William I. Harrisson.
Id Card
ÂGE : 19 ans. DATE DE NAISSANCE : 7/03/ 1995 LIEU DE NAISSANCE : Watts, Los Angeles, Californie, USA. CLASSE: Senior Year (a redoublé sa première année de lycée). 3 CONFRERIES AU CHOIX : Alpha Psi αψ, Pi Sigma πσ ou Sigma Mu ϛμ. RICHE OU BOURSE D'ETUDE : Bourse d'Etude. AVATAR: Liam Hewsworth. SCÉNARIO OU PI ? Personnage inventé. | Forum's buisness
CODE : Ok by Shinou SECRET ENVOYE ? : ✔ | ✘ (à remplir par un administrateur) écrire. SOUHAITEZ-VOUS UN PARRAIN / MARRAINE : Je ne dis pas non. |
- Code:
-
→ Liam Hemsworth [color=red]ϟ[/color] William I. Harrisson.
My physical is mine
L'épreuve du miroir. Voilà bien une initiation que tout humain s'est auto-infligée, seul dans sa chambre, au moins une fois au cours de son existence.
Le verre réfléchissant est froid, sans compassion, sans émotion. Il renvoi l'image qu'on lui donne, la volonté, le cœur et l’âme en moins. Certains expliquent que l'image est le mal lui-même, ne redoutant ni conscience, ni regret ou remord. L'image sans la pensée, régente pourtant d'une entière société.
« Que les apparences soient belles car on ne juge que par elles. » disait Bussy-Rabutin, qui oserait le nier.
Certains se torturent l'esprit.
" Mes mains, je peux les voir, mes pieds aussi : ils sont là, palpables. Les yeux eux sont la fenêtre de l’âme, cette dernière représente l'être à part entière, sa présence et sa place. Un amalgame est vite fait, la question se pose : Je vois les yeux des autres : ils existent. Mais je ne vois pas les miens, est-ce que j'existe ? Le miroir renvoi-t-il l'image exacte de ce que je suis ? Comment savoir. La subjectivité, partout. " Critique souvent peu clément envers une enveloppe charnelle déjà jugée d'un regard trop sévère par ses semblables, l'humain ne se ménage pas, jamais. Homo homini lupus est. L'homme est un loup pour l'homme et donc pour lui-même en premier lieu.
~ ~ ~
William ne s'est jamais considéré comme étant d'une beauté exceptionnelle. Un homme commun se fondant dans une masse le demeurant plus encore, ainsi aimait-il et continue à se voir.
" Mon visage est rond.. Ou carré. Ou les deux à la fois. " Une mains sur le menton, le visage incliné, on observe.
" Quelque chose ne va pas. " Les sourcils se froncent, impétueux.
" J'ai la mâchoire plutôt fine, trop fine bon sang. " Là est cependant une des particularités de ce portrait qui nous représente chaque jour que la nature fait.
" L'héritage parental [soupir]. Ils disent que j'ai la mâchoire carrée. Effet d'optique lié à la barbe dans mon idée. Les poils caricaturent les traits du visage, c'est évident. Cela me fait de grosse joues ; je n'ai pas les pommettes saillantes. J'ai presque l'impression d'être gros tiens... Putain, ça va pas. " Les yeux roulent vers le ciel, mécontents.
" Et en plus j'aime pas mon nez. Il est large, épaté, à peine proéminent. "Il faut cependant avouer que l'avis collectif le contredit largement, ce garçon.
Harrisson, un mètre quatre-vingt quinze pour quatre vingt-et-un kilos, de muscles. Ce ne fut pas toujours le cas cependant : enchainant périodes de maigreur extrême et de poids à peine convenable, le jeune homme décida de lui-même de sculpter la chair qui le recouvre.
A 19 ans, malgré ses efforts, le jeune homme passe donc difficilement inaperçu. Certains ne remarqueront que la montagne : les épaules larges et les muscles finement ciselés, la taille imposante et la silhouette colossale. Il a un corps d'athlète, gracile et souple, mais taillé dans la pierre par un habile mélange de sueur et de douleur.
D'autres en revanche, plus consciencieux et attentifs, vous parleront de détails bien plus importants.
