès aux instruments de la salle de musique. En sortant du lycée ce samedi, en me promenant dans Coconut Grove, mon oreille fut attirée par une musique et une voix, je me dirigeais vers sa source. Je tombais donc sur Shin entrain de chanter et danser à la musique que diffusait son Mac. Il n'y a pas a dire, ce gamin est talentueux, et courageux, peu de personnes oseraient se mettre à chanter comme çà au milieu de la rue. Ayant ma guitare sur le dos, je décidais de le rejoindre sur la fin de la chanson. Heureux, comme tout, nous décidions d'enchaîner sur un grand classique : « On Top of The World » de Imagine Dragons. Le temps n'existait plus, nous étions tout les deux dans notre bulle et le bonheur était bel et bien présent.

Pourtant c'était passé trop vite à mon goût, j'aurai voulu continuer, mais les gens après nous avoir applaudi commençaient à repartir, tout souriant, Shin et moi engagions la conversation. Je le priais de me tutoyer n'ayant jamais aimé qu'on m'appelle monsieur. J'ai pas encore soixante ans tout de même. « Certes mais un élève talentueux et tu aurais le niveau pour passer les examens, mais après tu as sans doute il ne faut rien presser, j'en sais quelque chose. » Un peu qu'il avait le niveau, si il le voulait il pourrait déjà être au moins en L2 de Musique mais il prenait son temps et il avait bien raison, dans un domaine comme la musique la précipitation pouvait être une grave erreur, par exemple avec le groupe on aurait jamais du signer avec ce foutu producteur dès la sortie de la fac. Ça avait tout foutu en l'air tout, que Shin prenne son temps était bien. Je respectais tellement ce garçon, le fait d'oser comme çà d'aller au devant des autres et faire de la musique dans la rue, ça me fait sourire, il a comprend toute la subtilité de la musique, cette notion de liberté si fragile. Je lui demande si il veut faire un exposé sur le street art et encore une fois son enthousiasme me fais sourire. « Et bien c'est okay alors, je pense que personne d'autre que toi serai mieux placer pour en parler et en effet je pense que ça ne ferait pas de mal à certaines personnes d'apprendre qu'il existe d'autres types de musique que ce qu'ils écoutent et surtout d'autres moyens d'expression que la télé ou les grandes scènes. » Je parle de note et il tique, mais encore une fois sa vision des choses colle avec la mienne. « Ah Shin si les gens pouvaient penser comme toi l'industrie de la musique serait bien plus agréable à vivre et ça nous épargnerai bien des choses relativement inaudibles. La musique doit venir du cœur et pas du portefeuille, sinon c'est même pas la peine et puis il faut aussi prendre la peine d'écouter plusieurs styles et pas se contenter de ce qu'on connaît et dire du reste que c'est nul, mais visiblement ça semble dur pour certaines personnes, on est un peu des résistants qui luttent pour une musique qui tend à disparaître hélas » dis-je avec un petit souvenir nostalgique, d'une époque où on se ruait sur les vinyles et où le téléchargement illégal de musique était impossible, ça fait un peu vieux con dit comme çà, mais c'est vrai que l'industrie que la musique était devenue une espèce d'entreprise fade et insipide, et quand je parlais de lutte toute à l'heure ça en fait partie, maintenant il faut quasiment se battre pour produire un truc original et de l'imposer à un label. C'est pour vous dire, si je devais recommencer une carrière, il serai hors de question que je refasse de la scène. Le Street art en revanche était tentant. Dans la rue tout est vrai, les gens réagissent pour de vrai, ils ne sont pas faux et puis il n'y avait pas cette obligation de faire payer pour de la musique. « Ouip ! Je dois même avouer que je suis content de ne plus faire de la scène, enseigner, le street art c'est plus vrai je trouve et je pense que c'est une philosophie que tu as parfaitement comprise si je ne me trompe pas. » lui dis-je en souriant alors que nous nous dirigeant vers  un café où je l'invitais à boire un verre. C'est sûr que ce n'est pas tout les jours qu'un professeur invite un élève à boire un verre dans un café mais Shin, je le considérai plus comme un ami que comme un élève, même si bien entendu je savais faire la part des choses en cour. Il n'y a pas un seul silence entre nous, tout vient naturellement, aucune gêne, nous donnons nos opinions sur la musique, si nos avis venaient à diverger je sais qu'il n'y aurait pas ombrage, après tout les débats sont fait pour ça aussi, ne pas être d'accord de temps en temps. Je ne sais plus pourquoi j'en viens à ce sujet mais je lui demande si il peut me parler du Street Art et de comment il en est venu à cette forme d'expression de la musique. Ça me paraît la suite logique des choses, nous parlons de musique, de ce qu'on en pense et au final il reste un sujet auquel nous n'avons pas touché, comment nous sommes tombés dedans si on peut dire les choses comme çà. Mais aussitôt je me dis que c'est peut être quelque chose de trop personnel, alors je lui dit qu'il n'est pas obligé de me le dire, je suis curieux mais je respecte quand même la privée des gens, je sais que personnellement je serai incapable de parler de mon mariage plus que chaotique.

Pourtant Shin ne perd pas son sourire et accepte de me parler de ce qui l'a mené au Street Art. Ce n'est pas une histoire joyeuse et on voit que chez Shin elle brasse des souvenirs qui sont tout sauf agréables mais encore une fois je dois reconnaître le courage de ce garçon de se livrer, de parler de sa vie et de moments très privés comme çà, c'est tout sauf facile. Bien sûr qu'il ne raconte pas tout et encore heureux, je ne veux pas tout savoir et je respecte trop la vie privée pour ça. Encore une fois je me retrouve un peu dans son histoire, oh bien sûr à un moindre degré, mais il y a aussi cette figure paternelle, je sais ce que c'est quand l'incompréhension et la déception vient de la famille, je sais ce que ça fait et le goût amer que ça laisse dans la bouche, quelque chose qui ne part jamais vraiment, parce que par dessus tout on a envie que ce soit eux qui nous comprennent et qui nous supportent, qu'ils soient fiers de nous et quand ce n'est pas le cas, ça peut être dévastateur, mais Shin lui ne s'est pas laissé abattre, il a lutté pour la musique, il est parti d'un roman et a défié son père, c'était très brave, le street art l'a mené jusqu'ici, même si son histoire est triste, je suis heureux qu'il soit arrivé jusqu'ici, où il sera sûrement plus épanoui pour faire partager son art, sans devoir se fondre dans l'anonymat.

Je reste silencieux pendant qu'il parle n'osant pas l'interrompre, son histoire ne peut pas laisser indifférent, un silence passe alors qu'il fini de parler. « A toi maintenant » me dit-il pour que j'enchaîne, je pourrais commenter ce qu'il m'a dit, mais je n'ai pas envie d'y aller en disant « Ohh mon pauvre, je compatis tellement ». Beaucoup trop de gens sont comme çà, beaucoup trop de gens ne pensent pas leurs mots et qui font juste ça pour faire une bonne action. Non je crois que le meilleur moyen pour moi de lui montrer que je lui suit reconnaissant de ce témoignage, c'est de à mon tour lui raconter ce qui m'a mené à la musique, et à devenir professeur par la même occasion.

« Mon histoire est un peu moins chevaleresque que la tienne je dois bien l'avouer, mais il y a quelques points communs. Mon histoire c'est l'histoire d'un petit garçon du Maine, qui part en voyage à Toronto et à qui on offre une guitare pour son anniversaire. Moi j'étais aux anges, mes parents pensaient qu'ils m'avaient trouvé un passe temps, moi je savais que j'avais trouvé quelque chose d'autre, de plus puissant. Je me suis mis à apprendre tout seul, dans ma chambre, pour le moment mes parents pensaient que ça me paraît, je suis d'une famille assez traditionnelle, j'étais destiné à reprendre la place de mon père à l'usine. Sauf qu'au lycée j'ai rencontré deux potes, mes meilleurs potes à l'époque et on a formé un groupe. Mes parents ont commencés à comprendre ce que représentait la musique pour moi et ils sont devenus tout de suite moins motivés. J'ai du bataillé fort pour leur faire accepter que je voulais faire musicologie et que je voulais être musicien, pas patron d'usine. Mon père ne l'a jamais digéré et si même nous n'en parlons plus aujourd'hui, il est clair et net qu'il n'approuve toujours pas mes choix. » Je fais une pause, les souvenirs d'engueulades de cette époque remonte et c'est tout sauf agréable. Je soupire et reprend, le regard un peu dans le vide. « La fac arrive, le groupe continue et je rencontre une fille magnifique, nous nous aimons, vraiment. Je ne pense plus qu'à elle. La fin de la fac approche et le groupe fait ce qui devait être son ultime concert, un producteur nous remarque et on entame une tournée, je me marie avec Rosy... » je ferme les yeux, comme si ce souvenir joyeux n'en était plus un. « Quelle belle connerie on a fait de signer avec ce producteur, il était trop tôt, beaucoup trop tôt pour nous. Le reste tout le monde le connaît, le fameux Vincent Eckon star du rock n' roll » Un rire amer sort de ma gorge. « J'étais tellement pris dans ce que je faisais que je ne me rendais pas compte que je m'éloignais de plus en plus de a femme... Et ce qui devais arriver arriva, après çà on a tout plié, on s'est tous dit au revoir et je suis retourné chez mes parents... J'ai eu un petit passage à vide, mais je voulais continuer la musique, seulement pas comme avant, je voulais la transmettre, ses valeurs, ce qu'elle représente et surtout prévenir les gosses de pas faire les mêmes erreurs, et me voilà aujourd'hui, prof de musique à Miami, à enseigner la musique à un des gamins les plus talentueux de sa génération. » dis-je en souriant, sincèrement cette fois ci.

Je secoue la tête, sortant de mes pensées. Je ne sais pas combien de temps j'ai parlé, c'est la première fois que je raconte mon histoire dans tout ces détails, ce n'est pas forcément agréable mais d'un côté ça fait du bien de se confier à quelqu'un, surtout que je faisais entièrement confiance à Shin. Nous avions étés honnêtes, l'un envers l'autre et c'est quelque chose qui n'était pas donné à tout le monde, jamais je ne répéterai ce que Shin m'a dit et je sais qu'il fera de même, je bois une gorgée de mon café, froid maintenant. « Voilà à quoi ma passion pour la musique, à des rêves et une guitare... qui me quitte rarement. » dis-je en tapotant sur la housse posée à côté de moi. Je lui demande si il comptait faire quelque chose à Wynwood pour sensibiliser au Street Art. Il me répond, qu'il aimerait faire une représentation dans la cour. Je souris : « Ça pourrait être une bonne idée oui et puis ça les obligerait à venir écouter, je vais voir si je peux pas t'obtenir la cour et pareil si tu as besoin d'aide pour le Music Club hésite pas à demander, bien sûr je ne parle pas d'intervenir vraiment dans le Club, mais pour écrire ou si tu as des soucis administratifs, je peux t'aider. » C'et vrai, ce gosse est plein de projets et d'idées je ne pouvais que l'encourager. Quand il me demande si j'avais prévu quelque chose je lui répond que non, c'est à ce moment que je lui montre un de mes fameux carnets, ceux dans lequel je note toutes mes idées, tout les jours. « Tu ne crois pas si bien dire ! Je note tout là dedans, tout ce qui peut m'inspirer, et après j'en fais des textes, du moins j'essaye » dis-je en rigolant. « Oui il y a pas mal de choses, tout est susceptible de m'inspirer, dès que quelque chose attire mon attention, paf je note, c'est certes pas très écologique mais il n'y a que comme çà que j'y arrive. »

Et puis je me lance, j'avais une question à lui poser et c'est ce que je fais. J'avais un projet depuis quelques temps et un projet que je ne voulais pas faire tout seul. Je me doutais que ça plairait à Shin et au final je ne me voyais pas entreprendre çà avec quelqu'un d'autre que lui. « Un projet musical bien entendu... » dis-je en souriant en voyant que j'avais toute son attention. « En fait dans la même idée de sensibiliser les gens à d'autres styles de musiques, je voudrais créer une œuvre musicale unique et originale regroupant plusieurs influences musicales. Et je voudrais faire ça en duo, puis créer ça sur un support, le distribuer et pourquoi pas en faire un concert quand tout sera fini. » Je le regarde et je souris. « Et je me demandais si tu voulais bien faire ce projet, franchement je ne vois pas avec qui d'autre je pourrais faire ça et vraiment ça serait un honneur de partager ce projet avec quelqu'un d'aussi talentueux et ouvert d'esprit que toi. » Maintenant je stresse, j'ai peur qu'il refuse. « Je ne te demande pas de répondre maintenant, mais j'avoue que ça serait énorme que ça puisse se faire. »

Je lui souris attendant avec impatience sa réponse, redoutant le non. Je trouvais un soudain intérêt pour le fond de ma tasse en attendant sa réponse, pianotant nerveusement sur l'accoudoir de ma chaise, je relevais les yeux en souriant, décidant d'aborder un autre sujet avec légèreté. « Au fait comment va Miss Muños ? »

W.B

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MessageSujet: Re: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyJeu 4 Déc 2014 - 14:22



Shin & Vincent

Le contact humain, au fond, je crois que c’est ce qu’il y de primordial. Qu’il soit bon, ou mauvais, l’être humain a besoin d’être entouré, de parler et de s’exprimer. Mais ce qui était bien dans cette histoire, c’est qu’il est libre. Oui, libre de s’exprimer de la façon dont il le désire. Alors que certains choisiront la peinture, ou même des actes de rébellion, manifestations, j’ai opté pour la musique. Sans doute banal aux côtés de certaines idées fortes originales pour se faire entendre, à l’instar d’eux, je cherche surtout à me faire plaisir moi-même, et non véhiculer un message de propagande, le mien étant amplement plus gentillet, et à fin beaucoup moins violente. En effet, je faisais ça pour le plaisir, et surtout pour montrer que ceux qui veulent peuvent, bêtement et simplement. On nous rabâche sans arrête que c’est facile de dire, mais moins de le faire, pourtant quand la volonté est derrière tout ça, tout peut être réglé. Et ma volonté première était de mettre un peu de bonheur dans la vie des gens, qui de nos jours sourient difficilement, les problèmes internationaux étant en cause principalement. Faut dire qu’on vit dans une période assez merdique en ce moment, avec tous ces problèmes, ces guerres, ces maladies… Tout part en vrille, et mon optique à moi c’est de faire oublier ça, ne serait-ce le temps que de deux minutes, pour tenter de se rappeler qu’il y a des choses simples sur cette terre qui sont essentielles, et apportent du bonheur.

Personnellement, les problèmes d’adulte, je ne veux pas trop m’en mêler, non pas que je ne comprenne pas, au contraire. De là où je viens, on a une politique un peu tendue, et tout le monde sait que Corée du Nord et Corée du Sud ne sont pas les meilleurs amis du monde, ce qui ne nous laisse jamais à l’abri d’une menace. Du coup, j’ai déjà fais face, très jeune, au fait que le monde n’est pas rose que l’amour ne nous sauvera pas tous, en dépit des morales Disney. Néanmoins, j’essaie de ne pas m’encombrer avec ça, vivant ma vie, laissant les personnes qualifiées se démerder avec les problèmes qu’ils ont eux-mêmes engendrés. Chacun sa merde, et j’ai sans doute plus important à penser à présent : avoir un avenir correct dans un monde de fou. Ca fait individualiste dit comme ça, mais s’occuper de tout comme Mère Teresa n’est pas non plus une solution viable à tous nos problèmes.

Mais le sujet actuel n’est pas aux horreurs, mettons-nous d’accord là-dessus, puisque j’étais en pleine représentation, donc en train de chanter et répandre de la joie. Ces pensées négatives ne collant en rien avec le tableau actuel. Ajoutons à ce tableau Vincent, et ma journée est parfaite. Qui pourra se vanter d’avoir pu se produire sur scène avec lui ? Pas grand monde j’imagine, ou du moins dans le contexte de Wynwood. Je savais qu’il était relativement proche de ses élèves, et d’ailleurs j’admirais cette partie de sa personnalité, mais j’imaginais mal certains d’entre eux faire mumuse sur scène avec lui. En tout cas, ça n’était sans doute par parce qu’il était prof. Pour moi, il n’en était pas vraiment un, enfin surtout en dehors des cours. Il est clair que pendant nos plages horaires où il nous explique deux-trois trucs sur la musique, il est l’enseignant, mais en dehors je le considère tout comme sauf ça. Comme un égal, un ami, et puis faut dire que le courant est de suite bien passé, ce qui n’est pas chose aisé entre un prof et son élève en temps normal. Pourtant là, cela faisait exception à la règle, et Vincent n’était pas un prof comme les autres. A l’écoute, ouvert, amusant, il pouvait très bien faire partie d’une bande, comme nous, à aller s’éclater de ci et là. Comme quoi vivre de la musique, ça ne vieillit pas, ça nous rajeunit, et surtout on a moins de raisons de stresser avec ça qui nous permet de nous défouler et nous vider en permanence.

Enfin tout ça pour dire que Vincent, c’était le gars avec qui je trainerais volontiers, et avec qui j’irais sans doute sans hésiter en voyage, ce qui d’ailleurs ne risquait pas vraiment de tarder, puisqu’il m’avait proposé de m’aider à gérer le Music Club, et vu que nous avions les mêmes points de vue sur tout –comme le fait que la pratique vaut mieux que la théorie- il était clair que nous n’allions pas rester les bras ballants dans une petite salle minuscule, mais bouger, et c’était d’ailleurs mon intention première. Je ne lui en avais pas encore fais part, mais ça ne saurait tarder, et puis si une compétition inter-lycées devait avoir lieu, je voulais être sur qu’on ait toutes nos chances pour représenter Wynwood et surtout m’assurer de garder mon poste de président au sein du club qui me tient à cœur, et ce même si ça faisait même pas deux semaines que j’en avais les rênes.

Oui je pense et parle beaucoup, alors que je suis en train de chanter, mais c’est un peu tout ce qui bouscule, et ce que je pense actuellement. Déjà que je suis un vrai moulin à paroles en réalité, alors imaginez un peu le souk dans ma tête…

Notre première réalisation prend fin, trop vite, puis la deuxième que nous enchainions également. Trois minutes de chanson, c’était au final bien trop court, mais il fallait se dire que ces trois petites minutes demandaient parfois des mois de boulot, ce qui était on ne peut plus impressionnant. Il fallait penser à tout en musique, et penser que ces trois minutes devaient être magique pour celui qui allait écouter, et c’était un peu ça qui me motivais à me lancer dans des compos personnelles, même si pour le moment je m’attelais plus à faire des reprises, des remix, et tout ça grâce à mon logiciel, un clavier et quelques platines de DJ. On augmente les basses, on réduit une note, on rajoute un son… Tout remasteurisé me plaisait, il me manquait juste d’apprendre comment créer en partant de rien maintenant.

Alors que je rangeais mon matériel, Vincent remettait sa guitare dans sa housse, tout en me remerciant pour cet agréable moment, ce que je ne compris pas au début, trouvant plus normal que ce soit à moi de le remercier. Il m’appela même professeur Hae, ce qui eut pour l’effet de me gonfler un peu l’ego tout en me gênant profondément. Passant ma main derrière la nuque, tête baissée, je souriais. C’était extrêmement gratifiant venant de quelqu’un comme lui, mais je savais de toute manière qu’il me considérait comme son égal, et que tous deux pouvions accomplir de grandes choses, ce qui me confortait dans l’idée qu’il était mon professeur préféré. Puis ce qu’il ajouta me surpris davantage. « Une licence en musique ? » Répétais-je surpris. « Je crains fort que ce ne soit pas mérité, je suis bien loin d’arriver à la cheville de nombreux artistes confirmés, je ne suis qu’un élève vous savez. » Et pourtant ce n’était pas la modestie qui me ressemblait d’habitude. Il m’arrivait souvent d’absorber ça comme une éponge et me pavaner comme un paon derrière, mais c’était un compliment inattendu qui me pris au dépourvu. « Et c’est avec plaisir que je ferais un petit exposé sur le Street Art à ton cours ! Beaucoup trop de gens ignorent son existence, faut changer ça, et si je peux être le médiateur c’est parfait. » Il me parla alors de notes, ce à quoi je pouffais légèrement. « Noté ou pas, vous savez moi je m’en fous, la musique je fais ça bénévolement, tous les jours, alors si y a besoin de quoique ce soit je suis là, je réclame pas une seule pièce, je trouve que la musique n’a pas besoin d’être achetée, du moment qu’elle vient du fond du cœur, et puis à mon stade ce serait plus arrogant qu’autre chose, surtout que je n’ai vraiment pas de quoi me plaindre. » J’étais plein aux as, qu’est-ce que ça m’apporterais de gagner deux trois pièces supplémentaires ? Rien, oui, rien du tout. La seule reconnaissance dont j’ai besoin c’est des sourires. Et c’est tout.

En tout cas, j’étais fier de moi, j’avais accompli quelque chose aujourd’hui : j’avais donné envie à Vincent de recommencer, de retenter et même se consacrer à ça, plus qu’aux grandes scènes digne d’un Zénith. « T’inquiètes pas, la musique c’est quelque chose qu’on peut pratiquer toute sa vie, tu n’as rien perdu, tu peux toujours commencer maintenant, c’est ça qui est l’avantage. » Lui lançais-je alors qu’il me proposa d’aller boire un coup, ce que j’acceptais de suite, sans hésiter, bien qu’à la base j’étais persuadé qu’il avait mieux à faire que de passer son après-midi avec un de ses élèves.

Armé de mon sac à dos, rempli de mon matériel le plus précieux, et de Vincent, nous prenions la direction d’un basique salon de thé, non loin de la place où nous avions joués, et prenions place à table. Le serveur s’empressa de venir nous voir, je commandais ma boisson, ainsi que Vincent, et nous continuions à parler de musique, ce sujet qui faisait battre notre cœur à tous les deux, notre raison de vivre, et ce pourquoi on pourrait parler des heures sans jamais se lasser, ne serait-ce qu’une seconde. « Tu rigoles ! Ca ne me dérange vraiment pas je t’assure, tu peux me demander ce que tu veux, je te dois bien ça. » Puis il me posa la première question, sans doute la plus normale : pourquoi et comment j’en étais venu au Street Art. C’était légitime, et je me devais de lui répondre. Ce n’était pas une histoire bien honteuse après tout. « Et bien c’est un peu compliqué, mais c’est pas un problème d’en parler, c’est juste que c’est un peu long, alors si au bout d’un moment c’est long, arrêtes-moi » Dis-je enthousiaste.