" Ses yeux sont fins et tombants, mais colorés d'un bleu azur sans pareille : clairs et vifs, tirant presque sur le gris. Je ne les ai cependant presque jamais vu immobiles : Will observe tout, tout le temps ; s'imprégnant des généralités et étudiant les détails de son quotidien. Je crois qu'il aime observer plus qu'autre chose. " - Sa mère, Maria.
" Il a le front haut, large et parsemé de nombreuses barres de rides. Il faut dire que la quasi totalité de ses expressions passent par ses sourcils -qu'il a bruns et fournis, comme moi [il rit]- et ses yeux, brillants de curiosité ! Ses lèvres, je me demande encore d'où elles sortent ; de mon père biologique, surement ! Elles sont charnues et très rosées, rarement en mouvement quand on y pense. Certains s'étonnent souvent du contraste qui s'opère entre cette mâchoire forte et bien trop souvent serrée et ces yeux à la fois doux, charmeur quoique sérieux en certaines occasions. " - Son père, Craig.
" Mon grand frère, il sourit avec les yeux. C'est bizarre. [elle glousse]. Une lueur différente s'allume à chaque émotion, il faut savoir les distinguer. C'est comme les bagues qui changent de couleurs avec l'humeur. Maman veut pas que j'en ai une..
Quand il réfléchit, ses traits se durcissent un peu : il fronce les sourcils et pince les lèvres. Il fait un peu dur. Mais ce sont ses yeux, balayant l'air qui connotent le mieux ces moments.
Quand il est heureux, ses yeux et ses sourcils s'ouvrent, s'illuminant d'un bloc. J'aime bien le voir comme ça.. Ses pommettes se relèvent aussi, et il sourit du côté droit. Il lui arrive aussi de froncer le nez un instant. C'est un tic. C'est rigolo.
J'aime bien son sourire, il occupe tout le bas de son visage. C'est communicatif ! Il me fait rire ! Mais c'est rare de le voir. Il contracte souvent sa mâchoire, on peut le voir sur ses tempes. Je sais pas à quoi il pense mais ça doit faire peur. " - Sa sœur, Lucie.
" Franchement, on dirait qu'il est photoshopé celui là. Dommage qu'il s'habille si mal. Je ne me souviens pas l'avoir déjà vu dans des vêtements à sa taille. C'est toujours trop grand. Enfin si, il a mis un costume un jour, c'était une occasion spéciale : mais je crois que ça a choqué tout le monde. Sauf lui, évidemment, il agissait comme s'il en mettait tous les jours. Je me souviens, il était beau. Il s'était même rasé ! La mâchoire puissante, le regard franc.. C'est ce qui m'avait le plus marqué. " [Elle marque une pause]
" Il devrait faire un peu plus attention à lui. Je ne sais pas pourquoi il se néglige tant. Toujours un bonnet sur la tête ou derrière un tissus qu'il garde en écharpe.. On dirait qu'il cache quelque chose.. ! C'est étrange. Surtout qu'il n'a vraiment rien à envier à personne. " - Une camarade de classe.
Les marques sur un corps sont les vestiges du passé. William à un passé lourd : et il se l'est fait tatouer à l'encre à plusieurs reprises. Ainsi, il possède une
Couronne à 5 pointes surplombant les lettres ALKN sur l'aine gauche (sa gauche), la phrase
" Bleed with me and you will forever be my brother "lui barrant le torse ainsi qu'un
motif très coloré sur le bras droit.
Ideas in my head
Malgré un premier abord mitigé, William n'est pas vraiment un garçon asocial. Il faut admettre qu'il a le physique nécessaire à toute élévation hiérarchique, ce qui semble compenser son caractère peu démonstratif. Non, il n'est pas méchant, loin de là. Il est même très généreux et attentionné quand il le décide. Encore faut-il lui en donner les raisons ; et de bonnes. De telles démonstrations affectives restent cependant brèves et discontinues : on se demanderai presque si on a pas rêvé cette voix chaleureuse et grave de baryton. Car il est bien rare de l'entendre ce jeune homme, au grand damn de ses professeurs. Il est pourtant très à l'aise à l'oral quand il s'y met, car a pris pour habitude de choisir ses mots avec parcimonie et de les peser du poids qu'ils méritent.