Il allait falloir que je me lance maintenant. Et parler de mon passé, c’est jamais évident, ça me remet toujours en cause mon père, cette figure paternelle que j’idolâtrais et qui a fini par s’émietter jusqu’à disparaître entièrement. Ca me faisait mal d’y repenser, de repasser en boucle ses dernières paroles… Comment pouvait-on être horrible à ce point ? Je n’ai toujours pas la réponse… « Pour tout avouer, le Street Art c’est la raison pour laquelle je suis ici en Amérique. » Il fallait bien que je commence quelque part, mais j’ignorais encore comment m’y prendre, je n’étais pas tellement doué pour les histoires. « Depuis tout petit, je fais de la musique, du piano et du chant essentiellement. J’ai toujours aimé ça, je me sentais vivre, ça m’a très vite passionné, à un point inimaginable, même ma mère ne se rendait pas compte à quel point la musique me rendait heureux. » Je souriais en rependant à cette époque où je tapais encore sur les touches du clavier avec mon poing n’ayant pas assez de force avec mes tous petits doigts. « Mon père, en revanche, n’a jamais accepté que je puisse aimer ça. La musique, le chant, c’est bon pour les débiles qui n’ont aucun avenir, qu’il disait. De toute façon, c’étaient je crois les seules choses qu’il me disait, il n’était jamais à la maison sinon. » A bien m’en souvenir, c’était vraiment les seules conversations que nous avions, que la musique m’était néfaste et rien d’autre. « Il est un PDG réputé en Corée du Sud, il possède de grandes multinationales et a une part de l’économie du pays, il avait donc de lourdes responsabilités, et pour lui j’étais le prochain à reprendre les rênes. Histoire banale, tu me diras, sauf que comme tu t’en doutes, je n’ai jamais vraiment voulu de cet héritage. Je sais qu’il y tiens comme à la prunelle de ses yeux à cette entreprise, et je me sentirais incapable de gérer ça sachant que je ne m’y investirais pas à fond. » Et c’était vrai, mais ça il a jamais voulu l’entendre. « Mais comme tu l’imagines, ça ne lui a pas beaucoup plu et savoir que c’était pour la musique que je « délaissais » la famille l’a mis hors de lui, et m’a interdis à l’époque toute forme de pratique. Plus de cours en conservatoires, plus d’instruments… Plus rien. J’étais vraiment désemparé à cette époque, en plus de quoi j’étais dans un lycée à la hauteur de ma réputation rempli de salopards cupides et sans cœur. Et à force j’ai commencé à me demander ce que serait ma vie si je n’étais pas Shin, si j’étais quelqu’un d’autre, et alors qu’on étudiait le Fantôme de l’Opéra, m’est venue une idée, toute bête. Aller faire de la musique, dans la rue, puisque m’inscrire dans un conservatoire m’était interdit, et masqué me mettre à chanter. » Nostalgie de ces premières représentations médiocres. « A l’époque je n’imaginais pas les répercussions que cette décision aurait sur moi, et au fil des années j’avais pris pied, me créant une autre réputation, et me permettant de librement faire ce que j’avais envie. » Je buvais un peu de ma boisson avant de conclure. « En fait le Street Art pour moi n’était avant tout qu’une histoire de liberté, la mienne, et maintenant c’est bien plus. Et venir en Amérique n’était qu’une façon de pouvoir enfin m’assumer, ne plus avoir à me cacher, et puis mon très cher père a décidé de me renvoyer de la demeure familiale, j’ai pas vraiment eu le choix. Voilà pour mon histoire. » Dis-je en guise de conclusion. « A toi maintenant. » Lui lançais-je, entourant mon verre de mes doigts.

Ce petit discours m’avait rendu nostalgique, et très vite je me remémorais mon passé, mon enfance, et comme à chaque fois que ça arrivait je me mettais à songer. Ca n’a jamais été une décision facile à prendre pour moi. On a l’impression que je suis ce gamin indépendant que rien n’abat, mais vous savez quitter le foyer familial, quitter son pays ce n’est jamais facile, et encore moins quand on vous dit de dégager, et que cet ordre vous vient de votre père. Je l’ai très mal vécu, et y repenser me fait me sentir mal à l’aise. Il ne faut pas croire que la vie est rose, et je le savais, sans doute autant que pleins de personnes qui ont été confrontés à de telles situations, mais je tirais partie de ça en me disant que ce qui ne me tue pas, me rend plus fort.

« Et bien, je pense que je vais essayer, grâce au Music Club de faire ancrer ça, et de leur faire un cours là-dessus, quitte à faire une représentation à Wynwood, forçant tous les élèves en s’y intéressant. Puis pour les toucher, y ajouter un message, un thème. J’y réfléchis encore, mais je pensais bien me servir de la cour comme terrain de jeu. » Les idées étaient nombreuses, et je pensais qu’il valait mieux aller au cœur même des problèmes pour mieux sensibiliser tout en faisant ce qu’ils aiment pour les attirer comme des mouches. Mais ça ne se prévoyait pas comme ça, l’autorisation pour utiliser la cour allait être dur à obtenir, et je ne savais vraiment pas comment m’y prendre. Après quoi, je lui demandais s’il avait quelque chose de prévu, ayant sa guitare sur lui, et il m’avoua ne jamais s’en séparer, ainsi que de son carnet de note que j’observais avec admiration. « Ouah je pensais pas qu’un tout petit carnet pouvait être si précieux. » mais je trouvais ça admirable et au fond c’était quelque chose de franchement ingénieux. « Doit y avoir beaucoup de choses là-dedans, non ? » Lui demandais-je curieux. Et puis surtout si cela avait rapport avec ses compositions, cela m’intéressait encore plus.

Nous parlions encore un peu, jusqu’à ce qu’il me pose une question qui m’intrigua tout particulièrement. « Un projet ? Quel genre de projets ? » Demandais-je impatient de connaître la réponse. « Tu sais très bien que ça va m’intéresser, j’en suis sur, allez dis ! » J’étais réellement heureux qu’il me propose quelque chose, ce qui me donnait un certain gage de confiance venant de lui, et me rendait fier. En tout cas, j’étais sur et certain d’accepter, il me suffisait maintenant d’attendre avant d’être fixé.


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MessageSujet: Re: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyVen 17 Oct 2014 - 0:15

We Believe In Music ♪♫
Shin Young HAE ♥ & Vincent Eckon.




Crédits Musique: Coldplay: The Scientist (A Rush of Blood to the Head/2002)
Vincent Franck Eckon, Vince Eckon, icône du rock américaine, jeune espoir venant d'une petite ville paumée du Maine, Etat plus connu pour les romans de Stephen King que pour les musiciens qui en sont originaires. Vincent Eckon la star du rock, quand est ce que les gens allaient arrêter de me coller cette étiquette, c'était fini tout çà, j'avais choisi une autre voie et je ne voulais pas qu'on me rappelle sans cesse ce que j'ai été. Aujourd'hui, je suis professeur de musique dans un lycée et à l'université, avec des élèves fabuleux, ce monde de show buisness ne m'intéresse plus, je ne veux même plus avoir quelque chose à faire avec ce monde, il m'avait détruit et il m'avait fait perdre bien des choses et la personne que j'aimais, la scène m'avait bouffé et j'en payes le prix fort, devoir me séparer de ma femme avait été très dur et je m'étais de ne plus jamais retomber dans ce genre de mécanismes. Comme beaucoup de mes confrères, devenir notable n'avait pas été synonyme de drogues, d'alcool et d'excès, j'ai toujours que garder la santé était essentiel dans ce métier, mais comme tout les autres je m'étais laissé avoir par le jeu de la célébrité, j'étais content de voir mon nom sur les affiches, qu'on le scande mon nom et qu'on me reconnaisse, qui refuserait ça, même le plus intègre des hommes vous le dirait, Xavier Dolan dit qu'on fait de l'art pour aimer mais aussi pour être aimé en retour, c'est naturel de rechercher la reconnaissance. Mais j'étais allé trop loin, trop loin et j'en avais payé le prix, au point que ma femme Rosy décida de me quitter, j'étais devenu le personnage de ces chansons d'amour, qui regrettent quand il est trop tard. J'étais devenu The Scientist, trop pris dans sa passion, dans son métier qu'il en oublie sa vie. Je crois que c'est la dernière chose que l'on ai chanté avec le groupe, The Scientist, clin d'oeuil ironique à la fin de ma vie commune avec Rosy, a shame for us to part,si seulement comme le dit Chris Martin je pouvais revenir au début et tout changer, tout recommencer et éviter cette fin brutale. Je n'ai jamais rappelé Rosy, trop peur, trop lâche aussi, et je me suis fais cette promesse, ne pas remonter sur scène, ne pas réenclencher ce mécanisme infernal ne pas relancer cette machine qui vous entraîne aussi facilement que la drogue.

La seule scène que je me permettais maintenant c'était mon estrade en cour de musique et encore je ne restais pas souvent debout face à mes élèves à leur déblatérer un cour magistral pendant des heures, non je préfère largement l’interaction, sans micro je me baladais parmi mes élèves voulant les intégrer le plus possible à mon cour, pas le choix pour apprendre la musique de toute façon, on ne peut pas rester passif dans cette matière c'est quelque chose qui demande de la participation, de la théorie certes mais nier la dimension pratique juste parce que c'est un cour serait une grave erreur d'apprentissage et surtout démotivant pour les élèves, c'est pour çà que vu le nombre restreint d'élèves que j'avais j'enseignais non pas en amphithéâtre, mais dans une salle normale, avec à la place du bureau, un piano et divers instruments. La musique ne peut pas s'enseigner comme les autres matières, c'est impossible, je veux bien passer un fou, pour n'importe quoi aux yeux de mes autres collègues mais jamais vous ne me ferez faire un cour assis pendant deux heures à mon bureau à faire des dictées de notes stupides qui endorment, la musique c'est quelque chose qui se vit, comme je le disais on ne peut pas être passif face à la musique, jamais. Je voulais tellement montrer à mes élèves une vision totalement différente que mes professeurs, cette vision totalement dépassée d'une musique académique qui empêchait les gens de créer librement, cette vision comme quoi il fallait rentrer dans les codes, faire toujours plus et plus de pognon pour satisfaire les grands labels, toute cette industrie qui s’enrichit, non être artiste, être musicien ce n'est pas çà, il faut savoir faire des choix et rester intègre à ce que l'on pense, ne jamais renier ses croyances pour la bénédiction du Saint Pognon, au nom du père, du fils et des royalties, amen. Autant le gros manège de la notoriété m'avais attiré, l'argent n'a jamais été mon moteur quand on était sur scène, sur la fin on se battait avec notre tourneur pour que le prix soit correct, je pense que ça me viens de mes parents, on a toujours eu un rapport simple à l'argent dans le Maine, ont étaient ni pauvres, ni riches mais on ne courrait pas plus que ça derrière l'argent et on s'en contentait, j'ai gardé cette philosophie, et j'aimerai la transmettre à mes étudiants, chose plus difficile à dire que de faire, j'ai certes des élèves passionnés pour la plupart mais ils ont presque tous des rêves de gloire et de pluie de billets verts, enfin ce n'est pas le cas de tous. Et encore une fois c'est là où je me retrouve avec Shin, ce gamin était d'une honnêteté incroyable, sincère en tout points, dans sa façon de se comporter, de vivre et de faire de la musique. Lui il a vraiment tout fait pour faire de la musique, il ne fait pas que vivre la musique, il vit pour la musique et çà me fais chaud au coeur que ce soit un de mes élèves et aussi qu'il y ai encore des musiciens qui se comportent ainsi. Shin c'est quelqu'un que je respecte énormément, il avait vraiment l'âme d'un conquérant et je ne dis pas ça dans le vide du tout, pas pour faire le professeur cool ou quoi, je le pense vraiment, ce garçon est tellement habité par sa musique qu'il est directement allé au contact des gens, il a conquit la rue et c'est un exercice compliqué tu te retrouve directement confronté à ce que pensent les gens de toi, tu ne peux pas te cacher, si ça marche c'est quelque chose d'absolument fantastique, sinon ça peut être un désastre mais lui il ne s'est jamais démonté, et je pense que sur ce point là j'ai beaucoup de choses à apprendre de lui. C'est aussi çà la musique, personne n'est omniscient sur ce sujet là, personne ne peut dire « je connais tout », tout le monde a à apprendre des autres je pouvais enseigner à Shin tout comme il pouvait m'apporter ses connaissances et jamais je ne refuserai qu'un de mes élèves m'apporte des connaissances sous prétexte que je suis le professeur et que je suis celui qui doit tout savoir, penser comme çà c'est ridiculement prétentieux et c'est aussi un trait de caractère que j'avais décidé d'abandonner.