Rares sont donc ceux qui ont pu assister à un véritable discours.
Derrière cette façade impassible, William se laisse pourtant attendrir par beaucoup de petites choses. Il faut le voir pour le croire en fait. Il aime particulièrement les animaux. La plupart de ceux qui le connaissent nieront cela possible avant d'y assister. Il faut dire qu'il a plus la tête de l'artiste se droguant avec la fortune familiale que du bénévole aidant autrui.. ! Il est cependant bien de ceux qui s'arrêtent sur la route pour ramasser un chien égaré, qui aident les personnages âgées à traverser les passages piétons, ou qui s'en iraient défendre la veuve, l'orphelin et l'opprimé. Vieille école, quand tu nous tiens. Il aime aider les innocents. Pourquoi ? Parce qu'en sa condition de jeune homme sans pathologie ni déviance, il le peut ; tout simplement. Un détail cependant : il ne considère pas les hommes comme innocents, ils ont trop de rancœur en eux ; lui le premier et plus parfait exemple. C'est donc envers les réels persécutés que le Californien tendra sa main ; et ce de manière discrète, souriant du coin des lèvres, la bonté se lisant parfois seulement dans le fond de son regard azur.
Discret donc. Car avant tout, le bougre est un personnage calme et nonchalant. A première vue partisan du Jemenfoutisme, il n'en est pourtant absolument pas le cas. Attentif au moindre mouvement perçu, il observe, étudie et assimile, constamment. Voilà bien une caractéristique qu'il se garde d'évoquer aux autres. Il ne parle pas souvent de lui a vrai dire.
Il ne parle pas du tout en fait.
Balayant toute question d'un sec ' ça ne t'intéressera pas ', il ne se plie effectivement guère aux prérogatives de l'actuelle société.
Une chose reste vrai néanmoins : il n'a absolument que faire de ce que pensent les autres à son égard ou de leurs ragots en tous genres. Ce ne sont pas les dires qui définissent quelqu'un selon lui, ce sont ses actes. Et ces derniers sont souvent contraires aux rumeurs rapportées. Aussi se garde-t-il bien d'alimenter le parlé des autres, y restant cependant attentif, au cas ou. Toute information est bonne à prendre après tout, qu'elle renseigne sur la victime ou le bourreau ; quitte à la vérifier par la suite.
William a toujours été curieux et attentif ; cependant il fut également un temps où, adolescent en cette époque, il se révélait plus communicatif et ouvert. C'était avant. Quand il avait peur et parvenait à rencontrer certains sentiments pourtant si communs : l'anxiété, la joie des simples choses ou l'espoir d'une vie qu'il imaginait alors meilleure.
Retirez l'innocence à l'enfant et il se durcit, devient mature. Retirez lui l'espoir et il s'effondre, fantôme piégé dans son propre corps.
Dans le cas de William, vous pouvez enlever les deux.
Subtil mélange, n'est-ce pas ?
" Harrisson n'est pas un étudiant idiot, mais ce n'est pas non plus un génie. " disent certains. " au contraire, même ! " renchériront d'autres. Il ont tort. C'est un problème plus coriace que la compréhension qui abaisse la moyenne de ses notes : Il est dyslexique. Comme 5% de l'ensemble des enfants à travers le monde quand on se penche sur les chiffes. Fléau des institutions scolaires, ce mal est souvent source de colère pour les principaux concernés. William ne faisant pas office d'exception, il accueillit la nouvelle très mal, la niant d'abord, pour finir par l'ignorer, tout bonnement. Qu'importe les difficultés, ou les notes, ou les aprioris : il donnerai le meilleur de lui. Car certains se moquent de ce détail et des notes qui l'accompagnent, mais cela n'affecte en aucun cas le jeune homme qui se contente d'hausser les épaules lorsqu'on évoque le sujet. Il fut un temps néanmoins où, habile et maîtrisant les bases de divers arts du combat, il aurait réagi violemment à tel affront mental. Mais à quoi bon ? Il en faut donc beaucoup pour atteindre ce garçon désormais. Comme tout un chacun pourtant, il présente des faiblesses.