C'était donc tout naturellement que j'avais décidé de le rejoindre alors qu'il chantait et dansait dans une rue de Miami, comme j'avais toujours ma guitare sur moi nous nous sommes mis à improviser un petit duo sur la chanson qu'il avait choisi auparavant et c'était un instant tout à fait magique vraiment, alors que les gens commençaient à arriver et tapaient dans les mains alors qu'on enchaînaient sur une autre chanson connue de tout le monde, suffisamment connue pour que tout le monde se mette à reprendre le refrain avec nous, j'avais un grand sourire sur les lèvres et je ne voulais pas que ça se termine. Et puis la chanson s'est finie et les gens se sont dispersés, me laissant seul avec Shin, je souriais toujours, heureux d'avoir pu partager ce moment avec lui. « C'est sûr qu'on ne peut pas tricher impossible » puis j'ajoutais « Comme tu le dis c'est un risque mais c'est une sensation inégalable, cette adrénaline qui monte d'un seul coup quand on se lance et quand les gens arrivent, vraiment c'est magnifique et je suis content d'avoir découvert çà, merci beaucoup pour çà Professeur Hae » dis-je avant de rigoler.

Plein d'idées se bousculaient dans ma tête, divers projets musicaux que j'avais rangé dans un coin de ma tête, j'étais connu par le monde de la musique, pour avoir fait uniquement du rock mais ce n'était pour çà que je n'étais pas ouvert à d'autres styles de musiques et je voulais faire un projet qui regrouperait plusieurs influences, plusieurs cultures, plusieurs types de musiques différentes et en faire quelque chose de tout à fait original, et je ne sais pas pourquoi mais je me voyais très bien le faire avec Shin, je savais que ça pouvait donner quelque chose de très intéressant, de très aboutit et pourquoi ne pas organiser une représentation à la fin de l'année, les énormes fonds dont dispose Wynwood ils pouvaient bien pour une fois investir dans quelque chose de culturel, je ne demandais pas la lune bien entendu mais une petite scène sur la plage deux trois projecteurs et une sono, mais bon de là à obtenir tout ça je pouvais toujours rêver, bon ça ne me dérangeait pas de financer tout çà, j'avais largement les moyens de financer un tel projet de A à Z mais je trouvais que ça serait bien qu'un grand établissement comme Wynwood se bouge un peu pour la culture, pas parce que c'est mon idée, juste parce que c'est important l'ouverture des élèves à la musique, à l'art et la culture en général.

Je me souviens quand j'ai décidé de faire musicologie, les réactions, toutes ces réactions. Oh elles sont venues d'un peu partout, et certaines m'avaient franchement blessées. Venant de mes camarades de lycée je m'y attendais, beaucoup étaient promis à un bel avenir dans l'économie et dans les finances, ils prenaient ma passion pour la musique pour une simple lubie, un truc qui passera un de ces jours quand je me consacrerai à des activités plus importantes comme gérer une entreprise par exemple. Mais ça limite je m'en foutais. Mais les doutes venant de mes parents me blessaient bien plus, je pensais qu'au moins ils me soutiendraient, mais non, enfin c'était surtout mon père, il me voyait déjà reprendre la petite entreprise familiale, mais moi je rêvais d'autre chose et lui ça lui faisait peur. Mais maintenant nous étions passés au-delà de ces différends, il comprend tout à fait que la musique fait ma vie et moi de mon côté je ne lui tient aucune rancune de ce qu'il a pu me dire quand j'ai commencé la fac, mes parents ont toujours étés là pour moi quand Rosy est partie et c'est même grâce à eux que je suis professeur maintenant,la hache de guerre était enterrée et nous étions repartis sur de meilleures bases. « Oh je pense à la fin de l'année je pourrais te décerner un diplôme de niveau licence en musique, mais bon je suis pour dire qu'en musique tout le monde a apprendre à tout le monde, je porte certes l'étiquette du professeur, mais je suis toujours content quand un de mes élèves m'apporte de ses connaissances aussi, tu me fais découvrir le Street Art et j'en suis très heureux et je pense renouveler l'expérience d'ailleurs… Je ne te force à rien mais je pense que ce serait intéressant qu'au prochain cour tu nous fasses une petite présentation du Street Art, de ce que c'est, ce que ça représente pour toi. Je pense que ça pourrais être intéressant pour tout le monde, ce ne sera pas noté bien entendu mais ça me ferai plaisir que tu le fasses. »

Je ne lui imposais rien mais je me doutais qu'il accepterait, une intime conviction comme çà. Il avait l'air aussi heureux que moi de cette expérience, heureux de me faire partager son monde, heureux de pratiquer son art, j'aurai tellement aimé que tout le monde soit comme lui, enthousiastes et volontaires. Il me dit que si jamais je voulais recommencer il était d'accord : « Ah je pense qu'en effet ça ne sera pas la dernière fois que je tenterai çà, de toute façon il est hors de question pour moi de remonter sur une grande scène, et puis au moins ici il n'y a rien de plus vrai, je me rend compte que je me suis privé d'une incroyable expérience toutes ces années et je compte bien rattraper le temps perdu. »

Je lui souris et je lui proposais de venir prendre un verre je voulais continuer à discuter du Street Art, maintenant que j'étais lancé sur le sujet je voulais continuer à en parler, j'étais vraiment intéressé et je voulais tout connaître de cet univers, j'étais heureux comme tout qu'il accepte. On prit le chemin d'un salon de thé, parlant sur le chemin de tout et de rien, une fois les commandes prises, un café pour moi, grand format, ma seule drogue, nous reprîmes notre discussion. « Ce que je veux savoir ? Beaucoup de choses, beaucoup de choses, mais après tu n'es pas obligé hein. » Je pris une gorgée de mon café avant de continuer. « Tout d'abord je voulais te demander comment tu en était venu au Street Art, comment l'idée t' étais venue, tu n'es pas obligé de me répondre hein mais j'aimerai bien le savoir, je pourrai te dire comment j'en suit arrivé à la musique même si c'est une histoire bien banale » Et c'était vrai, ça intéresse qui l'histoire d'un gosse à qui son père offre une guitare pour leur voyage à Montréal ? Toujours est-il que c'était un souvenir que j'aimais ressasser de temps en temps. « Tu as pensé à en parler un peu à Wynwood, qui sait il pourrait y avoir des élèves intéressés, je serai super content si on pouvait un peu ouvrir les autres à des choses auxquelles ils n'ont pas forcément l'habitude. » Enfin allez faire comprendre à un Pi Sigma l'importance du Street Art, y a du boulot.

« Si j'ai toujours ma guitare, non pas forcément mais j'aime bien avoir un instrument de musique avec moi, j'avais pas quelque chose de prévu non, j'allais me balader, parce que rentrer être tout seul à ruminer toute la journée chez moi ça me dit rien donc je me suis dit que j'allais aller jusqu'à la plage et peut être composer un peu. Si j'ai pas toujours ma guitare il y a quelque chose dont je ne me sépare jamais. » Je plongeais la main dans ma poche de veste pour en sortir un carnet noir en cuir et un stylo plume, j'ouvris le carnet, à l'intérieur des mots écrits rapidement, à l'encre noire. « Je prend toujours de quoi noter ce que m'inspire les choses, des mots comme çà en vrac qui peuvent aboutir sur une chanson ou pas mais c'est quelque chose de systématique pour moi, je dois avoir tout un carton de ces carnets. » Je souris, oui je notais tout ce qui m'inspirais, et j'avais écrit mes meilleurs textes comme çà. « Et non t'inquiètes tes questions ne me posent pas de problèmes il faut être curieux, si il y a des sujets que je ne veux pas aborder je te le dirait. » Je fis une pause pour prendre une autre gorgée de café. « Euh… je voulais te parler de quelque chose… Un projet, enfin seulement si ça t'intéresse, mais c'est quelque chose qui je pense pourrait être très enrichissant » dis-je, attendant qu'il me dise de continuer pour lui exposer mon projet, j'espérais vraiment que Shin accepte, ce pourrait être une expérience vraiment hors du commun.

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MessageSujet: Re: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyMar 9 Sep 2014 - 19:20





«We believe in music»

Vincent & Shin


Un homme du nom de Léonard Bernstein a dit un jour « On ne vend pas la musique. On la partage. ». J’étais tombé sur cette phrase un jour alors que je trainais sur le net, pour chercher je ne sais plus quoi d’ailleurs, et cette simple citation avait attirée toute mon attention. La justesse dans ses propos est telle que je m’étais identifié de suite à ces quelques mots. Elle résumait à la perfection ce que je pensais, cet homme avait su mettre les mots sur ce qu’était vraiment la musique, et ce qu’elle devrait vraiment être. Et surtout ce qu’elle représentait pour moi. De nos jours, ça avait tendance à se perdre, devenant quelque chose de purement commercial, et je parle surtout de la majorité des groupes et chanteurs actuels. Il y en a encore qui sont bien, mais d’autres me répugnent totalement.

Par exemple, prenez une pouffiasse, bonne, belle à en croquer, qui chante à peu près bien. Et bah arrangez sa voix à l’ordinateur, en la foutant à moitié à poil dans un clip et ça donne un succès interplanétaire, que les fans s’arrachent alors que dans la chanson y a peut-être trois paroles différentes, sinon c’est toujours la même chose. Et les gens osent encore appeler ça de la musique. Mais moi je dis NON, NON. C’est du grand n’importe quoi. Après on s’étonne que je suis difficile, et que tout ce qui est Rihanna et compagnie je ne supporte pas. Faut voir aussi ce qu’ils font de la musique : du business. Alors oui je veux bien qu’on fasse ça pour gagner sa vie, mais à ce stade, ça me dépasse totalement. Pas besoin de dépenser une fortune dans un clip tape à l’œil, les faits maisons et simplistes sont très bien, et reflètent tout autant le chanteur, puis honnêtement, c’est la musique que t’écoutes, pas les nibards et le cul refait de Nicki Minaj. Tout est devenu si visuel, que ça me fait saigner des yeux cette génération de merde. Et je suis né en plein dedans, merci la vie. Enfin heureusement qu’il y a encore des groupes qui y croient, et vivent la vraie musique. Ils ne sont pas exhibitionnistes à souhait, et on ressent la vraie passion, c’est ceux-là que j’aime, et que je prend plaisir à écouter, le reste est à jeter, clairement.

Bon vous allez me dire, la musique coréenne, ça ressemble à rien, la K-Pop tout ça, ça ressemble à rien, c’est une blague. Alors oui, il y a de la musique, même coréenne qui est nulle, faut le reconnaître, mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que la vision des choses est totalement différente là-haut, et qu’il ne faut pas juger sans savoir. La mentalité et le mode de vie n’ont rien à voir avec ici et en Corée, et je suis le mieux placé pour en parler, puisque je connais les deux tableaux. En Corée, l’apparence est primordiale, vraiment, c’est dans l’habitude des gens, il faut être parfait. D’où les nombreux cas de recours à la chirurgie esthétique. C’est peut-être n’importe quoi, mais l’apparence est la clé, et la manière de voir les choses sont différentes, j’admets un peu loufoque, mais on peut pas juger et comparer deux cultures totalement à l’opposé l’une de l’autre. Malgré tout, ça ne veut pas pour autant dire qu’on est dénués de sens artistique, et il faut savoir écouter pour apprécier, et je préfère de loin ma musique, à tout ce capharnaüm auditif. Enfin, je m’emporte, je m’emporte.

Tout ça pour dire que la musique avant tout c’est un partage. C’est même la base, une musique c’est fait pour être entendu à la base, et donc partagée. On ne la vend pas, on la transmet, tout simplement. Et cette situation résumait aussi très bien la raison pour laquelle j’étais plus axé street art, et que percer réellement dans la musique n’était pas mon but final. Alors oui, je voulais vivre de ma musique, mais tranquille dans mon coin. Pas célèbre et connu de tous, pas quelqu’un qui finit par entrer dans ce cercle vicieux du business, où même si tu choisis de rester toi, tu finis par dériver totalement. Les bénéfices, les fans qui en demandent toujours plus, tout ça… Personnellement, je préfère encore jouer tout seul dans mon coin, qu’être totalement influencé par tout ça, puis je n’étais pas franchement prêt à me la jouer Justin Bieber. Et le street art c’était ce qui restait de plus honnête. Jouer, s’exposer, et faire juste pour le plaisir, et ne simplement rien attendre en retour. Le principe de base, qui a été enterré à jamais.