Qui tient ces dernières tient l'homme, autant vous dire qu'il ne les partage pas, jamais.
En somme, ce n'est pas pour ses notes que le jeune homme a obtenu une quelconque bourse d'étude. Ce sont ses talents de danseurs qui le lui ont permis. La plupart des gens restent étonnés d'apprendre telle caractéristiques ; il faut dire qu'on ne l'attend pas là-dessus. Et pourtant, le jeune homme présente de nombreuses facilités lorsqu'il s'agit de bouger en rythme, que la musique soit connue ou non. C'est par le Krump qu'il débuta dans ce domaine ; cette danse de rue fut inventée dans son quartier après tout. Puis il enchaîna avec plusieurs leçons de Hip-Hop, de Break Dance, pour enfin se rabattre sur la danse de salon puis le classique, il y a un an et demi de cala. C'est un parcours inversé par rapport à la plupart des praticiens, mais peu lui importe. Il est né dans les bas quartier et s'est élevé de la sorte : il aime ce qu'il fait et se laisse donc critiquer. Si cela peut détendre les autres, qu'ils fassent.
Trop humble pour l'avouer il ne dira jamais qu'il a un don ; c'est pourtant indéniable. Sa capacité à reproduire les mouvements présentés est, par exemple, phénoménale.
Dans le reste du domaine des arts, Will est un touche-à-tout. Il commença le dessin avant même de savoir écrire et prit quelques cours par la suite, même si généralement autodidacte. Ce n'est néanmoins pas un artiste prêt à exposer, loin de là ! Il est bon. Mais sans plus : il y a vraiment bien meilleur que lui. Et il en va de même pour les instruments de musiques : il connaît quelques morceaux de piano et de guitare, mais sans réel don particulier. Son monde à lui évolue dans la danse.
Story of my life
Graham Avenue, Watts, Los Angeles, Californie. 06/03/1995. 21h18.
Ce soir plus que jamais, les tensions sont palpables au sein des différents gangs du quartier le plus pauvre de Los Angeles. Les bruits ne sauraient cesser. Et s'ils viennent à s'estomper, ce n'est que pour reprendre de plus belle par la suite, toujours plus assourdissants et menaçants. Les familles, à l'ombre de leurs stores, retiennent leur souffle.
« Les feux ont repris Maria, tu es sûre que tu veux sortir ? » - Pas de réponse.
« Je préférerai presque que tu restes ici, on peut se débrouiller.. Tu sais j'... » Non loin, les installations du métro tremblent jusqu'à couper la voix du trentenaire. La station n'est qu'à deux rues de là, près de la 103eme. Mais Dieu seul sait tout ce qu'il peut arriver durant ces quelques mètres ; tout mouvement pédestre serait suicidaire.
Assise dans son fauteuil, le verre d'eau dans une main fébrile, la principale concernée reste muette aux suppositions de son conjoint ; la décision lui revient, forcément.
L'enfant qu'elle porte se veut de moins en moins patient cependant.
La fusillade s'arrête, puis reprend, constamment. Les ambulances ne s'y risqueraient jamais.
Finalement, dans un moment de silence, six mots.
« On ne peut pas rester ici. » Le futur père s'en doutait et la sentence est irrévocable. Qui accepterait de donner naissance dans de telles conditions ? Jetant un coup d’œil dehors, l'homme se décide à sortir pour ouvrir la voix à sa femme. Une balle perdue est vite arrivée, tout deux le savent, mais la question ne se pose plus.
L'enfant naîtra 5h plus tard, durant la nuit du 07. On le nomma William Isaac Harrisson.
~ ~ ~
Des années plus tard, le nouveau né de la nuit des fusillades a 13 ans.
La vie est compliquée dans ce quartier mal famé, mais le jeune garçon s'applique à ne sombrer dans aucune histoire et à n'intégrer aucun gang, comme ses parents : il est neutre. Il essaya du moins. Ses occupations à cette époque, s'éloignent donc au plus haut point de toutes formes d'altercation. Art et danse occupent les journées du petit Harrisson en dehors des cours de l'école ; Et c'est en faisant le ménage sur les lieux de ses activités que l'adolescent peut se permettre d'en suivre les leçons. Il n'est pas le seul dans ce cas, d'ailleurs : c'est monnaie courante chez les familles du coin. Il faut dire que malgré sa mauvaise réputation le quartier de Watts abrite une très grande école de danse de rue, à l'origine même du Krump, style de danse associé au Hip-Hop : la culture musicale est donc une part importante de la vie du quartier, pourtant rythmée par les coups de feu.
La vie du jeune homme se veut donc aussi paisible que le contexte le lui permet. Cependant, la neutralité n'est que peu appréciée par les membres des gangs américains et tôt ou tard, ils finissent par mettre une main faussement bienveillante sur les jeunes esprits qui les entourent.
Pour William cela arriva peu de temps avant la période de noël, au cours de son année précédent l'entrée au lycée.
C'est d'abord en l'aidant à se faire respecter à l'école que le groupe qui le surveillait se fit connaître. Ils appartenaient au gang du Centre, les Bloods, et il était difficile de ne pas les croiser au moins une fois par jour. Le jeune homme essaya d'abord de les éviter, en vain. Un mois avant noël, il effectuait déjà quelques taches en leur nom, pour qu'on le laisse en paix, d'abord ; pour rendre service, ensuite ; et se faire bien voir des dirigeants, enfin. Jamais il ne rencontra ces derniers cependant. Mais la déchéance n'allait qu'en s’accélérant. Les demandes à l'égard du collégien se faisant plus fréquentes, plus précises et plus pressantes. Vers le mois de Mars, on lui tatoua l'un des emblèmes du clan, la couronne à 5 pointes.
~ ~ ~
« On compte sur toi gamin, comme d'habitude.. » Lança une voix grave du fond de la salle.
« Tu sais que c'est important hein ? »Je sors de la bâtisse au fond de cette impasse que je me débrouillais pour éviter un maximum il y a moins d'un an de cela. J'ai un paquet entre les mains. Il est recouvert de papier craft et je n'ai, comme d'habitude, pas le moindre indice sur son contenu. De la drogue, probablement, de l'argent sûrement.. Cela m'est étrangement égal. Ce qui me préoccupe, c'est l'adresse du destinataire. Je dois sortir du territoire établi ; pire, je dois pénétrer le territoire des Crips. J'ai bien envie de le lâcher ce colis, car cette livraison me semble bien mortelle. Mais le laisser quelque part serait également signer mon arrêt de mort, l'échéance s'en verrait juste retardée.
Je marche alors droit devant moi, en direction du Sud, toujours plus au sud. Après les rails du métro, après les Tours des Arts, au-delà de tout ce qui m'est familier. De loin, on pourrait croire que j'erre sans but, la tête en l'air, observant le ciel et ses nuages, les arbres et leurs cimes, dépourvues de feuilles en cette époque de l'année. Pourtant je sais parfaitement où je me dirige. Vers une mort certaine, voilà où mes pas me guident. Le paquet est à l'abri dans ma veste désormais : le garder à portée de vue serait comme crier à m'en briser les poumons que je suis un ennemi en territoire inconnu, une proie facile à abattre, en exemple. Ils le feront de toutes façon. Ils savent qui je suis, ils savent tout.
Le moment tant redouté se fait plus proche : la frontière n'est qu'à quelques pas. C'est un véritable No Man's Land. Une parcelle de terrain à l'abandon, autrefois terrain de jeu, désormais véritable champ de bataille. J'aperçois quelques résidus du dernier affrontement. Un chargeur vide par ici, une cartouche usée par là...
Des cendres parsemées sur ces parcelles de terrain, souvenirs pas si lointains de Cocktails Molotov, me font trébucher. Je me reprend dans une foulée.
Je ne désire qu'une chose : m'éloigner au plus vite de cet endroit qui transpire la mort.
Le ciel se couvre et le vent se lève. J'ai froid. La destination n'est plus bien loin, heureusement..? Je ne sais pas ce qui m'attend et j'ai peur. [3h plus tard]Je suis rentré à la maison. Pour la première fois, le récepteur n'a pas vérifié la commande. Comme s'il ne savait pas à quoi s'attendre. C'était un vieux monsieur.