Finalement cette citation elle servait à quoi, à dire en un mot ce pour quoi je vivais, mon idéologie, et la raison pour laquelle j’étais devenu dépendant au Street Art. Art de rue, qui m’avait permis en plus de me perfectionner seul, de faire des rencontres exceptionnelles. Je tombais sur des artistes, qui comme moi ne demandaient pas une pièce, et voulaient juste s’éclater. Plusieurs fois, je finissais en duo, ou en petit groupe improvisé. Comme avec Eric par exemple, quelques temps après mon arrivée, et la reprise du Music Club. Un Sigma Mu avec qui je partageais la musique comme passion. Il ne suffisait vraiment pas d’être en tête du top 50 pour rencontrer des personnes uniques, il suffisait juste d’être authentique. Et c’était sans doute ce qui avait fini par attirer Vincent, mon prof de musique, qui au lieu de rester dans le public, était venu me rejoindre au beau milieu de ma représentation. Et au lieu d’être décontenancé, j’avais tiré partie de cette intervention, profitant d’un moment magique. La musique était pour moi une forme de magie, oui. Elle pouvait apaiser les mœurs, faire sourire, en un rien de tout, comme un coup de baguette magique et un abracadabra. C’était contagieux, et surtout c’était universel. Un langage que tout le monde comprend, et qui réunit. Simplement. Mais je n’étais pas débile, je savais bien que ça ne réglait pas tous les problèmes, et que nous n’étions pas dans Disney où il suffisait de fredonner une petite comptine pour s’attirer l’empathie de tous les méchants du film. Non, la musique ça a ses limites, j’en étais conscient, mais ce n’était plus de mon ressort.

« C’est ça le street art, pas de mensonge possible. » Confirmais-je alors qu’il avait parfaitement résumé la situation. « Certes ça peut être risqué, s’exposer en pleine rue, mais la sensation est unique, je suis devenu dépendant. » Dépendant de ce sentiment de bien être, dépendant de toutes ces expériences, toujours nouvelles. « Croyez-moi, c’était peut-être pas votre genre, mais c’est parce que vous n’aviez sans doute jamais essayé. Une fois qu’on est dedans, on a du mal à s’arrêter, un peu comme de la drogue, les effets nocifs en moins. » Lui expliquais-je. « Merci beaucoup, mais j’ai encore des tas de choses à apprendre vous savez. » Ses félicitations néanmoins m’avaient touchées, et être complimenté par quelqu’un comme lui me faisait plaisir, et même m’encourageait fortement pour la suite.

Alors que nous enchainions sur une musique plus connue de tous, pour profiter davantage de ce duo, les gens frappaient des mains, nous accompagnant. Le chœur d’une chorale. Un public en or, un public qui n’avait pas peur de perdre deux minutes de son temps pour s’amuser un peu sur le chemin des courses, ou du travail. Un public qui jouait le jeu, un public agréable. Le meilleur. De temps à autre, je lançais des regards à mon prof, qui à l’heure actuelle n’était plus vraiment mon prof, mais un collègue, un ami. D’ailleurs à le voir ainsi était un privilège, et montrait que cet homme n’avait pas choisi d’enseigner la musique pour rien. Il la comprenait, la vivait, et n’était pas faux à son sujet. D’ailleurs il l’avait prouvé à ses cours, en plongeant les élèves dedans, comme un gosse à qui on racontait pour la énième fois l’histoire du Petit Poucet. Prenant, il vivait sa matière, et je le remerciais pour ça, pour rendre hommage à cet art, et savoir être lui, tout simplement. Qui aurait l’occasion de faire ça avec un autre prof ? Concours d’écriture avec son prof de français ? Calcul mental avec son prof de maths ? Jamais. Comme quoi les matières que ces profs qualifiaient d’inutile, comme les langues ou la musique, étaient toujours appréciés par les élèves pour la simple et bonne raison que les profs ne se prenaient pas la tête. Les profs de langue aimaient la langue qu’ils enseignaient, et trouvaient toujours des situations plaisantes pour animer le cours. Les autres enseignants devaient les qualifier de clown, mais ils avaient le mérite d’avoir l’attention, eux au moins. Enfin, je m’égare, encore.

La fin du morceau arriva vite, trop vite, et me voilà contraint de chanter la dernière note, néanmoins heureux d’avoir pu vivre cette expérience musicale unique, accompagné d’un artiste accompli. Je me tournais vers lui à la fin, tout en commençant à remballer mon matériel, précieux, que je ne quittais plus. Je lui avais demandé ses impressions, et il semblait vraiment enchanté, une expérience qui lui avait énormément plu. Fier de mon coup, j’arborais un large sourire. « En tout cas, si jamais vous…tu. » Rectifiais-je alors qu’il venait de me demander de le tutoyer, ce que j’avais un peu de mal à faire, gêné. « As envie de recommencer un jour, c’est avec plaisir que je t’y accompagnerais. » « En tout cas merci de m'avoir laissé partagé ce moment avec toi. » « C’est plutôt toi que je remercie, d’être venu me rejoindre, c’était vraiment top. » Et j’étais parfaitement sincère, j’étais heureux comme tout d’avoir pu partager un moment pareil, qui ajoutait un bon souvenir à ma collection. Encore quelque chose que je pourrais raconter à ma mère ce soir au téléphone, et qui la rendrais probablement très heureuse. Elle qui avait eu du mal à me laisser partir, tout en voulant me soutenir, j’étais persuadé qu’elle sera heureuse de m’entendre lui raconter ma vie ici.

Une fois le sac fermé, je me retournais à nouveau vers Vincent. Au début, je m’attendais à ce qu’il me dise qu’il avait un rendez-vous, en lorgnant sur sa montre, mais il me proposa au contraire d’aller boire un verre, curieux et désireux d’en apprendre plus. Etonné, mais en bien, je lui répondis pas la positive. « Oh non, au contraire. » Evidemment, j’étais toujours partant, et j’étais toujours heureux de savoir que je pouvais inculquer mon savoir à d’autres. C’était un vrai plus, vraiment. Et c’était sans doute une des raisons pour laquelle, prof de musique était également dans mes choix de carrières, à l’image de Vincent. Evidemment, j’avais d’autres objectifs, mais me retrouver devant une classe n’était pas ce qui me dérangeait, au contraire. Du coup, accompagné de Vincent, nous nous rendions dans un salon de thé basique, pas trop fréquenté, en terrasse extérieure, parce que ça servait à rien de s’enfermer bêtement alors que le temps était parfait dehors. Soleil et petite brise agréable, inutile d’aller surchauffer à l’intérieur. Le serveur ne tarde pas à arriver, et prend commande. « Un soda pour moi. » Et je laissais mon professeur dire ce qu’il voulait également, n’ayant pas connaissance de ses goûts en matière de boissons, puis il s’en alla. Etrangement je ne pouvais pas m’empêcher de me rappeler la scène avec Samuel, dans ce bar –qui ne devait pas être bien loin d’ailleurs-. Jour où j’avais misérablement perdu mon sang froid après une longue conversation des plus glaciales que j’ai pu avoir, et avec un type aussi froid que de la glace. Un vrai connard. Mais je chassais ce souvenir de mon esprit pour en revenir à l’instant présent.

« Alors, que veux-tu savoir exactement ? » Demandais-je, sans trop savoir par où commencer en réalité. C’était un domaine tellement vaste, que me lancer à corps perdu serait finalement parler pour ne rien dire. « D’ailleurs je voulais savoir, tu te balades toujours avec ta guitare ? Où tu avais peut-être quelque chose de prévu ? » Cette question me taraudait, et curieux comme j’étais, je n’avais pu m’empêcher de la lui poser. « D’ailleurs pardonnes-moi, je suis curieux de nature, alors si jamais je viens à poser trop de questions, tu m’arrêtes. » Je préférais le tenir au courant, même s’il devait garder le souvenir d’un élève constamment actif dans son cours à toujours vouloir en savoir davantage. Le genre d’élève à qui on a envie du mettre du plomb au cul dans un cours d’ailleurs. Celui à qui on a envie de dire ta gueule, parce qu’on veut en finir au plus vite. Mais qu’est-ce que j’y pouvais, j’étais comme ça.


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MessageSujet: Re: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyJeu 14 Aoû 2014 - 14:57



We Believe In Music-Shin *-*
 


Mettez moi dans une grande salle de concert devant deux-mille personnes, je serai stressé, mais je ne flancherai pas mais devant une salle remplie d'élèves, jamais je n'aurai cru que j'aurai su m'en sortir. Dans l'avion qui m'emmenait de Portland à Miami je révisais dans ma tête les mots que j'allai pouvoir dire à mes étudiants pour le premier cour, mais rien à faire les mots tournaient dans ma tête et la page sur mon ordinateur portable restait fatalement blanche. C'est quelque chose qui m'arrivait très rarement quand il s'agissait de musique ou de textes, le syndrome de la page blanche. Mais trouver les mots, les mots pour mes élèves me paraissait étrangement difficile, je sentais que ce que j'allais leur dire, les tout premiers mots seraient d'une importance capitale et qu'ils seraient sûrement déterminants dans le fait que mes élèves aimeront mes cours ou non. Avant de devenir une star, bon sang qu'est ce que ce que je déteste cette expression, la célébrité et tout ce qu'elle m'a apporté. Pendant un moment j'ai perdu le goût de tout, tout me paraissait en demie-teinte et sans saveur, quand Rosy est partie tout mon monde s'est écroulé, les concerts n'avaient plus d'intérêts, je ne m'amusais plus sur scène car elle n'était plus là à mes côtés, les derniers mois du groupe ont étés un véritable calvaire pour nous tous, nous ne pouvions pas tout stopper comme çà d'un coup nous devions finir notre tournée, coûte que coûte, Dave et Jean devaient subir ma mauvaise humeur constante et je peux vous dire que ces derniers mois ont étés aussi insupportables pour moi comme pour eux, ils devaient constamment se traîner le boulet que j'étais. Notre ultime concert a été comme une libération pour nous tous, je me souviens David jetant son sac sur ses épaules et sortant en trombe de la salle, le regard désolé de Jean quand lui aussi il est parti, et moi qui me suis écroulé dans ce fauteuil en loge, tout ces détails sont gravés dans ma tête et ne partirons jamais. Suite à la dissolution du groupe j'ai essayé plusieurs fois d'appeler Rosy mais je n'ai eu que la tonalité du téléphone et le vide comme réponse. Mais je ne pouvais que me blâmer, comment aurais-je pu croire que Rosy resterait ? Ça aurait été naïf de ma part de croire qu'elle aurait pu rester, qui voudrait rester avec Vincent Eckon ? L'étoile filante qui avait fini par s'écraser sur Terre balayant tout ses rêves, le mec qui s'était cru l'espace d'un instant au dessus de tous et qui finalement a dégringolé d'un seul coup.

Tout perdu ? Non il me restait quelque chose, quelque qui ne me quittera jamais et ça j'en étais sûr, ma passion pour la musique, toutes ces épreuves n'ont jamais réussi à me dégoûter de cet amour pour la musique et la volonté de le partager. Seulement je ne pouvais pas enchaîner comme çà, il me fallait du temps pour moi il fallait que je me ressource, et pour ça je ne voyais qu'une seule solution, retourner à Portland pour retrouver mes parents, ils m'avaient manqué, et maintenant que tout était fini je m'en rend enfin compte, ils m'avaient énormément manqué, mais moi trop pris parce que je faisais je ne ne l'ai pas remarqué où peut être que je n'avais pas voulu le remarquer. Toujours est-il que j'étais content de les revoir et la joie était partagée, ils ne m'ont pas parlé du groupe, ils ne m'ont pas parlé ni du groupe, ni de Rosy et je leur suis reconnaissant c'était bien les derniers sujets de discussions dont je me serait passé. A Portland je me suis souvenu de ce que je voulais faire, avant que le groupe soit connu, transmettre la musique, juste transmettre la musique, pas de célébrité, juste transmettre un art magnifique, faire comprendre sa beauté et ne pas s'occuper de savoir si je suis célèbre, si j'ai vendu assez de disques ou non, non maintenant il n'y avait que ça qui m'importait, transmettre mon savoir de la musique et le mieux possible. Mais comme je vous le disais cette perspective me stressait énormément, je ne savais pas si j'allais être à la hauteur, si j'allais réussir à inspirer ces gamins, je ne voulais pas qu'ils fassent les mêmes conneries que moi et qu'ils aient à supporter tout ce que j'ai enduré. Surtout je ne veux pas qu'ils voient à travers moi que la musique est un bon moyen d'être célèbre facilement, j'avais fais les frais de cette vision de la musique et c'était bien la dernière chose que je souhaitais à mes élèves.

L'avion est atterrit à Miami et mon discours d'introduction n'était toujours pas avancé, la page restait irrémédiablement blanche et même dans l'avion je sentais déjà la chaleur étouffante de la Floride m’asphyxier, la météo sera une des choses auxquelles je devrai m'habituer ici aussi, Portland pour ça c'est tellement plus simple, il pleut toute l'année. Miami, si un jour on m'avait dit que ma première affectation en tant que professeur serait à Miami, c'est un rêve de gosse de pouvoir enseigner dans une grande ville comme celle ci, moi qui croyais qu'on allait m'envoyer au fin fond de la campagne de l'Illinois mais non je me retrouvais dans une des villes les plus célèbres et riches de l'Amérique, une sacrée surprise pour moi, les horaires n'étaient pas trop mauvais et on me fournissait un appartement il n'y avait pas de quoi se plaindre, vraiment.

Je crois que la première chose que j'ai faites en arrivant dans mon appartement c'est d'allumer la musique sur mon pc et de m'allonger sur mon lit, j'avais un discours à écrire et je ne savais pas comment m'y prendre, je n'allais quand même pas leur chanter une chanson, pas pour le premier cour en tout cas. Qu'est ce que je voulais que mes élèves saches de moi ? Je me suis relevé et je me suis installé devant mon ordinateur et je me suis mis à écrire toute ma vie, depuis que je suis né, toute mon enfance à Portland, ma première guitare à Montréal, ma rencontre avec Dave et Jean et comment tout les trois nous avions montés le groupe et que nous sommes partis dans le New-Hampshire pour faire nos études, la fac de musicologie et ma rencontre avec Rosy. Là je m'arrêtais, avaient-ils besoin de savoir tout ça sur moi ? Mais maintenant que j'étais sur ma lancée je ne voulais pas m'arrêter, j'étais pris d'une frénésie, comme si c'était important que j'écrive tout ce que j'avais vécu, même si je ne leur raconte pas après, comme une longue chanson que seul moi connaîtrait. Maintenant que j'y étais je mis même sur le papier toutes les techniques de drague un peu mauvaises que j'ai utilisé pour séduire Rosy, sans vraiment trop de succès, la notoriété grandissante du groupe, le fameux « dernier concert » du groupe, celui ou le producteur est arrivé et a changé nos vies. Et ainsi de suite jusqu'à aujourd'hui. J'ai mis au moins deux heures à raconter tout çà et ça m'a épuisé surtout écrire à propos des événements récents, puis je me suis mis à fixer la page, je n'ai pas voulu tout relire ça avait déjà été assez compliqué de tout écrire, puis quelques minutes après je sélectionnais tout et j'appuyais sur « effacer », page blanche à nouveau, pas longtemps, rapidement je tapais « Bonjour je suis Frank Eckon et je suis votre nouveau professeur de musique », ça suffirait amplement pour un premier cour.

Je ne voulais pas ressembler à tout les professeurs que j'avais eu à la faculté de musicologie, des mecs gris et ternes en costumes gris qui vous sortent des cours de solfège pendant trois heures et qui vous assomment littéralement, non un professeur de musique ça doit être passionné et passionnant sinon ce n'était même pas la peine, c'est ce que j'allais m'efforcer à faire dans les mois qui restaient avant la fin de l'année puis les années suivantes. Déjà ce n'était peut être qu'un détail mais je refusais qu'on m'appelle monsieur en cours, mon prénom c'est Vincent et il était là pour être utilisé, je ne voulais pas qu'il y ai ce rapport hiérarchique entre mes élèves et moi, bien sûr je sais me montrer plus sévère quand il le faut, et surtout me montrer très exigeant avec les élèves qui ont du potentiel et dans ma classe croyez moi j'en ai des élèves qui ont du potentiel, je vous ai déjà parlé d'Aryan, de sa sœur Nina, d'Arizona, mais il est vrai que celui qui ressort de tout mes élèves c'est Shin, déjà ce garçon est d'une gentillesse incroyable pour un garçon de son âge mais surtout, il est doué d'un talent, un véritable talent, et ce n'était pas parce qu'il ne faisait pas de rock comme moi que je n'allais pas le reconnaître, n'importe qui, même quelqu'un de qui ne faisait pas de musique pourrait le voir, ce gosse a un don.

Shin je ne le vois plus vraiment comme un élève mais comme un collègue plutôt, lui aussi a décidé de transmettre et de partager sa passion avec les autres, il a eu le courage de reprendre sur ses épaules le Music Club du lycée et refaire vivre un peu la fibre artistique des élèves de Wynwood Highschool, je me suis promis de garder un œil sur ce club et de leur venir en aide quand je le pourrais. Mais au delà du club nous travaillons parfois ensemble sur de la musique, ça fait plaisir de voir qu'au moins un élève ne me vois pas que comme un professeur, inaccessible et effrayant, au moins il travaillait avec moi sans me demander toutes les cinq minutes si il allait recevoir une note.

C'est vrai que ce jour là, alors que je quittais la salle de musique de Wynwood, car oui c'est un avantage d'être professeur, accéder aux salles le week-end, ce jour là donc je ne m'attendais pas à découvrir Shin à chanter et danser dans la rue. Mais d'un côté ça ne me surprenais pas vraiment, ce garçon vivait sa passion à fond et ça faisait plaisir à voir, je serai même curieux de voir ce qu'il donne sur scène. J'avais commencé ma journée le plus naturellement possible, en allant au lycée, oui même le week-end je travaille, je prépare mes cours pour la semaine, histoire qu'ils soient le plus intéressant possible, généralement j'axe mes cours sur un morceau ou un groupe en particulier ou alors sur des notions particulières mais je ne restais jamais que sur de la théorie, la musique selon moi doit être vécue et pratiquée, c'est une matière pour laquelle on ne peut pas rester au stade de la pure théorie, et mon approche pratique semblait plaire aux élèves ce qui me rendait heureux. J'ai passé une bonne partie de la matinée dans la salle de musique à écouter différentes musiques, différents morceaux que je pourrais utiliser pour mes prochains cours, prenant beaucoup de notes, histoire de toujours être le plus complet possible.

Le temps passait et je décidais de partir du lycée, guitare sur le dos pour chercher quelconque inspiration et c'est à quelques rues de Wynwood que je tombais sur Shin qui chantais et dansais dans la rue, un sourire se dessina sur mon visage. Je trouvais que faire ce qu'il faisait demandait un courage énorme il s'exposait directement aux critiques sans intermédiaires, les réactions dans la rue pouvaient être soient très bonnes ou très mauvaises alors que dans une salle de concert les gens viennent pour vous voir et son déjà « conquis », alors que ce qu'il faisait relevait du courage pur et simple car on ne sait jamais vraiment comment les gens allaient réagir. Je me sentais fier que ce soit un de mes élèves, j'admirai cette sincérité et cette bravoure dont il faisait preuve, c'est donc tout naturellement que j'ai sortis ma guitare de ma housse et que je l'ai rejoins sur la chanson qu'il exécutait, craignant toute fois de le déranger.

Mais apparemment il n'en pris pas ombrage puis ce qu'il continua de chanter la fin de sa chanson et notre duo improvisé s'est vu acclamé par les gens qui étaient présent pour le plus grand bonheur de Shin et de moi. « Et bien tu vois je ne croyais pas que c'était mon genre non plus mais j'aime le côté très sincère que ça a, pas d'effets, pas de triche, rien que de la musique brute et pure, dans un sens c'est bien mieux que de jouer en salle » lui répondis-je, visiblement ce n'était pas la première fois qu'il dansait et chantait dans la rue, il semblait maîtriser l'exercice à la perfection, je me dis que j'aimerai avoir son aisance, pour moi c'était un monde nouveau qui s'ouvrait devant moi et j'étais impatient de le découvrir. « Et bien c'est un bien joli monde que le tiens Shin, en tout cas toutes mes félicitations tu es déjà un artiste accomplit ! » Et je le pensais sincèrement, ce n'était pas juste des mots en l'air, Shin avait tout d'un artiste chevronné, l'aisance avec laquelle il dansait et sa voix ne laissait aucun doute sur la question, ce garçon était fait pour avoir une grande carrière dans la musique et j'étais certain qu'il se débrouillerai très bien et qu'il saurai déjouer les pièges que comprend la carrière de musicien, je ne sais pas pourquoi mais j'avais cette certitude le concernant.

Il me proposa de faire une nouvelle chanson et j'acceptais volontiers, ne voulant pas perdre une occasion de faire de le musique avec lui, ça me semblait normal qu'un professeur de musique pratique la musique avec ses élèves, combien de profs avais-je eu qui s'en fichait de leurs élèves se contentant de leur bourrer le crâne avec de la théorie ? Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, ce n'est pas comme ça qu'on intéresse les élèves, je rejetai cette image de la pédagogie, tant pis si je passais pour un professeur trop gentil et trop présent pour ses élèves, c'est comme ça que je voyais l'enseignement de ma matière et pas autrement. La chanson qu'il mit était connue de tous et je l'aimais bien, rapidement, les accords me vinrent rapidement et voilà que je grattais de nouveau ma guitare, nos voix s'alliant parfaitement, c'était un moment vraiment magique et je crois que tout deux nous n'avions pas envie que la chanson s'arrête. Les gens étaient content de notre performance et nous étions sur un petit nuage alors que les gens vinrent nous saluer et nous féliciter, alors que tout le monde partait tranquillement je me tournais vers Shin un grand sourire aux lèvres. « C'était énorme ! Rien à voir en effet mais comme je te le disais j'en viendrai à préférer à chanter dans ses conditions au moins tu as des réactions des vraies et puis le contact est pas le même, nan vraiment c'est super. » lui dis-je, trouvant comment tout d'un coup les rôles semblaient s'inverser, il devenait le professeur et moi l'élève et c'était étrangement plaisant, ce n'est pas parce que je suis prof que je n'ai plus rien à apprendre, bien au contraire et cette expérience dans la rue avec Shin resterait gravée dans ma mémoire. « Et je ne désespère pas recommencer un de ces jours, c'est une expérience assez plaisante » dis je en souriant, avant d'ajouter. « Par contre tu peux me tutoyer hein je ne suis pas si vieux que ça non ? » La dessus je rigolais, ramassant ma guitare dans ma housse. « En tout cas merci de m'avoir laissé partagé ce moment avec toi. » Je regardais l'heure sur ma montre puis je relevais les yeux sur lui. « Ca te dis d'aller boire un verre, j'aimerai en entendre un peu plus sur le street art et sur ce que tu fais, si ça ne te dérange pas bien entendu » lui demandais-je espérant sincèrement qu'il accepterait.