Je ne sais toujours pas ce que contient ce paquet.~ ~ ~
Ce colis "spécial", premier d'une longue série, marqua un tournant abrupt dans le comportement et le quotidien du jeune homme. À son entrée au lycée, il remplaça l'art matériel par les arts du combat, continuant cependant ses entraînements de danse -discipline donnant de la constance dans une vie devenant de plus en plus trépignante ; il n'en parla à personne cependant.
Les altercations et missions pour le gang se multiplièrent peu à peu, et il en alla de même pour les tatouages qu'Hermes, puisque tel était son nom en tant que messager, recevait en récompense de ses réussites. Les Crips n'avaient pas attaqués depuis des mois : les dirigeants en avaient conclut que le nouveau venu avait été efficace.
Loin de là.
~ ~ ~
« C'était un Mercredi après-midi. Comment l'oublier : les enfants n'ont pas école ce jour là. Quelle horreur... J' ... » La télévision s'éteint sur les paroles d'un des vieillards du quartier.
Je me retourne, indigné. Prêt à en découdre avec celui qui m'empêche d'assouvir ma curiosité, je me vois me calmer rapidement lorsque mes yeux croisent ceux de Maria.
Ma mère.
Elle pleure. « Pourquoi tu regardes encore ça ? » sa voix tremble mais s'affermit au fur et à mesure que les mots s'écoulent de sa bouche. La fatigue et la tristesse se lisent sur son visage. Elle paraît si vieille. « Je veux savoir. Ils ont peut-être des nouvelles. » Je ne crois pas un mot de ce que je dis. Ça fait une semaine maintenant, et on ne sait toujours pas ce est à l'origine du drame.
Elle ne répond pas. Je sais à quoi elle pense : " va regarder ça ailleurs alors. "
Le silence s'installe dans la pièce et appesantit l'air ambiant. On aurait presque du mal à respirer. Le salon est terne, assombri par les stores baissés. Ils sont toujours baissés. De la moisissure se développe sur le plafond. C'est l'eau qui s'est infiltrée par le toit qui commence à gagner l'intérieur de la bâtisse. Du taudis. D'ailleurs une goutte, tombant de la tâche noirâtre dans une flaque stagnante, rythme la tension qui règne dans cette maison.
Je suis arrivé il y a une heure de cela. Cela faisait un moment que je n'étais pas rentré ici. Je n'y ai plus ma place. D'ailleurs, à voir ma mère, je ne désire qu'une chose : partir.
À moto ou à pied, qu'on me porte ou qu'on me traine : il faut que je m'en aille. Loin de cette maison qui, autrefois synonyme de sécurité, ne m'inspire qu'amertume et haut-le-cœur. Je suis impatient ; envers ma mère et son petit ami, envers les escaliers et la charpente, le parquet et la télé. Tout me répugne.
Alors, je me lève.
Je passe à côté du cadavre qu'est ma génitrice sans même la regarder et me dirige vers la sortie. Attrapant mon casque et ma veste de moto, je m'apprête à passer le pas de la porte quand cette voix, si familière, se fait entendre à nouveau.« Jim a pensé qu'il valait mieux que tu t'éloignes d'ici. » elle marque une pause.
Elle hésite.
Je ne bouge pas d'un muscle. Jim. « Pour Lucie. »Elle l'a dit. J'étais sûr qu'elle allait se servir de ça. Je pourrais la frapper pour ça. Je tressaille. Lucie. Ma petite sœur. La petite tête blonde. Je ne bouge toujours pas. Je sais que ce n'est pas finit.« On t'a trouvé un internat, tu dois y être lundi... C'est à Miami. Tes anciens professeurs de danse ont donné les recommandations nécessaire à ce.. »Je n'attend pas une seconde de plus, et je sors. C'en est trop. J'ai besoin d'air.
La route défile rapidement sous les roues de ma roadster.
Je crois que je vais y aller dans leur lycée. Rien ne me retient ici après tout.
Un père alcoolique, une mère effondrée, une petite sœur qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Autant partir et essayer de recommencer.
Joyeux 19 ans. |
Prénom/Pseudo : Charly. Âge : 18 ans. Où as-tu connu le forum ? : Google, my old friend. Une remarque particulière? : Merci de vos réponses ! |
(c) Suika