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MessageSujet: Re: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyMar 22 Juil 2014 - 15:20





«We believe in music»

Vincent & Shin


Miami, ça faisait désormais un bon mois que j’étais ici, et c’est comme si ça faisait des années. Le temps passait bien trop vite à mon goût, et je m’étais bien trop fait à ma vie ici, oubliant presque celle que j’avais à Seoul. Bien sur, je regrettais un peu d’être parti, parce qu’au fond de moi j’aurais préféré profiter de ma vie là-haut, mais vu les circonstances, c’était ici et pas ailleurs que je devais être. Je ne m’en rendais compte que maintenant, puisque jusqu’à présent j’avais essayer de masquer la vérité, qui était que ma vie d’avant me manquait. Bien sur, ma joie constante, mon petit brin de folie avait souvent l’effet de tout me faire oublier, et de me procurer du bien-être, mais comme tout humain, j’avais mes sentiments, et parfois il m’arrivait de me retrouver sur mon lit, la nuit, à penser, assis en tailleur sur le lit, visionnant des vidéos, et photos prises avec mes anciens potes de Seoul, ma mère, et tant d’autres choses qui pourraient me donner l’envie de payer un billet sur le champ, ce que je ne pouvais clairement pas faire.

Mais en dehors de ces petits moments de mélancolie, où je préférais m’exiler dans mon coin, musique dans les oreilles, j’avais fais déjà quelques rencontres qui m’aidaient malgré tout à tenir le coup. Et en premier lieu, je ne peux pas ne pas citer Maira. Ma colocataire, et une de mes premières rencontres à Wynwood. Il serait bien difficile de m’imaginer à l’heure actuelle une routine sans elle. Même si je sais ô combien je m’attache difficilement aux personnes, la situation avait été toute autre le jour où je l’ai rencontré, puisqu’un courant inexplicable était né entre nous, du moins c’est mon côté un peu spirituel complètement déjanté qui le croyait éperdument. Et puis bon, c’est devenu un peu ma main droite, ma paire, celle avec qui je suis –pour ne pas dire tout le temps- la plupart du temps. On essaie au mieux de s’aider, puisque nous sommes deux étrangers fraichement débarqués, en quête de rencontres. C’était un de nos plus gros points communs, après l’art qui nous avait sans doute énormément aidés à nous réunir sur le plan relationnel. Du moins, c’était la seule personne avec qui j’étais en totale symbiose, et avec qui je pourrais presque communiquer qu’à l’aide de la pensée, puisque notre art respectif parlait parfois pour nous, et je trouvais cette amitié atypique particulièrement formidable, puisqu’elle était unique, et sans aucun doute bizarre, mais des plus intéressantes.

Autant dire, qu’elle était en haut du classement, puisqu’elle était une des rares à m’avoir donner le courage de livrer ma confiance farouche. Je savais que je pouvais compter et réciproquement, et c’était un des aspects de notre relation qui la rendait si forte. Attention tout de même à ne pas aller chercher trop loin, et s’imaginer que nous étions des âmes sœurs, ou je ne sais trop quoi, je parle bien là d’une amitié. Et pour tous les couillons qui tentent de percer cette théorie, oui l’amitié fille garçon existe que vous le vouliez ou non. Alors oui les sous-entendus fusent de tout part, c’est compréhensif, mais merci de vous mettre dans la tête que nous sommes qu’amis. Enfin du moins c’était comme ça que je le percevais, et je ne connaissais pas encore assez bien Maira pour m’introduire dans sa tête et savoir son avis exact sur le sujet, et j’étais parfois bien trop respectueux de l’intimité pour oser lui poser la question un jour, de peur de la mettre dans un embarras total. Allez savoir pourquoi, mais pour le moment, c’était trop tôt pour monter sur mes grands cheveux, ce n’était que le début, et même si le temps défilait à son rythme, nous avions largement de quoi faire.

Mais Maira n’était pas la seule à avoir attiré mon attention dans ce bahut, il y avait également Vincent. Oui, Vincent le prof de musique, celui qui refuse qu’on l’appelle monsieur. Déjà c’est simple, il enseigne la musique, ce que j’aime le plus au monde, et en plus de ça il est tellement cool que j’en oublie parfois que j’en suis en cours, puisque je suis presque toujours sur la même longueur d’onde que lui. On nous l’a attitré y a peu, et d’emblée il m’a fait bonne impression. Faut dire, qu’il a de quoi plaire, une attitude détendue, qui met tout de suite à l’aise, malgré cet aspect autoritaire qu’il dissimule en cas de pépin. Et puis, je dois avouer, c’est parfois même plus qu’un prof à mes yeux, je dirais que c’est presqu’un ami, un mentor. Souvent, il m’aide avec le club de musique, et n’hésite pas à prendre de son temps pour me conseiller et répondre à mes questions. De ce fait, nous avons une relation particulière, qui me change de celle avec les autres profs, qui me semblent tellement hostiles comparés à lui. Mais ce qu’il faut savoir c’est que cette relation, avant de se baser sur du scolaire, part parfois sur du professionnel, puisque la plupart du temps nous parlions musique, concerts, programmes, ce qui ferait de nous presque des collègues, bien que je sois encore loin d’atteindre son niveau. Et je doute fort qu’il me considère comme son égal, ce qu’au fond j’espérais un jour être à ses yeux.

Ce qu’il faut savoir sur moi, c’est que je suis difficilement impressionnable, mais quand on arrive à me fasciner, il est difficile de se débarrasser de moi, dans le sens où je suis quelqu’un qui puise avant tout des connaissances des autres pour m’enrichir personnellement, j’ai besoin mine de rien d’avoir un pilier, une force qui me tire vers l’avant, parce que j’ai beau avoir les capacités, j’ai jamais vraiment eu de formation, ni de règles pour me régir, et il était en peu de temps devenu comme un idéal que je cherche à atteindre. Et contrairement à beaucoup d’enseignants, on voyait une lueur dans ses yeux, celle de l’amour pour la matière qu’il enseigne, et c’était pour moi le plus important, parce qu’évidemment, j’aurais plus de difficulté à m’attacher à un prof rasoir, qui ne fait que ce job pour le fric, alors que la musique se vit clairement, et ça Vincent savait le transmettre, et faisait de ses cours ceux que je préférais plus que tout. J’attendais chaque cours avec la plus grande impatience, comme un gosse la veille de Noël. Et c’était la seule matière dans laquelle je restais sage comme une image, captivé littéralement par les leçons qu’il nous racontait. Ce qui n’était bien évidemment pas le cas d’autres cours, où je gesticulais dans tous les sens, comptant les minutes avec un ennui effroyable.

Enfin tout ça pour dire, qu’en un mois il s’en est passé des choses, et alors que je pensais en premier lieu découvrir, sans vraiment m’attacher émotionnellement aux autres, ces deux personnes avaient bouleversées mes objectifs, mais me rendait différent, plus ouvert, et moins méfiant.

Aujourd’hui, il faisait beau, très beau, et je n’avais pas franchement envie de moisir dans ma chambre, même si la compagnie de Maira ne me dérangeait pas le moins du monde. Pris d’une folle envie de musique, n’ayant pas accès en week-end à la salle de musique, il ne me restait qu’une solution, me démerder dans la rue, comme je l’ai toujours fais, et pour tout dire j’étais en manque. Aller danser et chanter dans la rue, ça me permettait de renouer avec mes moments passés à Seoul, ce pourquoi j’étais décidé à aller pousser la chansonnette au détour d’une rue, pour me défouler, et pour mon plus grand bien. J’allais d’abord pour ce faire, prendre une bonne douche, avant de m'habiller et de retourner à la chambre.

J’informais Maira que je m’absentais pour l’après-midi, en prenant soin d’emballer mes affaires, puis m’éclipsais du bâtiment des Alpha Psi, avec comme seul moyen de transport mes pieds, puisque la moto serait bien trop encombrante pour me déplacer. Ce que j’avais dans mon sac ? Mon matos, que je ne quitte jamais. C’est en quelque sorte ma chaine Hi-Fi perso, un Mac avec logiciel de mixage, mon outil de prédilection pour mixer et créer quelques sons. C’était en général très utile pour quelqu’un comme moi qui pouvait difficilement trainer son piano partout avec. Et puis, ces derniers temps j’avais commencé à bosser sur quelques projets de musiques contemporaines américaines. D’habitude très axé sur la K-Pop, et autres styles bien de chez moi, je n’avais que peu l’habitude de chanter en anglais, et on m’avait souvent dit que j’avais un accent très prononcé quand je chantais. Mais il fallait que je passe le cap, parce que faire le fou en coréen en plein centre de Miami n’allait certainement pas avoir le même effet qu’à Seoul. Vraiment pas.

Alors que je déambulais dans les rues, je finis par repérer un trottoir particulièrement large, assez loin des boutiques, dans un coin dégagé ou personne ne pourrait venir râler. Ca aussi, c’était primordial, la recherche de la scène. Parce que oui, je prenais pas ça au pif, comme ça venait, fallait de l’espace, et penser à la sécurité avant tout. Le street art pour vous, ça doit certainement se limiter à un truc cool, type Sexy Dance, mais c’est un film, les moyens en vrai sont différents, et il faut y faire particulièrement attention, ce que beaucoup de gens ignorent.

Du coup, je me dépêchais de regagner la place, et commença à installer mon matériel, utilisant ce que j’avais à disposition, comme un banc en pierre pour installer mon mac, et mes enceintes. On commençait à s’arrêter, me regardant avec des yeux ahuris. Je riais intérieurement en voyant leur tête, puis finalement, je mis play et laissais la musique prendre possession de mon corps, jusqu’à commencer à bouger, simplement librement, attirant clairement l’attention sur tous les passants. Puis, après plusieurs mesures, je commençais à chanter, ça y est je revivais, j’étais dans mon élément. Chanter me procurait un plaisir fou, et voir les gens se déhancher, se plaire et s’amuser me motiver davantage à donner le meilleur de moi-même. A la fin de la première prestation, je reçus un tonnerre d’applaudissements, et de nature extravertie, je les remerciais promptement, leur demandant un choix de chanson pour la chanson suivante. Apparemment emballés, et pas prêt à me laisser partir de sitôt, ils me firent une petite liste, et me voilà reparti pour mettre le feu à la foule, qui en ce week-end avait réussi à trouver une occupation plus amusante que tourner en rond dans le vide.

Alors que je devais avoir bien entamé le premier couplet, je reconnus quelqu’un dans la foule. Vincent. Il était là, équipé de sa guitare, comme toujours, apparemment intrigué. En même temps, il était normal de se poser des questions quand on voit son élève se déhancher dans la rue sans raisons valables, parce qu’en plus de ça je ne demandais rien en échange, pas même une pièce, je n’étais certainement pas ici pour faire la manche, mais bien par pure envie personnelle. Finalement, il ôta la guitare de sa housse, et alors que je ne m’y attendais pas du tout, il vint me rejoindre, trouvant particulièrement vite les accords primordiaux du morceau en cours. Quelque peu surpris, je ne me laissais néanmoins pas déstabiliser, et continuais à chanter, profitant de ce duo particulier. A la fin, un tonnerre d’applaudissements se fit entendre à nouveau, suite à quoi je me tournais vers mon prof. « J’ignorais que vous étiez du genre à vous donner en spectacle en pleine rue. » dis-je sans faire le moindre reproche. « Néanmoins, honoré de pouvoir partager ces instants avec vous. » C’était clair que c’était pas tous les jours que ça allait pouvoir m’arriver, et je comptais en profiter, et faire découvrir à mon prof une autre facette de la musique. « Bienvenue dans mon monde. » lui lançais-je alors que je lui proposais de faire une dernière musique tous les deux. Il accepta volontiers, et c’est ce que j’admirais chez ce professeur. Il n’était pas du genre hautain, et il était toujours prêt à tout, même à se mêler à ses élèves sans les prendre de haut. Du coup, je me dirigeais vers mon mac, où je mis en fond le rythme avec des percussions, donnant le tempo, et nous entamions ainsi tous les deux une musique connue de tous, et qui convenait à nos deux styles respectifs. A l’accoutumée, j’étais plus urban, hip-hop, rap, et il fallait avouer que vu son passé de rockeur, c’était quelque peu difficile d’allier ces deux genres, mais la musique populaire faisait toujours son effet, et n’était pas totalement à jeter.

Nos voix s’allièrent parfaitement pendant toute la durée de la chanson, et j’avais l’impression qu’une bulle s’était formée tout autour de nous, et que nous étions au cœur d’un concert où même les fans hystériques étaient présents pour mettre l’ambiance. On prenait des vidéos, des photos, et pourtant tout finit très vite, trop vite même. Pourtant, le sourire sur leur visage ne s’effaça pas, et nous avions eu le droit à quelques mercis et des poignées de mains chaleureuses, avant que la foule ne se disperse quelque peu.

« Alors c’était comment ? » Lui demandais-je. « Ca a rien à voir avec les concerts traditionnels pas vrai ? » J’avais eu vent du passé de Vincent, comme quoi il était monté sur scène à plusieurs reprises avec son groupe, ça devrait probablement le changer de tout ce qu’il avait connu auparavant, et là je devais avouer que je me sentais un peu supérieur, prêt à inculquer mes connaissances à mon tour, puisque l’art de rue c’était mon domaine, et j’en connaissais tous les secrets.


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MessageSujet: We Believe In Music-Shin ♥   We Believe In Music-Shin ♥ EmptyVen 4 Juil 2014 - 14:42



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Je ne suis pas du genre à avoir des élèves préférés, le favoritisme ce n'est pas vraiment mon genre, mais il faut avouer, que quand certains élèves ont une telle dose de talent il faut savoir faire des exceptions, ce n'est pas certes la plus pédagogique des méthodes, mais parfois sur une centaine d'élèves il y en a un ou deux qui ressortent, et là je vous parle de quelque chose de flagrant. On ne s'imagine pas aux premiers abords que professeur de musique est un métier aussi difficile que les autres, on voit ça comme un mec un peu barbant donc la seule vocation dans la vie est de faire apprendre la flûte à une bande d'adolescents totalement désintéressée. Bon déjà regardez moi, est ce que j'ai une tête à faire apprendre la flûte alors que moi-même j'ai toujours détesté ce genre de cour, en fait je ne suis pas là pour faire apprendre un instrument en particulier, je suis plutôt pour transmettre ma passion pour cet art que je trouve si magnifique pour bien des choses, et force est de constater que je rencontre beaucoup de résistances dans ce domaine, mais soudain quand tu rencontre des élèves comme Aryan ou Shin tout devient simple d'un coup. Enfin avec Aryan c'est une autre chose, aucun doutes il s'y connaît dans le domaine, il bosse là dedans et bosser avec lui est un vrai plaisir, mais nous avons quelques points de divergence sur la musique et la façon de la faire. Shin Young Hae, en revanche je peux dire sans hésiter que nous sommes totalement en phase quand à notre façon de voir et d'envisager la musique, c'est vraiment pour des élèves comme lui que je suis heureux de faire ce métier.

Professeur, le tout premier métier auquel je me destinais en rentrant en faculté de musicologie dans le New-Hampshire, de toute façon il était hors de question que je reprenne l'entreprise de mon père, à son grand dam, mais je ne me voyais pas grand capitaine d'entreprise, bloqué toute ma vie dans les chiffres et la gestion, très peu pour moi. Moi, depuis l'âge de mes onze ans, depuis cette visite dans le pays de ma mère, le Québec, origines québécoises à qui je dois mon prénom français, depuis cette visite donc je ne suis passionné que de partitions, de notes et d'instruments de musique, depuis cette guitare que mon père m'a offert, il ne savait pas à l'époque que quelques années plus tard je déciderai de faire de la musique ma vie. Mon père a d'ailleurs été la principale résistance à ma passion, surtout quand il a compris que pour moi c'était plus qu'un bête passe-temps, à peu près à l'époque où j'ai rencontré mes deux acolytes David et Jean, quand nous avons monté le groupe, il a comprit que je commençais à m'éloigner de plus en plus de la voie qu'il m'avait tracée, il voyait que je refusais l'avenir qu'il avait prévu pour moi et je dois avouer que le groupe au tout début c'était un moyen de montrer ce refus à mon père. Mais quand nous sommes tout les trois arrivés à l'université dans le New-Hampshire, on ne pensait pas sérieusement que notre groupe allait se professionnaliser, encore moins que nous allions devenir connu, moi je ne pensais qu'à transmettre ma passion, oui je faisais parti des rares personnes qui voulaient de devenir professeur plus tard. Et puis il y avait Rosy, j'aurai tout fait pour elle, tout ce qu'elle me demandait, je n'avais d'yeux que pour elle, je sais que ça saoulait Dave et Jean mais je m'en fichais, tout mon monde tournait autour d'elle. Quand ce producteur nous a repéré, ça n'a pas plu à Rosy, mais elle voyait que j'étais heureux de faire de la scène, elle n'a rien dit, j'aurai du lui demander, j'aurai du stopper net la machine qui allait s'emballer et créer une tonne d'ennuis par la suite, dont la fin de mon mariage. Oui j'ai été marié, pendant cinq ans, j'avais vingt-cinq ans, Rosy, vingt-quatre quand je lui ai fais ma demande, j'étais fou et inconscient, je voulais passer ma vie à ses côtés et je ne peux pas vois décrire à quel point j'étais heureux qu'elle accepte. Mais j'étais toujours dans le groupe et çà me prenait de plus en plus de temps, au fur et à mesure que l'on se faisait connaître. On a même commencé une tournée, qui nous a emmené dans un autre Etat, c'était en 2011, plus on se rapprochait de New-York, plus je m'éloignais de ma femme et un jour elle en a eu marre, après 5 ans de mariage elle demande le divorce, et moi je n'ai pas eu la force de me battre, je l'ai laissé filé, sans même essayer de la retenir tellement j'étais abattu. Tout est allé si vite après notre divorce, la dissolution du groupe qui était devenue une évidence, pas même un concert d'adieu, nous sommes disparus de la scène aussi vite que nous y étions apparus. Moi il a fallu que je coupe les pont avec tout pendant un petit moment, alors je suis retourné dans le Maine, chez mes parents, passer mon diplôme pour devenir professeur et maintenant je suis arrivé à Wynwood High School pour enseigner la musique, moi l'ex star de la scène rock, j'allais exercer le métier pour lequel je me destinais, et je ne le regrette pas, si j'arrive à transmettre ma passion, alors je pourrais me dire que je n'aurai pas tout raté dans ma vie.

Il y a vraiment pire que Wynwood pour enseigner la musique, oh bien sûr quand on m'a dit que ma première affectation en tant que professeur serait dans ce grand lycée de Miami, ville riche par excellence, symbole de la Floride et de tout le Sud-Est des Etats-Unis, symbole de puissance aussi, capitale du surf, devant tout çà il y a un moment où je me suis dit qu'enseigner la musique ici serait un véritable calvaire, que les élèves allaient ne pas s'intéresser à ce que je voulais enseigner et que mes années là bas seraient longues. Mais je me trompais, bon bien entendu j'ai beaucoup d'élèves qui choisissent musique totalement par défaut et qui me font bien comprendre tout les jours que ma matière n'est qu'une option et qu'elle est souvent là pour combler les emplois du temps, mais çà j'en fais abstraction. Parce qu'à Wynwood, il y a des artistes et ils sont assez nombreux à ma grande surprise,les Alpha Psi bien sûr, Confrérie d'artistes qui comporte quelques musiciens, mais il n'y a pas qu'eux loin de là, comme Aryan par exemple, ou sa sœur Nina, elle fait de la musique je le sais, mais il faudrait qu'elle arrête d'en avoir honte, il y a aussi Arizona que j'aide à progresser en musique. Et il y a Shin, que dire de ce gamin à part qu'il a un don pour la musique ? Il n'y a pas de doutes là-dessus, il est né pour faire de la musique. Je l'ai remarqué des le premier cour en fait, il se démarquait vraiment, comparé aux autres élèves qui avaient l'air d'être tous endormis, lui il montrait un enthousiasme que je ne me souviens pas avoir rencontré, même chez les élèves en musicologie du New-Hampshire, à croire qu'eux aussi ils avaient fait musique par défaut et quelque part ça m'attristait. Mais bon je n'allais pas me décourager des les premières semaines, j'allais persister, faire comprendre à mes élèves l'importance de la musique, leur faire découvrir tout styles de musiques, parce que je suis peut-être issu du monde du rock je me fais un point d'honneur à écouter beaucoup de styles différents, l'énorme collection de disques dans mon appartement en témoigne largement. Peut-être allais-je totalement échouer dans cette mission que je m'étais fixé, mais je me suis promis de faire de mon mieux, même si je devais passer toute mon énergie, je veux vraiment leur apprendre la musique, leur apprendre à assumer le fait de faire de la musique et surtout aimer faire de la musique, aimer écouter les autres, découvrir, tout ce qui fait l'essence de la musique.

Avec des élèves comme Shin bien sûr je sais qu'il disposait déjà de tout çà et je savais que j'allais pouvoir travailler avec lui, d'ailleurs nous avions déjà eu quelques discussions après les cours, et il était bien décidé à s'impliquer dans la vie musicale du lycée, il avait prit sur lui la reprise du Music Club, ce que je trouve extraordinaire, un club tel que celui ci est important dans un lycée, pratiquer la musique sans l'image du professeur pour superviser le tout, ça aide à développer son intérêt pour la discipline sans ressentir de pression, pas que je mette la pression à mes élèves. Toujours est-il que j'avais promis à Shin, qu'autant que faire ce peut j'aiderai au Music Club, mais de façon très informelle, je ne voulais pas décourager tout le monde en imposant la présence d'un professeur, Shin était celui qui gérait le club et il le faisait très bien, moi je n'étais là que pour apporter une aide ponctuelle.

Si je vous parle autant de cet élève c'est que récemment un événement m'a confirmé que ce gosse est un vrai artiste, un artiste qui ne se prend pas la tête et qui ose aller au devant des autres, pas un de ces pseudos artistes à qui il faut les plus grandes salles, les meilleurs techniciens au monde, non un artiste, un vrai qui sait rester simple et c'est là le plus important croyez moi. Tout s'est passé dans une rue de Miami, oui dans une rue. On était le week-end, un des derniers week-end avant la fin de l'année, et sortais de chez moi, guitare sur le dos, histoire d'aller dans une des salles du lycée pour composer un peu, j'aurai pu rester chez moi, mais la salle de musique s'y prêtait plus, j'avais accès au piano et à divers autres outils. Sur le chemin j'ai entendu quelqu'un chanter, ça a attiré mon oreille, peu de gens se risquerait à chanter comme çà dans la rue devant tout le monde, je trouvais absolument remarquable et en plus cette personne chantait extrêmement bien et juste. Ma curiosité me poussa à aller voir qui chantait ainsi et un sourire vint se plaquer sur mon visage quand j’aperçus qui était ledit chanteur. Ce n'était autre que Shin Young Hae, mon meilleur élève. Il avait l'air tellement dans son élément, à chanter comme çà. Plusieurs personnes s'arrêtaient pour l'écouter, visiblement impressionnés par le jeune homme. Je le saluais d'un signe de la main et d'un sourire, quand me vint une idée, je me dis qu'il m'en voudrait pas de faire çà. Je fermais les yeux, essayant de repérer les notes que Shin chantait, ayant identifié les principales notes, je sortis ma guitare de sa housse et je vins me placer à côté de mon élève, commençant à plaquer les accords par dessus ce qu'il chantait, improvisant avec lui, content de pouvoir faire de la musique, en toute simplicité, sans aucune restriction avec quelqu'un qui comprenait exactement ce qu'est la musique, ce que ça représente.

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